
D’abord un fait historique
Malgré des richesses naturelles en abondance, les pays d’Afrique (comme entre autres le Congo, le Nigeria et le Soudan), d’Asie (comme le Pakistan et l’Inde) et d’Amérique latine (comme le Honduras, la Colombie et le Guatemala) sont condamnés à rester pauvres et leurs populations à vivre dans la misère tant qu’ils ne s’affranchissent pas des prédateurs capitalistes occidentaux, de leurs propres gouvernements intégralement corrompus, de leurs minorités nationales possédantes et des agences de propagande que sont leurs médias nationaux et les organes de presse internationales. Des gouvernements corrompus à l’os mais qui reçoivent l’appui, parfois militaire (comme au Mali) des pays occidentaux prétendument démocratiques; des pseudo-organisations dites humanitaires qu’ils financent et d’organismes internationaux comme l’ONU et le G-7. Une vraie farce que cette exploitation des populations locales érigée en système comme en Haïti. Une mondialisation dans laquelle les droits des corporations priment sur les droits humains, Ottawa (Stephen Harper) veut ratifier rapidement (sans aucun débat) l’accord avec la Colombie (pays pour qui les droits de l’homme sont un irritant et surperflus)» (La Presse, 27 mars 2009).
Gros événement au Congo passé sous silence par nos médias
À l’église, le jour de Pâques, mon ami Claude Saint-Laurent m’a donné un article du journal local rédigé en italien intitulé «Corrier Italiano» qui fait état de l’assassinat récent de l’ambassadeur italien au Congo, monsieur Luca Attanasio et du policier italien Vittorio Lacovacci, qui ont eu le malheur de critiquer et de remettre en question l’exploitation des ressources naturelles du pays, en particulier le cobalt et le coltan, par certains étrangers et de la corruption généralisée qui règne dans ce pays d’Afrique : «Congo, Valbato e coltan il nuovo oro delle milizie. I due metalli delle tecnologia che alimentano i conflitti» (4 mars 2021). L’ambassadeur italien au Congo et son agent de sécurité ont eu droit à des funérailles d’État en Italie à la superbe Basilique di Santa Maria degli Angeli à Rome.
Bon, ma question est la suivante : Comment se fait-il que cette nouvelle importante n’ait pas été rapportée par nos grands médias du Québec, alors qu’ils s’empressent de nous publier rapidement, amplement et souvent des faits divers qui ont lieu en Russie et en Chine? Comment se fait-il que mon ami Claude Saint-Laurent et moi avons appris cette nouvelle grâce à la couverture faite dans un petit journal italien de Montréal? Mon ami, psychiatre très progressiste de son métier, n’en revenait tout simplement pas, et moi aussi. Les deux nous étions beaucoup choqués. Cela est un autre élément de plus à porter à la charge de nos médias d’ici qui sont trop souvent des organes d’aliénation et des agences de propagande et qui sélectionnent attentivement, sous le regard paternel de leurs propriétaires privés, les événements et les pays à couvrir et les individus, les experts, les ONG et les fondations financés par des «philanthropes» occidentaux à citer et à interviewer.
On parle ici de l’ambassadeur d’Italie et de son agent de sécurité qui ont été assassinés froidement au Congo. Il me semble que cela aurait dû fait l’objet d’un reportage dans nos médias locaux, comme Le Devoir, TVA et le Journal de Montréal, ainsi que par les agences internationales privées comme l’Agence France-Presse, Associated Press, Bloomberg, Reuters, etc., qui sont, dans les faits, et cela est indéniable, de pures agences de propagande occidentale.
Qui a donné naissance à l’État islamiste et aux Talibans?
Des pays dont la population vit continuellement dans la pauvreté extrême et qui sont dirigés par des gouvernements corrompus par des capitalistes occidentaux, qui souvent sont des transnationales possédant leur propre armée privée afin de liquider les rabat-joies. Des pays immensément riches en ressources naturelles mais qui sont parmi les plus pauvres du monde. Comprenez-vous quelque chose à ça? Et ne l’oubliez pas, ce sont des pays pauvres qui sont supposément «démocratiques» et «libres», comme en Haïti, en Égypte, en Irak, en Afghanistan, etc. S’ils sont pauvres, ça doit être la faute des Russes, des Chinois et des Iraniens. Des pays où il n’y a pas de justice sociale et où les gens sont alors consentants à donner leurs appuis (et en faire partie) aux Talibans, aux guerriers de l’État islamiste et à d’autres groupes qui combattent le pouvoir corrompu en place afin d’obtenir justement une meilleure répartition de la richesse et par l’appropriation de leurs propres ressources naturelles détenues par des étrangers incluant des minières et des pétrolières canadiennes : «Sociétés minières. Barrick Gold (Canada) parmi les plus controversés» et «Minières canadiennes à l’étranger. Or, sang et feuille d’érable» (La Presse, 24 et 20 octobre 2012).
Ce n’est pas d’hier que plusieurs pays d’Afrique sont dépossédés. Par exemple, faut-il être vraiment surpris par la montée de l’État islamiste au Nigeria, un pays extrêmement riche en pétrole et en produits miniers dont les bénéfices ne ruissellent pas du tout vers le petit monde ordinaire? Dans mes vieux dossiers d’articles de journaux, j’ai retrouvé ce texte publié dans le journal les Affaires du 15 avril 2006 : «Le Congo spolié (par qui vous pensez?) de ses ressources naturelles. Avec les ressources dont il regorge, le Congo ne devrait pas être parmi les 20 pays les plus pauvres au monde».
La démocratie capitaliste au Soudan
Une drôle publiée dans La Presse du 30 janvier 2009 : «Un banquier new-yorkais mise (avec sa propre armée privée) sur l’éclatement du Soudan (afin de gagner le «Jack-pot» en exerçant un «hold-up»)». Le monsieur propriétaire du fonds spéculatif américain a tout simplement acquis 400 000 hectares de terres (riches en minerais) au Soudan, soit l’équivalent d’une superficie grande comme le 2/3 du Québec. Il n’y a rien là! Ah oui, le capitaliste américain Philippe Heilberg dit vouloir aider à instaurer une véritable démocratie dans le futur Sud-Soudan, qu’il détiendra et contrôlera. Le spéculateur américain est un prophète et un devin, puisque : «L’ONU salue l’indépendance (soit la dépendance aux exploiteurs étrangers et à leurs élus corrompus) prochaine du Sud-Soudan» (Journal Métro, 10 février 2011). Là aussi, les membres de l’État islamiste auxquels se sont joints joint beaucoup de gens de la population locale a fait des progrès depuis. Oui, la dictature des pays occidentaux et de leurs multinationales pratiquée en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique a provoqué beaucoup de pauvreté et a donné naissance à des groupes extrémistes aussi extrémistes que les pouvoirs corrompus en place. Les Américains et George W. Bush sont partie prenante de l’éclosion de l’État islamiste au Moyen-Orient suite à l’invasion militaire de l’Irak, à coups de grossiers mensonges, qui a tué des millions d’individus souvent des bébés et des enfants.
Nos médias préfèrent parler (avec vigueur) de Nalvany en Russie
Ah ben non, l’assassinat de deux dignitaires italiens au Congo dans des conditions scabreuses er cruelles, ce n’est pas important pour nos agences de propagande que sont Le Devoir, Le Journal de Montréal, l’Agence France-Presse et d’autres. Bah, les deux italiens n’avaient pas à perturber le «désordre» établi au Congo comme ailleurs dans le monde. Ils auraient dû se mêler de leurs affaires strictement «diplomatiques».
Par contre, le Journal de Montréal et Le Devoir ont consacré récemment de longs reportages sur les faits et gestes anodins du «révolutionnaire» Alexeï Navalny qui veut démocratiser la Russie, comme ces articles publiés dans ces deux médias commandités le 26 mars : «Russie, Navalny affirme être torturé en détention par privation de sommeil» et cet autre texte paru le 1er avril 2021 : «L’opposant russe Nalvany annonce une grève de la faim en prison». Et que dire de ce long texte publié le 16 mars 2021 : «Navalny dit être détenu dans un camp de concentration». Aie, les états d’âme de l’opposant Navalny, qui compte plusieurs compagnies et fondations privées (financées par qui? Ça nos mercenaires médiatiques ne nous le disent pas), méritent-ils vraiment d’aussi longs et fréquents articles dans nos médias caricaturaux? Le jupon dépasse. N’ont-ils pas d’autres choses à publier? Un autre article sur Navalny publié dans Le Devoir et le Journal de Montréal le 6 avril 2021 : «Malgré sa fièvre, Nalvany reste en grève de la faim».
Bravo à Amnesty International qui rejette la notion de prisonnier politique pour Navalny en raison de ses gestes et propos haineux posés et tenus dans les années 2000 en Russie contre les migrants d’Asie centrale ou contre les républiques musulmanes du Caucase russe. Le monsieur a aussi participé à plusieurs marches et rassemblements de groupes d’extrême droite ou monarchiste. Mais qu’à cela ne tienne, nos médias et nos chroniqueurs l’aiment beaucoup, comme ce bouffon de François Brousseau de Radio-Canada et du Devoir pour qui Nalvany «représente une autre Russie, jeune, moderne et urbaine. Une Russie pour qui l’opposition démocratique n’est pas une utopie» (Alexeï Nalvany, le gain de sable, deux chroniques publiées dans Le Devoir 18 et 25 janvier 2021).