
Éric Duhaime comme chef du Parti conservateur du Québec
En 2018, lors des élections provinciales, le parti conservateur du Québec, alors dirigé par Adrien Pouliot, a obtenu un gros 1,46% des voix. C’est ce qu’on appelle un parti pour le moins marginal. Mais sentant la bonne affaire pour se faire voir davantage et de faire parler de lui, Éric Duhaime a annoncé en novembre 2020 qu’il briguera la chefferie du PCQ aux élections qui auront lieu le 17 avril 2021.
Déjà il a atteint son objectif de faire parler de lui, pas par n’importe qui, mais par rien de moins que Radio-Canada (une belle façon d’utiliser nos fonds publics) et par Le Devoir : «Éric Duhaime visera la chefferie du Parti conservateur du Québec (PCQ)» et «Éric Duhaime retourne dans l’arène politique. L’animateur de radio de droite aspire à diriger le Parti conservateur du Québec» (Radio-Canada, 21 novembre 2020 et Le Devoir, 23 novembre 2020). N’a-t-on pas mieux à servir comme information pertinente aux auditeurs et aux lecteurs que ce fait divers? Éric Duhaime a été partie prenante des premiers balbutiements de l’Action démocratie du Québec (ADQ) de Mario Dumont, un parti politique de la droite radicale et a même été candidat de l’ADQ aux élections 2007. On l’a échappé belle, il a été sèchement battu.
Trois sénateurs appuient fermement Éric Duhaime
Le 18 février 2021, Le Devoir a récidivé et a publié un très long article intitulé : «Parti conservateur du Québec. Trois sénateurs fédéraux (comme s’il en avait au provincial) derrière Éric Duhaime. Sa campagne à la chefferie du PCQ dirigée par la sénatrice Josée Verner suscite des réactions partagées (on les comprend) dans la famille conservatrice fédérale». Les deux autres sénateurs sont Pierre-Hugues Boisvenus et Léo Housakos.
Josée Verner, dans toute son innocence coutumière, a dit vouloir aider Éric Duhaime «pour faire renaître l’esprit de l’ADQ» et s’est dite «favorable à la réduction de l’État». Quant au sénateur Léo Housakos, un autre ancien de l’ADQ, il a dit appuyer Éric Duhaime afin qu’il apporte «un vent de changement». Josée Verner a aussi mentionné apprécier «la sincérité et les valeurs de monsieur Duhaime». À croire ces trois mousquetaires, les Québécois vont avoir le privilège ultime de pouvoir voter en 2022 pour celui qui va nous sauver des socialistes, des syndicalistes et des écologistes.
La cohérence n’est pas le point fort de madame Verner
C’est le comble de l’ironie et de la démagogie. La sénatrice Josée Verner veut, c’est son mantra depuis toujours, moins d’État. C’est tellement original comme discours. C’est quasiment surréaliste d’entendre ces inepties. Quelqu’un le moindrement cohérent qui milite pour une réduction musclée de la taille de l’État suggérerait en tout premier lieu l’abolition du Sénat qui coûte des millions de dollars chaque année aux contribuables canadiens. Des sénateurs parfaitement inutiles grâce à des nominations politiques comme l’a fait Stephen Harper pour ces trois parasites. Il faut le faire de voir et d’entendre une sénatrice nous dire sans rire qu’elle milite pour un État allégé et aminci alors qu’elle-même vit grassement au crochet de l’État.
Josée Verner dirigera la campagne d’Éric Duhaime
Si madame Verner était en plus le moindrement honnête (je sais que j’en demande beaucoup), elle prendrait un congé sans solde à titre de sénatrice afin de diriger la campagne électorale d’Éric Duhaime pour la direction du PCQ. Sinon c’est la population qui paiera la course à la chefferie du PCQ car Josée Verner est généreusement payée avec en plus un gros compte de dépenses par des fonds publics. Mieux, elle et ses deux autres acolytes devraient démissionner en bloc du Sénat afin de se porter candidat du Parti conservateur du Québec aux élections provinciales de 20221. Voilà un grand service qu’ils rendraient à la population.
Des suggestions de candidats possibles pour Éric
Comme j’ai toujours été bon pour mon prochain, je voudrais suggérer quelques candidats vedette possibles à Éric Duhaime pour représenter les couleurs du PCQ aux élections de 2022. Je voudrais suggérer à Éric Duhaime de penser, en plus des trois vénérables sénateurs, à approcher et à solliciter, à titre de candidats, des personnes renommées et reconnues pour leur contribution honorifique au développement du Québec comme l’ex-ministre libérale, très portée sur l’éthique, Nathalie Normandeau; l’ex-gouverneure générale du Canada Julie Payette, qui pourrait voir à ce que l’ordre et la discipline règnent au parti; à Gertrude Bourdon qui se voit toujours ministre de la santé au Québec mais qui qui a perdu toutes ses élections à titre de candidate de «prestiqe» du PLQ; à André Arthur, ex-député fédéral et ex-animateur de radio et de télévision qui deviendrait la «voix» du PCQ; à l’ancien des Nordiques Marcel Aubut, celui qui aime beaucoup les femmes; et, pourquoi pas, Maxime Bernier, du Parti populaire du Canada? Johanne Marcotte, fondatrice du Réseau liberté? Jacques Brassard et Josep Facal? Michaelle Jean? Et surtout Mario Dumont?
Oui, Mario Dumont, comme candidat au PCQ
Peut-être qu’Éric Duhaime ne réussira pas à attirer Mario Dumont, même s’ils ne connaissent très bien, à se présenter sous la bannière du PCQ étant donné les centaines de milliers de dollars qu’il gagne cha que année à titre d’animateur et de chroniqueur très vedette à Tva, LCN, au Journal de Montréal, etc. Mais Éric pourrait à tout le moins demander à Mario d’agir comme conseiller du PCQ comme Lucien Bouchard l’avait fait pour notre Mario national et pour l’ADQ?
En plus de pouvoir tirer avantage sur le plan médiatique de l’arrivée de Mario Dumont, cela permettrait au Parti conservateur du Québec de passer pour un parti politique de la droit radicale, oui, mais modérée, en lieu et place d’un parti politique de la droite radicale enragée comme l’était l’ADQ et comme l’est Mario Dumont, même sous ses airs teintés d’hypocrisie. Même qu’Éric Duhaime pourrait, pour la galerie, dire qu’il rejette telle ou telle recommandation formulée par Mario Dumont, la considérant beaucoup trop à droite.
Ainsi certains naïfs pourraient dire qu’en fin de compte le PCQ et Éric Duhaime ne sont pas si à droite qu’on le dit, mais plutôt une gang de pragmatiques et de réalistes de centre-droit ou presque.
Ben oui, Mario Dumont est un radicale de droite
Vous pensez que j’exagère en taxant Mario Dumont de radical enragé de droite? Alors lisez les quelques politiques que le petit Mario voulait mettre de l’avant lorsqu’il était chef de l’Action démocratique du Québec :
- «Santé publique : payer pour éviter les listes d’attente» (Le Devoir, 2 octobre 2002);
- «Mario Dumont veut débarrasser le Québec des garderies publiques. Il veut en finir avec la modèle socialiste péquiste» (La Presse, 22 novembre 1998 et 18 mars 2003).
- «L’ADQ de Dumont introduira les bons d’éducation (que Bush Jr. a rejetées, trouvant ça trop à droite) sitôt ré-élue» (Le Devoir, 22 janvier 2003);
- «Limiter l’aide sociale à quatre ans» (La Presse, 18 novembre 2007);
- «L’ADQ de Dumont absente du débat sur la pauvreté» (La Presse, 2 octobre 2002);
- «Dumont dit qu’il ne laissera pas les syndicats mener le Québec (comme s’ils menaient vraiment)» (Le Devoir, 1er octobre 2007);
- «L’environnement ne doit pas être un frein aux grands projets» (Le Devoir, 1er octobre 2007).
Si ça ce n’est pas de la droite radicale…