La CAQ poursuit la privatisation tranquille d’Hydro-Québec
On passe comme ça d’un surplus à une pénurie d’électricité
Il n’y a pas deux ans, Hydro-Québec prévoyait d’immenses surplus d’électricité jusqu’en 2027 au moins. Qu’à cela ne tienne, le PLQ de Charest et de Couillard continuait quand même à octroyer d’importants contrats d’achats d’électricité au gros prix, soit à plus de 10¢ le kWh, pour de l’éolien privé détenu bien souvent par des firmes étrangères, comme la société d’État française Électricité de France qui peut se lancer dans l’éolien même à l’étranger, ce qui est interdit par nos politiciens corrompus du Québec qui préfèrent donner ce klondike très lucratif ne comportant aucun risque et ne nécessitant aucune expertise. C’est pourquoi des Fonds d’investissement spéculatifs, Google, des assureurs, des papetières, des banques comme Desjardins, se sont lancés dans l’éolien. Naturellement, Hydro-Québec est forcée d’acheter cette énergie éolienne privée à des prix très élevés, même si elle n’en a pas besoin. En 2018, la vérificatrice générale du Québec avait produit un rapport percutant sur les milliards de dollars dépensés par Hydro, sous l’ordre du gouvernement libéral, l’obligeant à acquérir de l’énergie parfaitement inutile : «L’éolien a coûté 2,5 milliards$ sur huit ans au Québec. Un montant récupéré (ou refilé) dans les tarifs d’électricité payés par les Québécois (ordinaires)» (Le Journal de Montréal, 10 mai 2018). En plus de payer plus de 10 cents le kWh aux opportunistes privés de l’éolien, il faut ajouter ceci : «2,7 milliards$ pour brancher des parcs éoliens privés au réseau d’Hydro. Ces frais s’ajoutent au 1,1G d’achats inutiles d’énergie éolienne cette année (2018)» (Le Journal de Montréal, 28 novembre 2018). Ah oui, les éoliennes privées reçoivent de grosses subventions publiques pour leurs investissements.
Mesures strictement électoralistes, idéologiques et financières
La CAQ et le PLQ, c’est la même chose à plusieurs égards. Tous les deux utilisent la démagogie, les sophismes, les mensonges et font appel à la corruption directe et indirecte pour se faire réélire. Et tant pis si c’est l’ensemble des Québécois qui paie pour leurs folies dépensières qui profitent à des affairistes et à des lobbyistes qui les financent. Le 3e lien à Lévis-Québec est un exemple parfait. Un tunnel inutile qui va coûter plus de 10 milliards$ en fonds publics mais qui va faire plaisir aux résidents situés à Lévis et en région qui vont donc être ainsi motivés à voter du bon bord. Ça donne quatre à cinq comtés à la CAQ.
L’éolien en région c’est pareil. La CAQ et le PLQ donnent une participation très minoritaire aux municipalités et aux villages situés en région afin d’acheter leur «acceptabilité sociale». Le contrôle majoritaire de ces projets éoliens revient toutefois aux arrivistes privés qui ont mandaté plusieurs lobbyistes, souvent d’ex-politiciens ou d’ex-cadres d’Hydro, afin de sensibiliser les élus à leur bonne cause «philanthropique» qui ne créé toutefois pratiquement aucun emploi lorsque mis en service. Mesure électoraliste, donc jumelée à des actions intéressées afin d’aider des amis du parti politique et aussi idéologiques du genre il faut céder l’éolien à n’importe qui au privé mais surtout pas à Hydro-Québec qui a pourtant l’expertise. Il ne faut absolument pas que les camarades profitent de la manne énergétique sur le bras des Québécois ordinaires qui devront payer plus cher leur électricité à cause de ça. Ils appellent ça moderniser l’État, c’est-à-dire moins d’État et plus de privé, qui n’a toutefois de privé que le nom comme aussi les écoles privées financées à 75% par des fonds publics.
Il faut combler les nouveaux prétendus besoins d’électricité
Vraiment suspect puisqu’en 2018, la CAQ et François Legault vargaient sur le gouvernement libéral et l’accusaient de dilapider des milliards$ en fonds publics afin d’obliger Hydro à acheter de l’électricité, au prix «d’entrepreneurs» éoliens alors situés dans des régions favorables au parti au pouvoir : «3,2 milliards$ d’énergie éolienne pas nécessaire : Legault songe à résilier les 12 contrats (pas un mais 12 contrats inutiles)» (Le Journal de Montréal, 15 novembre 2018).
Ah ben, badang et badaboom, voilà qu’en 2021 les «experts prévisionnistes» d’Hydro-Québec et du gouvernement caquiste de Legault se revirent soudainement de bord et prévoient maintenant pour bientôt d’énormes pénuries d’électricité chez Hydro-Québec. Une vraie farce «démocratique». C’est pourquoi : «Énergie renouvelable. Québec (la CAQ) lancera des appels d’offres de 780 mégawatts» (Le Devoir, 15 juillet 2021). Attendez, la parodie n’est pas terminée. Et bien, vous vous demandez, avec raison, pourquoi Hydro-Québec est passée en un temps record de gros surplus d’électricité à une grosse pénurie escomptée à court terme? Déjà en 2020, la CAQ, y allant de sophismes, de demi-vérités et de mensonges, avait lancé l’alerte : «Hydro-Québec (sous l’incitation caquiste) relance (encore à perte) la filière éolienne (privée, bien évidemment). La société d’État doit agir rapidement, car les surplus d’énergie seront (subitement) chose du passé dans moins de sept ans» (Le Journal de Montréal, 20 novembre 2020). Sophie Brochu, la nouvelle patronne d’Hydro, qui était avant présidente de l’importateur de gaz (obtenu généralement par fracturation) québécois Énergir (anciennement Gaz Métropolitain) et qui vient de se lancer dans l’éolien (pourquoi pas?), est loin d’être une grande commis d’État. Elle préfère les opportunistes du privé. Il faut bien qu’elle protège ses arrières et pense à son avenir comme l’ont fait les présidents d’Hydro-Québec. Pensons au dernier, Éric Martel, qui a changé de job pour s’en aller chez le «fleuron» et le «trésor» québécois Bombardier, très beaucoup subventionné. Éric a ses entrées aux gouvernements fédéral et provincial. Des amis quoi!
De nouveaux marchés pas payants pour la collectivité mais très lucratifs pour d’autres
La CAQ et Hydro-Québec, qui tiennent le même discours, disent qu’il faut produire plus d’électricité éolienne afin de combler, tenez-vous bien, ses nouveaux besoins liés au développement des serres de culture du pot et de légumes, des centres de données (Vidéotron, Amazon, Google, Deloitte, etc.) de la cryptomanie qui consomme énormément d’électricité.
Un non-sens économique et social anti-démocratique : de la folie pure
Vous lirez, à cet effet, les articles du 15 juillet 2021 publiés par Le Devoir, le Journal de Montréal et Radio-Canada, et vous vous rendrez compte que les journalistes de ces organes «professionnels d’information» n’ont fait que reprendre tel quel le communiqué de presse de la CAQ et des élucubrations des ministres caquistes. Tous les articles sont quasiment identiques.
Au lieu de vous comporter comme une boîte de réception amis journalistes, voici quelques questions que vous auriez dû poser aux ministres caquistes et aux dirigeants d’Hydro-Québec pour le bénéfice de vos lecteurs et afin d’accomplir correctement votre job. Vous êtes payés pour ça, pas pour être des commissionnaires.
– À quel prix sera achetée la nouvelle énergie produite par le privé et à quel prix Hydro-Québec va-t-elle vendre son électricité aux serres, aux centres de données, etc.?;
– Comment cela peut-il être rentable si, comme par le passé, Hydro achète l’éolien privé à environ 10¢ le kWh et le vend aux serres de pot et aux centres de données aux alentours de 4C le kWh? «Les Québécois paient les factures d’énergie éoliennes les plus élevées en Amérique du Nord» (Le Journal de Montréal, 17 mars 2018). Pas grave, c’est juste la population qui paie;
– En dernier ressort, qui va payer? En tout cas, ce ne sera pas ceux-ci : «Appels d’offres d’énergie éolienne. Les grands consommateurs ne veulent pas payer» (La Presse, 11 mai 2013);
– Où sont les vraies études objectives démontrant la rentabilité pour l’ensemble de la population de ces projets à priori questionnables?;
– Subventionner les serres en fonds publics et en tarifs d’électricité bonbons sous prétexte d’autonomie alimentaire. À ce que je sache, on n’a jamais été en manque de fruits et de légumes importés de pays qui se font une rude concurrence. Ne serait-il pas préférable d’assurer le Québec de son autonomie en médicaments, où il y a souvent de vraies pénuries artificielles planifiées par les pharmaceutiques : «Médicaments : les ruptures de stock se multiplient» (Le Devoir, 27 mai 2013);
– Les centres de données qui créent peu d’emplois et qui sont très énergivores, est-ce vraiment une bonne affaire pour le Québec?;
– Ne serait-il pas préférable économiquement de réduire la facture d’électricité des contribuables québécois qui sont les propriétaires d’Hydro? Moi je pense que oui.