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LA CAQ plane sur les surplus libéraux
Depuis son élection en 2018, la Coalition avenir Québec surfe et plane sur les odieux surplus budgétaires empilés par les précédents gouvernements libéraux au prix de sauvages coupures dans nos programmes sociaux. Ces coupures ont affecté les plus marginaux comme l’avait admis lui-même l’ex-premier ministre libéral : «Les coupes ont touché les plus vulnérables, admet Couillard» (Le Devoir, 23 septembre 2015).
Pas bien grave, l’important était de baisser les impôts et d’aboutir au déficit zéro afin de «respecter» les demandes du patronat et des riches comme le demandaient leurs économistes universitaires émérites affranchis Pierre Fortin et Luc Godbout : «Philippe Couillard sur la bonne voie économique, dit Pierre Fortin» et «La chasse aux déficits se justifie (selon Luc Godbout et sa chaire en fiscalité» (Le Devoir, 21 novembre 2014 er 22 juin 2016).
L’hypocrisie de la ministre caquiste de la santé
Danielle McCann, l’actuelle ministre caquiste de la santé, continue à s’écraser lamentablement devant le syndicat des médecins. Le député libéral de Pontiac, André Fortin, a sorti une lettre datée de 2015, dans laquelle madame McCann rendait hommage à la réforme en santé instaurée par les libéraux et son ministre vedette Gaétan Barrette. La dame a été déculottée et ramenée à sa véritable nature de girouette de droite (Le Devoir, 14 décembre 2019).
Puis, en octobre 2018, la mystificatrice commet un impair majeur, puis, réalisant son impair, se ravise après avoir dit ceci : «La ministre McCann évoque des compressions de santé puis corrige le tir» (Le Soleil, 23 octobre 2018). Aie, entrevoir d’autres compressions en santé après celles des libéraux, ça dépasse tout entendement. Il lui aurait été malheureusement impossible de couper davantage comme l’a admis son prédécesseur Gaétan Barrette : «Les libéraux ont déjà tout coupé selon Barrette» (Le Journal de Montréal, 16 février 2019). Pour une fois, il faut donner raison à Gaétan Barrette.
Et que fera la CAQ au sortir de la crise du coronavirus?
La CAQ a déjà annoncé ses couleurs et reviendra aux principes inhérents à sa véritable nature de droite. Déjà vous avez eu une petite idée de ce qu’est vraiment la CAQ après qu’elle ait renoncé à sa promesse de baisser le salaire des toubibs, de sabrer dans leur nombreuses indécentes primes et de leur droit à l’incorporation qui fait qu’ils ont un taux d’impôt réel inférieur au travailleur ordinaire. Et puis la CAQ a fait un cadeau de plus d’un milliard de dollars par année aux riches en baissant radicalement leur taxe scolaire sans que les locataires en profitent. Rien de trop beau pour la classe supérieure, n’est-ce pas?
Quelques indices afin de détecter les couleurs caquistes
Après avoir donné beaucoup aux docteurs, de ne pas avoir diminué le prix shylockiens des médicaments et d’avoir dépensé beaucoup en période de crise du coronavirus, ce qui a fait fondre les surplus, le gouvernement caquiste devra prendre de grosses décisions. Et c’est là que vous allez avoir de grosses surprises. Non, selon moi, la CAQ prendra pas pentoute des mesures pour réduire les immenses inégalités économiques en révisant ses politiques fiscales inéquitables qui profitent aux élites et aux compagnies ou en s’attaquant aux ridicules et grosses subventions publiques directes et indirectes aux entreprises.
Premier indice
«Les surplus budgétaires (qui auront fondu) n’appartiennent pas aux syndicats avertit Legault» (Radio-Canada, 13 septembre 2019). N’appartient pas aux syndicats des travailleurs ordinaires autant dans le public que dans le privé d’entend. Il appartient plus aux syndicats des médecins et des chambres de commerce.
Deuxième indice
«Un gouvernement de patrons. Près de la moitié du caucus caquiste provient du domaine des affaires et de la gestion» (Le Devoir, 15 octobre 2018). Bon mes amis, vous n’êtes pas nés de la dernière pluie. Ai-je besoin de vous faire un dessin?
Troisième indice
Legault veut régler vite le renouvellement des conventions collectives avec ses commis d’État n plein période de crise de la COVID-19 : «Négocier en temps de crise. Québec veut une entente avec ses 550 000 employés d’ici dimanche» (Le Devoir, 25 mars 2020). On appelle ça négocier avec le couteau sous la dent. Vraiment indécent. La CAQ s’est montrée plus souple avec le syndicat des toubibs, n’est-ce pas?
Quatrième indice
Comme les autres gouvernements précédents, la CAQ joue les gros bras avec les fonctionnaires et propose des augmentations de salaires, qui en fait sont des baisses, puisqu’elles sont inférieures à l’inflation, soit 7% sur 5 ans, ce qui fait, si mes calculs sont bons, un gros 1,4% par année. Bravo!
Cinquième indice
Le travailleur ordinaire, la CAQ en a rien à cirer et ce qu’elle a fait en 2019 aux simples chauffeurs de taxi afin de contenter des gros comme Uber : «La grève des taxis n’ébranle pas la volonté du ministre François Bonnardel d’aller de l’avant avec sa réforme de l’industrie» (Le Devoir, 26 mars 2019). Le petit matamore et ses semblables sont moins braves devant l’élite et le patronat.
Tiens, une autre afin de vous montrer de quel côté cante idéologiquement la SAQ : «Lock-ouot à l’aluminerie ABI située à Bécancour : François Legault blâme le syndicat» (Le Devoir, 3 avril 2019). Et Legault qui a alors affirmé sans rire qu’il ne prenait pas partie pour l’employeur.
Sixième indice
En ce temps de crise du coronavirus, oui Legault aime les infirmières, mais surtout celles qui sont raisonnables, positives, et qui n’exagèrent pas : «Les infirmières rejettent une hausse de 7% (sur 5 ans)» (Le Journal de Montréal, 24 janvier 2020). Comme Barrette, la CAQ offre des miettes, ce qui a valu aux infirmières un judicieux conseil de Gaétan : «Gaétan Barrette exhorte les infirmières à se montrer plus positives» (Radio-Canada, 1er février 2018). Se montrer positives en se contenter jovialement de moins, par souci de solidarité. Comme toujours, les gouvernements demandent aux commis d’État d’être raisonnables et braquent toujours la population contre eux…