
Les exportations d’électricité dans l’État de New-York
Les médias d’information n’ont de cesse de se comporter en porte-voix des riches profiteurs, que ce soit la Presse Canadienne, Le Devoir, l’Agence France-Presse et le Journal de Montréal. Ce sont des agences de relations publiques qui vous aliènent. Ainsi, mes amis, le 20 septembre dernier, le JDM était tellement heureux de nous annoncer, en gros titres, que «Hydro alimentera la ville de New York». Et le 21 septembre 2021, Le Devoir, en voulant semer l’allégresse et rehausser notre fibre patriotique, nous informait dans un très long article que : «Électricité. Contrat majeur pour Hydro dans l’État de New York». Ah ce que l’on est fier. À partir de 2025, Hydro-Québec fournira 10,4 térawattheures (TWh) d’électricité sur 25 ans à l’État de New York. Êtes-vous contents, même si dans les faits véritables ce gros contrat va nous appauvrir comme province, et comme d’habitude, afin d’éponger les pertes? Ce sont les clients résidentiels du Québec, soit ceux qui en sont les actionnaires, qui paient. Comme ils le font déjà pour desservir l’électricité au rabais aux alumineries, aux forestières, aux centres de données (comme celui de Vidéotron), aux usines de cryptomanie, aux mines, aux centres de ski, aux serres qui font pousser du cannabis, etc.
Deux autres publireportages médiatiques
Dans les deux articles du JDM et du Devoir, qui s’apparentent à de l’infopublicité, notre premier ministre caquiste François Legault, de la gauche efficace pour l’élite économique, a été heureux de s’exclamer tout feu, tout flamme, que ce contrat rapportera au Québec plus 20 milliards de dollars sur 25 ans. 20G$ de revenus bruts totaux qui se soldera par des énormes pertes nettes si l’on rapproche ces coûts d’exportation d’électricité avec le coût d’achat de l’éolien privé qu’Hydro devra acquérir au gros prix, sans oublier d’inclure les coûts de construction du réseau d’acheminement et de distribution de l’électricité, des frais d’intérêt, des frais d’entretien, etc. C’est ainsi qu’Hydro-Québec envisage, afin de pouvoir exporter, faire appel à beaucoup d’énergie éolienne privée produite au Québec et souvent détenue par des intérêts étrangers : «Le projet éolien Apuiat (qui avait été annulé par la CAQ en raison des surplus d’électricité d’Hydro-Québec) pourrait être relancé grâce à New York (ce qui a été fait)» (Le Devoir, 24 avril 2019). En plus d’Apuiat, il en faudrait d’autres. Toutefois cocasse : il y a à peine deux ans, on disait qu’Hydro avait des gros surplus. Aujourd’hui, il y en a plus et c’est pourquoi on devra relancer les projets éoliens au Québec.
Omettre des renseignements importants c’est mentir
Dans les deux articles du JDM et du Devoir nous annonçant l’exportation d’électricité à New York, sur une période de 25 ans, rien n’est dit sur les prix d’exportation qu’Hydro-Québec encaissera. Cela est pourtant une information majeure que les dirigeants d’Hydro-Québec ont volontairement cachée et dissimulée et que nos vaillants journalistes n’ont pas cru bon de demander. Il est plus facile de reprendre textuellement le communiqué de presse et les dires de la direction d’Hydro. Il n’est pas bien pour nos journalistes de poser des questions qui vont irriter les patrons d’Hydro et les élus du gouvernement caquiste. Il faut protéger notre avancement de carrière en politique (plusieurs élus proviennent des médias) ou dans le privé au sein des services de relations publiques de grandes firmes. Mes amis, croyez-moi, si les tarifs d’exportation avaient été intéressants pour Hydro, soyez assurés que la société d’État se serait empressée de vous la communiquer. C’est comme pour les vaccins payés au très gros prix aux firmes européennes Pfizer, Moderna et Astra Zeneca, impliquant des milliards de dollars en fonds publics, jamais nos journalistes n’ont posé de question sur ces prix exorbitants par rapport aux vaccins équivalents chinois et russe qui coûtaient moitié moins cher. Bah, il faut preuve de patriotisme et de fidélité envers notre maître américain et ne pas encourager des pays socialistes mêmes si les vaccins russe et chinois ont été vendus à plusieurs pays en Europe, en Afrique, en Asie et en Amérique latine.
Des ventes aux States entre 4 et 5 cents le kWh
Dans le passé, Hydro-Québec a vendu son électricité à New York, au Massachusetts, au New Hampshire, etc. à des prix variant entre 4 et 4,5 cents le kWH, comme ce fut le cas encore récemment au cours des six premiers mois de l’année 2021 où les pric moyens ont atteint 4,2 cents le kWh : «Énergie. La sécheresse pourrait profiter (même si on vend à perte) aux exportateurs d’Hydro-Québec» (Le Devoir, 28 août 2021). Il est bien évident que si on rapproche malhonnêtement les tarifs à l’exportation de 4 cents le kWh aux coûts de production liés à la Manic et à la Baie-James qui tournent autour de 1 à 2 cents le kWh, le tout peut sembler artificiellement rentable. Ce qu’il faut faire, c’est de comparer les coûts à l’exportation d’électricité aux États-Unis avec les coûts de revient et les prix payés aux firmes privées qui produisent au Québec, de l’énergie éolienne, qu’Hydro-Québec est obligée d’acheter à des prix oscillant entre 8 et 12 cents le kWh afin de satisfaire ses nouveaux besoins d’électricité liés exclusivement aux exportations et à la hausse de demande d’électricité et des prix de faveur (environ 3 et 4 cents le kWh) accordés aux usines de cryptomanie, aux minières, etc. Il ne faut pas être diplômé en mathématique pour saisir que si l’on vend à 4 cents et que l’on achète de l’éolien privé à plus de 8 cents le kWh, on subit alors une perte. Et je vous demande qui doit payer afin de combler ces déficits ? Je vous donne un indice : «Appels d’offres d’énergie éolienne (privée). Les grands consommateurs (grandes compagnies) ne veulent pas payer» ( La Presse, 11 mai 2013). Alors qui va payer pour faire vivre des fumistes du privé qui se sont lancés dans la production d’énergie éolienne privée sans aucune compétence dans le domaine et sans encourir aucun risque puisque Hydro-Québec achète toute sa production au gros prix? Même qu’en basse saison, Hydro est obligée, par contrat, d’acheter l’énergie éolienne et de réduire sa propre production d’électricité : «L’éolien le plus cher en Amérique du Nord est au Québec» (Le Journal de Montréal, 17 mai 2018). Et c’est aussi ici que nous avons les politiciens les plus corrompus pour qui importe plus le service privé que le service public.
Et la désinformation et l’exploitation continuent
Comme si ce n’était pas assez, le 26 septembre 2021, le JDM titrait ainsi un autre article qui reprend le communiqué de presse d’Hydro-Québec, et qui verse dans la désinformation : «Virage vers l’éolien (privé) pour le Québec. Les besoins énergétiques de la province vont exploser d’ici 2050 (afin de vendre à perte)». Qui a décidé que l’on doit se tourner vers les éoliennes privées? Pourquoi a-t-on interdit à Hydro de se lancer elle-même dans l’éolien alors qu’elle a une expertise dans le domaine de la production d’électricité? Il faudrait demander aux élus péquistes, libéraux et caquistes pourquoi ils ont agi de la sorte? Il y a une part liée à l’idéologie capitaliste et une part liée à leur bien-être personnel une fois terminé leur ministère politique. Hydro ne peut se diversifier dans l’éolien mais des banques, des assureurs, Google et Amazon le peuvent
Mes amis, je reviens sur le sujet dans mon prochain texte afin que vous puissiez constater que la farce continue, celle dont vous êtes le dindon. Le gouvernement caquiste qui commande une étude bidon à la firme Dunsky pour se faire dire ce qu’il veut entendre, et les journalistes qui, innocemment, demandent l’opinion éclairée du professeur Pineau des HEC dont la Chaire est financée par des firmes énergétiques privées. Et je vais vous montrer le cas de quelques opportunistes, parfois milliardaires, qui se sont lancés dans l’éolien privé.