
Éric Duhaime est un visionnaire audacieux pour lesdits chroniqueurs
Mes amis, même si le nouveau chef du Parti conservateur du Québec (PCQ) est un clone de Maxime Bernier, et qu’il ressasse les mêmes vieilles idées conservatrices que les Thatcher, Reagan, Bush, Klein, Harper, Harris de ce monde, il se trouve que pour les chroniqueurs émérites du Journal de Montréal que sont les Martineau, Facal, Dumont, Bock-Côté et Robitaille lui trouvent plein de belles qualités parce que ce sont celles qu’ils partagent eux-mêmes et que ce sont celles qui plaisent au patronat.
Pour Richard, Éric est un être intelligent et érudit… comme lui
Richard Martineau a intitulé ainsi : «Quand verra-t-on le vrai Éric Duhaime?». Aie, comme si on ne connaissait pas trop bien la véritable nature de l’opportuniste. De son ami Éric, Richard dit avec plein d’admiration : «Éric Duhaime est un homme intelligent. Et, comme tous ceux qui ont lu ses livres (je dirais plutôt ses pamphlets) le savent, il défend des idées qui sont loin d’être bêtes. Je suis sûr que son discours et ses propositions séduiront beaucoup d’électeurs». Cré Martineau va! Et dire que Richard sévit plusieurs fois par semaine et partout dans l’empire Québecor. Un éteigneur de conscience.
Pour Antoine, Éric est bon dans plein de choses et audacieux
Antoine Robitaille, un ancien chroniqueur au très sérieux Devoir, a intitulé son papier du 17 février 2022 dans Le Journal de Montréal ainsi : «Duhaime n’est pas monosujet». Ben non, Éric est capable de parler de beaucoup de choses en tournant les coins très ronds, en les saupoudrant d’approximations, de croyances, de généralisations et de faussetés. Pour Éric, le vaccin et les mesures imposées durant la pandémie briment les libertés individuelles et pénalisent le monde ordinaire. Cela relève du communisme qu’il dit. Éric est aussi capable de démontrer «intelligemment» que la planète ne se réchauffe pas, ou si peu; qu’il faille privatiser absolument la santé et la SAQ, même si elles le sont déjà beaucoup; que l’on se doit de nous libérer des syndicats de travailleurs ordinaires mais pas des syndicats patronaux et que le vaccin, il faut bien se le dire franchement, c’est de la «grosse marde» comme l’a dit sa lumineuse candidate dans Marie-Victorin, la fantasmagorique Anne Casabonne que je verrais très bien à titre de ministre de la Santé.
En passant, deux petites vites qui donnent raison aux chroniqueurs du Journal de Montréal d’encenser Éric Duhaime. Vous allez le constater vous-mêmes en lisant le titre de ces deux articles parus dans Le Devoir du 11 novembre et du 27 octobre 2021 : «Pour sauver la planète, Duhaime mise sur le gaz de schiste» et «Éric Duhaime n’est pas friand de la parité (hommes-femmes) dans les fonctions gouvernementales». Ah oui, il y a aussi un autre candidat étoile du PCQ qui lui doute des effets de l’activité humaine sur le CO2. Il s’agit du docteur Roy Eappen : «Un climatosceptique (ils sont plusieurs) chez les conservateurs de Duhaime». Et la transfuge de la CAQ qui est passée au PCQ sans avoir lu le programme du parti : «Claire Samson officialise son adhésion à l’équipe d’Éric Duhaime» (Le Devoir, 19 juin 2021). Éric, déjà lumineux, est en train de se confectionner une équipe du tonnerre. Aie, il faut être misérable pour, comme ça, passer de Québec solidaire du Parti conservateur du Québec : «Une ancienne rejoint Éric Duhaime» (Radio-Canada, 3 mai 2022). Ils sont prêts à tout pour avoir leur petit moment de gloire devant quelques micros et caméras.
Pour Bock-Côté, Éric est tout simplement phénoménal
Il y a aussi le «philosophe» Matgieu Bock-Côté, celui qui, comme Mélanie Joly, parle beaucoup et qui aime s’écouter parler, a intitulé sa chronique du 19 février 2022 ainsi : «Le phénomène Éric Duhaime». Mathieu ne tarit pas d’éloges et de superlatifs envers Éric : «Son courant idéologique (d’extrême-droite) existe dans la population… Duhaime est un nationaliste… il milite pour ses convictions profondes et enfin… Il conjugue un vrai talent».
Mario Dumont et Éric Duhaime pataugent dans les mêmes paradigmes
Mario Dumont, du temps qu’il était chef de l’ADQ, avait mis de l’avant beaucoup de choses comme son compère Éric afin de sortir le Québec, disait-il, de son immobilisme et de le moderniser. Lui aussi voyait le privé partout comme en santé : «L’ADQ propose une place accrue pour le privé en santé» et «Santé : payer pour éviter les listes d’attente (dans le système public, et oui dans le système public). L’ADQ offre aux mieux nantis de n’acquitter que les frais administratifs» (La Presse, 31 mai 2002 et Le Devoir, 2 octobre 2002).
Les trois mousquetaires du JDM errent sur la santé privée
Mes amis, vous le savez, et j’en ai parlé dans mon dernier texte, le Québec est depuis longtemps la province au Canada qui a le plus privatisé son système de santé publique et ça continue de plus belle avec la CAQ : «Santé. Le Québec champion du privé» et «Santé. Le Québec est la province qui fait le plus de place au privé» (La Presse, 22 mars 2007 et 23 avril 2010). Et oui, la privatisation de notre système de santé publique a commencé dans les années 90’s avec Lucien Bouchard et s’est poursuivie à vitesse grand V avec Charest et Couillard : «Couillard avait élargi la voie au privé juste avant de démissionner à titre de ministre de la Santé (et de se joindre à une transnationale de la santé privée, le fonds d’investissement Persistence Capital Partners» (La Presse, 20 août 2008).
Même si ça fait plus de 40 ans que l’on parle en long et en large de privatiser la santé, les vénérables chroniqueurs du JDM (incluant Joseph Facal, qui a toujours milité activement pour la santé privée) essaient de nous faire accroire que l’idée de privatisation de la santé publique est nouvelle, audacieuse, bénéfique, etc. et ils nous présenteront Duhaime comme un véritable visionnaire. Ainsi, dans son éloge du 17 février 2022 adressée à son Éric, Richard Martineau, en bon démagogue qu’il est, largue cette énormité fallacieuse : «J’ai hâte de l’entendre sur l’importance d’ouvrir enfin la porte au privé en santé». Richard est à son mieux quand, avec sa conjointe Sophie Durocher, il se limite à traiter de faits divers. Aie, Richard n’est pas au courant qu’il y a au Québec plusieurs hôpitaux et cliniques privés comme Rockland MD, Dix et plein d’autres depuis longtemps? Le jupon idéologique de nos inextricables chroniqueurs du JDM dépasse. Malheureusement, ils sévissent et «brainwashent» plusieurs lecteurs et auditeurs «full time». C’est ça notre presse libre au Canada et en Occident, celle détenue par de gros milliardaires et financée par l’État.
Pas plus honnête mais pas plus malhonnête que Richard Martineau, Antoine Robitaille, dans son homélie du 17 février 2022, affirme ceci : «Le PCQ est en faveur de l’introduction du privé en santé. Duhaime vante un système d’assurance privée en santé (comme aux States)». Antoine qui parle «d’introduire» le privé en santé. Est-il trop exagéré de ma part d’affirmer qu’Antoine fait preuve d’un biais systématique et structurel?
Et comme si ce n’était pas assez pathétique, le beau parleur Bock-Côté dans son «publisac journalistique» du 19 février 2022 enchaîne lui aussi par ces faussetés : «Éric Duhaime plaide pour l’ouverture du système de santé au privé». Ces gens-là qui jouent aux gros mais qui sont en fait les pantins télégraphistes du patronat me lèvent le cœur.
Thème racoleur et accrocheur qui ne date pas d’hier
La santé privée, thème de prédilection d’Éric Duhaime, sur lequel il va surfer avec l’appui enthousiasme des journalistes et des chroniqueurs de nos médias privés et «libres» car cela lui permettra de mentir et d’accrocher des personnes séduites par ses propositions relevant du mythe et qui ne profitent qu’aux affairistes et aux riches. Aie, le privé en santé au Québec n’a pas désengagé le système public et n’a pas régler les problèmes. Bien au contraire, il les a amplifiés. Tellement original la santé privée que déjà en 1998, le PQ en parlait : «Rochon lorgne la privatisation des services de santé» (La Presse, 7 janvier 1997). Et aussi : «Charest est favorable à la privatisation des soins de santé» (La Presse, 18 avril 1998). Vous en voulez une bonne avant que je vous quitte? Dans son article du 2 mars 2022 publié dans Le Devoir, la journaliste Marie Vastel nous présente Jean Charest comme un «progressiste conservateur». Conservateur certes, mais progressiste? «Come on».
Les vertus du privé en santé
Comme les écoles privées, la santé privée n’a de privé que le nom. Merveilleux, car cela intéresse déjà les opportunistes mercantiles comme : «Bombardier examine un projet de centre médical au Dix 30» et «Walmart veut ouvrir plus de cliniques médicales au Québec» (La Presse, 28 février 2008 et Le Journal de Montréal, 20 février 2021).