Amazon, Péladeau et Desmarais dans tout mais nous, collectivement, dans rien

https://www.journaldemontreal.com/2018/05/28/amazon-debarque-a-varennes

Une autre facette du capitalisme : les affairistes dans tout, nous collectivement dans rien

Il faut tout céder au privé car tout est marchandise. Plus rien ne relève du service et du bien publics et des instruments collectifs. Les clowns à Mario Dumont et Maxime Bernier le disent : il faut privatiser la santé, l’éducation, les garderies, le transport en commun, etc. tout en subventionnant le privé. Ils fondent leurs assises sur le postulat primaire que le privé c’est mieux. La concurrence, il fait supposément baisser les prix.

On a beau leur dire à ces vendus que la supposée concurrence dans plusieurs secteurs économiques, comme l’internet, le sans-fil, les banques, le pharmaceutique, le transport aérien et ferroviaire, le pétrole, etc. sont de véritables cartels qui arnaquent les consommateurs, il n’y a rien à faire. Il faut qu’ils restent fidèles à leurs commanditaires.

La concurrence et la santé privée aux States

On n’a beau leur répéter qu’aux États-Unis la santé relève du secteur privé, avec ses transnationales en termes d’hôpitaux et de cliniques, reste que c’est le pays où le système de santé est au moins deux fois plus cher par habitant qu’en France, en Allemagne et au Canada. Puisque c’est privé, il faut payer de sa poche ou s’assurer à gros prix, ce qui fait qu’il y a au moins 30 millions d’Américains sans aucun système de santé et plusieurs autres millions avec le minimum au niveau des soins. Mais devant les faits démolissant leurs arguments grossiers, ils persistent et ils restent de marbre.

Les pantins qui «brainwashent» les gens

Et dire que ce sont des gens comme Dumont, Facal, Martineau, Bock-Côté et cie qui sont partout dans nos médias, prétendument indépendants et neutres, qui sévissent au JDM, à TVA et à LCN, et qui intoxiquent les gens. Ils ne sont pas là pour développer un esprit critique et conscientiser leurs lecteurs et leurs auditeurs. Ils sont là pour les contaminer et les soumettre au système capitaliste dominant et aux riches détenteurs de capitaux. Ces individus ont horreur des services publics et des sociétés d’État, car cela amène plus d’égalité des chances, moins d’inégalités économiques, moins d’argent à faire. Il ne faut surtout pas leur parler, ainsi qu’à leurs médias subventionnés, de nationaliser nos ressources naturelles qui nous appartiennent en droit et nos services publics sinon ils vont lâcher lousse leurs experts et leurs universitaires enragés sur vous afin de vous ridiculiser du haut de leur savoir et de leur tribune.

Privatiser des joyaux publics a été profitable pour qui?

Je suppose que depuis que l’on a privatisé Air Canada, Pétro-Canada, le CN, Téléglobe, Télésat, Canadair (qui est devenue Bombardier), c’est tellement mieux. On n’a fait que remplacer un instrument de propriété collective par des monopoles privés largement subventionnés ou à tout le moins par des cartels privés. Pierre-Karl Péladeau peut se lancer, à titre personnel, dans l’industrie du taxi et faire une offre d’achat pour Air Transat et ça, c’est correct. Par contre, proposer de créer Air Québec, on se fait traiter d’ignorant et de communiste. La famille Desmarais, qui est propriétaire majoritaire de Power Corp., opère dans les domaines de l’énergie, de l’assurance, de la santé, des fonds de pension, des médias, du pharmaceutique, etc., et c’est formidable, mais pas pour nous collectivement par le biais de l’État. Les familles Bombardier et Beaudoin peuvent opérer dans la construction d’avions, de trains, dans la cimenterie, dans l’immobilier, etc., et c’est normal, mais pas l’État. Aussi, le géant américain Amazon, plus gros, plus riche et plus puissant que l’État, peut opérer dans les domaines de l’internet, de la vente au détail, de l’assurance, du jeu vidéo, des centres de données et Éric Caire, ministre caquiste, veut lui donner toute la gestion de nos informations personnelles en plus de lui verser des millions de dollars chaque année pour la conception de ses gugusses électroniques. Éric Caire, du temps qu’il était avec Mario Dumont à l’ADQ, avait plaidé pour que l’État vire encore plus à droite, qu’il privatise et baisse les impôts des compagnies et des repus. Amazon est multimillionnaire, mais il faut quand même lui verser des milliards de dollars en fonds publics. Une règle qui relève du capitalisme et du marché avec la fameuse main soi-disant invisible de l’État.

Prenons le cas d’Amazon et des GAFAM

Nos élus ratatinent le rôle de l’État dans la société de façon volontaire car c’est le gros privé et les gros riches qui financent leur parti politique, les corrompent et les embauchent avant, pendant et après leur service politique. C’est ainsi qu’ils deviennent des préposés aux commandes et des réceptionnistes. Plus de 7 américains sur 10 et plusieurs démocrates trouvent que les GAFAM ont trop de pouvoir. Par contre, pour des ouilles comme Dumont, Facal, Bock-Côté, Lisée et cie, l’État est toujours trop gros et ils n’aiment pas ça : «Les GAFA ont trop de pouvoir» et «GAFA. Facebook est trop puissant» (Le Journal de Montréal, 29 juillet 2020 et Le Devoir, 3 mars 2020). Et pour que Microsoft deviennent encore plus grosse, elle vient d’effectuer un autre petit achat de 69 milliards de dollars US : «Jeu vidéo. Microsoft met la main sur Activision pour 69G$US» Le Devoir, 19 janvier 2022). Le jeu vidéo est populaire au Québec car le gouvernement paie 40% des salaires de leurs employés. Et on dit qu’agir de la sorte car c’est bénéfique pour l’État. Vous n’êtes pas tannés de vous faire prendre pour des caves?

La diversification d’Amazon

Quelle bonne nouvelle : «Amazon veut offrir de l’assurance automobile au Québec. Le géant américain aura besoin pour ce faire qu’une modification soit apportée à la loi» (Le Devoir, 20 février 2022). À cet effet, Amazon a embauché plusieurs lobbyistes afin de convaincre les ministres caquistes déjà convaincus. Après le domaine de l’assurance, quoi de plus normal, de plus complémentaire et de plus synergique que de se lancer dans les domaines pharmaceutique et de la santé : «Amazon se lancer dans la pharmacie» (Le Journal de Montréal, 17 novembre 2020). Comme le dit le poète anglais «sky is the limit» pour Amazon et le privé capitaliste : «Des médicaments vendus au Québec (et ailleurs) par Amazon? Le mastodonte américain n’écarte pas cette possibilité» (Le Journal de Montréal, 18 novembre 2020). Le pantin journaliste au JDM récite le communiqué de presse d’Amazon sans faire aucune critique du danger potentiel de cette diversification corporative.

Et ça continue. Amazon se lance dans le commerce au détail d’aliments biologiques et naturels avec une acquisition de 14 milliards$ US : «Le rachat de Whole Foods par Amazon se fera bientôt sentir» (Le Devoir, 25 août 2017). Pour Amazon, un achat de 14G$US, c’est du petit change.

Comme «the show must go on», Amazon, flairant les grosses subventions, comme les autres GAFAM d’ailleurs, vient de nous annoncer cette autre bonne nouvelle : «Un studio de jeu vidéo Amazon à Montréal» (Le Journal de Montréal, 23 mars 2021). Maintenant que j’y pense, j’ai oublié de vous dire que Jeff Bezos, l’actionnaire de contrôle d’Amazon, est aussi propriétaire du Washington Post. C’est normal dans le système capitaliste que les milliardaires soient propriétaires des médias. Pourquoi, selon vous?

Ce n’est pas terminé car Amazon vient de se lancer dans l’Internet en lançant des milliers de satellites. Sa division Kuiper veut faire baisser radicalement les prix partout dans le monde et surtout au Canada, où on se fait voler par le cartel Vidéotron-Bell-Rogers-Telus. Ça c’est une bonne nouvelle pour les consommateurs canadiens (Le Devoir, 24 janvier 2022. Elon Musk (et Jeff Bezos) ennemi (mais ami des Canadiens) de l’Internet canadien).

Et pourquoi pas les centres de données pour Amazon

Saviez-vous qu’Amazon est un des plus importants opérateurs de centres de données dans le monde? Que vos données personnes au Canada soient détenues par des géants américains comme Amazon, Google et Microsoft, c’est blindé, évidemment, même si ces compagnies doivent se soumettre aux ordres du gouvernement américain au nom de la sécurité nationale. Que ces mastodontes privés américains échangent de l’information avec le gouvernement américain et avec des compagnies prêtes à payer, c’est tout à fait normal. Ce n’est pas comme si l’information était détenue par une compagnie russe ou chinoise, et encore pire par les gouvernements de ces pays communistes : «Centre de données. Le géant Amazon débarque à Varennes» (Le Journal de Montréal, 29 mai 2018). Amazon dans le jeu vidéo à Montréal où Québec paie 40% des salaires de leurs employés et dans les centres de données à Varennes dans lesquels Hydro-Québec donne presque l’électricité (à environ 3 cents le kWh) et qui, en plus : «Centre de données à Varennes. Hydro assumera les frais de branchement pour Amazon (plus de 2 millions$)» (Le Journal de Montréal, 15 février 2019). Une autre drôle : «Aide publique. Québec (CAQ) ne s’est pas mis à genou devant Amazon, soutient le PDG d’Investissement Québec» (Le Journal de Montréal, 19 février 2019). Non, il s’est mis à plat ventre… En passant, les centres de données, ça ne crée pas beaucoup d’emplois et c’est très énergivore.

Et le gouvernement caquiste qui gave Amazon de fonds publics… encore une fois

Le ministre caquiste Éric Caire aime Amazon, à qui il accorde de gros lucratifs contrats et à qui il veut confier la gestion des renseignements personnels des Québécois : «Autre gros contrat de services infonuagiques pour Amazon» et «Infonuagique. Les géants américains raflent presque tout» (Le Devoir, 28 juin et 12 mai 2021). Après, Legault nous incite à acheter local et québécois.

Le summum de la colonisation et de l’appauvrissement collectifs revient encore au caquiste Éric Caire : «Renseignements personnels. LA CAQ s’attaque (en les privatisant à Amazon) à la gestion des données privées par Québec» (Le Devoir, 5 mai 2021). Quel courage : «La CAQ confiera le stockage des données au privé (Amazon)» (Radio-Canada, 4 février 2019). Et pour le larbin Caire : «Données. Pas question de société d’État» (Le Devoir, 16 août 2019). Le privé c’est mieux, je vous l’ai dit. Voilà pourquoi Amazon donne des «cours gratuits aux fonctionnaires québécois» (Le Journal de Montréal, 27 mai 2019). Et bien évidemment : «Lobbyisme caché. Caire défend Amazon» (Le Journal de Montréal, 29 mai 2019).

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