
Travailleurs étrangers acceptés sauf en médecine
Prétendues pénuries de travailleurs que les grandes et petites entreprises clament en chœur depuis plusieurs années, ce qui est évidemment faux. S’ils payaient un peu mieux leurs employés, il n’y en aurait pas de pénurie. Mais le patronat tient au «cheap labor», qui s’apparente à de l’esclavagisme moderne. Ils disent qu’en Chine ils exploitent supposément les Ouighours musulmans. Ici, que fait-on avec les travailleurs venus du Guatemala, du Salvador et du Honduras? Et que fait-on depuis toujours aux Autochtones? On devrait se garder une petite gêne avant de critiquer les autres.
Toujours est-il que l’on peut faire venir de l’étranger des professionnels œuvrant dans tous les domaines sauf en médecine because c’est le syndicat des docteurs qui mène avec l’absolution des gouvernements péquistes, libéraux et caquistes. Même si : «c’est au Québec qu’on attend le plus pour voir un médecin» (La Presse, 28 juin 2011), en raison de cette pénurie réelle et artificielle créée de toute pièce par nos toubibs surpayés, on ne peut faire appel aux toubibs étrangers.
D’autres belles promesses de Legault
En campagne électorale, tous les partis politiques nous font, en toute connaissance de cause, de fabuleuses promesses qu’ils savent qu’ils ne tiendront jamais. Ainsi, en 2018, la CAQ de François Legault nous avait promis 50 000 nouvelles places en garderies publiques et, tenez-vous bien : «Un médecin ou une superinfirmière en moins de 36 heures» (Le Journal de Montréal, 2 septembre 2018). Promesses non tenues évidemment. Mais avec un front de bœuf, la CAQ et son nouveau super ministre de la santé, Christian Dubé, sont revenus à la charge en 2020 avec le même mensonge prémédité : «La CAQ veut garantir l’accès à un médecin en moins de 36 heures» (La Presse, 12 septembre 2020). L’important est de rire du monde!
Dubé négocie avec son héros d’enfance : Bouchard, le gars du patronat
La CAQ avait aussi promis de couper les salaires astronomiques des médecins d’un gros milliard de dollars par année. Il n’en fut rien. Une autre promesse en l’air. Que voulez-vous, le super ministre caquiste Christian Dubé s’est vite écrasé devant le négociateur des docteurs, Lucien Bouchard, dont il a dit qu’il était son modèle de jeunesse. Ça fait que les émoluments des spécialistes ont été tenus intacts malgré les démonstrations niaiseuses de Dubé essayant de dire le contraire.
Le temps d’attente augmente avec la CAQ : 541 jours plutôt que 36 heures
Depuis l’élection de la CAQ en 2018, le temps d’attente pour avoir l’immense privilège de se dénicher un médecin de famille au Québec, loin de se rapprocher du 36 heures promis par les caquistes, a augmenté à «seulement» 541 jours pour les gens en santé et à un «minime» 419 jours si votre cas est jugé urgent et prioritaire» (Le Journal de Montréal, 11 septembre 2020). Et au début du mois de septembre 2020, il y avait au Québec 629 440 patients en attente d’un médecin de famille, soit une hausse de 100 000 en tout juste un an : «Médecin de famille. 100 000 Québécois de plus sur la liste d’attente» (Le Devoir, 11 septembre 2020).
Il faut quand même garder sa bonne humeur
Le parti libéral du Québec, de Charest, Barrette, Couillard, Bolduc, Anglade et cie n’a absolument rien à son épreuve. C’est le PLQ qui a coupé des milliards de dollars dans notre système de santé publique et qui est partie prenante du problème, qui se permet de critiquer ainsi la gestion caquiste chaotique de la CAQ : «Budget : la priorité du gouvernement (caquiste) doit être la santé, dit le PLQ» (Le Devoir, 19 février 2020). Elle est bien drôle, non? La priorité du PLQ de Charest et de Couillard était de varger dans tous nos services publics, qu’il appelait des mesures de «rigueur» afin d’atteindre, et d’être le seul au pays, le déficit zéro.
Et pendant ce temps en Ontario, la province d’à côté
En Ontario, c’est très différent. Incroyable mais vrai. Suite au séjour que le journaliste du Journal de Montréal, Pierre-Paul Pilon, a fait en Ontario au mois de juin 2018, ce dernier a pu vérifier empiriquement que dans notre province voisine, ce sont les médecins de famille qui courent après les patients en faisait de la publicité et en organisant, à leur frais, des barbecues : «Barbecues et publicité pour courtiser des patients : En Ontario, les médecins s’arrachent les patients» (Le Journal de Montréal, 16 juin 2018). On parle ici de médecins de famille opérant dans le public et non dans le privé.
Québec : pour le PLQ, la pénurie de médecins est une fable
Voyons donc, le PLQ a toujours nié, avec des arguments imbéciles, qu’il n’y avait pas de pénurie de médecins de familles au Québec. En effet, selon le tonitruant vulgaire ex-ministre de la santé Gaétan Barrette, il y avait beaucoup trop de docteurs au Québec et c’est pourquoi il voulait réduire leur nombre. Il était temps de se débarrasser du PLQ : «2000 médecins de trop au Québec, dit Barrette. Le ministre libéral veut réduire les admissions dans les facultés en 2018 ou 2019» (Le Journal de Montréal, 30 septembre 2016). Barrette, à la fois narcissique et carriériste.
L’agenda véritable du PLQ était d’assécher et d’anéantir le système de santé publique afin de pousser les patients et les malades vers les cliniques et les hôpitaux privés, dont le Québec est le champion au Canada : «Santé. Le Québec est le champion du privé (depuis longtemps et ça va en s’accroissant)» (La Presse, 22 mars 2007 et 23 avril 2010). Des cliniques privées détenues par des fonds d’investissements spéculatifs dont celles où a travaillé Couillard.
Un milliard de plus et toujours plus d’attente : et on endure ça
Une autre drôle, juste pour rire, qui origine cette fois de la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc. Elle a trouvé, qu’au cours des trois dernières années (2017-2019 inclusivement), le PLQ et la CAQ ont accordé des hausses de salaires d’un milliard de dollars aux médecins de famille afin de les motiver les inciter à daigner inscrire plus de patients sur leur liste, mais ce fut comme toujours, de l’argent public garroché outrageusement dans les poches des riches docteurs : «Un milliard aux médecins de famille… et toujours plus d’attente» (Le Journal de Montréal, 8 octobre 2020).
L’Ontario tient tête au puissant syndicat des médecins
Ils diront bien ce qu’ils voudront ces illusionnistes, mais la seule raison pour laquelle il n’y a pas de pénurie de médecins en Ontario, c’est que dans cette province le gouvernement a mis ses culottes et ne s’est pas laissé corrompre. Ainsi, depuis longtemps, ils ont, contrairement au Québec, reçu des milliers de docteurs provenant de l’étranger, surtout de l’Europe, et en ont fait graduer beaucoup plus. Seulement en 2006, 3000 permis de pratique ont été émis en Ontario, dont 1900 pour des médecins provenant de l’extérieur contre seulement 500 nouveaux médecins au Québec et qu’une poignée provenant de l’extérieur. Et c’est comme ça à chaque année. Ne cherchez pas plus loin la cause de la pénurie : «L’Ontario recrute six fois plus de nouveaux médecins que le Québec» (30 mars 2007).
L’hypocrisie de Couillard
Et l’hypocrite ministre libéral de la santé en 2007, le seule et unique Philippe Couillard, de nous larguer comme justification et excuse face à cet écart incroyable avec l’Ontario : ce n’est pas de ma faute mais bien celle du Syndicat des médecins. Espèce de menteur va. Et le Collège des médecins, pas mieux que Couillard, qui s’est dit sensible à la pénurie de médecins : «Couillard impuissant» (Le Journal de Montréal, 23 avril 2007). Couillard était plus puissant pour couper des milliards dans tous nos services publics.
Et ça continue avec la CAQ
Pendant la grave crise du coronavirus, qui a mis en évidence les faiblesses flagrantes (et voulues par nos élus) de notre système de santé publique, où plusieurs opérations ont été reportées au calendes grecques, l’Ontario a encore fait appel à davantage de médecins étrangers mais pas le Québec de la CAQ qui, à cet effet, est aussi pire que le PLQ mais en plus hypocrite : «Coronarivus. Québec (CAQ) repousse l’offre de médecins étrangers (contrairement à l’Ontario)» (Le Devoir, 22 avril 2020). Pourquoi les élus du Québec refusent-ils obstinément de faire appel à des docteurs étrangers comme dans les autres provinces?
Du Barrette tout craché
En 2007, alors président du Syndicat des médecins spécialistes du Québec, le radiologiste opérant dans son cabinet privé incorporé, Gaétan Barrette, celui qui allait devenir ministre libéral de la santé, avait honteusement dit qu’il y avait un problème de «qualité» avec les médecins étrangers : «Médecins étrangers : les médecins spécialistes du Québec suggèrent la prudence» (La Presse, 5 mai 2007). Le président du Collège des médecins du Québec, Yves Lamontagne, avait tenu des propos indécents identiques à Barrette : «Des propos embarrassants. En France, les propos du docteur Lamontagne sont qualifiés (avec raison) d’arrogants et de racistes» (Journal de Montréal, 29 janvier 2008). Alors pourquoi l’Ontario fait-elle appel à tant de médecins étrangers?