Le bénévolat selon l’évangile des médecins

Faire le fanfarron pour se faire élire

En 2011, le caquiste François Legault, alors dans l’opposition, jouait au «gros», et pour se faire élire, il «prônait une approche plus musclée avec les médecins» (La Presse, 23 février 2011). Lui-même le disait alors à ce moment : «C’est difficile de négocier avec les médecins. La CSN, c’est de la petite bière à côté des deux fédérations de médecins (spécialistes et omnipraticiens)». Après, on se targue de vivre en démocratie dans laquelle le pouvoir appartient supposément au peuple. Nos pays dits démocratiques sont un leurre : ce sont les puissants qui, dans les faits, mènent et dictent leur volonté comme le font les syndicats de médecins et les chambres de commerce défendent les intérêts «supérieurs» des entreprises et des entrepreneurs.

Ah oui, en 2011, toujours pour parader et faire le «beau», François Legault promettait de déléguer plus de tâches aux infirmières, de réduire la sous-traitance d’actes médicaux aux cliniques privées détenues par des médecins spécialistes, de s’attaquer à l’incorporation des médecins qui fait qu’ils ont un taux d’impôt sur le revenu réel ou effectif inférieur au travailleur ordinaire, etc. Tous les partis politiques dans nos sociétés dites démocratiques se ressemblent : ils sont à la solde du patronat et des riches et le mensonge fait partie intégrante de leur «être».

Responsablité sociale des toubibs, mon œil

En 2020, François Legault a lancé un cri du cœur aux médecins spécialistes pour qu’ils viennent prêter main-forte dans les CHSLD où plusieurs personnes âgées, celles-là même qui ont construit le Québec, mouraient de la COVID-19 : «Québec (CAQ) appelle les médecins à aider dans les CHSLD» (Le Journal de Montréal, 15 avril 2020). Attention : Françcois Legault ne leur demandait pas de faire du vrai bénévolat, qui n’est pas du tout leur marque de commerce, mais même payés 2500$ par jour, ce n’était pas assez payant pour ces «mécènes» : «COVID-19 : jusqu’à 2500$ par jour pour les médecins spécialistes» (Le Journal de Montréal, 15 avril 2020). En plus de l’aspect financier, il est vraiment dégradant pour ces «philantropes» d’aller s’occuper des vieux avec d’autres travailleurs ordinaires dans les CHSLD. Dire que c’est le monde ordinaire qui paie à gros prix leurs études en médecine. De toute façon, pour les médecins spécialistes, travailler à seulement 2500$ par jour représente du «bénévolat».

Vieux et malades pris en otage

Situation catastrophique ou pas dans les CHSLD où des personnes âgées mouraient en série : «Près de 40% des médecins spécialistes ont dit «non» à l’appel lancinant du premier ministre François Legault» (Le Devoir, 28 juin 2021). Responsabilité sociale des toubibs, mon œil. L’ex-présidente de la Fédération des médecins spécialistes, madame Diane Francoeur, faisant semblant, comme à son habitude, de se soucier du sort des personnes âgées et des malades lançait ce cri du cœur afin de venir en aide à ses pauvres docteurs : «Les médecins spécialistes s’inquiètent des impacts du gel de leur rémunération (à 500 000$ l’an) sur les soins aux patients» (Radio-Canada, 26 octobre 2018). Quelle hypocrisie. La dame s’inquiétait davantage de l’impact du gel de la rémunération sur ces spécialistes que sur celui des patients et des personnes agées en CHSLD.

Être pauvre à 2 millions$ par année

En parlant du triste sort de ses docteurs, supposément traités injustement : «Des médecins spécialistes plus riches que jamais. 10 d’entre eux ont gagné plus de 2M$ en 2019» (Le Journal de Montréal, 7 décembre 2020). Et comme ces professionnels ont le droit de s’incorporer, ça fait qu’ils ont un taux d’impôt effectif sur le revenu inférieur à tout le monde. N’ayons pas peur des mots : le collège des médecins et la mafia ont des points en commun. Et c’est nous qui payons leurs études.

L’entraide et le bénévolat, c’est pour les autres

En 2010, une vingtaine de médecins spécialistes québécois ont, suite au cataclysme ayant frappé durement Haïti, été prêté main forte à titre de «bénévoles» afin d’aider ces gens démunis. Quel beau geste de solidarité et d’empathie que vous vous dites à priori. Chasser le naturel et il revient vite au galop : «Bénévolat en Haïti. Les orthopédistes veulent être payés» (La Presse, 27 janvier 2010). Selon leur paradigme, ça demeure, pour ces opportunistes, du bénévolat mais du bénévolat sonnant et trébuchant. Oui, les médecins ont dit sans rire que même si le gouvernement, donc la population, les paie au gros prix, cela représente seulement un geste de gratitude et de reconnaissance exprimé par l’État pour leur louable geste du bénévolat «intéressé» posé par eux en Haïti. Nos médecins québécois, ce n’est pas de même nature que Médecins sans frontière.

Travailler à 500 000$ l’an, c’est du bénévolat selon une jeune et dynamique spécialiste

Les médecins spécialistes, du moins la majorité, ont toujours eu un comportement égoïste. Je vous le dis, il faudrait faire comme dans les pays d’Europe et briser une fois pour toute ce puissant monopole de médecins qui fait la pluie et le beau temps au Québec depuis trop longtemps. Afin de poser ce geste qui s’impose de fait, ça prendrait juste un gouvernement vraiment au service du peuple et non un qui agit comme réceptionniste aux appels du patronat et des puissants.

J’ai ressorti de mes précieux vieux dossiers d’articles de journaux un texte qui date du 20 novembre 2006 et qui avait été publié dans Le Journal de Montréal : «Orthopédie. Une jeune spécialiste (Vérnoque Godbout) vraiment mécontente». Aie, la jeune et petite spécialiste se plaignait alors, en 2006, d’être traitée comme une esclave… à 242 000$ l’an (environ 500 000$ en dollars de 2021). La tête enflée avait alors dit : «242 000$ par année c’est du bénévolat». Elle devrait porter plainte à l’ONU. On devrait mettre sur pied un téléthon afin de lui venir en aide. Ces prétentieux sont complétement déconnectés de la réalité et vivent en vase clos. Ils se croient vraiment des êtres supérieurs. Ça prendrait un gouvernement qui les mettrait à leur place.

  La CAQ en rajoute, comme si ce n’était pas assez

Au lieu de faire graduer plus de médecins comme en Europe; d’implanter des écoles de médecine en région; de recevoir davantage de docteurs de l’étranger; de donner plus de responsabilités aux infirmières et aux superinfirmières; d’en faire des salariés de l’État comme pour tous les autres professionnels travaillant pour le gouvernement; d’interdire l’incorporation des toubibs; etc. afin d’offrir de meilleurs services de santé à la population et de réduire les coûts, il se trouve que non, Legault et la CAQ, qui étaient censés régler le problème, en rajoutent en sous-traitant à des cliniques et des hôpitaux privés, ce qui vient amplifier les pénuries et les listes d’attente au public, de plus en plus de traitements et d’opérations : «CAQ : Plus de profits (10 à 15%) pour les cliniques privées. Les nouveaux contrats (négociés par la CAQ) pour les chirurgies d’un jour offrent des marges bonifiées» (Le Devoir, 13 avril 2021). Les hôpitaux privés très rentables comme Rockland MD, chirurgie DIX 30, Groupe Opmedic et d’autres se voient dorénavant remboursés par le gouvernement caquiste toutes leurs dépenses, plus une marge de profit de 15%. Après on vient se demander pourquoi il y a pénurie de médecins et d’infirmières dans le réseau public. C’est simple, c’est parce que c’est encore plus payant pour les médecins de pratiquer sans aucun risque dans le privé puisque les patients sont fournis par le réseau public et, comme toutes leurs dépenses sont remboursées par l’État, ils peuvent se permettre de payer davantagr les infirmières, amplifiant de ce fait la pénurie de professionnels dans le réseau public. Une vraie farce grotesque dont la population en fait les frais. Cliniques privées qui n’ont de privé que le nom, étant entretenues par l’État.

La population laissée à elle-même

La population n’a pas les moyens d’embaucher, comme le font les docteurs, les pharmaciens et d’autres, des lobbyistes chèrement payés pour défendre la cause des services publics : «Les médecins spécialistes (comme les pharmacies) retiennent les services de Lucien Bouchard (un gars du peuple et au service du peuple)» (Le Devoir, 20 janvier 2017). Et ce n’est pas le peuple qui finance les partis politiques et qui les embauche à gros prix après leur carrière politique. Et puis, dépassant tout entendement et démontrant leur pouvoir, en 2017, les médecins n’ont pas voulu négocier avec le ministre libéral de la santé d’alors, Gaétan Barrette : «Les grands moyens pour les médecins. Le gouvernement Couillard écarte Barrette et embauche deux négociateurs» (Le Journal de Montréal, 16 février 2017). Et le dernier mot pour rire : «Les Québécois jugent correct (selon un sondage maison) le revenu des médecins» (Le Journal de Montréal, 21 janvier 2017). On appelle ça du mépris.

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