Banques : profits records en pleine crise du coronavirus

Pandémie ou pas, les riches et les banques empilent

Dans plusieurs secteurs d’activités dominés par des géants corporatifs, le marché et la concurrence ne sont que des vues de l’esprit du patronat et de sa patrouille de commandités. Par exemple, dans les domaines pharmaceutique, pétrolier, forestier, bancaire, Internet, ferroviaire, aérien, alimentation au détail, GAFAM, etc., nous sommes en présence de puissants cartels ou oligopoles nettement plus puissants que l’État qui les laisse agir à leur guise, et qui en profitent pour arnaquer les consommateurs captifs. Prenons le cas de la COVID-19, où les pharmaceutiques occidentales ont toutes le même prix fixé à 20$ la fiole. Pas question de se livrer à une guerre de prix. Oui, il y a le vaccin russe Spoutnik, aussi bon que les autres, qui se vend à 10$ la fiole, et aussi des vaccins chinois, mais par idéologie politique et capitaliste, il n’est pas question pour nos élus inféodés et corrompus d’acheter des vaccins russes ou chinois même s’ils économiseraient des milliards de dollars. Ah oui, il y a aussi les pétrolières qui viennent, toutes en même temps, d’augmenter le prix du litre d’essence au détail au Québec. Là aussi, par asservissement volontaire de nos élus, pas question d’acheter directement du pétrole de la Russie et de l’Iran sans passer par le marché spéculatif occidental qui dope les prix. Les prix de l’essence augmentent, même si les taxes et les coûts de production n’ont pas varié et que l’offre mondiale excède de beaucoup la demande.

Idem pour les banques canadiennes

La revue britannique The Economist a dit que les cinq grandes banques canadiennes (Royale, TD, Scotia, CIBC et BMO) formaient un cartel de fait au pays. Alors, pandémie ou pas, la cupidité prime sur les malheurs de la population. Pour les banques et les pharmaceutiques notamment, la pandémie constitue plutôt une occasion en or d’engranger plus de profits tout en, avec leur front de bœuf, exigeant d’être subventionnées par les consommateurs qu’elles détroussent avec leurs prix shylockiens.

Rions un peu même en cette période de morosité «pandémique». Mon histoire implique le premier ministre canadien, Justin Trudeau, qui n’impose pas mais émet qu’un larmoyant souhait aux banques canadiennes : «COVID-19 : Trudeau souhaite une baisse des taux d’intérêt sur les cartes de crédit (MasterCard et Chargex, un autre cartel)» (Le Journal de Montréal, 26 mars 2020). Petit comique de Trudeau va! Nos banques «philanthropiques» «n’ont pas réduit les taux d’intérêt malgré la demande de Justin Trudeau» (La Presse, 31 mars 2020). C’est comme François Legault qui s’agenouille et implore Bell Canada et Air Canada d’aller en région. Allez, vantez-vous de vivre dans un pays démocratique et libre même si c’est la minorité possédante du 1% qui mène dans les faits. Je suppose que les criminelles inégalités économiques, qui ont explosé depuis 40 ans et qui vont continuer de croître en cette période du coronavirus, sont voulues par la population ordinaire? Effrontées comme pas une, non seulement la racaille bancaire canadienne n’a pas réduit ses taux d’intérêt pratiqués sur leurs cartes de crédit mais en a profité, en pleine période du virus, pour hausser ses taux d’intérêt sur les emprunts hypothécaires : «Pourquoi cette nouvelle hausse des taux hypothécaires (même si la Banque du Canada n’a pas rehausser ses taux)?» (Radio-Canada, 28 mars 2020). Pas question aussi pour les banques d’aider les PME en réduisant les frais imposés sur l’utilisation de leurs cartes de crédit» (Le Devoir, 7 janvier 2021). Pas grave, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante va aller se plaindre au gouvernement pour compenser et pour recevoir plus de subventions.

COVID-19 et les profits records bancaires pleuvent

Soyez dans l’allégresse et que votre joie soit profonde. Au premier trimestre de 2021, terminé le 31 janvier, nos banques canadiennes ont profité de la pandémie pour continuer à engranger des profits records, à augmenter leurs dividendes et à quémander, malgré tout, des subventions gouvernementales. N’est-ce pas fantastique?

  • «La Banque Nationale surpasse les attentes (du marché). Son bénéfice net a augmenté de (seulement) 25%» et «Profits en hausse pour la Banque Royale (Un profit net de 3,85 milliards pour trois mois. Sur une année, ça fait combien selon vous?)» (Le Devoir, 25 février 2021);
  • «La Banque CIBC hausse ses profits» et «Profits en hausse pour BMO et Scotia» (Le Devoir 26 et 24 février 2021). Même que la Banque Scotia a révélé que «elle se trouvait dans une meilleure position financière qu’avant le début de la pandémie». Il faut tout de même le faire, non? Scotia, d’où vient le nouveau président de la Caisse de dépôt, Charles Émond!
  • Et ne voulant pas être en reste : «Les ristournes (dividendes aux membres (actionnaires) en hausse chez Desjardins» (Le Devoir, 25 février 2021). Bravo!

Une drôle en passant : «Pas de hausse de dividendes (période du COVID-19) pour les banques (que dit le surintendant bancaire du Canada)» (Le Devoir, 12 janvier 2021). Mais elles peuvent continuer à accroître à leur guise leurs profits milliardaires, à poursuivre leurs versements de gros dividendes et à siphonner des fonds publics sous forme de grosses subventions.

C’est toujours la même histoire

Une gigantesque crise financière a affecté le monde entier en 2007 et 2008, causée par la cupidité sans borne des banques et autres institutions financières et hop, selon Statistique Canada : «Les entreprises canadiennes sortent de la crise financière en pleine forme» (La Presse, 18 novembre 2009). En fait, selon Statistique Canada, «leur santé financière n’a jamais été aussi bonne depuis 40 ans». Pas grave si des États ont frôlé la faillite et qu’ils ont été obligé de couper et de taxer davantage la population, victime de la crise. Tout de même bizarre en terme démocratique, nos gouvernements occidentaux ont subventionné à coups de milliers de milliards de dollars les responsables de la crise financière et ont taxé les innocentes victimes qui, souvent, ont tout perdu, même leur régime de retraite. Ainsi va la démocratie capitaliste. Et idem en 2015 lors d’un ralentissement économique : «Les profits de la Banque TD et de la CIBC (comme toutes les autres d’ailleurs) augmentent en dépit (et même grâce à elle) de la conjoncture actuelle» (Le Devoir, 28 août 2018). Et comme c’est inscrit dans leurs structure et principes moraux élevés : «La CIBC relève (comme les autres) certains de ses taux hypothécaires. La banque suit le mouvement amorcé par la TD (et les autres) en décembre 2015 (Allô concurrence, elles augmentent toutes leurs taux en même temps. Oubliez la guerre des prix)» (Le Devoir, 13 janvier 2016).

L’industrie de la charité privée subventionnée

Vous le savez, les banques et autres compagnies, et nos riches mécènes et philanthropes, aiment bien se faire voir partout quand ils donnent à leurs «causes» et à leurs «œuvres» préférées.  Des dons subventionnés par l’État et les contribuables puisque déductibles grassement de leurs impôts sur le revenu. Et souvent des dons effectués par les entreprises qu’ils dirigent et pas du tout par eux individuellement comme c’est le cas pour nos banques canadiennes. Il faut, par dignité humaine et par respect pour nos frères et sœurs affligés par les malheurs et les contingences, mettre fin à cette dégradante charité privée financée par des fonds publics. Ah qu’ils aiment parler de leur générosité proverbiale, de se montrer à la télé et dans les journaux et se faire qualifier de philanthrope et de mécènes par leurs journalistes bien-aimés.

Le spectacle de la charité privée selon Jean Charest

Puis-je terminer, à cet effet, par ces belles paroles de Jésus-Christ, telles que rapportées dans l’Évangile selon saint Mathieu : «Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer… Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret; ton Père qui voit dans le secret te le rendra». Bien dit mon ami Jésus de Nazareth.

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