La blague de la Banque Royale verte, égalitaire et inclusive

La complicité des médias et des puissants

Et oui, ça se poursuit la farce plate des humains qui continuent honteusement de se faire remplir comme des grosses valises par nos médias «démocratiques» et complices des puissants qui en sont propriétaires ou qui les financent par le biais de la publicité et de l’achat de publi-reportages. Acheter des articles, des reportages, des chroniqueurs, etc. est une pratique courante qui s’assimile à de la corruption journalistique.

Prenons le cas, un autre, de ce supposé article qui ressemble davantage à une pub, publié dans Le Devoir du 9 avril 2021 et intitulé : «Le patron de la Banque Royale plaide pour un Canada plus vert, plus inclusif et plus égalitaire». Un gros et long article comme on les aime consacré aux élucubrations humanistes du patron de la plus grosse banque au Canada. Oui les banques forment un oligopole au Canada, déclarent des profits records à chaque année, même durant la pandémie, versent des millions de dollars à leurs dirigeants à titre de rémunération, ont des filiales dans les paradis fiscaux et congédient ici même au pays des travailleurs canadiens afin de les remplacer et faire venir ici des travailleurs étrangers, entre autres, de l’Inde, afin de couper dans le gras. Vous comprenez pourquoi les entreprises sont de farouches partisanes du multiculturalisme, de l’inclusion, de l’immigration massive et contre tout projet de loi qui gravite autour de la laïcité qui, selon eux, brime la liberté individuelle des minorités de pratiquer leurs religions avec des commandements très humains et de parler la langue qu’ils préfèrent. Quel est l’objet véritable de consacrer un long article sur les propos d’un banquier qui largue hypocritement ses états d’âme sur des sujets en vogue comme la société verte, inclusive et égalitaire? Bravo au Devoir qui, dans sa quête inlassable de toujours mieux nous «informer», publie chaque jour, oui à tous les jours, des articles nous montrant continuellement les très mauvais côtés de la Chine et de la Russie et du combat «héroïque» de Nalvany.

Une chance que le ridicule ne tue pas

Comptez-vous chanceux amis journalistes et camarades du patronat que le ridicule ne tue pas. En passant, mes très chers lecteurs, ça fait partie de ma job de professeur universitaire de jeter un regard critique et sans complaisance sur ce qui se passe dans la société. J’aime beaucoup les journalistes mais c’est mon devoir de chrétien de leur parler en toute franchise, et de façon respectueuse mais ferme.

Une planète verte grâce au pétrole sale des sables bitumineux

Pas besoin de fouiller bien loin pour illustrer la véritable nature du chef banquier. Pour une société «verte», que le président de la Banque Royale vient de plaider avec beaucoup de ferveur, même si pas plus tard qu’en 2018, la même banque et le même homme prêchaient et imploraient les élus de subventionner à coups de milliards de dollars chaque année le gaz de schiste nocif et le pétrole sale provenant des sables bitumineux : «Le gouvernement doit soutenir le secteur de l’énergie, dit la Banque Royale» (Le Devoir, 27 octobre 2018). Avril 2021, Dave Mc Kay, boss de la RBC, qui milite maintenant pour une société «verte» alors qu’en 2018 il implorait les gouvernements de verser beaucoup de fonds publics chaque année aux gazières et aux pétrolières qui nous arnaquent chaque fois comme le font d’ailleurs les banques. Comme disait le poète : «Dave est un visage à deux faces».

Des propos encore plus touchants de la Royal Bank

C’est connu, les institutions financières font beaucoup de publicité dans nos médias, ce qui aide à tisser des liens fraternels entre les deux compères. Avis aux cœurs sensibles qui vont lire le titre de ces publicités «humaines» payées par la Banque Royale et qui ont souvent parues dans nos organes d’information et aussi d’aliénation : «Quand on croit en nos enfants, ils peuvent s’épanouir. Aider à bâtir un avenir meilleur». Ça y est, vous avez le cœur gros et comme moi vous chialez.

Mentir et tuer pour une bonne cause

Moi je retiens ça de ma mère Alice et même de George W. Bush qui disait pleurer souvent sur l’épaule de Dieu : «Bush pleure sur l’épaule de Dieu» (La Presse, 6 septembre 2007). Je me demande bien si Bush junior confessait à Dieu ses nombreux mensonges, comme Donald Trump d’ailleurs, et s’il demandait pardon à Dieu pour avoir tué des millions d’Irakiens, dont des milliers d’enfants, lors de son invasion militaire en Irak, appuyée par le Canada et la Grande-Bretagne de Tony Blair, le travailliste : «Les 935 mensonges de l’administration Bush sur l’Irak» (La Presse, 24 janvier 2008). Bah, il faut savoir pardonner et passer par-dessus cet impair commis par un allié. On n’aurait pas démontré autant de clémence si ces atrocités avaient été commises par la Chine ou par la Russie. L’amitié commande l’indulgence. De toute façon, on ne passera pas le réveillon là-dessus, puisque le gouvernent américain l’a dit : «Les guerres américaines (et seulement elles avec peut-être celles menées par Israël) servent les droits de l’homme, selon un rapport de Washington» (La Presse, 1er avril 2003). Remarquez que cet article a été publié un premier avril et ce n’était pas un poisson, croyez-moi.

Aider nos enfants à s’épanouir en payant moins d’impôt

Même durant le règne de Donald Trump, le taux d’impôt sur le revenu fédéral des entreprises, était de 21% aux États-Unis (de 35% sous la présidence de Barack Obama) contre seulement 15% au Canada, ce qui n’a jamais empêché nos pseudo-créateurs canadiens de richesse de réclamer d’autres réductions de l’impôt fédéral pour les entreprises et les banques canadiennes qui nagent pourtant dans les surplus d’encaisse. En 2018, toujours le même Dave McKay de la Royal Bank, en plus de quémander plus de soutien public pour les pétrolières polluantes, avait osé «réprimander Ottawa pour son manque de compétitivité sur le plan fiscal par rapport aux États-Unis (même si, je le répète, le taux d’impôt fédéral des compagnies était, à ce moment, de seulement 15% au Canada contre 21% aux states et que Biden va augmenter à 28%)» (Le Devoir, 27 octobre 2018). Ben oui, faire payer encore moins d’impôts et de taxes aux compagnies canadiennes milliardaires comme les banques, va, je suppose, atténuer les odieuses inégalités économiques, rendre le Canada plus égalitaire, aider nos enfants à s’épanouir, et va aider à bâtir un avenir meilleur, n’est-ce pas, monsieur McKay, le grand patron de la Banque Royale?

Un monde meilleur et plus égalitaire grâce aux paradis fiscaux

Tout le monde sait ça que nos banques canadiennes, afin d’alléger leur facture fiscale (et la faire supporter par d’autres) détournent des milliards de dollar chaque année, pour leur propre copte et pour celui de leurs riches clients, dans leurs aimables paradis fiscaux où elles détiennent de nombreuses filiales. Citons quelques cas probants impliquant l’éthique Banque Royale : «Soupçonnée de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale. La Banque Royale au cœur d’un scandale (un autre!)» (Le Journal de Montréal, 30 mars 2015). Et aussi : «Fraude fiscale aux Bahamas. Amende maximale exigée contre la Royale» (Le Journal de Montréal, 15 octobre 2016). Et aussi celle-ci : «La Royale cache encore des documents. La banque canadienne est accusée de transactions illégales dans des filiales aux îles Caïmans et aux Bahamas» (Le Journal de Montréal, 29 avril 2014). Et après ça, ça vient nous parler de société plus juste, plus verte, plus inclusive et qui priorise l’épanouissement de nos enfants afin de leur assurer un avenir meilleur. Rire et mépriser le monde, c’est ça et nos médias embarquent là-dedans.

Pour l’inclusion et le multiculturalisme grâce au «cheap labor» immigrant

Profits records ou pas, en 2008 et avant, la Banque Royale, au nom de «l’inclusion» et du «multiculturalisme» transférait souvent à l’étranger des emplois afin d’accroître leur efficacité et leur efficience : «RBC : 300 emplois sont transférés en Inde (et il y en a eu d’autres)» (Le Journal de Montréal, 7 octobre 2008).

Au lieu de transférer à l’étranger des milliers d’emplois, les entreprises canadiennes ont ordonné aux gouvernements de voter des lois accommodantes, en invoquant la pseudo-pénurie d’emploi relayée par nos médias afin de faire venir ici même chaque année au Canada et au Québec des milliers de travailleurs immigrés «bon marché» avec peu de droits. Merveilleux n’est-ce pas? Profits records ou pas, nos banques canadiennes ont sauté sur l’occasion : «La RBC dans l’embarras pour des embauches à l’étranger» (Le Devoir, 8 avril 2013). La Royale a fait venir ici au pays des travailleurs étrangers en même temps qu’elle congédiait 45 employés canadiens : «La Royale s’excuse mais persiste» (Le Devoir, 12 avril 2013). Comment ne pas les haïr, je vous le demande? «BMO a aussi recourt à des travailleurs étrangers mais dit respecter l’esprit de la loi (en fait, leur loi) et enfin : «Des employés de la CIBC forcés de participer à la formation de leurs remplaçants indiens» (Le Devoir, 11 avril 2017). Voilà la façon très concrète de la Royal Bank et des autres de pratiquer le multiculturalisme et l’inclusion. C’est bon pour nos enfants et pour lutter contre les inégalités économiques. C’est aussi bon pour le moral!

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