La démocratie larvée des États-Unis qui veut servir de modèle

https://www.journaldemontreal.com/2021/08/03/etats-unis-le-couple-qui-avait-pointe-leurs-armes-sur-des-manifestants-antiracistes-gracie-1

Biden et son folklorique sommet pour la démocratie

Au mois de décembre 2021, Joe Biden s’est comporté en fanfaron en lançant son sommet pour la démocratie auquel a participé ses pions de toujours, comme le Canada. Il faut le faire que les États-Unis se présentent comme l’étalon mesure de la démocratie dans le monde, comme le modèle à suivre. Évidemment, voter aux quatre ans pour les démocrates ou les républicains est supposé faire des Américains des gens libres alors que les deux partis se ressemblent tant aux niveaux militaire, culturel, économique, etc. Ces deux partis politiques financés à coups de milliards de dollars par les dominants capitalistes prennent tous les moyens pour imposer leur hégémonie dans le monde avec leurs nombreuses bases militaires éparpillées partout sur la planète, en envahissant militairement des pays comme l’Irak, le Vietnam, la Lybie, etc. et en finançant des groupes subversifs afin de renverser des gouvernements élus démocratiquement qui veulent affirmer leur souveraineté et réduire leur dépendance face à l’Empire comme ils l’ont fait en Égypte, au Brésil, au Chili, etc. Voilà pourquoi, selon une enquête du centre de recherche américain Pew menée en 2021, seules 17% des personnes interrogées dans 16 pays développés considéreraient la «démocratie» américaine comme un modèle à suivre : «Biden conclut son sommet pour la démocratie sous les critiques» (Le Journal de Montréal, 10 décembre 2021).

Le financement des deux partis politiques

Premier accroc fondamental à la démocratie est le financement des partis politiques aux États-Unis par des poches pleines qui sont celles qui dirigent et qui font des élus leurs sujets, grâce à l’utilisation des comités d’action politique (PAC) qui ramassent l’argent : «14 milliards$ US. Une campagne (présidentielle et Congrès) deux fois plus coûteuse que celle de 2016» (Le Journal de Montréal, 3 novembre 2020). L’important est de passer le message, quitte à mentir, afin de farcir la cervelle des gens en se payant des publicités partout, des reportages et des articles et en s’achetant des experts, des universitaires, des groupes supposément humanitaires à la défense du monde ordinaire, etc. Tout ça ne fait pas du tout démocratique et démontre la toute-puissance de l’argent. Et qui dit financement des politiciens par les oligarques dit corruption à haute échelle, n’est-ce pas?

Le milliardaire Mike Bloomberg, propriétaire de nombreux médias d’information, a, afin d’aider son ami Joe Biden lors de la dernière présidentielle de 2020 à gagner l’important état de la Floride, poser ce beau geste fraternel : «Bloomberg dépensera 100 millions$ US (uniquement pour cet état) pour aider Biden en Floride» (Le Journal de Montréal, 13 septembre 2020). Un ami c’est un ami. Naturellement, ces ploutocrates donnent de façon désintéressée sans rien attendre en retour. Ne l’oublions pas, ce sont des «démocraticiens» qui prêchent et prônent la liberté à tout vent.

Les médias détenus par le gros privé

C’est connu, le summum de la démocratie est lorsque les médias d’information sont détenus par des milliardaires comme Bloomberg, Bezos, Murdoch, et par des transnationales. Ils prétendent que ces médias sont «indépendants» du pouvoir politique alors que ces riches détenteurs de capitaux sont le pouvoir dans nos pseudo-démocraties. Et puis ces mêmes médias privés reçoivent des milliards en subventions de l’État.

Le dictateur américain gracie des criminels

Allô démocratie bienveillante lorsque le président américain a le droit d’accorder le pardon à n’importe qui. C’est ce qu’a fait Donald Trump en 2020, et plein d’autres avant lui, tels Bill Clinton et Gerald Ford. En 2020, Trump a gracié quatre employés de la firme de mercenaires américains Blackwater qui avaient été reconnus criminellement responsables du meurtre gratuit de plusieurs civils en Irak en 2007 et aussi trois politiciens républicains emprisonnés pour des actes de corruption commis : «États-Unis. Trump gracie 15 individus impliqués dans deux immenses scandales (des crimes abominables)» (Le Journal de Montréal, 23 décembre 2020).

L’État de droit et l’indépendance des juges

Justin Trudeau, Donald Trump et Joe Biden se vantent, contrairement à la Russie et à la Chine, d’avoir une cour suprême totalement indépendante du gouvernement au pouvoir qui nomme les juges. Et ces mêmes gouvernements prétendent être indépendants alors qu’ils sont financés par le privé et que plusieurs élus «vedettes» sont issus de grosses firmes privées, entre autres du milieu bancaire : «Interdiction des avortements. La Cour suprême (composée de 6 juges conservateurs sur neuf nommés par les républicains) se garde de bloquer la loi texane» (Le Devoir, 11 décembre 2021).

Pays de la liberté de détenir des armes

Toute une démocratie alors qu’il y a en circulation 400 millions d’arme à feu aux States, dont des millions d’armes d’assaut militaire. Et, bonne nouvelle, en 2020, on a établi un record de 23 millions d’armes vendus. Autre bonne nouvelle : on assiste actuellement à une «Spirale d’homicides en 2021» (Le Devoir, 21 décembre 2021). Vous le savez, aux États-Unis, les centaines d’homicides quotidiens sont devenus un simple fait divers. J’aime la démocratie américaine que l’on veut exporter partout sur le globe, encore davantage lorsque je vois cette heureuse nouvelle, signe d’une démocratie en santé : «États-Unis : le couple qui avait pointé ses armes à feu en 2020 sur des manifestants antiracistes gracié» (Le Journal de Montréal, 3 août 2021). Même qu’en 2021, ils ont été reçus en tant qu’invités d’honneur à un congrès républicain. Ce n’est pas tout, j’ai une autre bonne nouvelle pour vous. Au mois de novembre 2021, le jeune américain qui était venu en 2020 à Kenosha au Wisconsin en tant que mercenaire et qui a tué deux personnes en marge de manifestations antiracistes a été acquitté : «Kyle Rittenhouse acquitté, des fractures ravivées» (Le Devoir, 20 novembre 2021). Drôle d’acquittement, n’est-ce pas?

Jamais de racisme et de répression aux États-Unis

Racisme et répression riment toujours, selon certains, avec Russie, Chine, Cuba, Iran, mais jamais avec États-Unis. Voyons donc! Et la CPI qui s’attaque à la vertueuse et humanitaire démocratie américaine. Les States peuvent bien ne pas faire partie de la cour pénale internationale. Ils veulent tuer partout au nom de leur sécurité nationale et de la défense des libertés dans le monde, quand ça leur tente et sans avoir de comptes à rendre à personne. C’est assez clair : «La violence policière aux États-Unis, un «crime contre l’humanité». Dans un rapport accablant, des experts en droits de la personne de 11 pays (ça doit être des communistes) réclament une enquête de la Cour pénale internationale sur le racisme systémique qui sévit au pays» (Le Devoir, 29 avril 2021).

Démocratie et liberté à géométrie variable

La liberté de parole aux États-Unis a des limites : il faut garder secret les crimes commis à l’étrangers par l’Amérique. Tant pis pour eux. Les Américains Assange, Snowden et Manning ont rendu public les crimes commis par les États-Unis lors de leurs invasions militaires en Afghanistan et en Irak ainsi que sur les paradis fiscaux. Et voilà que l’Oncle Sam exige que son sous-main du Royaume-Uni extrade Assange aux States, ce que fera certainement son allié et ami anglais. Tant qu’à Chelsea Manning, elle est emprisonnée pour longtemps aux États-Unis (une prisonnière politique) pour avoir utilisé sa liberté de parole. Quant à Snowden, dommage pour la démocratie américaine, il vit en permanence en Russie. Et puis, ça vous tente encore de parler démocratie à la sauce très particulière américaine?

Et la liberté des autres dans tout ça?

Qui que ce soit qui défend la liberté dans le monde doit respecter la liberté des autres. Mais souvent ce qui prime pour nos voisins du sud c’est seulement leur propre liberté de faire ce que bon leur semble partout. Tout est permis à ceux qui se prennent pour le nombril du monde, comme espionner les pays étrangers, même leurs propres alliés et leurs propres individus comme dans ces exemples :

  • «Espionnée par son allié américain. La France est sous le choc» (La Presse, 25 juin 2018). Un choc éphémère qui va se passer. Comme d’habitude, la France va s’écraser devant son partenaire : «France. La NSA a aussi pratiqué l’espionnage économique» (Le Devoir, 30 juin 2015). Et on nous dit que ce sont seulement les Russes et les Chinois qui font ça…;
  • «Agence de sécurité nationale (NSA) : au moins 35 chefs d’État auraient été placés sous écoute (incluant l’Allemagne et le Mexique» (La Presse, 25 octobre 2013). Comme la France : «Espionnage. Berlin est en furie contre Washington» (Le Devoir, 11 juillet 2014). Si les Russes ou les Chinois avaient fait ça, les États-Unis et l’Allemagne auraient accusé les pays communistes de ne pas respecter la liberté des autres et auraient levé plusieurs sanctions;
  • «Patriot act. Des millions d’Américains espionnés par Washington», puis : «Journalistes américains surveillés. Le FBI s’excuse» et «Des Journalistes et militants humanitaires fichés par les États-Unis» (Le Devoir, 7 juin 2013 et 8 mars 2019 et le JDM, 10 août 2008).

Et le mot pour rigoler : «Ottawa espionne à l’étranger pour le compte de la NSA» (La Presse, 11 décembre 2013). Démocratie, liberté et certains qui continuent à faire la leçon aux autres.

Et en vrac, d’autres perles «démocratiques»

Modèle démocratique, peut-être, mais plusieurs États américains votent des lois

pour rendre l’accès aux urnes plus complexe pour les minorités et s’adonnent à des découpages de la carte électorale (Le Devoir, 17 décembre 2021). Autre signe de la santé démocratique, il y a eu l’attaque sauvage du Capitole le 6 janvier 2021, pas par des socialistes étrangers, mais par des Américains d’extrême-droite : «Le pays replonge dans l’attaque du Capitole» (Le Devoir, 28 juillet 2021).

Et autres signes percutants du haut niveau démocratique des States, il y a dans ce pays, qui prône à tout vent la liberté, des millions d’Américains en prison (un record mondial), où la santé privée et l’éducation collégiale et universitaire inabordables font que cela représente les principales causes de faillites personnelles et où on distribue aux pauvres des bons de nourriture afin de les humilier encore plus. C’est aussi le pays où règnent les plus grandes inégalités économiques dans le monde et qui s’est enrichi en exploitant, en envahissant et en s’appropriant les ressources naturelles des autres pays, faisant fi de leur liberté.

Pays de la liberté et de la démocratie, mais dites-moi ce que les Américains ont de plus en termes de services publics et de programmes sociaux que les Russes et les Chinois (ils en ont effectivement moins) et démontrez-moi que le monde ordinaire aux States est plus écouté par les gouvernements et les potentats. Je veux des arguments sérieux, pas du genre qu’ils peuvent voter aux 4 ans.  

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