La CAQ verte : zéro comme dans Zorro

La pollution tue du monde et continuera à en tuer

Le réchauffement climatique occasionné par les fortes et constantes émissions de gaz à effet de serre est un fait. Et déjà ça tue bien du monde et ça va en tuer davantage dans le futur. Et ça c’est un autre fait. Pas besoin d’un vaccin miracle pour guérir de ce fléau environnemental criminel. Ça prend juste des gouvernements qui donnent, pour une fois, préséance à l’intérêt collectif plutôt qu’à la satisfaction des besoins économiques des capitalistes du marché qu’ils veulent libre mais subventionné. Comprenez-vous quelque chose à ça? Donc, ce qu’il faut, c’est très simple à appliquer pour des politiciens qui ont vraiment à cœur le bien-être de la population et de notre maison commune, la Terre, qui est un bien collectif : il faut absolument viser la croissance économique nulle et même la décroissance du PIB. Décroissance économique jumelée avec une meilleure répartition de la richesse. La croissance économique des années précédentes fut accaparée par le 1% des pontifes comme le démontrent clairement les statistiques officielles sur la concentration explosive de la richesse collective.

Au moins la crise du coronavirus est bonne pour la sauvegarde de la planète

«Grâce à la crise (de la COVID-19), la planète respire mieux. Une grande baisse de la pollution a été observée dans plusieurs régions du monde» (Le Devoir, 6 avril 2020). Mais cela pourrait être malheureusement de courte durée. Le comportement cupide des capitalistes ne changera pas, à moins d’élire des députés qui ne sont pas à leur solde. Lors de la crise financière mondiale de 2008, provoquée par la voracité des institutions financières et des spéculateurs, on nous avait dit que leur comportement changerait dans le futur, et qu’ils deviendraient plus responsables socialement. Et il y a des innocents qui ont cru à ce doux conte de fées. Comme le dit le proverbe : chassez le naturel et il revient vite au galop.

«La région méditerranéenne suffoque déjà» (Le Devoir, 19 mai 2020). On est pas encore sorti de la pandémie et que déjà on a atteint, à la mi-mai 2020, des températures de plus de 40 degrés Celsius en Europe et au Proche-Orient. Comme à leur habitude, les gouvernements et le patronat ne s’en préoccupent pas ou s’ils le font, c’est juste pour se donner en spectacle.

Les naïfs journalistes et leurs médias

Début mars 2020, le gouvernement caquiste a présenté son budget et nos vaillants et lucides journalistes se sont emballés car, comme ils l’ont dit, le ministre des Finances, monsieur Éric Girard, a parlé, et ce dès la première page de son budget, de protection de l’environnement. Et tout d’un coup les caquistes sont devenus pour nos médias plus verts que verts, comme en témoigne le titre de ces articles parus dans Le Devoir et le Journal de Montréal du 11 mars 2020 : «Budget Québec. Libéral (en parlant de la CAQ) et écolo. Le ministre des Finances augmente ses dépenses et engage la lutte contre les changements climatiques» et «Un plan vert pour réduire les gaz à effet de serre». Comme le dit le poète : «au royaume des aveugles, les borgnes sont rois». Vous en voulez d’autres drôles? Il y a celle-ci, pondue par Antoine Robitaille du Journal de Montréal, qui a coiffé son éditorial du 31 janvier 2020 ainsi : «L’audace verte de Legault». Hum, hum! Et suite au budget caquiste, Normand Beaudet, de l’équipe de la Déclaration d’urgence climatique, a publié cette touchante opinion dans Le Devoir du 14 mars 2020 : «L’urgence climatique enfin reconnue». Avec des défenseurs de l’environnement comme lui, on n’est pas rassuré du tout.

L’environnement est secondaire pour la CAQ

Le 31 août 2012, on pouvait lire le titre de cet article publié dans La Presse sous la plume des excellents journalistes Paul Journet et Charles Côté : «Le bonnet d’âne (on s’excuse pour l’âne) à la CAQ. Les environnementalistes donnent la pire note au parti; François Legault plaide le réalisme». Ça c’était la véritable nature de la CAQ et ce l’est encore en 2020. Bon, Léo, tu deviens encore trop sérieux. Sors en une drôle pour tes lecteurs assidus. Alors que pensez-vous de cette comique? «L’environnement fait partie de l’ADN de la CAQ, assure le président de l’aile jeunesse» (Le Journal de Montréal, 24 mai 2019). Tout jeune et ça commence déjà à dire n’importe quoi et à nous prendre pour des niochons.

Décodons les leitmotivs creux de Legault

Il me semble qu’à la lecture du titre de ces deux articles publiés en 2019, une personne le moindrement conscientisée est capable de saisir la véritable nature hypocrite de la CAQ : «Legault veut une CAQ verte, mais pragmatique» et «Legault veut un Québec plus vert et plus riche» (Le Journal de Montréal, 25 mai 2019 et le Devoir, 27 mai 2019). Pas très subtil et pas très songé le monsieur.

Oui, la CAQ va empirer les choses

Parlons franchement entre nous. Pour la CAQ, la protection de l’environnement est une nuisance, un mal non-nécessaire à l’application de ses politiques économiques polluantes. Oubliez la vertueuse CAQ verte : «Québec (CAQ) compte assouplir sa politique environnementale» (Radio-Canada, 19 février 2020). Assouplir sa politique environnementale alors qu’elle en n’a pas ou si peu : «Le gouvernement Legault prévoit exempter des dizaines d’activités minières, agricoles, industrielles (et forestières) de certificat environnemental afin de simplifier et d’accélérer le processus d’évaluation des impacts environnementaux». Cette phrase dit tout, n’est-ce pas?

Un gazoduc, une usine de liquéfaction, un port, alouette

Comme l’a mentionné l’éditorialiste du Devoir, Michel David, dans son instructif texte du 11 mars 2020 : «Si la CAQ donne le feu vert au projet GNL Québec (détenu par des Américains), il annulerait d’un coup tous les efforts faits par le Québec depuis 1990». Ben oui, pour Legault, construire un gazoduc de 780 km qui irait de l’Abitibi au Saguenay en traversant des cours d’eau et des forêts afin d’y faire transiter du gaz naturel issu de la fracturation, il y a rien là! Idem pour la construction de l’usine et du terminal maritime. D’immenses navires qui circulent dans le fleuve Saint-Laurent et le Saguenay, c’est bon.

Aie, GNL Québec a embauché «seulement» 18 lobbyistes pour convaincre Legault et son ministre vert pâle de l’Environnement, Benoît Charette, du bien-fondé de son projet «écologique» et pousse le bouchon jusqu’à demander des grosses subventions publiques. Il faut le fait, non? «Gazoduc sollicite l’aide de Québec (la CAQ)» (Le Devoir, 19 mai 2020). GNL n’aura aucun problème à convaincre Legault et son ministre de l’Environnement, eux qui sont vendus au projet depuis le début : «François Legault rencontre GNL Québec et vante le projet Énergie Saguenay» et «Le projet Énergie Saguenay présente des mérites, selon le ministre Charette» (Radio-Canada, 17 janvier 2020 et le Devoir, 15 mai 2019). Pour s’assurer que ça passe comme du beurre dans la poêle, la CAQ a placé la bonne personne au BAPE : «Le BAPE sur GNL Québec sera présidé par un ancien de l’industrie pétrochimique» (Le Devoir, 3 mars 2020). Et pour mieux rire de vous, la CAQ a dit que le monsieur n’a plus aucun lien avec l’industrie pétrochimique, qu’il est professionnel, indépendant et compétent. Si c’est ça, et pour contrer les apparences, pourquoi la CAQ n’a-t-elle pas nommé Louis-Gilles Francoeur ou André Noël, deux ex-consciencieux journalistes au Devoir et à La Presse? «GNL Québec admet un risque pour le béluga. Plus de 160 méthaniers navigueront au cœur de l’habitat du cétacé en voie de disparition» (Le Devoir, 17 février 2020). Les bélugas, les caribous, les grenouilles et bibittes, qu’ossa donne?

Je vous le prédis, l’insouciance environnementale de la CAQ mènera à sa perte. Au PQ et à Québec solidaire d’en profiter et pourquoi ne pas relancer le projet de fusion de ces deux partis politiques? La patente de GNL est tellement mauvaise que même : «Anglade (la nouvelle cheffe du PLQ) n’appuie pas GNL-Québec» (Le Devoir, 13 mai 2020). C’est tout dire.

La CAQ sera néfaste pour l’environnement avec ses politiques économiques dévastatrices

Ah que le temps passe trop vite quand j’écris. Voici d’autres preuves du danger que posera la CAQ en matière de pollution :

  • «3e lien et environnement : Benoît Charette n’a pas besoin d’études pour le convaincre» (Radio-Canada, 7 octobre 2019). Un gros pont et plus d’autos, c’est bon pour l’environnement, un point c’est tout.
  • «La loi sur la protection des milieux humides sera assouplie» (Radio-Canada, 10 janvier 2020). Et : «30 millions pour créer de nouveaux milieux humides (en remplacement de ceux détruits)» (Le Devoir, 4 février 2020). Comme si on pouvait créer des milieux humides «naturels» partout.
  • «Environnement. Le gouvernement Legault veut couper plus de forêts pour réduire les GES» (Le Journal de Montréal, 30 septembre 2019). Je vous le dis, on nous prend pour des valises de luxe gros format.
  • «Québec (CAQ) accorde discrètement (hypocritement) un passe-droit aux pesticides tueurs d’abeilles» (Radio-Canada, 14 juin 2019).

Alors la CAQ verte, vous y croyez encore?

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