
La COVID et l’Ukraine sont des prétextes
Mes amis, vous le savez fort bien comment sont les transnationales capitalistes occidentales. N’importe quel prétexte est bon pour augmenter leurs prix sans que les politiciens interviennent et avec l’aide de leurs serviables journalistes qui vont vous dire que les dirigeants d’entreprises n’y sont pour rien dans ces hausses de prix arnaqueuses : ce sont les lois dites naturelles du marché qui se sont déchainées et abattues sur nous. Dans leur grande bonté, ces mêmes journalistes, afin de contrer ces augmentations de prix, vont vous recommander d’utiliser votre vélo, de chauffer moins, de prendre moins de douches ou de la prendre à plusieurs à l’eau légèrement tiède, etc., et vont suggérer aux gouvernements de baisser les impôts et les taxes plutôt que de s’attaquer aux mécréants corporatifs qui empochent des profits indécents. En passant, une petite vite comme ça : Brian Myles, le rédacteur en chef du Devoir, considère le parti libéral du Canada comme un parti politique de gauche (voir son éditorial du 24 mars 2022 intitulé : «Alliance (PLC et NPD) de la gauche».
Vous pensiez vous avoir enrichi en 2021? Détrompez-vous!
En 2021, plusieurs travailleurs ont eu droit à des augmentations de salaires sur lesquelles ils ont dû payer leurs impôts. Donc, net, il en a resté moins. En plus, les classes moyenne et pauvre ont dû payer au moins 2000$ de plus par année (3000$ avant impôts sur le revenu) afin de couvrir les hausses du prix des aliments, de l’essence, du loyer, de l’électricité, etc., ce qui fait que, dans les faits, les gens en ressortent encore plus pauvres. Le PIB est une donnée trompeuse car ces hausses de prix et de tarifs feront augmenter cette statistique qui mesure faussement l’enrichissement collectif.
Oui, ces hausses de prix injustifiées vont appauvrir la majorité et enrichir davantage les milliardaires et les transnationales occidentales, souvent américaines, comme Exxon Mobil (Esso), Conoco Philips, WalMart, Costco, Provigo-Loblaws, Pfizer, Moderna, les GAFAM et les banques. Ça fait que cela va concentrer davantage la richesse entre les mains et les poches du 1% et accroître les scrupuleuses inégalités économiques. Je vous le demande : qui encaisse le produit de ces hausses de prix? Ce n’est certainement pas le travailleur agricole ou le livreur.
Éric Girard, le ministre des Finances cite le FMI
«Budget caquiste 2022. Un crédit d’impôt contre l’inflation. Les Québécois au revenu annuel de moins de 100 000$ auront droit à un crédit d’impôt remboursable de 500$» (Le Devoir, 23 mars 2021). Vous recevrez donc 500$, ce qui couvrira qu’une partie de la hausse du prix de l’essence, des aliments, de l’électricité, etc. Oh surprise, le ministre caquiste des Finances, Éric Girard, un ex-candidat conservateur au fédéral et ancien vice-président à la Banque Nationale, a cité le Fonds monétaire international (FMI) à plusieurs reprises durant son discours sur le budget, afin de justifier ses mesures fiscales et de leur donner de la crédibilité. Il est vrai que le ministre Girard a adopté en partie certaines politiques préconisées par le FMI, qui est loin d’être un organisme de gauche :
- «La reprise aura besoin d’une injection d’équité. Les gouvernements du monde devront notamment améliorer leur filet social, selon le FMI» (Le Devoir, 2 avril 2021);
- «Le FMI recommande d’améliorer le filet social pour stimuler la reprise. Un bon moyen de relancer l’économie serait de s’inspirer des leçons apprises durant la pandémie et d’investir dans le renforcement des soins de santé (santé publique et non privée monsieur Christian Dubé)» (Le Devoir, 7 mai 2020).
Mais le ministre n’a pas tout dit du FMI
Avec tout le respect que j’ai pour le ministre caquiste des Finances, ce dernier, faisant preuve de démagogie, a passé volontairement sous silence d’autres importantes recommandations formulées par le FMI afin de stimuler l’économie, d’atténuer quelque peu les odieuses inégalités économiques et de rendre notre fiscalité occidentale plus progressive. Naturellement, les journalistes et les chroniqueurs de vos médias préférés détenus par de grosses entreprises comme Québecor, Bell, Rogers, Amazon, etc., n’ont rien vu et n’ont rien dit afin de ne pas irriter leurs gros employeurs privés. Monsieur Girard, le FMI a aussi dit ceci récemment :
- «On devrait augmenter les impôts des plus riches, estime le FMI» (Le Devoir, 12 octobre 2017). La CAQ a préféré réduire la fiscalité des riches par le biais des taxes scolaires amoindries, d’une hausse de la subvention versée aux parents qui utilisent les garderies privées, etc.;
- «Taxer les riches, dit le FMI. Les pays ont fait un effort pour réduire leurs dépenses (surtout les libéraux de Charest et Couillard et les conservateurs de Stephen Harper), il est temps d’augmenter les revenus, précise l’organisation» (Le Devoir, 10 octobre 2013). Oui, nos gouvernements au Canada ont augmenté leurs revenus mais en taxant encore plus la classe moyenne en rehaussant généreusement la TVQ, les tarifs d’électricité, les taxes sur l’essence, etc.
La dictature des transnationales capitalistes
Ah oui, monsieur Girard, vous avez aussi, probablement par mégarde, oublié de signaler cet avertissement formulé par le FMI en 2021 : «Le FMI met en garde contre la domination des grandes entreprises. La pandémie risque d’accentuer la concentration des pouvoirs entre les mains de quelques grandes entreprises. Cela se ferait au détriment de la capacité d’intervention des pouvoirs publics» (Le Devoir, 17 mars 2021). La CAQ, au contraire du FMI, donne toujours plus de pouvoir aux multinationales en voulant transférer nos données de la RAMQ aux pharmaceutiques et en les privatisant à Amazon, en subventionnant allégrement les géants du jeu vidéo, du commerce électronique, de l’Internet et du sans fil, des centre de données, des papetières, des alumineries, etc.
Mais quel maringouin a piqué le NPD?
Avec raison et en accord avec les recommandations du FMI et de l’ONU, le Nouveau parti démocratique du Canada (NPD) a demandé, le 22 mars 2022, au gouvernement libéral de Justin Trudeau de hausser l’impôt sur le revenu des entreprises qui ont accru énormément leurs profits durant la pandémie afin d’amortir le poids des subventions fédérales allouées aux individus et aux entreprises durant cette période de crise de la COVID. Les gagnants de la COVID sont les gros détaillants, les pétrolières, les banques, les pharmaceutiques, les GAFAM, etc. : «La notion du NPD pour taxer les profits excessifs (immoraux et cyniques) balayée» (Le Devoir, 23 mars 2022). Les conservateurs ont naturellement voté contre cette motion, les néodémocrates, les bloquistes et les verts ont voté pour. Les lâches libéraux se sont abstenus. Ben non, depuis 50 ans, il faut, pour être moderne, seulement parler de privatisations, de baisses d’impôts et de libre-échange. Aujourd’hui, on parle encore et encore de privatiser Radio-Canada et de poursuivre dans celles de la santé publique et de la SAQ comme le veut la classe dominante. Parler de nationalisation de nos ressources naturelles, de nos services publics et de nos importants instruments collectifs et d’augmenter l’impôt sur le revenu des pachas et des compagnies, et vous allez passer, comme moi, pour un arriéré, et jamais les journalistes vont venir s’enquérir de vos recommandations et jamais ils vont vous qualifier d’experts. Tant pis pour vous : pour recevoir leur apologie et avoir droit à leurs superlatifs, vous n’avez qu’à rentrer dans le rang.
Le PLC avait pourtant promis en 2021 d’augmenter l’impôt des banques : les dictateurs corporatifs ont dit non
Durant la campagne électorale de 2021, Justin Trudeau avait promis d’augmenter un peu l’impôt sur le revenu des banques canadiennes qui, encore en 2021, pandémie ou pas, ont déclaré des profits records : 16 milliards$ pour la Banque Royale, 14 milliards$ pour la Toronto-Dominion Bank (TD) et 10 milliards$ pour la Scotia. Selon la revue The Economist, nos 5 grandes banques canadienne forment un oligopole : «De juteux profits pour les banques. La cagnotte s’élève à 61 milliards$ en 2021, une hausse de (seulement) 39% par rapport à la cuvée précédente» (Le Journal de Montréal, 14 mars 2022).
Comme les banques comptent plusieurs ministres et députés au parlement et de nombreux lobbyistes, souvent d’ex-politiciens, et bien Justin a renié sa promesse afin de ne pas les irriter. «Le Canada doit agir contre la montée des inégalités économiques, dit la TD. La fiscalité canadienne gagnerait à être plus progressive» (Le Devoir, 25 novembre 2014). Les banques veulent réduire les inégalités et militent pour des impôts progressifs, mais en prenant bien soin d’oublier, à cet effet, les banques et autres seigneurs féodaux. Pour elles, impôts progressifs signifient taxer les assistés sociaux, les pauvres et surtout la classe moyenne.
Autre promesse non tenue de Justin Trudeau
Dans son budget fédéral de 2016, le PLC avait promis de réduire le coût shylockien des médicaments (Radio-Canada, 23 décembre 2021). Suite à certaines pressions : «Réduction du coût des médicaments : pas pour le moment, dit le gouvernement libéral du Canada» (Radio-Canada, 23 décembre 2021). Dire que Brian Myles considère le PLC comme un parti de gauche!
Il ne faut pas taxer les dictateurs corporatifs : un point c’est tout
«Ottawa (PLC) va taxer les GAFAM, mais seulement à compter de 2024 (c’est-à-dire jamais)» (Radio-Canada, 1er janvier 2021). Et puis : «Esso Imperial engrange en 2021 des profits inégalés depuis 2014 (mais pas question de hausser leurs impôts» (Radio-Canada, 1er février 2022). Alors à qui profite la hausse du prix de l’essence? Et pour finir, en 2015, il y a le multimilliardaire Warren Buffet qui avait dit qu’il avait un taux d’impôt effectif inférieur à sa secrétaire et à sa femme de ménage (Le Journal de Montréal, 26 septembre 2015). Même à cela, il ne faut pas taxer les riches et les grosses compagnies. Il reste qui à taxer selon vous?