Le vaccin réservé aux pharmas occidentales : chinoises et russes s’abstenir

L’argent attire les pharmaceutiques occidentales

Comme lors des médicaments contre le sida, vendus alors au plein prix même aux pays pauvres, le vaccin contre la COVID-19 enflamme la convoitise des grosses pharmaceutiques occidentales qui ont la réputation bien méritée de charger le gros prix, parfois indécent, pour leurs remèdes, de provoquer des pénuries artificielles afin de «booster» le prix de leurs produits et d’affectionner les paradis fiscaux. On ne peut pas les qualifier de philanthropes. On parle ici d’un marché de plus de 40 milliards$ US : «Coronavirus. Le vaccin, un marché de 40 milliards$ US» (Le Devoir, 2 septembre 2020). Les gouvernements fédéral et provincial du Canada ont bel et bien commandé des vaccins auprès de quatre pharmaceutiques occidentales, en prenant bien soin toutefois d’exclure les compagnies russes et chinoises, sans jamais parler des coûts totaux et sans que les journalistes demandent cette information vitale.

Se sont lancé dans la course au «jackpot» du futur vaccin les américaines Pfizer, Merck, Johnson & Johnson, Moderna, Novavax et les allemandes, suédoises, anglaises et françaises Sanofi, Glaxo Smith Kline, Astra Zeneca et BioNtech, Il y a aussi les chinoises Sinopharm et Fosun et la russe Gamaleya (Spoutnik V.). Au Canada, par principe, par idéologie et par colonisation, pas question d’acheter des vaccins produits par les «communistes» chinois et russes, même s’ils s’avèrent aussi efficaces et moins chers. Au Canada, on se respecte trop pour commercer avec ces socialistes. Il faut réserver les milliards en fonds publics aux «débonnaires» pharmaceutiques occidentales.

Il faut exiger des soumissions de toutes les pharmaceutiques du monde

Afin d’obtenir le meilleur prix pour des produits de qualité égale, les gouvernements du Québec et du Canada devraient aussi demander aux pharmaceutiques russes et chinoises de soumissionner pour ce lucratif contrat : «Deux vaccins chinois (Sinopharm) déjà inoculés (au mois de novembre 2020) à un million de personnes» (Radio-Canada, 20 novembre 2020) et «La Russie annonce (novembre 2020) que son vaccin Spoutnik V est efficace à 92%» (Radio-Canada, 11 novembre 2020). Une chance que l’on a Radio-Canada pour nous tenir informé des découvertes chinoises et russes, sinon on n’en saurait rien, surtout qu’au Journal de Montréal, des chroniqueurs et journalistes émérites ne portent pas dans leur cœur les Chinois, les Russes et aussi les Iraniens et les Vénézuéliens de Maduro.

Les préjugés usuels nous sont servis

Ne venez pas me servir comme arguments éculés que l’on ne peut faire confiance aux produits qui proviennent de la Russie et de la Chine. Pourtant, des millions de leurs vaccins ont été vendus à des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, mais pas dans les pays occidentaux comme le Canada. Ça sent la pourriture à plein nez. Si on suit la logique tordue de certains, les autorités russes et chinoises ont donc été imprudentes en osant administrer leurs nouveaux vaccins COVID-19 à leur propre population. Vous voyez bien que l’argumentaire débile est sans fondement. On vante pourtant partout en Occident l’économie de marché et les nombreux avantages de mettre tous les agents économiques en concurrence afin d’obtenir le meilleur prix. Alors pourquoi on ne met pas en concurrence les pharmaceutiques occidentales milliardaires et plus grosses que les États avec leurs consœurs russes et chinoises?

C’est comme ça dans d’autres domaines comme ceux de la 5G, de Huawei, de Tik tok, d’Alibaba et autres dans lesquels il faut exclure les chinois et les russes et réserver tous ces marchés lucratifs aux Apple, Amazon, Facebook, Google, Microsoft et cie.

Souveraineté médicale et privatisations à gogo

Tout pays qui se veut vraiment indépendant doit s’assurer, comme le font les Américains et les Européens, mais pas nous, d’avoir une souveraineté maximale dans les domaines de l’énergie, de l’alimentation et du pharmaceutique.

La CAQ ne cesse de nous rappeler, avec raison, le besoin d’acheter des produits alimentaires locaux. Elle devrait le faire aussi au niveau des médicaments dans lequel on est vulnérable et soumis aux aléas et au bon vouloir des pays producteurs étrangers de remèdes. Hélas, on avait avant, au Québec un producteur public de vaccin de réputation mondiale, soit l’Institut Armand Frappier, affilié à l’Université du Québec, que nos gouvernements ont privatisé sans débat public, en s’appuyant strictement sur des arguments idéologiques capitalistes. Malheureusement, une fois privatisé, les nouveaux dirigeants de cet ex-fleuron à propriété collective l’ont vendu à l’anglaise Shire pour plus de 4 milliards de dollars et ont empoché au passage, sans rien faire, un beau 500 millions de dollars en prime de séparation, bonus, régimes de retraite, etc. Aujourd’hui, il ne reste plus rien de ce joyau public. Tout a été fermé et déménagé par Shire. Je vous invite à lire mes textes des dernières années portant spécifiquement sur l’Institut Armand Frappier, rebaptisé après sa privatisation au nom d’IAF Biochem Pharma, sur l’industrie pharmaceutique et sur la nécessité de créer, comme le suggère Québec solidaire, la société étatique Pharma-Québec qui aurait pour mission de financer et de faire de la recherche en collaboration avec les chercheurs de nos universités publiques ainsi que de commercialiser les découvertes comme on l’avait fait pour les produits inventés par l’Institut Armand Frappier. Il y va de la souveraineté de notre pays. Cela permettrait de conserver la propriété des brevets.

Pour arrêter de poireauter et de subir le chantage des pharmaceutiques et des gouvernements étrangers

Avoir privatisé l’Institut Armand Frappier, c’était pour nos élus faire preuve d’asservissement volontaire et d’égoïsme afin d’obtenir plus de financement privé pour leurs partis politiques et d’avoir de bonnes jobs une fois la carrière politique terminée. Sans rire, ils nous ont dit qu’il fallait privatiser nos services publics afin de moderniser le Québec, de sortir de notre immobilisme, de mettre le Québec sur la «map», de dégraisser l’État afin d’en engraisser d’autres, etc.

Si on avait conservé de propriété publique l’Institut Armand Frappier, et si on avait créée Pharma-Québec, alors aujourd’hui on serait en mesure d’assurer notre souveraineté pharmaceutique. Ainsi, des situations malheureusement et déshonorantes comme les suivantes auraient été évitées :

  • «Donald Trump veut retenir les vaccins (produits par des firmes américaines) des Canadiens. Ottawa compte sur les usines européennes (et pas sur les nôtres car on en a pas) pour pallier l’attaque des États-Unis (qui sont supposément nos allié et ami)» (Le Journal de Montréal, 9 décembre 2020);
  • «La place du Canada (supposément) sécurisée (il faut donc supplier et quémander) dans la file d’attente pour l’accès aux vaccins (comme tout pays colonisé)» (Le Devoir, 1er décembre 2012). Allez les Québécois, prenez un numéro et attentez patiemment;
  • «Coronavirus. La production locale (inexistante) de vaccin de nouveau sous les projecteurs. Une dépendance en approvisionnements» (Le Devoir, 26 novembre 2020).

Il faut se libérer du joug des pharmaceutiques étrangères profiteuses pour qui les profits priment avant toute autre chose, même sur la vie.

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