Pourquoi je suis chroniqueur à la radio CHOI à Québec

Chroniqueur à une radio de droite

Ça fait environ dix ans que je suis chroniqueur à Radio X à Québec, à l’émission qui commence à 18 heures et qui est animée par mon ami Dany Houle, que j’ai connu lorsqu’il travaillait à Sherbrooke dans le domaine des médias parlés. Peut-être que plusieurs vont être surpris, et même déçus, de ce choix. Certains vont me taxer de traître et même de visage à deux faces. Ce n’est certainement pas pour l’argent, moi qui a droit à un cachet de moins de 100$ pour une chronique hebdomadaire qui dure souvent plus de vingt minutes et qui demande au moins plusieurs heures de préparation pour chacune.

Ce n’est certainement pas non plus pour flatter mon ego, moi qui se fais régulièrement crier des noms pas gentils par des auditeurs qui n’apprécient guère mes idées progressistes fondées sur une meilleure répartition de la richesse; pour des services publics de qualité; pour une fiscalité juste et équitable; pour une accessibilité universelle aux services sociaux premiers et pour une égalité des chances. Pas pour une parfaite égalité économique mais pour que toutes et tous puissent, dans la vie, pouvoir s’en sortir et vivre dans le respect et la dignité. Je n’ai pas la prétention de jouir d’un grand pouvoir pour changer les choses. Mais, comme croyant pratiquant, je crois que nous, chacun à sa façon, selon ses possibilités et des compétences, avons le devoir de faire humblement et modestement notre part pour bâtir un monde meilleur et pour protéger notre maison commune qu’est la Terre.

Le courage de la moyenne entreprise RNC Média

CHOI est détenu par la moyenne entreprise RNC Média qui est loin d’avoir l’envergure et les moyens économiques de ses concurrents détenus par des mastodontes comme Bell, Québecor, Cogéco, Rogers et les gouvernements. Il faut tout de même le faire : c’est une radio campée à droite qui donne une tribune à un socialiste, fier de l’être en plus.

Échanger et dialoguer avec des auditeurs de droite

Vous savez, dans le passé, j’ai prononcé une centaine de conférences à des regroupements syndicaux, communautaires, religieux et à des étudiants universitaires et collégiaux. Chaque fois j’étais accueilli avec enthousiasme et approbation par des gens qui pensaient beaucoup comme moi. Peut-on faire avancer le débat et améliorer les choses en s’adressant et en travaillant principalement avec des personnes qui pensent comme vous? C’est un peu comme les patrons qui veulent accélérer à tout prix l’immigration tout en sachant qu’ils ne vivent pas avec eux et pour qui la question de l’intégration ne les concerne pas du tout.

Mes autres expériences à titre de chroniqueur

J’ai été chroniqueur à des émissions animées par Joël Le Bigot et par Marie-France Bazzo. Et du temps de CJMS et de CKAC, j’ai été le chroniqueur économique de Paul Arcand. J’étais alors très populaire et beaucoup d’auditeurs rejoignaient mes réflexions progressistes, ce qui n’est pas toujours le cas à Radio X. Mais je vais vous faire une confidence : avec le temps, j’ai réussi, je le crois, à rejoindre et à sensibiliser de plus en plus d’auditeurs. Je ne dis pas qu’ils sont toujours d’accord avec moi mais le dialogue est ouvert.

Je considère comme un immense privilège de pouvoir faire valoir mes idées progressistes, avec respect et camaraderie, à des gens qui ont des points de vue différents sur beaucoup de choses. Je ne dis pas aussi que je vais les convertir au socialisme : je veux juste qu’ils soient confrontés à des arguments différents. Et, avec le temps, les échanges se font de manière de plus en plus cordiale avec eux. Résultat : je compte davantage d’auditeurs réguliers. Ça, ça me rend heureux car j’y perçois une certaine utilité sociale. Ce n’est pas moi qui vais changer le monde, mais…

Idem à l’UQAM

Ça me fait penser aux cours que je donne en comptabilité à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) depuis plus de 40 ans à titre de professeur à temps plein. Enseigner à des étudiants en administration et en comptabilité qui aspirent à devenir comptable professionnel agréé (CPA), ce n’est pas comme enseigner à des étudiants en travail social et en sociologie. Je suis donc comme habitué à m’adresser à du monde qui porte généralement à droite.

Trouver un sens à sa vie par l’utilité sociale

Non, je ne l’ai pas eu facile, mais c’est comme ça que l’on trouve un sens à sa vie et que l’on croit à son utilité sociale. Sur ça, je dois vous quitter, car mes auditeurs à CHOI m’attendent probablement avec fébrilité, ou, à tout le moins, un peu.

Ah oui, il y a celui qui m’a déjà traité de grand malade. Je lui ai simplement répondu : pas si grand que ça! Je fais 5 pieds et 8 pouces. Cinq pieds et 10 pouces avec mes bottes «patof» et deux paire de bas de laine.

Merci à tous de m’endurer et de me permettre d’échanger avec vous.

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