
Après les Paradise e les Panama Papers vint les Pandora Papers
Au lieu de s’étioler malgré les belles et vertueuses promesses mensongères de nos élus et gens d’affaires, l’évasion fiscale criminelle dans les paradis fiscaux féodaux continuent de plus belle. Ainsi, des milliards de dollars en fraude fiscale échappent chaque année à nos États. Des milliards qui devraient servir à financer les services publics. Et comme nos gouvernements n’ont pas l’argent suffisant pour investir dans nos programmes sociaux, ils nous disent alors, les hypocrites, qu’il fallait les privatiser. Manque d’argent du gouvernement alors que les entreprises déclarent des profits records. Cherchez le problème!
Des bienfaiteurs et des créateurs de richesse qu’ils disent
Ces potentats qui esquivent leurs impôts grâce à l’évasion et l’évitement fiscaux concoctés par nos aimables banquiers, très présents en politique active, comptables et avocats. Ce sont souvent eux que nos médias mettent sur un pied d’estale en les qualifiant de visionnaires, de créateurs, de mécènes, de philanthropes qui achètent beaucoup de publicité, des articles médiatiques et aussi les médias eux-mêmes comme Bell, Québecor, Cogéco et Rogers. Et ayant du front tout le tour de leur grosse tête, ces mêmes bandits à cravate se paient des instituts, des universitaires, des fondations et des ONG bidon et nous disent même que les gouvernements doivent sabrer dans les services et les biens publics. Et ce n’est pas tout : en plus de détourner une partie de leurs revenus dans les paradis fiscaux à chaque année, ils réclament sans cesse des baisses d’impôts et de taxes. C’est alors que les paradis fiscaux du gratin deviennent l’enfer fiscal pour le monde ordinaire et la classe moyenne :
- «Pandora Papers. Les secrets financiers de milliardaires, d’élus et de célébrités exposés au grand jour» (Radio-Canada, 4 octobre 2021);
- «Panama Papers : 500 millions récupérés dans le monde, rien au Canada» (Radio-Canada, 9 janvier 2018);
- «Paradis Papers : Apple, Nike, Lewis Hamilton s’ajoutent à la liste» (Le Journal de Montréal, 6 novembre 2017).
Un gros merci au Consortium international des journalistes d’investigation
Il faut féliciter chaleureusement le Consortium international des journalistes d’investigation (non, le service d’enquête du JDM n’en fait pas partie : trop complexe), incluant CBC/Radio-Canada et le Toronto Star, qui ont accompli encore une fois un travail de moines en épluchant, en analysant, en faisant les recoupements, etc. de milliers et de milliers de documents. Bravo!
Les criminels paradis fiscaux c’est comme les promesses creuses pour contrer la pollution
Ça fait plus de 50 ans que les politiciens corrompus et rompus aux puissants mentent effrontément quant aux mesures vigoureuses entreprises afin de contrer la pollution et les paradis fiscaux. Comme l’ont récemment dit avec justesse les ambassadeurs de la jeunesse à Milan menés par Greta Thunberg : «Environnement. Trente années de bla-bla dans la lutte pour le climat» (Le Devoir, 29 septembre 2021). Oui les politiciens et les affairistes vous jurent qu’ils ont vraiment à cœur le réchauffement climatique et ses effets dévastateurs et qu’il faut s’y attaquer énergiquement… mais pas tout de suite. Ils se fixent de beaux objectifs lointains qu’ils savent pertinemment que ce ne sont que de la poudre aux yeux et que, dans les faits, rien ou si peu ne changera afin de ne pas nuire à l’enrichissement du 1%. C’est comme cette nouvelle niaiseuse publiée dans Le Devoir du 5 octobre 2021 : «Une cible «zéro émission» d’ici 2050 pour les compagnies aériennes». D’ici 2050, c’est-à-dire jamais. Pourquoi nos médias rendent-ils compte de ces niaiseries patronales qui ont pour objectif d’aliéner le monde?
Facile de mettre fin à l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux
Si l’on ferme et que l’on asphyxie les paradis fiscaux, il n’y aura plus d’évasion fiscale dans ces mêmes paradis fiscaux, n’est-ce pas? Saviez-vous qu’il serait si facile, avec un minimum de courage politique d’élus vraiment au service de la population, de mettre fin rapidement à l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux? Simplement en décrétant des embargos et des sanctions économiques contre ces paradis fiscaux qui, souvent, comptent moins de cent mille habitants, comme nos pays occidentaux l’ont toujours fait pour d’autres nébuleux motifs à l’Irak, à Cuba, à la Russie, au Venezuela, à l’Iran, etc. Ces politiciens vendus et assujettis ne le feront pas car ces paradis fiscaux sont liés de très près aux pays occidentaux en tant que colonies ou territoires qui utilisent les monnaies occidentales (souvent le dollar américain) et qui ont recours aux chambres de compensation de leurs banques centrales. En plus d’imposer des embargos et des sanctions économiques au titre de dumping fiscal et de crimes contre l’humanité (les paradis fiscaux tuent bien du monde chaque année), les pays occidentaux devraient interdire à ces paradis fiscaux d’utiliser leur monnaie (dollar, euro, libre sterling) et leurs chambres de compensation. Ils devraient aussi interdire à leurs entreprises et à leurs citoyens de faire affaire avec eux comme ils le font pour certains pays. Ce n’est pas compliqué à appliquer, n’est-ce pas? Alors dites-moi pourquoi on ne le fait pas? Ah oui, les pays occidentaux devraient geler les avoirs des banques, des professionnels et des politiciens issus de ces monstrueux paradis fiscaux que l’on banalise.
Quelques exemples d’importants paradis fiscaux
Ne venez pas me dire que les États-Unis, l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et même le Canada ne peuvent pas en finir rapidement avec ces paradis fiscaux supposément souverains alors que, dans les faits, ils sont dirigés et menés par ces mêmes maîtres économiques occidentaux. Comme très gros paradis fiscaux dans le monde il y a, tenez-vous bien, les îles Vierges britanniques avec ses 31 000 habitants, les îles Turcs et Caïcos et ses 35 000 habitants, les îles Caïmans (62 000 personnes), les Bermudes (65 000 individus) et aussi les grandioses îles Niévès des Antilles et Nive Pacifique et leurs 1300 habitants chacun. Vous voyez bien que si l’on vivait vraiment dans des pays démocratiques dans lesquels la liberté des individus prime et le bien commun, il serait moins éreintant de mettre fin aux paradis fiscaux que de faire l’amour. Pire encore, ces paradis fiscaux servent d’arguments massues à l’élite économique pour ne pas les taxer au Canada en raison de leur grande «mobilité» dans leurs territoires et pays merdiques. Alors taxons ceux qui sont immobiles.
Attrape-nigaud fiscal de l’OCDE
L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) vient encore de renforcir l’évasion fiscale mondiale malgré ses prétentions. En effet, au début du mois de juillet 2021, 130 pays (mais non l’Irlande et des paradis fiscaux notoires) se sont entendus pour fixer un taux d’impôt de 15% minimal aux grandes entreprises basé sur leurs revenus mondiaux : «Un jour historique (mais qui ne changera pas grand-chose) pour l’OCDE» (Le Devoir, 2 juillet 2021). Premièrement, 15% d’impôt sur le revenu d’entreprises milliardaires très profitables est une blague. Il aurait fallu le double à 30%. Deuxièmement, qui va assurer que les entreprises vont effectivement payer le 15% d’impôt sur le revenu et où? Troisièmement, qui exercera le contrôle sur les revenus transférés dans des sociétés apparentées? Je doute vraiment que les 130 pays appliquent vraiment les nouvelles règles fiscales. Certains accorderont des déductions fiscales ou des subventions additionnelles à ces transnationales qui exercent un pouvoir immense dans tous les pays. Enfin, cette entente internationale concerne seulement 2500 multinationales qui ont un chiffre d’affaires annuel de plus de 1,1 milliard de dollars canadiens. Ça veut dire que ça exclut les riches individus filouteurs et les millions d’autres entreprises. Cet accord est une farce grotesque pour vous intoxiquer et qui a été enjolivée par vos médias d’information. En 2009, l’OCDE considérait qu’il n’y avait plus de paradis fiscaux : «Paradis fiscaux : la liste noire est vide. L’OCDE fait passer sur sa liste grise les trois derniers pays (ou territoires) qui y figuraient» (Le Devoir, 8 avril 2009). On pourrait intituler cette facétie : «La vie en rose de l’OCDE».
Les dommages «collatéraux» des paradis fiscaux
Mes amis, l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux est une fraude et un crime. Ceux qui s’y adonnent devraient être emprisonnés, de même que les politiciens qui légalisent ces crimes. Il est bien facile de dire que c’est légal quand le tout est légalisé et institutionnalisé par des politiciens sous tutelle et sous l’emprise de ces bandits de grand chemin : «8% de la richesse mondiale séjourne dans des paradis fiscaux» (Le Devoir, 25 novembre 2014). Ce n’est pas ce qu’on appelle de la petite bière. Au moins, 14 000 milliards de dollars sont logés dans les paradis fiscaux qui sont des clubs privés et privent les gouvernements dans le monde de 427 milliards$ par an de recettes fiscales et d’environ 25 milliards$ par an pour le Canada seulement (Le Journal de Montréal, 19 novembre 2020 et Le Devoir, 5 octobre 2021).
Et le mot de la fin pour rire jaune revient à l’ancien président des États-Unis, Barack Obama qui, en 2009, a eu le courage de dire cette vérité toute crue avec les lourdes conséquences que ce crime fiscal échafaudé par nos rapaces de pair avec leurs politiciens cause partout dans le monde : «Il y a un immeuble aux îles Caïmans qui abrite plus de 1200 entreprises. Soit c’est le plus grand immeuble au monde, soit il s’agit de la plus grande évasion fiscale au monde : «Obama engage la lutte contre l’évasion fiscale (sans rien changer)» (Le Devoir, 5 mai 2009). Et puis, est-ce que vous la trouvez drôle?