Les banques : des bandits à cravate

Les banquiers auréolés malgré tout et envers tous

C’est un fait indéniable : les banquiers sont aux paradis fiscaux ce que sont les pommes sont à la tarte aux pommes. Oui, l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux c’est du vol institutionnalisé et légalisé par des élus assujettis. Il est alors tout à fait normal que je me désole de voir nos médias et nos politiciens en faire des philanthropes et des experts en tout, seuls capables de gérer et de moderniser l’État. On s’empresse d’en faire des candidats vedettes et de les nommer ministres des Finances, de l’Économie, de l’Éducation, etc., comme Éric Girard, Martin Coiteux, Carlos Laitao, Clément Gignac, Michael Fortier, Claude Castonguay, etc. Le pire dans tout ça c’est que compte tenu du fait qu’elles opèrent au pays dans un contexte oligopolistique (seulement cinq grandes institutions financières), il est plus facile de diriger une banque qu’un dépanneur. Et en prime, leurs dirigeants étoilés se versent généreusement chaque année des millions en salaires dont la majeure partie est très peu imposée puisque payés non pas en chèques de paie mais en actions.

Le nouveau boss de la Caisse de dépôt, du haut de son perchoir

La Caisse de dépôt et placement du Québec est un bien public et une réussite collective. Il faut absolument nommer à la tête de cet instrument collectif un commis d’État et non un ex-banquier de la Scotia Bank, comme on l’a fait récemment avec la nomination de Charles Émond, qui vient nous dire le plus sérieusement du monde que : «les paradis fiscaux sont un sujet chargé d’émotions (alors selon lui c’est juste une question d’émotions et de sentiments pour lesquels il faudrait juste se calmer le pompon et respirer par le nez). Les paradis fiscaux, qu’ils appellent, afin de noyer le poisson, de juridictions à fiscalité réduite (qui tend vers le zéro) sont simplement utilisés comme terrains neutres. Pour moi, ce n’est pas de l’évitement fiscal (ayoye)» (Les paradis fiscaux sont là pour rester. Le Journal de Montréal, 21 février 2020).

Ce n’est pas du tout de l’évasion fiscale selon l’ex-banquier Émond, même si : «Paradis fiscaux : une somme colossale de 353 milliards$ a quitté le Canada en 2018» et en 2019 : «Paradis fiscaux : 381 milliards$ d’actifs transférés à l’abri de l’impôt» (Le Journal de Montréal, 24 avril 2019 et 22 juillet 2020). Alors pourquoi les banques, les transnationales et les richards affectionnent-ils tant les paradis fiscaux?

Les banques ont changé qu’ils disent

En 2008, il y a eu la plus grande crise financière mondiale de l’histoire causée par la cupidité infinie des plus grandes banques comme Bank of America, Citibank, JP Morgan Chase, la Royal Bank of Canada, etc., qui a provoqué des millions de pertes d’emplois et des milliards de dollars perdus par des épargnants et des caisses de retraite. Les individus n’ont alors pas reçu d’aide financière de leurs gouvernements mais les banques responsables de ce désastre oui. Elles ont été renflouées à coups de centaines de milliards de dollars par l’État qu’elles veulent pourtant minimal avec sa main invisible pour les autres mais pas pour elles.  

Allô économie de marché et démocratie quand l’État doit les renflouer avec des fonds publics sous prétexte qu’elles sont trop grosses pour faire faillite : «Le FMI s’attaque (pour la forme seulement) aux banques trop importantes pour faire faillite» (Le Devoir, 1er avril 2014). Voilà où ont mené la déréglementation (comme dans le cas des avions du genre cercueils volants de Boeing) et le décloisonnement des banques. Pour les responsables de la crise financière mondiale de 2007 et de l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux qui se poursuit de plus belle et dont les banques, les avocats et les comptables sont parties prenantes, voilà ce qui aurait dû et devrait être fait : «Nous avons la solution : les banquiers en prison» (Le Devoir, 15 novembre 2012).

Peut-être suis-je trop émotif puisqu’en 2010, suite au débâcle financier, les banquiers repentant et pleurnichant ont juré, la main sur le cœur, que : «Enquête sur la crise financière. Les banques disent avoir appris des leçons» (La Presse, 14 janvier 2010). Évidemment qu’ils se sont moqués du monde et ont bien ri de nous avec leurs élus complices. Rien n’a changé, bien au contraire. Franchement, dire de telles âneries relève du mépris pur et simple : «Les banques affirment freiner l’évasion et l’évitement fiscaux» (Le Journal de Montréal, 18 novembre 2015). Plus menteurs que ça, tu meurs draitte là. Ils mentent malgré des faits comme celui-ci : «Une enquête internationale (2020) révèle le blanchiment de sommes énormes (2000 milliards$) par de grandes banques» (Le Journal de Montréal, 20 septembre 2020).

Goldman Sachs récidive et frappe de nouveau

Goldman Sachs, la transnationale bancaire américaine a changé depuis 2008 mais en pire, comme le démontre ce fait qui s’est passé en Malaisie : «Goldman Sachs paie près de 3 milliards$ aux États-Unis (et 6 milliards$ à travers le monde) pour clore le scandale IMDB» (Le Journal de Montréal, 22 octobre 2020). Corruption, pots-de-vin versés à des politiciens locaux et étrangers (Abou Dhabi) et détournements de fonds publics orchestrés par les bonzes de Goldman Sachs, qui ont encaissé plus de 600 millions US$ en honoraires pour leurs précieux services professionnels rendus. On parle ici de la banque américaine qui jouit d’un immense prestige et qui a ses entrées dans plusieurs parlements européens, américains, asiatiques, africains, etc. Des voleurs prestigieux, haut de gamme quoi!

Goldman Sachs camoufle, par magie, la dette grecque

En 2011, la Grèce était aux prises avec un lourd endettement public. Alors arrivent les experts spécialistes de Goldman Sachs qui, moyennant 600 millions euros d’honoraires, ont réduit artificiellement la dette publique grecque grâce à l’utilisation d’instruments financiers et de produits dérivés sophistiqués : «Crise grecque. Un gros lot de 600 millions d’euros pour Goldman Sachs» (Le Devoir, 13 mars 2012). Oui, ce sont eux qui ont promis qu’ils s’amenderaient suite à la crise financière mondiale de 2008. Ils ont voulu tenir parole, mais l’appât du gain a eu raison de leurs principes moraux et de leur code de responsabilité sociale.

Pas encore Goldman Sachs qui erre cette fois dans l’immobilier et qui doit verser en 2016 plus de 5,1 milliards US aux autorités et gouvernements américains : «Goldman Sachs solde un litige pour 5,1 milliards» (Le Devoir, 15 janvier 2016). Et que dire cette fois d’un haut dirigeant bien en vue emprisonné aux States suite à des complots pour fraudes boursières : «Le financier Rajat Gupta (de Goldman Sachs) coupable de fraudes» (Le Devoir, 16 janvier 2012).

Et ça continue pour Goldman Sachs

2014 : «Courtage alternatif (dark pools) : Goldman Sachs sous enquête aux États-Unis (La Presse, 8 août 2014);

2013 : «Fraude à Wall Street. Un ancien coutier de Goldman Sachs plaide coupable (contrats à terme pour 8 milliards US)» (La Presse, 4 avril 2013);

2010 : «Enquête de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis : Goldman Sachs accepte de payer 550 millions US» (La presse, 16 juillet 2010).

Il faut féliciter les autorités légales américaines qui ont l’indépendance et le courage de poursuivre en justice, d’emprisonner des gens d’affaires importants et d’infliger des amendes de plusieurs milliards de dollars à des milliardaires et à d’immenses et puissantes entreprises américaines et étrangères qui fraudent la population et les gouvernements, ce que ne font jamais ou si peu les gouvernements du Canada et du Québec.

De grosses jobs politiques même si ce sont des bandits

Même si Donald Trump promettait de s’en prendre aux élites, il a trouvé chez Goldman Sachs des richards pour l’épauler comme son secrétaire au Trésor, Steve Mnuchin, comme conseillers Stephen Bannon et Anthony Scaramuci et d’autres comme Jay Clyaton (nommé à la tête de la SEC) et Gary Cohn. En Europe, comme anciens de Goldman Sachs, il y a eu Mario Draghi (président de la Banque centrale européenne), Mario Monti (président du conseil italien) et Lucas Papadémos (premier ministre de Grèce). (Les hommes de Goldman Sachs et Goldman Sachs, symbole de la haute finance. Le Devoir, 15 novembre 2011 et 28 janvier 2017). La démocratie capitaliste dans toute sa splendeur.

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