
Les colonisateurs occidentaux tuent les récalcitrants
Je trouve ça assez curieux que nos élus et les gens d’affaires nous demandent maintenant d’être de sages et bons multiculturalistes face aux autochtones (qui sont pourtant les fondateurs de ce pays et de plusieurs autres en Amérique) et aux immigrants. Ils nous disent même qu’il faut, lorsqu’ils arrivent au Québec, les laisser choisir la langue qu’ils veulent utiliser, souvent l’anglais, alors que ces mêmes colonisateurs britanniques exigeaient des autochtones et des francophones, l’abandon de leur langue d’origine et imposaient l’usage de l’anglais. Tout, hypocritement, sous le couvert de la vertu et de l’ouverture à l’autre, pour que l’anglais devienne la langue unique au pays et même dans le monde.
J’ai de la difficulté à suivre nos boss très capitalistes. Il faut recevoir aimablement tous les migrants, temporaires ou permanents, qui arrivent au Québec, en autant qu’ils soient moins «demandants» au niveau des salaires et des conditions de travail. Il y a tout de même une limite à l’ouverture multiculturelle du patronat. Et ce sont leur grosses compagnies qui nous invitent à l’ouverture mais qui exploitent sans vergogne ces mêmes migrants quand ils investissent dans leur pays d’origine.
Il faut revigorer et moderniser le faubourg à m’lasse
Je viens d’un quartier à Montréal, pauvre, soit le faubourg à m’lasse où ces mêmes politiciens alliés aux affairistes ont, sans aucune consultation publique, obligé des milliers de familles à quitter de force leur lieu d’origine, ont démoli leurs résidences afin de réingénier cet endroit peuplé principalement de gueux afin d’y construire la fameuse tour de Radio-Canada, dont plus de 80% des espaces étaient voués à être des stationnements. Puis, 60 ans plus tard, les lucides dirigeants trouvent que ce n’était pas la bonne façon de d’adapter ce quartier. Alors pas de problème, on efface tout et on vend au privé la tour de Radio-Canada et les immenses terrains adjacents afin d’y construire de beaux et luxueux condos. Ils ont fait le même coup à Mirabel avec le fameux aéroport. Pas grave si cela a brisé une vie de quartier pauvre peut-être, mais harmonieuse, et que l’on nous a volé une partie importante de nos origines, de notre histoire. Malheureusement, la plèbe n’avait pas et n’a toujours pas les moyens (lobbyistes, médias, financement et corruption des élus, recours juridiques, contacts en haut lieu, etc.) pour se faire entendre dans ce pays dit démocratique. Aurait-on agi de la même façon à Outremont ou à Westmount que celle que l’on a opté pour le faubourg à m’lasse?
L’art au service des dominants
Mes amis, tout jeune, il y a de ça environ 60 ans, le cinéma reflétait déjà les valeurs des puissants, nous a appris à haïr les autochtones conquis (enfin ceux qui avaient eu la chance de ne pas être assassinés par les envahisseurs) qui résistaient à leur assimilation par les colonisateurs occidentaux, qui refusaient de céder leurs propres terres et qui s’obstinaient à préserver leur langue, leur religion et leur culture. Ils s’obstinaient à ne pas se soumettre.
À l’école, et encore plus dans les films de type «western» ou autres, les méchants étaient toujours les Iroquois au Canada et les Apaches aux États-Unis qui osaient se battre honorablement pour préserver leurs terres et leurs cultures contre les bons colonisateurs occidentaux qui voulaient juste, de bonne foi, les moderniser, les adapter, les évangéliser et changer, pour le mieux, leurs habitudes et leur langue, etc.
Dans ces films, qui nous ont aliéné dès notre jeune âge, les bons autochtones étaient ceux qui s’étaient soumis aux nouveaux venus comme le Algonquins, les Hurons, les Montagnais, les Mohicans ici même dans leur propre pays que l’on venait de leur voler et les Cheyennes aux States. On faisait des héros ceux qui abattaient le plus de «sauvages» récalcitrants. Ah que l’on détestait les traitres occidentaux qui vendraient des armes aux Indiens rebelles que l’on accusait d’être des terroristes. Il fallait pouvoir continuer à les abattre facilement, eux qui n’avaient que des flèches et des lances pour résister militairement à la supériorité technologique de l’envahisseur qui pouvait compter sur des fusils et ses canons. Comme si ce n’était pas assez comme «brainwashage», on faisait de Buffalo Bill un héros, lui qui se spécialisait à tuer des milliers de bisons sans défense afin de l’on puisse construire les voies ferrées et y poursuivre d’une côte à l’autre l’envahissement du territoire. Jamais on ne nous présentait le drame épouvantable vécu par les familles d’autochtones tuées et décimées qui avaient tout perdu de ce qui était leur terre ancestrale. Non, nos héros étaient nos soldats patriotiques qui vargeaient dans le tas et nos belles petites familles blanches qui étaient venues s’installer en Amérique.
Idem avec les Russes
On devrait avoir le droit d’intenter un recours collectif contre les élus, les affairistes et leurs mercenaires médiatiques pour nous avoir bombardé, encore depuis plus de soixante ans, de nouvelles biaisées, fausses et même inventées, afin de nous faire craindre et détester les Russes communistes et nous faire aimer les bons américains qui étaient là pour nous protéger et sauvegarder notre pseudo-liberté et notre mythique démocratie même s’ils nous exploitaient à l’os.
Et ça continue encore de plus belle aujourd’hui avec les Russes, mais avec dorénavant, en prime, la culture de la répulsion des Chinois, qui veulent supposément nous envahir. Quand j’étais enfant et quand il pleuvait, ma mère disait que c’était à cause des Russes avec leurs spoutniks qu’ils lançaient dans le ciel. Qui est responsable de cette intoxication crasse du monde ordinaire? Et pourquoi ont-ils agi ainsi?
Oui, ce sont les puissants riches occidentaux et leurs transnationales qui ont envahi le monde entier, qui se sont accaparés des ressources naturelles des pays colonisés, qui ont exploité leurs habitants et ont allégrement assassiné les résistants têtus. Comme c’est le cas aujourd’hui, ces dominants économiques occidentaux veulent continuer à paisiblement pratiquer leur hégémonie partout dans le monde. Pour ce faire, il faut à tout prix éloigner les Russes et les Chinois, quitte à inventer des complots, ce que nos médias de désinformation font à merveille. Et le monde des médias en est complice.
Nos médias aiment la Reine d’Angleterre : colonisé un jour, colonisé toujours
Cette nouvelle parue dans Le Devoir du 7 juin 2021 démontre bien les relents de notre endoctrinement à la royauté qui, historiquement, est à la base de la colonisation, de l’envahissement et des tonnes de morts au nom du bien-être de l’Occident et de ses valeurs capitalistes : «Couronne britannique. La famille du prince Harry et de Meghan Markle s’agrandit avec la petite Lilibet Diana». Tellement misérable que l’on soit encore rendu aujourd’hui à publier dans nos médias de longs articles insignifiants sur les descendants des reines et des rois d’Angleterre. Pourquoi présenter aux lecteurs un si long article sur un tel faits divers, portant sur les rejetons de la supposée famille royale britannique? N’oublions pas que les rois issus de pays occidentaux ont été partie prenante de ce qu’ont subi les peuples autochtones ici au pays et partout que ce soit en Afrique, en Orient et en Amérique latine. Il faut que l’hégémonie occidentale se perpétue et il faut tenir au loin, par tous les moyens, les Chinois et les Russes. Pour cela, ils peuvent compter sur leurs fidèles médias et sur leurs agences de propagande.