Vous croyez vraiment que Trudeau s’attaque à la pollution?

La légende du premier ministre fédéral vert

En 2019, Justin Trudeau et le parti libéral du Canada ont lancé, en paroles mais pas en vérité, une virulente attaque contre la pollution afin de laisser aux générations futures une planète vivable : «Les libéraux de Justin Trudeau lancent une offensive sur la question climatique» (Le Devoir, 4 mars 2019). Entendre de si beaux engagements me fait pleurer. Justin le magnifique est tellement cohérent avec la propre mise en garde qu’il avait énoncé en 2017 : «Trudeau prévient que les désastres vont se multiplier (si on ne fait rien)» (Le Journal de Montréal, 12 mai 2017).  Avec Justin à Ottawa et François à Québec, le Canada va devenir un modèle en matière environnementale et sera souvent cité en exemple par le pape François et par Greta Thurnberg. Oui à la protection de l’environnement, mais en 2019, les libéraux fédéraux me semblaient vouloir devenir des écologistes «radicaux» à écouter la ministre de l’Environnement, Catherine McKenna, clamer haut et fort que : «Les libéraux veulent déclarer l’urgence climatique nationale» (Le Devoir, 15 mai 2019). Ayoye, ça allait frapper fort que je me disais.

Il fallait agir vite avant qu’il ne soit trop tard

Oui il y a effectivement urgence en la demeure, sauf pour l’hurluberlu Maxime Bernier, tel que mentionné en 2019 par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) : «Le Canada, un cancre environnemental» (Le Devoir, 19 avril 2019). Peut-on être pire qu’un cancre? Environnement Canada avait renchéri la même année en affirmant que : «Le Canada se réchauffe deux fois plus vite que la planète. Environnement Canada s’alarme de la menace qui plane sur le pays» (Le Devoir, 2 avril 2019).

Oui, je suis d’accord avec Justin Trudeau. Il faut se grouiller le derrière. Il est heureux que nos élus aient enfin compris, car ça ne va pas bien pentoute au Québec et au Canada, comme le laisse voir le titre de ces deux articles de journaux : «Le Canada a le pire bilan du G20 en matière d’émissions de GES» et «Espère en voie de disparition : le Canada traîne la patte» (Le Devoir, 15 novembre 2018 et le Journal de Montréal, 22 avril 2019). Pour ne plus traîner de la patte, faisons disparaître les espèces en voie d’extinction.

De beaux hypocrites qui rient du monde

Face à son urgence climatique, Catherine McKenna, ministre fédérale de l’Environnement, a tout bonnement déclaré en 2019, en compagnie du passe-partout Steven Guilbeault, que même si le bilan environnemental du pays est catastrophique, il ne faut quand même pas s’affoler. Petit train va loin que dit le poète : «Plan climatique. Un pas à la fois, dit McKenna» (Le Devoir, 15 mars 2019). Décodé ça veut dire pas grand-chose et même rien. La situation va continuer à empirer au Canada, comme vous allez le constater dans la suite de mon texte.

Legault est vert mais modérément

François Legault est de la même nature que Justin Trudeau quand vient le temps de protéger l’environnement. Deux mystificateurs de première classe. Aie, quand vous entendez votre premier ministre caquiste dire ces deux perles d’insignifiance sans rire, ça dit tout de sa ferveur verte : «Legault veut une CAQ «verte» mais «pragmatique» et «Legault veut un Québec «plus vert» et «plus riche» (Le Journal de Montréal, 25 mai 2019 et Le Devoir, 27 mai 2019).

Mais il ne faut précipiter les choses et partir en fou  

Oui le PLC va agir mais à son rythme : «Le gouvernement Trudeau  mise sur la carboneutralité d’ici… 2050» (Le Devoir, 20 novembre 2020). 2050 veut dire pratiquement jamais. Ah ben, Stephen Harpen, alors premier ministre du Canada, avait émis en 2008 le même vœu pieux que Justin : «Canada. D’accord pour moins polluer… d’ici 2050. Pressé par les pays européens, le Canada et les États-Unis veulent réduire de moitié les gaz à effet de serre» (Le Journal de Montréal, 9 juillet 2008). Encore aujourd’hui, nos politiciens en sont encore à l’étape d’énoncés et d’objectifs lointains. Les gestes concrets vont venir mais en son temps. Catherine McKenna l’a bien dit : «un pas à la fois»…

La modération a bien meilleur goût

Avant qu’arrive l’échéance fixée en 2050, Justin Trudeau a lâché un peu de lousse, même si son parti a dit qu’il y avait une urgence climatique : «Combustibles (supposément) propres. Ottawa (PLC) assouplit sa norme jusqu’en 2025» (Le Devoir, 20 juin 2020). Il ne faut pas bousculer et irriter nos créateurs de richesse, sinon ils vont «babouner», n’est-ce pas?

Comme on peut toujours faire plus avec moins, on peut facilement polluer moins tout en produisant plus de pétrole des sables bitumineux. En tout cas, c’est que pensent sincèrement Justin et Catherine : «Devant la communauté internationale, le Canada s’engage à réduire ses émissions de GES, mais pas sa production de pétrole» (Le Devoir, 23 avril 2021). Ça c’est faire preuve de mépris envers la population. Et les libéraux de continuer à se tourner en ridicule : «Les militants libéraux s’opposent à la fin des subventions à l’énergie fossile et nucléaire» (Le Devoir, 12 avril 2011). Comme le disait Félix Leclerc à son député?  «Tu penses que l’ont s’en aperçoit pas?».

Le pétrole «vert» des sables bitumineux

Les libéraux comme les conservateurs de Stephen Harper considèrent le pétrole comme une ressource renouvelable, faisant partie prenante du concept de développement durable. Pour la protection de l’environnement, la ministre fédérale libérale de l’Environnement, Catherine McKenna, a dit que même si elle admettait qu’il y avait urgence climatique, il fallait y aller prudemment, un pas à la fois. Ben le premier pas vert qu’a posé le gouvernement fédéral a été celui-ci : «Le gouvernement canadien (PLC) achète le gazoduc Transmountain pour 4,5 milliards de dollars» (Les Affaires, mai 2018). E5t les coûts d’agrandissement du pipeline sont passés de 5 milliards$ à 12,6 milliards$. Et le compteur tourne toujours : «Le gouvernement libéral assure que l’oléoduc sera rentable (financièrement et écologiquement) malgré ces (minimums) dépassements de coûts» (Le Journal de Montréal, 8 février 2020). Aie vous autres, le pétrole de l’Alberta, les gazoducs, les pipelines, etc., c’est bon pour l’environnement que nous certifient les ministres et experts du PLC. Voilà pourquoi : «TransMountain. Les libéraux disent non à des audiences spéciales (et à des consultations publiques» (Le Devoir, 5 septembre 2018). Les pétrolières et Trudeau l’ont dit : TransMountain c’est bon pour l’environnement, pour les finances publiques et pour le moral.

Donald Trump, un écosocialiste enragé

Misère, Obama avait fermé le pipeline canadien Keystone XL, appartenant à TransCanada, qui allait acheminer le pétrole des sables bitumineux de l’Alberta jusqu’aux raffineries du sud des États-Unis. Puis arrive Donald Trump, qui annule la décision «erronée» de Barack Obama : «Feu vert à Keystone XL : Ottawa (PLC) salue la décision de Trump et du Nebraska» (La Presse, 20 novembre 2017). Un autre beau geste environnemental qui nous transit de joie. Ah non, zut : «Joe Biden promet d’annuler le permis du pipeline Keystone XL» (Radio-Canada, 18 mai 2020). Mais quel rabat-joie! Trudeau, contrarié, menace le gouvernement américain de faire appel à la justice : «Trudeau se porte à la défense de Keystone XL» (Le Devoir, 19 janvier 2021). Justin, un vrai patriote écologique. Vous le saviez déjà, du moins je l’espère, que trop d’environnement nuit justement à la cause climatique et c’est pourquoi : «Sables bitumineux. La surveillance environnementale (qui coûte cher) sera réduite en Alberta» (Le Devoir, 5 juin 2020). Mieux, qu’on laisse cette tâche de surveillance environnementale aux pétrolières vertes!

Charbon et isolants chimiques : c’est aussi bon pour l’environnement

Tout le monde sait que le charbon n’émet aucun gaz à effet de serre, ou si peu, et c’est pourquoi le gouvernement libéral de Justin a dit qu’il était inutile de tenir une évaluation environnementale sur un gros projet d’expansion d’une mine de charbon. Autre geste vert posé par le PLC et nos enfants en chœur vous disent merci : «Environnement. L’Image d’Ottawa noircie (encore plus) par une mine de charbon?» (Le Devoir, 17 juillet 2020). Et un autre beau geste du PLC : «Des entreprises américaines vendent au Canada des produits isolants qui dépassent cinq fois les normes canadiennes d’émissions de GES» (Le Devoir, 19 avril, 2021).

Le Canada n’est pas la Nouvelle-Zélande et le Costa Rica

Il faut faire preuve d’obstruction systématique au progrès vert comme l’ont fait ces pays dogmatiques : «La Nouvelle-Zélande n’accordera plus de permis d’exploration pétrolière et gazière en mer» et «Costa Rica. Le président veut fermer les vannes des énergies fossiles». Ça doit être des gouvernements socialistes (Le Devoir, 13 avril et 9 mai 2018). Le Canada plus pragmatique : «Le fédéral (PLC) accélère les forages en mer exemptés d’une évaluation environnementale et même effectués dans des zones marines protégées» (Le Devoir, 26 janvier 2021 et les 5 juin et 13 juillet 2020).

Le mépris et les mensonges continuent

Jamais nos gouvernements vont réellement s’attaquer à la pollution. Des paroles et du bla bla seulement. Tiens, deux dernières comiques avant de vous quitter : «Ottawa (PLC) veut protéger les baleines noires, mais sans nuire aux pêcheurs» et «Le chevalier cuivré protégé par Ottawa, sauf à Contrecoeur (où l’on veut construire un gros port)» (Le Devoir, 4 août 2017 et 20 février 2021). Mais le chevalier cuivré, c’est surtout à Contrecoeur qu’il se trouve.

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