Bombardier : les salaires des boss, c’est de l’arnaque institutionnalisée

Des racailles à col blanc

Le siphonage continuel de l’argent pris directement dans les poches de la population par les dirigeants de Bombardier, et ce depuis toujours, n’est pas seulement scandaleux, ça s’apparente à du recel légalité par des politiciens complices. Et la farce grotesque continue même si Bombardier est une compagnie déficitaire qui vit et qui a toujours vécu grâce à des fonds publics, tant du fédéral que du Québec. Une gigantesque sangsue que je vous dis.

L’indemnité de départ de 17,5 millions$ du président : une autre de trop

Ça n’a plus aucun bon sens quand on lit, encore une fois, dans les journaux les frasques de la mafia dirigeante du «joyau» québécois qu’est Bombardier. La dernière en liste est cette nouvelle parue dans le Devoir du 4 juin dernier et qui a passé comme une lettre à la poste sans que nos mandarins politiques s’en offusquent : «L’indemnité de l’ex-patron (Alain Bellemare) de Bombardier mal reçue. La somme pourrait atteindre 17,5 millions en dollars canadiens».

Payer pour démanteler l’entreprise

Imaginez, Alain Bellemare va encaisser un paiement spécial de 4,9 millions si la vente de Bombardier Transport à la française Alston se concrétise. Le monsieur ne reçoit pas une prime pour avoir stimulé la croissance de l’entreprise et l’investissement au Québec, mais pour avoir favorisé la décroissance de la compagnie. Un bonus pour avoir accentué le contrôle étranger sur l’économie du Québec afin que l’on devienne encore plus locataires chez nous. Après, ils viennent entonné en chœur le devoir d’acheter localement.

Bombardier passe à go

Comme si cela n’était pas assez comme friponnerie, le gouvernement caquiste est prêt à accorder une énième aide gouvernementale à Bombardier qui, de nouveau, se transforme en quêteux et en B.S. corporatif : «Le gouvernement Legault ouvre la porte à une nouvelle aide financière, assortie de conditions strictes» (Le Devoir, 6 juin 2020). Nos élus, du genre lobbyistes, disent toujours qu’ils ont fixé des conditions sévères, qui s’avèrent dans les faits à être des passoires. Ils nous ont répété la même chanson lors de la vente à des étrangers de Provigo, Alcan, Rona et autres.

Les conseils d’administration bidons

La nomination des membres du conseil d’administration d’entreprises cotées à la Bourse n’est pas démocratique. Ce n’est pas accessible au petit actionnaire qui voudrait soumettre sa candidature. Ce communisme corporatif est réservé aux amis de la direction sur qui elle peut compter en tout temps. Dans les faits, les administrateurs bien rémunérés pour quelques heures de travail par année sont nommés par les gestionnaires en place. J’appelle ça l’entre-soi de la grosse gomme du merveilleux monde des affaires. Des administrateurs qui sont des faire-valoir des dirigeants grâce à qui ils ont eu leurs grosse job «honorifique».

Des administrateurs inféodés

Dans le passé, les dirigeants de Bombardier se sont toujours payés la traite à nos dépens avec l’assentiment des membres du conseil d’administration et la bénédiction des élus comme en 2017 : «Rémunération (33 millions$ US) en hausse de 48% pour 6 dirigeants de l’entreprise. Ensemble, Alain Bellemare et Pierre Beaudoin ont reçu 19,5M$ en 2016» (Le Journal de Montréal, 30 mars 2017). Et pour pousser l’injure à l’insulte, Alain Bellemare nous a dit sans rire que : «Le président de Bombardier estime que la hausse des salaires de 48% (alors que l’entreprise venait de recevoir des milliards en fonds publics) a été mal «expliquée» (Le Journal de Montréal, 3 avril 2017). C’est plus qu’insultant, c’est méprisant de tenir de tels propos. Le seigneur va nous expliquer pourquoi il a le droit de gagner plus de 10 millions$ par année alors que certains ont droit d’être payés au salaire minimum. Ça relève des lois «naturelles» du marché, qu’ils disent. Il faut bien traiter nos cerveaux.

Des membres «consensuels» au conseil d’administration

Par exemple, au conseil d’administration de Bombardier, ont longtemps siégé l’ex-premier ministre libéral du Québec, Daniel Johnson, et l’ex-patron de Bell Canada, Jean Monty, qui eux aussi se sont graissés la patte : «Johnson et Monty ont droit à 2 millions$ de Bombardier» (Le Journal de Montréal, 4 avril 2017). Et devinez qui est devenu lobbyiste pour Bombardier après sa prolifique carrière politique comme ministre des Finances au PLQ alors qu’il a «modernisé» le Québec? Et oui, il s’agit de Raymond Bachand, celui-là même qui nous demandait d’être solidaires des coupures dans nos services publics. Que le monde est petit. Des gens comme Daniel Johnson et Raymond Bachand à votre emploi, disons que ça aide à ouvrir des portes au gouvernement et à avoir l’oreille attentive et compréhensive des élus.

Couillard et Anglade trouvent ça normal, bien évidemment

Alors que l’orgie salariale des boss de Bombardier suscitait la grogne : «Tollé chez les employés et les fournisseurs. Une augmentation qui crée des remous au Québec» (Le Journal de Montréal, 31 mars 2017). Des remous partout au Québec sauf au PLQ, où la sublime ex-ministre libérale de l’Économie, Dominique Anglade, celle qui vient d’être nommée par défaut cheffe du parti, et qui veut devenir notre première ministre, a candidement dit que : «Ces décisions relèvent du conseil d’administration (même paqueté). Bombardier est une entreprise privée (qui n’a de privée que le nom)». Réaction similaire de notre érudit ex-premier ministre libéral : «Hausses de salaires indécentes. Couillard s’en remet à la compagnie et à ses actionnaires (même s’ils vivent au crochet de l’État)» (Le Journal de Montréal, 31 mars 2017). Les mêmes adorables libéraux qui ont toujours trouvé raisonnable le salaire des médecins. La «rigueur» libérale était plutôt appliquée à nos services publics.

Le patronat se porte à la défense des émoluments gargantuesques

Quant à notre adorable Conseil du patronat, celui pour qui prime toujours l’intérêt collectif après l’intérêt particulier de certains, il a bien naturellement endossé et défendu ces généreux émoluments au nom de l’«élémentaire équité» et de la «nécessaire justice social» : «Le Conseil du patronat ajoute son grain de sel au débat politique» (Le Journal de Montréal, 6 avril 2017). Il faut dire merci au patronat de nous conscientiser correctement aux grands enjeux de société et de voir, gratuitement, à notre éducation.

L’homme de 86 millions de dollars chez Bombardier

Michel Girard a rédigé une très bonne chronique dans le Journal de Montréal du 19 mai 2020, intitulée : «L’homme de 86M$ chez Bombardier : Alain Bellemare». En moins de cinq ans à la tête de notre «fleuron», le fossoyeur administratif a encaissé cette somme scandaleuse avec la bénédiction de son conseil d’administration très dépendant du PLQ et du patronat. Comment garder son calme devant une telle obscénité? Je vous en prie, dites-le-moi! Ça fait que : «Le p.d.g. de Bombardier est le mieux payé au Québec. Alain Bellemare a touché 13,8M$ en 2017» (Le Journal de Montréal, 25 juin 2018).

Et comme si ce n’était pas assez : «Compression fiscale de 1,9M$ : Bombardier aide son p.d.g (Bellemare) à payer sa hausse d’impôts» (Le Journal de Montréal, 3 mai 2018). Lors de son départ de la firme américaine United Technologies, Alain Bellemare est parti des States avec son généreux régime de retraite, un revenu imposable. Pour l’aider à combler la différence d’impôts entre les deux pays, Bombardier lui a octroyé 1,9 millions$. Ils sont très généreux chez notre B.S. corporatif avec notre argent. 1,9M$ c’est juste pour couvrir l’impôt additionnel. Ça vous donne une petite idée de l’ampleur de la pension que monsieur Bellemare reçoit de son ancien employeur, à laquelle il faudra ajouter celle qui sera octroyée par Bombardier. Ça annonce des fins de mois joyeux pour lui et sa petite famille.

Tout ce pognon pour…

Pour les cinq dernières années (2015-2019) : «Bombardier a supprimé 23 200 employés» (Le Journal de Montréal, 10 juillet 2019). À ceci, il faut ajouter les milliers d’autres licenciements depuis juillet 2019, comme cette dernière de 2500 jobs annoncées au mois de juin 2020 : «Bombardier réduit encore ses effectifs» (Le Devoir, 6 juin 2020). Et ça n’inclut pas les milliers d’emplois «shippés» dans des pays du «cheap labor», comme ceux-ci : «L’opposition dénonce le transfert d’emplois à l’étranger (Mexique, Inde, Maroc et Costa Rica)» (La Presse, 26 novembre 2015). Comme d’habitude, le gouvernement du Québec subventionne ce transfert d’emplois ailleurs et c’est bon selon François Legault : «La délocalisation peut être une bonne chose, dit Legault» (Le Devoir, 6 juin 2019). Pour l’ex-présidente de la Chambre de commerce de Montréal, Isabelle Hudon (devenue ambassadrice du Canada en France… la chanceuse), il faut subventionner les emplois créés à l’étranger : «Exporter les investissements (et les emplois), une bonne affaire» (Le Devoir, 7 avril 2006). Pour la création d’emplois et de richesse, on repassera. Et puis, sous le règne de monsieur, il ne reste presque plus rien de Bombardier, sauf sa division d’avions d’affaires Global. Tout a été vendu ou cédé à des firmes étrangères accentuant notre devise de «locataires chez nous». Les ventes de feu ont concerné les avions CSeries, CRJ, Q400 et CL-415, plus un aéroport à Toronto, des usines situées en Irlande et au Maroc, des activités de formation et l’usine d’aéro structures. Dire que Bombardier a reçu plus de 4 milliards$ de fonds pour tout ça. Alors Bellemare mérite son salaire tout «modeste» dans les circonstances?

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