
Le mercredi 28 avril 2021 et le néant
Vous ne me croirez peut-être pas, amis lecteurs, mais c’est la vérité. Ce dernier mercredi 28 avril, j’ai consulté comme à mon habitude le Journal de Montréal et le Devoir, et ça m’est tombé en plein face : aucun article, absolument rien, sur Navalny. Pas même une petite brève publiée dans les faits divers ou dans la section artistique sur les aventures rocambolesques et immondes subies par le super-héros russe Alexeï Navalny. Je vous le dis, la passion du Christ et ce qu’a enduré Autore l’enfant martyr, c’est de la petite bière non alcoolisée par rapport aux supplices vécus par ce sauveur de la démocratie qui milite, au péril de sa vie, pour un État moderne et qui se bat, aidé lui aussi comme Jésus par des apôtres mais, dans sonn cas, venus de l’Occident, contre la corruption. À cet effet, j’invite Alexeï, à mes frais, à venir combattre la sempiternelle corruption pratiquée depuis longtemps au Québec par d’ex-élus visionnaires comme Jean Charest, Gérald Tremblay, Denis Coderre, etc. Alexeï va être comblé et il sera heureux. Moi, être le pape François, je le canoniserais de son vivant, même s’il n’est pas catholique. Si vous ne me croyez pas sur les mérites stratosphériques d’Alexeï, je vous invite à lire les trois éditoriaux louangeurs rédigés par Guy Taillefer (Russie. La répression comme système. Le 8 mars 2021) et par François Brousseau, de Radio-Canada (Alexeï Navalny, le grain de sable et le grain de sable Navalny (suite), 18 et 25 janvier 2021). Comme le dit le poète : «Trop, je dirais même exagérément trop, c’est comme pas assez. Vous allez voir les amis que vous allez en rire un bon coup.
Un héros même si monsieur est d’extrême droite et un raciste qui n’aime pas les musulmans russes et les immigrants
Ce n’est pas moi qui dis ça mais bien Amnesty International qui, loin de le considérer comme un héros, a mis à nu cet imposteur financé et à la solde de certaines fondations et ONG qui sont établies bien souvent à Londres : «Navalny n’est plus un prisonnier d’opinions (mais bel et bien un charlatan) aux yeux d’Amnesty International» (Le Devoir, 25 février 2021). Qu’à cela ne tienne, au Journal de Montréal et au Devoir, les chroniqueurs experts et les éditorialistes émérites sont des amoureux inconditionnels. Comme le dit toujours le poète : «L’amour rend aveugle». Même le journaliste du Devoir Stéphane Baillargeon, que j’aime pourtant bien, est embarqué dans la parade et a publié, le 30 janvier 2021, un très long texte sur les malheurs d’Alexeï en Russie, qui était pourtant, il n’y a pas longtemps, en Allemagne, mais qui a décidé de revenir en Russie afin d’y vivre son calvaire suivi de près par les organes de propagande occidentale, comme l’Agence France-Presse : «L’art de la dissidence Navalny «youtubée»». Aussi, la légende dit que les services secrets russes ont essayé d’empoisonner Alexeï. Et encore une fois, ils ont raté leur coup. Sacrés Russes, même pas capable d’empoisonner quelqu’un.
Les élucubrations d’Alexeï : un vrai téléroman
Même si la politique internationale ne vous intéresse guère, les aventures douloureuses et dramatiques d’Alexeï vont vous intéresser. Parfois, son histoire va vous faire pleurer et d’autres fois, ça va vous effrayer. Vous allez faire de très mauvais rêves. Une chose est sûre, c’est très captivant et ça va vous aider à égayer vos pénibles moments liés à la pandémie. À part ce triste 28 avril 2021 où rien n’a été ni dans le Devoir et ni dans le JDM, il se trouve qu’à tous les jours ces deux médias sérieux, objectifs et indépendants, qui s’en tiennent exclusivement qu’aux vrais faits, se faisaient un devoir de nous tenir au courant de tous les faits et gestes d’Alexeï au pays de la misère. La première chose que l’on fait en se levant le matin est de s’enquérir sur ce que les méchants ont fait la veille au bon Alexeï.
Un article chaque jour sur Navalny
Ces deux médias d’aliénation n’ont pas autres choses et n’ont pas d’autres priorités à couvrir parmi tous les événements qui surviennent chaque jour dans le monde que de nous parler des tribulations d’Alexeï? J’aimerais bien savoir quels sont leurs critères sur la sélection des phénomènes à couvrir. C’est quoi leur échelle de valeurs? Je leur suggère de prendre leurs nombreux textes sur Navalny et d’en faire un livre. Non, une encyclopédie.
Prenons l’article publié le 16 mars 2021 dans ces deux «médiums» : «Russie. Navalny dit (si c’est lui qui le dit c’est que c’est vrai) être détenu dans un camp de concentration». Il n’est pas en prison, mais dans un camp de concentration. Et voilà que le 26 mars 2021, nos deux médias, après en avoir publié d’autres chaque jour auparavant, rapportent les dires, qui parfois s’assimilent plus à des délires, d’Alexeï : «Russie. Alexeï Navalny dit (oui, on rapporte fidèlement ses paroles et des états d’âme) être torturé en prison (là ce n’est plus un camp de concentration, c’est rendu une prison). Il accuse ses gardiens de le priver de sommeil». Camps de concentration, torturé, privé de sommeil puis vont suivre les privations de nourriture, les chocs électriques, le supplice de la simulation de noyade et celui de la musique pop 24 heures par jour, etc. Et si tout ça ne fonctionne pas, je vous le dis tout de suite, ils vont essayer de l’empoisonner de nouveau.
Le 31 mars 2021, les deux journaux de calibre régional nous communiquent cette nouvelle vraiment très importante : «L’opposant russe Navalny annonce une grève de la faim en prison». Grève de la faim pour le peu, j’en suis sûr, que les autorités russes lui donnaient comme nourriture…
Pourquoi s’arrêter d’informer les lecteurs?
Là, le 5 avril 2021, je dis bravo à nos deux quotidiens d’avoir publié en priorité ce fait troublant : «Malgré une fièvre, Navalny continue (en héros) sa grève de la faim». Même si le comportement de nos deux feuillets journalistiques est totalement pathétique, qui mériterait une remontrance du CRTC et du Conseil de presse, au moins ils nous font rire tellement ils se couvrent de ridicule. Voilà une autre nouvelle publiée le 5 avril 2021 : «La santé de l’opposant russe Navalny, en grève de la faim, continue de se détériorer». Là, j’ai vraiment prié souvent pour Alexeï.
Le «party» journalistique continue
Ce fait méritait évidemment un autre gros texte de nos deux larrons paru le 13 avril et rapportant cette fois les angoisses de sa douce moitié, qui devrait être interviewée par Anne-Marie Dussault de Radio-Canada ou par Mario Dumont de partout chez l’empire Québecor : «La femme (sa conjointe en fait) de l’opposant russe Navalny inquiète après l’avoir vu en prison». Un autre article fondamental qui fera histoire. Il était vraiment important de nous informer aussi des angoisses des disciples de la congrégation Navalny, ce qui fut heureusement fait le 12 avril 2021 : «L’opposant russe Navalny (oui, encore lui à tous les jours dans vos médias préférés) menacé d’être alimenté de force selon ses partisans». Journaliste du Devoir et du JDM, on aimerait être informé sur les tourments de sa mère, de son père, de ses tantes et oncles, de ses enfants, etc. Encore bravo à nos deux circulaires d’information de nous avoir tenu au courant, le 17 avril dernier, des états d’âme des membres de sa famille et de ses amis russes et d’ailleurs : «Les proches de Navalny craignent pour sa vie». Avis aux intéressés : il n’y a pas que les «proches» d’Alexeï qui se font du mauvais sang pour sa vie. Et s’il s’en sort vivant, en gardera-t-il ses séquelles? À cet effet, peut-on demander à nos deux médias d’interviewer des experts?
Dites surtout merci à l’Agence France-Presse
J’ai oublié de vous signaler que tous ces palpitants articles publiés quotidiennement par le Devoir et par le Journal de Montréal sont toujours rédigés par les commis journalistiques de l’organe de propagande par excellence qu’est l’Agence France-Presse (AFP), qui a comme principal actionnaire le gouvernement français qui la finance massivement. En termes d’objectivité et de rigueur, l’AFP, l’Associated Press, Canadian Press, Bloomberg, Reuters et j’en passe, c’est du pareil au même.
Il ne faut pas en faire un mais plusieurs très longs métrages
Une mauvaise nouvelle n’attend pas l’autre, comme celle-ci retransmise le 19 avril 2021 : «Alexeï Navalny transféré dans un hôpital (public) pour prisonniers». Là les Russes dépassent les bornes. Que dire de cette autre nouvelle dramatique publiée également le 19 avril 2021 : «Appel aux soins et à manifester pour sauver la vie d’Alexeï Navalny». Ce type de nouvelles idéologiques est une insulte à l’intelligence des lecteurs et relève du mépris.
Je ne peux terminer mon texte sans réconforter les âmes sensibles qui se mourraient de peur et leur faire part de cet autre potin publié le 23 avril 2021 : «L’opposant russe Alexeï Navalny annonce la fin de sa grève de la faim». Ce qu’on est content et, surtout, soulagé.