
Le génocide de 900 000 Rohingyas du Myanmar (Bismanie)
Je sais que le sujet de mon article ne me vaudra pas plein de lectorat. La politique internationale, le syndicalisme et la protection de l’environnement ne sont pas, hélas, des sujets d’intérêt pour plusieurs. J’aurais dû devenir journaliste affecté aux sports ou aux faits divers. Malgré tout, je ne peux pas ne pas écrire sur des crimes qui se commettent aujourd’hui dans le monde, impliquant des innocents qui n’ont malheureusement pas de pouvoir ni d’avoir. Des crimes qui se commettent au vu et au su des pays occidentaux, comme le Canada et les États-Unis, pour qui il est préférable de ne pas se mettre à dos les criminels du Myanmar, un pays d’Asie d’environ 50 millions d’habitants à 90% bouddhistes et à 4% musulmans. Les Rohingyas sont de confession musulmane.
Ça fait plus de trois ans que ça dure
Début 2017, les 900 000 Rohingyas musulmans du Myanmar ont été chassés de leur pays par l’armée et sont depuis entassés dans des camps de fortune au Bengladesh sans que l’Occident, la Russie et la Chine lèvent le petit doigt pour mettre fin à cette atrocité. Comme pour la protection de l’environnement, ils parlent beaucoup et font semblant de faire quelque chose afin de mieux vous mentir sur leurs niveaux d’hypocrisie et de lâcheté infinis. Ben non, l’Occident, avec le Canada et les États-Unis en tête, monopolisent toutes ses énergies, avec l’aide inestimable de leurs médias comme l’Agence France-Presse et Associated Press, à se battre pour établir leur notion de démocratie bien à eux, en Chine, au Venezuela, en Iran, à Cuba, mais pas en Arabie saoudite, au Bahreïn, en Égypte et au Brésil. Leurs combats pour la liberté du peuple sont à géométrie variable.
Le traitement inhumain des Rohingyas
Dans un excellent article du Devoir publié le 1er décembre 2017, sous la plume de la journaliste Marie Vastel, il est écrit ceci : «La grande majorité des réfugiés rohingyas sont des enfants (720 000 selon l’UNICEF) et des femmes, dont 20 000 qui sont enceintes, de suites de viols ou autres violences sexuelles. Les hommes, quant à eux, ont en grande partie été exécutés». Que fait le Canada devant tant d’hooreur? Absolument rien. L’ex-ministre libérale Chrystia Freeland, devenue vice-première ministre du Canada, était à ce moment concentrée à diaboliser la Russie, l’ennemi juré de cette dame d’origine ukrainienne, et à fraterniser avec les États-Unis. Il faut savoir choisir ses amis et ses alliés, non?
Puis, dans un autre article du Devoir, daté du 16 novembre 2017, il est signalé ceci : «Les Rohingyas représentent la plus grande population apatride du monde depuis que la nationalité myanmaraise leur a été retirée en 1982, sous le régime militaire. Victimes de discrimination, ils n’ont pas de papiers d’identité, ne peuvent pas voyager ou se marier sans autorisation. Et ils n’ont pas accès ni au marché du travail ni aux services publics comme les écoles et les hôpitaux». Vraiment écoeurant et vos gouvernements démocratiques et socialistes tolèrent ce génocide depuis plus de trois ans sans rien faire. Si cela ne vous indigne pas, vous avez un sérieux problème.
Et les horreurs continuent, sans que l’Occident bouge et impose au moins des sanctions contre le Myanmar, comme il le facilement ailleurs :
- «Médecins sans frontières fait état de violences effroyables» (Le Devoir, 15 décembre 2017);
- «Des villages rohingyas rasés» (Le Devoir, 24 février 2018);
- «L’existence d’un charnier Rohingyas reconnu par l’armée du Myanmar» (Le Devoir, 11 janvier 2018);
- «Des enfants rohingyas derrière des barbelés» (Le Devoir, 24 mai 2018);
- «Rohingyas. Le nettoyage ethnique se poursuit, s’alarme L’UNO» (Le Devoir, 7 mars 2018).
Les États-Unis : pu capable de les endurer
Qu’a fait le pays champion de la démocratie dans le monde, en théorie et en paroles s’entend, les seuls et uniques (une chance) États-Unis : «Le secrétaire d’État américain (viré depuis par Donald Trump), Rex Tillerson, s’est dit opposé à des sanctions contre le Myanmar sur les accusations de nettoyage ethnique des musulmans rohingyas par l’armée» (Le Devoir, 16 novembre 2017). Les States sont plus rapides à instaurer des sanctions et des embargos contre des pays insoumis qu’ils n’aiment pas comme la Chine, le Venezuela, l’Iran, Cuba, la Russie, etc. Et les autres alliés ne sont guère mieux comme il est mentionné dans cet article : «Jusqu’ici, d’autres pays occidentaux ont seulement renforcé (pour la forme et par hypocrisie) quelques mesures punitives contre l’armée». Si ça ce n’est pas rire du monde en pleine face. Oui, le Canada et nos amis du sud sont complices de persécutions, de viols, de famines, de tortures et de meurtres. «Silence, on tue».
Et les States qui en rajoutent une couche : «Crise des Rohingyas. Le gouvernement américain veut travailler (à ne rien faire) avec la Birmanie (Myanmar)» (Le Journal de Montréal, 9 septembre 2017). Au début du texte, la rigolade américaine remonte à la surface : «Washington veut travailler avec les autorités à la résolution de la crise de Rohingyas, mais ne blâme pas le gouvernement d’Aung San Suu Ki pout les violences…». En trois ans de «travail», la situation des 900 000 Rohingyas «parkés» de façon inhumaine au Bengladesh ne s’est pas améliorée, bien au contraire, avec l’assentiment des États-Unis : «Le retour impossible des Rohingyas au Myanmar. Cette population demeure la cible de crimes contre l’humanité commis par le gouvernement (du Myanmar) affirment des enquêteurs de l’ONU» (Le Devoir, 17 septembre 2019).
Et qu’a fait le Canada et Justin Trudeau?
Vous vous en doutez. Comme les États-Unis n’ont rien fait, le Canada a fait de même. À l’international, le Canada, pays supposément libre, fait toujours comme les States, notre ami et notre allié. Pour encore sauver les apparences et pour singer son maître, l’Oncle Sam : «Réfugiés rohingyas. Pas de blâme pour Aung San Su Kyi. Trudeau évite de discréditer le Prix Nobel de la paix (vraiment ridicile), ce que souhaite la junte militaire (du Myanman)» (Le Devoir, 11 novembre 2017). En passant, la dame est la cheffe du gouvernement birman.
Ça prend quoi à Justin Trudeau pour discréditer un tel bourreau? Et sur la photo de l’article, on peut voir Justin soutire et serrer fraternellement la main de cette criminelle.
Et la farce grotesque. Justin pose alors un autre geste symbolique et hypocrite : «Bob Rae (ex-premier ministre de l’Ontario) nommé envoyé spécial pour la Birmanie» (Le Journal de Montréal, 24 octobre 2017). Et Bob Rae n’a fait que parader et se balader sans absolument rien régler. Pas bien grave, on parle juste de 900 000 personnes, dont majoritairement des enfants et des femmes, qui ont été chassé de leur pays, de leur maison qui a été détruite, qui ont été torturés, affamés, violés et tués. Ça prend quoi pour que l’Occident intervienne? Ces 900 000 Rohingyas sont nos sœurs et nos frères et comme le poète Gilles Vigneault l’a dit : «tous les humains sont de ma race».
Et comme autre bouffonnerie : «Aung San Su Kyi n’est plus citoyenne canadienne» (Le Devoir, 28 septembre 2018). Bien sûr, c’est ce geste insignifiant qui va aider les martyrs Rohingyas. Aie, cela a pris presque deux ans au Canada pour seulement poser ce petit geste ridicule, qui s’imposait depuis le début : «Myanmar, Ottawa (PLC) écarte la révocation de la citoyenneté d’Aung San Susu Kyi» (Le Devoir, 24 octobre 2017).
Et pour terminer la mascarade : «300 millions$ (offerts par le Canada sur 3 ans) pour aider les Rohingyas» (Le Devoir, 24 mai 2018). Ben oui, c’est avec 100 millions de dollars par année pendant 3 ans que l’on va régler le problème. Comme si ce n’était pas assez : «Le Canada ne peut toutefois pas accueillir de réfugiés pout le moment». Ça prend quoi pour être reconnu à titre de réfugié? Pas nécessaire de les accueillir au Canada, ils sont très bien stationnés au Bengladesh dans des camps clôturés et barbelés. Le Canada est toutefois prêt à accueillir des «réfugiés» hongkongais qui subissent supposément pire que les Rohingyas, et dire que la souffrance va se poursuivre avec la bénédiction des Occidentaux, des Chinois et des Russes.