
Les médias privés occidentaux versus les médias étatiques d’ailleurs
C’est effrayant comme nos médias privés occidentaux continuent de nous intoxiquer, toujours en se prétendant libres, indépendants et neutres. Bande d’hypocrites. Ils sont détenus par des milliardaires, ils sont généreusement subventionnés par l’État et sont financés par de gros publicitaires. Malgré tout ça, ils viennent, envers et contre tous, nous rire en pleine face en se présentant comme des modèles de la presse libre occidentale. Il faut donc avaler qu’un média détenu par Québecor, Bell, Bezos (Amazon), Murdoch, Maxwell, Bloomberg et compagnie est intégralement indépendant, même de son propriétaire qui, dit-on, n’intervient jamais dans les affaires internes du journal, de la station de télé et de radio. Et un média privé occidental, mais financé par l’État et ses publicitaires, est objectif, mais pas celui détenu collectivement par le biais de l’État, surtout si c’est un gouvernement socialiste, comme en Russie et en Chine. Loin de moi l’idée de dire que les médias publics en Russie sont plus objectifs que nos organes de presse privés d’ici, mais ils ne le sont pas moins.
La religion de la vertu capitaliste occidentale
Alors une certaine morale idéologique d’essence capitaliste tient à nous faire accroire que le summum d’indépendance, de liberté et d’objectivité médiatiques est présent lorsque celui-ci est détenu par des riches propriétaires privés. Celui détenu par un gouvernement est forcément subjectif et biaisé. Il verse continuellement dans la propagande en publiant des faussetés, en sélectionnant avec précaution les événements mondiaux qu’il veut couvrir, en choisissant avec soin les pays à couvrir, les personnes et les experts à interviewer afin d’arriver au résultat visé et à la «nouvelle» désirée. L’Agence France-Presse (AFP), l’Associated Press, la Canadian Presse, Bloomberg, le Wall Street Journal, etc. ne font que ça tout le temps et partout. L’important pour nos médias occidentaux privés est de défendre l’hégémonie et l’impérialisme de nos pays supposément démocratiques mais dirigés dans les faits par la classe capitaliste dominante qui les détient et qui tient sous tutelle ses élus.
Un autre article de propagande, aliénant en plus de ça
Mes amis, j’ai sauté quelques coches en lisant cet article publié dans Le Devoir du 20 décembre 2021 et rédigé par un «collaborateur» du journal basé à Varsovie du nom de Patrice Senécal. L’article s’intitulait : «En Pologne, haro sur la liberté de la presse. TVN, la première chaîne de télévision indépendante du pays, est dans le collimateur du gouvernement conservateur (d’extrême-droite)». En passant, la Pologne et la Hongrie sont deux pays faisant partie de l’Union européenne et dirigés par des gouvernements autoritaires d’extrême-droite.
Ce qui a piqué ma curiosité dans le titre de l’article biaisé à l’os est, comme il est écrit, le dangerprésumé que la première chaîne de télé supposément indépendante disparaisse. Peut-être que l’État veut la fermer ou la racheter me suis-je dit? Non, ce n’est pas du tout ça. C’est seulement que le gouvernement polonais veut à l’avenir que les propriétaires majoritaires des médias privés soient des résidents de l’Union européenne. Des investisseurs hors de l’Europe occidentale pourront toujours détenir des intérêts minoritaires dans les médias polonais.
La notion de média indépendant selon Le Devoir
Puis, je me suis demandé qui pouvait bien être le propriétaire de TVN, la plus importante chaîne de télévision «indépendante» de la Pologne? Mes amis, tenez-vous bien et prenez une bonne respiration car pour le journaliste «collaborateur» du Devoir, Patrice Senecal, oh surprise, le propriétaire de la plus importante chaîne de télévision en Pologne est la transnationale américaine Discovery. Alors un média local détenu par une firme américaine est indépendant du pouvoir politique alors qu’elle est le pouvoir. Partout en Occident le pouvoir réel est détenu par les affairistes, et les politiciens sont leurs sujets.
Eh, oh, ça va faire l’endoctrinement primaire. Une télé polonaise, la plus importante au pays est censée, selon ledit journaliste, être «indépendante» car elle est détenue par des intérêts privés qui sont en plus d’origine américaine. Certains y verraient un problème de souveraineté et d’ingérence qu’une multinationale américaine détienne le plus important média télévisuel du pays, mais pas le collaborateur du Devoir. Aie, un média d’information, ce n’est pas une compagnie qui fabrique et commercialise des crottes de fromage ou de la pâte dentifrice.
Il ne faut pas en vouloir au journaliste, qui est lui-même endoctriné
Patrice Senécal a méticuleusement choisi les personnes qu’il a interviewées et qui, comme par hasard, pensent comme lui. Il dit aussi que «l’opposition démocrate et la société civile (toute entière) est contre le projet de loi du gouvernement polonais. Donc l’opposition «démocrate» se bat pour que la propriété du poste de télé #1 du pays reste américaine et pour qu’il ne tombe pas dans les mains de méchants impérialistes français ou italiens. Oubliez l’éventualité d’un propriétaire, même privé, originaire de la Russie. Les gouvernements polonais et hongrois ne blairent pas les Russes.
Le collaborateur du Devoir a même interviewé une journaliste du poste de télé TVN, Dorota Pawlak, qui lui a dit que si on oblige l’américaine Discovery à vendre ses parts à un européen, cela allait «ternir l’image de la Pologne sur la scène internationale» et que cela constituait «une attaque politique contre l’indépendance des médias par le camp au pouvoir». C’est vraiment consternant de lire un tel compte-rendu publié par un journal occidental censé être libre, objectif et indépendant. De la vraie propagande.
Vous allez dire que je m’acharne sur le Devoir
Il est vrai que je retiens et commente souvent des articles parus dans Le Devoir, qui relèvent de la propagande ou qui s’apparentent à des publireportages. Mais, que voulez-vous, je lis quotidiennement Le Devoir, qui compte quand même d’excellents journalistes et chroniqueurs. Je crois qu’il reste moins pire que La Presse et que le Journal de Montréal. Comme ces derniers, il est généreusement subventionné par l’État, est tributaire de ces gros annonceurs et est financé par de généreux philanthropes corporatifs.
Lire le Journal de Montréal
Je le dis sans arrière-pensée. Pour quiconque s’intéresse aux faits divers et aux sports, le JDM est ce que vous cherchez. Vous savez bien que celui qui lit sur une base quotidienne les écrit idéologiques des chroniqueurs de la grosse droite que sont Mario Dumont, Joseph Facal, Richard Martineau et du beau-parleur Mathieu Bock-Côté devient «crackpot» en un temps record. Non seulement ça ne fait pas sérieux mais ça verse dans la grossièreté intellectuelle.
Québecor, la propriétaire majoritaire de TVA, de Vidéotron, du JDM et du JDQ, défend souvent le dynamisme et l’indépendance de son organisation même si, comme les autres, elle est beaucoup subventionnée par l’État, c’est-à-dire par le contribuable, et que sa principale filiale, de loin la plus rentable, Vidéotron, fait partie du cartel de l’internet et du sans fil avec Bell, Rogers et Telus, qui nous charge les prix les plus élevés en Occident et ailleurs. Après, ça vient nous parler des bienfaits de l’entreprise privée et de l’économie de marché qui riment avec forte concurrence qui ferait, en théorie, que le consommateur obtient toujours le plus bas prix.
Imaginez, j’ai vraiment fulminé et la boucane m’est sortie par les oreilles lorsque j’ai appris que Québecor tient à recevoir de grosses subventions publiques pour la publication de ses médias quétaines et insignifiants que sont le Sac de chips, Billie, Silo 57, Père-sur-start, etc : «Québecor veut que ses médias spécialisés (spécialisés dans la niaiserie) aient accès à un crédit d’impôt (subvention directe)» (Radio-Canada, 1er octobre 2021). Et ça se plaint que Radio-Canada soit financée par l’État.
Quant à La Presse, pas si indépendante que ça
Il y a environ 3 ans, Power Corp., intensément présente dans les services publics et dans les ressources naturelles, s’est officiellement départie de ses journaux, dont La Presse, au profit d’un OBNL (organisme à but non lucratif) que la famille milliardaire Desmarais dirige encore en catimini et en sous-main. L’actuel président de l’OBNL La Presse, Pierre-Elliott Levasseur a été nommé par les Desmarais. Monsieur Levasseur a travaillé plus de dix ans pour Power Corp. Il est un parent de la famille Desmarais. Allô OBNL indépendante qui vit de grosses subventions publiques et qui émet des reçus de charité déductibles d’impôts. Ah oui, il y a une limite à la transparence de nos médias occidentaux libres puisque le président de La Presse refuse de dire combien lui et les autres dirigeants de l’OBNL gagnent chaque année. Et dire que c’est autorisé à émettre des reçus de charité : «Dons et salaires secrets à La Presse» (Le Journal de Montréal, 15 décembre 2021).