
Rejet du projet GNL Québec détenu par des Américains
Avant d’entrer dans le vif du sujet, réglons cette affaire-là tout de suite. L’abandon au mois de juillet 2021 de la folie destructrice économique, sociale et environnementale de l’usine projetée au Saguenay de liquéfaction du gaz naturel obtenu par fracturation et importé de l’Alberta par un futur gazoduc de 800 kilomètres construit au Québec et traversant lacs, forêts, milieux humides, rivières, etc., ne fait pas de la CAQ un héros écologiste. Legault et son ministre de l’Environnement Benoît Charrette n’avait absolument par le choix. C’est avant tout pour des considérations électoralistes que la CAQ a rejeté les projets d’usine et de gazoduc : il n’y avait aucune acceptabilité sociale à ça, même si le gouvernement caquiste et ses ministres s’y sont toujours montrés enthousiastes et favorables. La CAQ jouait sa ré-élection.
Aie, les trois partis d’opposition au Québec s’y sont nettement opposés, même les libéraux, en plus du BAPE et des spécialistes du ministère de l’Environnement. Plusieurs gros investisseurs ont débarqué, dont Berkshire Hattaway de Warren Buffet avec ses 4 milliards, de même que la banque française Société générale. En plus d’affecter négativement le tourisme, les gros méthaniers auraient mis en péril la survie des bélugas déjà menacés d’extinction.
Se gargariser de mots creux pour mieux endormir la population et certains journalistes
Déjà en 2019, François Legault utilisait des slogans et des clichés trompeurs qui, une fois décodés et décortiqués, montraient très bien que la protection de l’environnement pour la CAQ était, dans les faits, un élément négatif et défavorable à l’économie et aux entrepreneurs. Jamais à la CAQ on a pris l’environnement au sérieux avec comme preuve la nomination de Benoît Charrette comme ministre de l’Environnement, une personne à la fois ignare en la matière et inféodée aux intérêts supérieurs de la classe dominante. C’est en 2019 que François Legault a pondu ces perles qui disent tout sur le peu d’intérêt qu’il manifestera par la suite afin de réduire la pollution : «Legault veut une CAQ verte mais (et surtout) pragmatique» et aussi cette autre superbe : «Legault veut un Québec plus vert et (principalement) plus riche (dans le sens plus de richesse pour les riches)» (Le Journal de Montréal et Le Devoir, 25 mai 2019). Ça veut dire quoi au juste une CAQ verte et pragmatique?
Mes amis, dans la vie il faut bien se détendre un peu et rire des inepties larguées par certains, comme celles émanant de ces jeunes caquistes qui n’annoncent rien de bon pour l’avenir de nos enfants et de notre planète : «L’environnement fait partie de l’ADN de la CAQ, assure le président de l’aile jeunesse» (Le Journal de Montréal, 25 mai 2019). Le jeune a un bel avenir devant lui à la CAQ ou comme journaliste.
Résumons en résumé assumé
Faisons une brève synthèse des faits et gestes posés par les ministres caquistes et la CAQ depuis leur élection en 2018 et qui démonteront facilement et objectivement que, pour ce parti politique, la protection de l’environnement est nullement prise en considération dans l’énoncé et l’application de leurs politiques. En fait, à la CAQ, comme chez Donald Trump, Maxime Bernier, le parti libéral au Québec et les conservateurs à Ottawa, le réchauffement climatique est une vue de l’esprit et un «fake news».
Le 3e lien répond, selon la CAQ, à sa définition étriquée du développement durable
Le 3e lien répond strictement à des considérations électoralistes. Il n’a aucun bon sens tant au point de vue économique (au moins 10 milliards$) qu’écologique. On va construire entre Lévis et Québec un tunnel grandiose pour une poignée de voitures polluantes privilégiant de ce fait le transport individuel plutôt que collectif : «Pour seulement 12 000 déplacements quotidiens. Des milliards (plus de 10G$) pour un tunnel à Québec» (Le Journal de Montréal, 28 juin 2019).
Un 3e lien d’au moins 10G$ sans aucune étude. Bah, les études, sauf celles commandées et payées par le commanditaire à ses perroquets, qu’ossa donne? «3e lien et environnement : Benoît Charrette n’a pas besoin d’études pour le convaincre» (Radio-Canada, 7 octobre 2019). Les lobbyistes n’ont jamais de misère à convaincre Legault, Charrette et cie, eux qui sont déjà convaincus des mérites des projets proposés par le patronat et toujours subventionnés grassement par des fonds publics. Et un autre mot pour rire qui émane encore une fois de Benoît Charrette, le digne ministre caquiste de l’environnement : «Québec défend la rigueur de ses évaluations (et études) environnementales (même s’il y en a pas)» (Le Devoir, 27 avril 2019). Après son stage politique, en voilà un que je verrais se réorienter à titre d’humoriste.
Taxer les gros VUS et camionnettes polluantes : es-tu fou?
Après avoir dit oui à la construction d’un gros tunnel à plus de 10 milliards$ entre Lévis et Québec afin de faciliter le transport individuel, certains hurluberlus ont suggéré à la CAQ de taxer davantage l’achat de gros VUS et de «pick-up». Réponse de circonstance de Benoît Charrette : «La camionnette et le VUS (très énergivore et très polluant) ne sont pas un luxe. Une taxe au kilométrage (ou à l’achat) serait régressive pour les familles qui vivent en banlieue» (Le Devoir, 17 novembre 2020 : Le tabou des taxes «malus»). Allô profondeur intellectuelle de notre ministre caquiste de l’Environnement. Les banlieues sont à la CAQ ce que les comtés anglophones et allophones sont au PLQ.
L’agrandissement du port de Québec : le projet Laurentia
Même si l’agrandissement du port de Québec menacerait la survie du bar rayé en voie de disparition et augmenterait la pollution de l’air et par le bruit, «no problem» pour la CAQ : «La CAQ se porte à la défense du projet d’agrandissement du port de Québec» (Le Devoir, 12 avril 2019). Oh, oh, Justin Trudeau et Steven Guilbeault qui viennent faire les rabat-joies : «Le fédéral (PLC) dit officiellement non au projet Laurentia (port de Québec)» (Radio-Canada, 29 juin 2021). Tristesse chez la CAQ et chez la somptueuse ministre Geneviève Guilbeault qui a dit ceci, les larmes aux yeux : «Il est important de soutenir des profits économiques «porteurs» pour notre Capitale-Nationale». Décodé, ça veut dire lâchez-nous les baskets avec vos affaires insignifiantes de protection des grenouilles, des caribous, des poissons, des milieux humides, de l’air et de l’eau. L’important c’est la «businessx. Ces tatas font preuve que d’une rentabilité et une vision à court terme, car à moyen et long termes, la protection de l’environnement a de gros avantages économiques qui ne sont pas pris en compte dans leur analyse à courte vue. Sans parler des bénéfices humains quantifiables de vivre dans des lieux sains. Mais pour certains, la qualité de vie et le sens à donner à notre existence sur la terre se limitent qu’à des considérations monétaires et à des titres de prestige. L’avoir et le paraître plutôt que l’être.
Un autre projet de gazoduc en Nouvelle-Écosse et passant par le Québec
Comme GNL au Québec, il y a un autre gros projet de gazoduc polluant allant de l’Alberta jusqu’en Nouvelle-Écosse, en passant toutefois par des rivières, des marécages et des forêts au Québec pour lequel la CAQ a encore donné son accord enthousiaste. Mais malheureusement pour Legault : «Environnement. Le projet gazier Goldboro LNG en sursis» (Le Devoir, 6 juillet 2021). Encore une fois, Charrette, Guilbault et Legault ont eu de la grosse «pépeine».
Et en vrac pour terminer en beauté et en rires «jaunes»
- «Port de Contrecoeur : «Québec (CAQ) s’est opposé à la protection du chevalier cuivré (un touriste selon la mairesse de Contrecoeur» (Le Devoir, 27 mai 2021). Aie, pour la CAQ, les affaires passent avant la survie du chevalier cuivré, du bar rayé, des bélugas, etc.;
- «Des coupes à blanc, dans un projet d’aire (supposément) protégée (par la CAQ) à Anticosti» (Le Journal de Montréal, 9 juin 2021). La CAQ qui protège des régions très éloignées inaccessible aux papetières;
- «Milieux humides. Québec (CAQ) sera moins exigeant (et beaucoup moins) envers les promoteurs» (Le Devoir, 14 juin 2018). Bah, les marais et le marécage ne sont qu’un tas de bouette inutile;
- «Mont-Tremblant. La CAQ ouvre le parc aux motoneiges» (Le Devoir, 24 novembre 2018). Comme l’a dit Jean Charest : «La motoneige serait compatible avec le développement durable» (Le Journal de Montréal, 18 décembre 2004);
- Et pour terminer en beauté : «Uber : bon pour l’environnement plaide François Legault» (Le Journal de Montréal, 9 octobre 2019).