
La parodie des droits de la personne et la Chine
Pour obéir à son maître américain, le Canada et Justin Trudeau, afin d’anesthésier la population, se défoulent et passent continuellement le bélier idéologique contre la Russie et la Chine pour qu’on les haïsse. Pour la Russie, ça fait plus de soixante ans qu’ils agitent le spectre des méchants communistes russes qui mangent les enfants. Chrystia Freeland, d’origine ukrainienne, déteste tellement les Russes.
C’est ainsi que Biden et son fidèle domestique Justin Trudeau nous inondent chaque jour de leur hymne nationale patriotique avec au menu des slogans creux, afin de justifier leur bataille contre les vilains russes et chinois, du genre de l’importante lutte des pays démocratiques contre les régimes autoritaires; des pays de la liberté contre les pays oppressants; le socialisme et le communisme versus le libre marché avec ses lois naturelles et la main invisible de l’État; du respect des droits de la personne, etc. En fait, tout ce baratin n’est que de la poudre aux yeux. La vraie affaire est que les pays occidentaux, surtout l’Amérique, et leurs transnationales, veulent, par tous les moyens, conserver leur hégémonie et leur mainmise économique dans le monde, menacées par la Chine et la Russie. Les Occidentaux ont comme l’impression que le tapis est en train de leur glisser sous les pieds. Et le Canada, au lieu de privilégier sa souveraineté et de tirer profit du nouvel équilibre des forces au niveau mondial, se soumet complètement aux États-Unis pour qui il devient une marionnette. Le Canada, un pays souverain, faites-moi rire. En 2009, lors d’une tournée en Asie, Hillary Clinton a dit la vérité par inadvertance : «L’économie passe avant les droits de la personne» (Le Devoir, 21 février 2009).
Justin Trudeau grimpe dans les rideaux chinois
Rions un peu en ce début de la nouvelle année même si ce n’est pas si drôle. C’est en 2016 que Justin, faisant mine de ruer dans les brancards, lâcha cette phrase teintée d’hypocrisie : «Pas de compromis sur les droits de l’homme. Justin Trudeau dit avoir débattu de cette question avec les Chinois en privé et en public» (Le Journal de Montréal, 17 septembre 2016). Quel courage! Justin a-t-il parler des droits de la personne avec Israël, la Pologne, les Émirats arabes unis, la Colombie, etc.? Ben non, ces derniers sont nos alliés et donc nos amis.
L’Arabie saoudite, notre ami, et les droits de la personne
Respect des droits de la personne (à géométrie variable), bien d’accord, mais cela n’a pas empêché le Canada de vendre en 2015 pour 15 milliards de dollars de véhicules blindés à l’Arabie saoudite, disons une dictature démocratique pas du tout répressive même si elle emprisonne, sans motifs valables, le canadien Raïf Badawi depuis plusieurs années, malgré le pleurnichage canadien visant à le libérer. Ben quoi, le Canada n’est pas pour irriter ce puissant ami pour si peu. Il garde ses attaques et ses sanctions pour d’autres. Ah oui, en Turquie, notre partenaire décide de liquider comme ça, en 2017, le journaliste arabe Jamal Khashoggi, qui vivait aux États-Unis, et le Canada n’en a pas fait de cas, sinon de rouspéter pour la forme. Disons que pour le Canada et son patron américain, l’assassinat de Khashoggi et l’emprisonnement gratuit du canadien Badawi, ça respecte quand même leur définition assez particulière et singulière des droits de la personne lorsque c’est un ami qui tue et qui emprisonne pour de bonnes raisons humanitaires : «Turquie. Le prince héritier saoudien (Mohammed ben Salmane) est derrière le meurtre de Khashoggi selon la CIA» (Le Devoir, 17 novembre 2018).
Les blindés utilisés par notre ami au Yémen, au Bahrein et contre ses citoyens
Je ne suis plus capable de sentir cette hypocrite qu’est Chrystia Freeland et du pantin qu’est Justin Trudeau. Faisant semblant de ne pas savoir que l’Arabie saoudite est une dictature sanguinaire et un régime autoritaire et répressif, la détestable Chrystia Freeland lança, en 2017, cette blague de très mauvais goût : «Ottawa (Chrystia Freeland en tant qu’ex-ministre des Affaires étrangères remplacée par la belle parleuse Mélanie Joly) s’inquiète de la répression de civils grâce à des blindés canadiens en Arabie saoudite» (Le Devoir, 8 août 2017). La dame est inquiète, sans remettre en question le gros contrat de 15 milliards de dollars et surtout sans effleurer l’idée de sanctions possibles. Et Justin Trudeau qui nous dit qu’il ne fait pas de compromis sur les droits humains…
Voici le comble de la petitesse et de l’hypocrisie
Bien sûr, les blindés canadiens vendus à leur ami d’Arabie saoudite ont servi à ce pays autoritaire à envahir militairement le Bahrein et le Yémen, sans que l’Occident dise mot. Après tout, ces deux derniers pays ne sont pas des cas aussi graves que la Crimée, Taiwan et Hong Kong.
Juste lire cet article et vous n’en reviendrez pas de cette montagne de faussetés : «Contrat de vente amélioré» (Le Devoir, 10 avril 2020). Dorénavant, les blindés seront équipés seulement de fusils à eau et de tire-pois. Et la farce grotesque de nous associer à ces criminels s’est poursuivie dans l’harmonie en 2021 : «Près de 74 millions$ en explosifs vendus à l’Arabie saoudite» (Le Journal de Montréal, 27 juillet 2021). Ne vous inquiétez pas, ce sont juste des pétards à flammèches qui vont servir lors de fêtes patriotiques.
Au moins Harper était moins hypocrite mais tout aussi salaud
Le respect des droits de la personne d’accord, mais il ne faut pas virer fou avec ça. L’intégriste conservateur Stephen Harper l’avait bien souligné en 2015 : «Gouvernement Harper. L’économie (l’argent quoi) avant les droits de la personne. L’Arabie saoudite vient d’acheter pour 15 milliards d’équipement militaire canadien» (Le Devoir, 9 juin 2015). Même, oh surprise, l’ex-ministre péquiste du Commerce, Daniel Paillé, un vice-président de Québecor, avait dit la même chose en 1999 : «Les affaires avant les droits humains, dit Paillé» (Le Devoir, 11 novembre 1999).
Quant aux States, il faut aussi prendre avec un grain de sel leur morale démocratique en faveur des droits de la personne, eux qui en ont fait fi à plusieurs reprises en Irak, en Afghanistan, à Cuba, au Chili, au Vietnam, etc. : «Le Pentagone envoie 200 militaires (en plus de leurs grosses bases militaires déjà installées au Bahreïn et ailleurs dans la région) et des missiles Patriot en Arabie saoudite» (Le Journal de Montréal, 26 septembre 2019).
Couillard et Charest aussi aiment les dictateurs libres et démocratiques
«Sommet de la Francophonie. Couillard ne dit pas non à l’Arabie saoudite. Le pays qui a emprisonné et fouetté Raif Badawi demande à être admis à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)» (Le Devoir, 26 novembre 2016). Philippe aime bien l’Arabie saoudite où il a travaillé de 2009 à 2011. Et comme Couillard, Jean Charest, monsieur éthique élastique qui est devenu lui aussi lobbyiste, a été nommé en 2018 coprésident d’un organisme d’affairistes du Canada et des Émirats arabes unis : «Jean Charest à la tête d’un organisme Canada-Émirats» (Le Devoir, 2 mars 2018). Le patronat n’a que faire des droits humains et de la protection de l’environnement comme vous le savez bien : «Le président de Bombardier International s’inquiète de voir Jean Chrétien parler des droits de la personne» (Le Journal de Montréal, 17 novembre 1998).
Un ami, c’est un ami
Les pays impérialistes occidentaux sont tellement minables et hypocrites. Vous commencez à saisir, du moins je l’espère, leur véritable nature. Étant donné que ce sont de loyaux amis, alors pour faire durer le plaisir et renforcer nos liens démocratiques, il se trouve que récemment : «La Fédération internationale de l’automobile est heureuse d’annoncer la nomination de son nouveau président, soit l’Émirati Mohammed Ben Sulayem» (Le Journal de Montréal, 17 décembre 2021). Et le plus désinvolte s’est produit en 2019, lorsque l’Arabie saoudite fut élue à la présidence du G20 (Radio-Canada, 1er décembre 2019). Droits de la personne, mon œil!
La «business» prime sur tout
Pour tous les pays du monde, l’argent prime sur le supposé sacré respect des droits de la personne. Vous voulez d’autres exemples venant du Canada qui, avec les États-Unis, sont les plus grands modèles de fourberie dans ce domaine, et bien en voilà : «Le libre-échange avant les droits de l’homme. Stephen Harper veut ratifier rapidement l’accord avec la Colombie (un champion de la répression et d’assassinats)» (La Presse, 27 mars 2009). Et puis, même les ventes de cochons priment sur la vertu humaniste : «Chine. Le porc avant les droits de la personne. Silencieux sur la question, Philippe Couillard insiste : Je venais ici (en Chine) pour l’investissement et l’emploi (et aussi pour les ventes de porcs)» (Le Devoir, 31 octobre 2014).
L’argent mène le monde
Derrière tous les beaux principes et discours tenus par les puissances occidentales, dites-vous bien que ce qui se cache derrière ça est leur but véritable, soit celui de sauvegarder leur hégémonie mondiale et d’écarter les prétendants chinois et russes. Alors ils vont brandir leur morale humaniste vertueuse du respect des droits de la personne, de la démocratie, de la liberté, de la guerre aux dictatures et aux régimes autoritaires et répressifs, etc. Ce sont des égoïste qui ne pensent qu’à leur «steak». Trop facile de toujours tenir les Russes et les Chinois responsables de tout. Je ne dis pas qu’ils sont mieux que nous, mais ils ne sont pas pires.
Oui, l’argent, la puissance et les privilèges des riches détenteurs de capitaux est tout ce qui compte véritablement. Et pour faire distraction et diversion, on va vous parler souvent des droits de la personne en vous mentant effrontément comme lorsqu’ils prétendent s’attaquer vigoureusement aux paradis fiscaux, à la pollution, aux inégalités économiques, à l’inégalité face aux services publics de base comme la santé, l’éducation et la retraite, etc.