Pandémie et transporteurs aériens : généreuse couverture du Devoir  

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L’indépendance des médias et Occident

Quand nos médias d’information appartiennent en Occident à des intérêts privés, il ne peut évidemment y avoir une totale indépendance et une totale objectivité. Dire le contraire, c’est nous prendre pour des valises. D’accord avec vous, en Russie, en Chine, en Arabie Saoudite, en Égypte, etc., les médias sont contrôlés par l’État. C’est pas mieux qu’en Occident mais c’est pas pire. Vous n’allez pas me dire que les nouvelles formulées par les agences de presse occidentale comme Reuters, Bloomberg, Associated Press, l’Agence France-Presse, Canadian Press, etc., ne sont pas teintées de parti-pris, de biais et de propagande? Soyez sérieux s’il-vous-plait. Oui, je le dis encore une fois : dans certains pays socialistes ou dictatoriaux, ce n’est pas l’objectivité qui règne. Allons, rions un peu avec cette nouvelle parue dans le Devoir du 4 décembre 2018 : «Facebook. L’AFP intensifie sa lutte contre les fausses nouvelles». L’AFP sera-t-elle en lutte avec elle-même? Ben oui, les américaines Facebookk, Google, Amazon, Teitter, et cie., c’est le zénith de la neutralité. Je savais bien que j’allais vous faire rire et que vous alliez entendre raison!

 

L’aide du privé aux médias et aux universités

Le patronat investit dans tout afin de consolider son pouvoir et afin de farcir la cervelle des gens. Depuis toujours, le gros privé finance abondamment les partis politiques; s’assure de faire élire des leurs à titre de ministres; embauche des milliers de lobbyistes; crée leurs propres organismes de recherche (C.D. Howe Institute, Conference Board, Fraser Institute, Institut économique de Montréal, etc.); se paie des pages et des reportages entiers d’info-pub; achète même des articles de journaux. Ils mettent aussi beaucoup d’argent dans leurs fondations privées : «fondation» ça donne l’impression d’être un organisme philanthropique, ce qui est loin de l’être et ça porte toujours comme raison sociale des noms pompeux.

 

Comme si ce n’était pas assez, le patronat subventionne abondamment des chaires universitaires et leurs professeurs-titulaires comme celles-ci :

 

  • «Les liens entre entreprises et universités se multiplient. Cette fois c’est l’université Laval qui annonce la création de la Chaire Familiprix» (Le Devoir, 16 janvier 2020);
  • «La Chaire SNC-Lavalin de Polytechnique garde son nom (et son financement)» (Le Devoir, 16 janvier 2020);
  • «Université Laval. Notre principal client c’est l’industrie forestière. Le bois a son cntre de recherche universitaire sur les matériaux renouvelables» (Le Devoir, 19 avril 2014).
  • «L’expert «indépendant» sur Desjardins (fuite de données) a reçu 1,25 millions de Desjardins (pour sa Chaire à polytechnique)» (Le journal de Montréal, 21 novembre 2019);
  • «L’argent «discret» de l’industrie énergétique octroyé à un prof (Pierre-Olivier Pnineau). Plus de 500 000$ en 5 ans ont été remis à la Chaire en énergie de HEC Montréal» (Le Journal de Montréal, 15 décembre 2018). Le professeur Pineau, financé par les compagnies énergétiques, est très populaire auprès des médias qui le considèrent quand même comme un expert indépendant…

 

Le Devoir itou

Et même le Devoir, un média que je respecte, a accepté en 2018 un don de 500 000$ d’Air Transat (récemment acquise par le mastodonte Air Canada) afin de mieux couvrir les événements internationaux : «Le Devoir publiera plus de reportages internationaux. Le quotidien centenaire (aux ressources financières limitées, comparé à d’autes) reçoit du Groupe Transat le plus important don de son histoire afin de lui permettre d’élargir sa couverture des événements étrangers, au cours des cinq dernières années» (Le Devoir, 19 septembre 2019). À souhaiter qu’ils iront voir ce qui se passe vraiment en Égypte, en Colombie, au Brésil, au Myanmar, etc.

 

Large couverture du transfert aérien en temps de concurrence

La pandémie frappe durement tout le monde, encore plus la classe moyenne, les démunis et les PME davantage que les transnationales qui ont beaucoup d’argent et qui ont engrangé de gros profits ces dernières années comme les banques, les pétrolières et les compagnies d’aviation. Je suis contre l’aide publique, qui provient des poches des contribuables, consentie à ces grandes entreprises en cette période de pandémie qui leur permettra de continuer de verser des dividendes à leurs actionnaires, à racheter leurs propres actions et à verser d’époustouflants salaires à leurs dirigeants et à poursuivre leurs activités dans les paradis fiscaux.

 

Je vais vous dire la vérité. Moi je trouve curieux et ça me chicote un peu de voir Le Devoir rédiger plusieurs longs articles en ces temps de coronavirus, sur l’industrie aérienne et sur leurs drames existentiels. La morale de leurs écrits est qu’il faut l’aider sinon les compagnies vont péter au fraitte. Il me semble qu’en temps de crise, il y a mieux à faire pour un média que de s’épancher sur les compagnies aériennes et de relayer leurs difficultés financières, qui appellent évidemment l’aide sociale de l’État et des citoyens. Parmi ces grandes entreprises, on dirait que le virus affecte davantage les compagnies aériennes.

 

Au cours des cinq dernières semaines, le Devoir a consacré 9 longs articles à l’industrie aérienne, qui frise selon moi le publi-reportage, dont trois de suite, les 18, 19 et 20 mars et deux de suite les 8 et 9 avril 2020 :

 

  • 18 mars 2020 : «La pandémie plombe les ailes des transporteurs aériens. Une aide étatique de plusieurs millions sera nécessaire pour traverser les turbulences, affirme l’Association du transport aérien international»
  • 19 mars 2020 : «Vols internationaux suspendus et réduction de coûts»
  • 20 mars 2020 : «Les turbulences dans le transport aérien chiffrés à 200 milliards»
  • 1er avril 2020 : «Coronavirus. Les liquidités des compagnies aérienne fondent à vue d’œil»
  • 8 avril 2020 : «Les compagnies aériennes lancent un appel à l’aide. Le secteur mise sur le soutien financier des gouvernements pour éviter la perte de 25 millions d’emplois dans le monde»
  • 9 avril 2020 : «Coronavirus. Air Canada fait appel à la subvention salariale. Le transporteur qui avait annoncé 16 500 mises à pied reprendra les travailleurs».
  • 15 avril 2020 : «Une bouée lancée aux compagnies aériennes»
  • 18 avril 2020 : «Coronarivus. Un scénario de reprise difficile à prévoir pour l’industrie aéreinne»
  • 22 avril 2020 : «Transport aérien. Le retour des voyageurs sera lent (mesures d’aide urgentes exigées)».

 

Vite de même, il me semble que le Devoir, avec ses ressources financières et humaines limitées, devrait se concentrer sur autre chose que les maux des transporteurs aériens. Des maux temporaires seulement. Une fois la crise passée, ils vont continuer à faire ben du cash et à aider la presse écrite. D’autres, comme pour la crise financière occidentale de 2008, n’auront pas la chance et les moyens de s’en sortir.

 

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