Pétrole «canadien» : c’est l’histoire du cocu content

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1157423/norvege-fonds-souverain-petrole-retrait-financement

Pays souverain vous dites? Répétez, j’ai pas bien compris

Je commence draitte-là en vous posant une question existentielle : comment prétendre, comme c’est le cas pour le Canada, être un pays souverain, démocratique et libre quand des pans entiers de votre économie appartiennent à des étrangers, impliquant des secteurs névralgiques pour notre sécurité nationale, comme le pétrole, le pharmaceutique, les GAFAM, l’armement, les mines, les forêts, etc.

Les transnationales étrangères présentes au pays ne font pas que brasser innocemment des affaires : elles interviennent directement au niveau de l’élaboration de nos politiques fiscales, environnementales et sociales en embauchant des milliers de lobbyistes et d’ex-politiciens, en finançant généreusement des chaires et des professeurs universitaires, des organismes de recherche, des ONG bidon et en s’adonnant à de la corruption comme elles le font partout dans le monde.

Et puis, comme dans les cas du pétrole et des vaccins (Pfizer et Moderna), elles rapatrient chez elles les milliards de dollars encaissés ici au Canada. Même notre ex-joyau public privatisé, le Canadien National (CN), appartient aujourd’hui à plus de 70% aux Américains et l’actionnaire principal est Bill Gates de Microsoft.

Il faut savoir rire de soi dans la vie, n’est-ce pas?

Dans l’éditorial de Robert Dutrisac publié le 10 mars 2022 dans Le Devoir et intitulé : «Guerre des hydrocarbures. Le goudron et les plumes», monsieur Dutrisac signale que le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, a, en février 2022, repoussé sa décision de dire oui ou non à un autre projet de la norvégienne Equinor afin d’extraire jusqu’à un milliard de barils de pétrole additionnels en mer au large des côtes de Terre-Neuve. Il faut dire qu’Equinor extrait du pétrole à Terre-Neuve depuis longtemps, elle qui est la plus importante société d’extraction pétrolière en mer au monde.

Mon petit doigt me disait que monsieur Guilbeault était pour recevoir favorablement ce projet pétrolier malgré ses beaux discours relatifs à l’urgence climatique. N’oubliez pas que les Maritimes votent généralement libéral et que Terre-Neuve est dans une situation financière difficile. Ah le beau prétexte parfait : le conflit militaire en Ukraine. Ah ben zut, le ministre écologiste Steven Guilbeault a, le 6 avril, donné sa bénédiction au dit projet d’extraction en milieu marin de «pétrole propre» qu’il a dit sans rire : «Ottawa (Parti libéral) approuve le projet pétrolier Bay du Nord» (Le Devoir, 7 avril 2022). Pourtant, c’est le même guignol qui, un mois plus tôt, lançait ce cri d’alarme remplit d’émotions : «Des mesures audacieuses doivent être prises, dit Guilbeault» (Le Devoir, 1er mars 2022).

Une autre ressource naturelle qui appartient à des intérêts étrangers

Le Canada adhère aveuglément au monde occidental fondé sur l’économie de marché mais souvent hélas «sans marché» puisque la majorité des secteurs économiques sont formés d’oligopoles dominés par de puissants et riches transnationales qui dirigent nos pseudo-démocraties capitalistes. Ainsi, même si le Canada est un des principaux producteurs et exportateurs de pétrole au monde, cette ressource naturelle ne lui appartient pas puisque, par principe idéologique primaire, toute la ressource naturelle a été cédée au privé et en plus à du privé étranger. Plus colonisé que ça, tu meurs. Il n’y a pas beaucoup de ressources plus stratégiques que le pétrole. Nous, on en a beaucoup et il ne nous appartient pas. Nos élus assujettis et complices préfèrent laisser les lois naturelles du supposé marché contrôlé par les Exxon Mobil Esso, Shell, Conoco, BP, Chevron, Total, fixer les prix de «notre» pétrole. C’est comme demander au loup de veiller sur le troupeau de moutons, qui nous ressemble d’ailleurs. Merveilleux les récentes hausses du prix de l’essence vont augmenter notre produit intérieur brut sera concentré dans les poches de pétroliers qui rapatrieront l’argent dans leurs pays principalement aux États-Unis. Le PIB est un indice trompeur pour mesurer la richesse d’un pays et de ses habitants.

Bon, d’accord, le gouvernement canadien ne veut pas de société à propriété collective intervenir dans le domaine de son propre pétrole. Il préfère s’en remettre au marché qui, par essence, est supposé «libre» et qui théoriquement induit plus de liberté pour les individus qui ont, dit-on, le choix entre plusieurs concurrents qui affichent par contre tous les mêmes prix et qui les augmentent tous en même temps. Mais vous êtes libres pariel de faire le plein chez Esso, Shell ou Ultramar. Ça vous donne l’illusion d’être libre, n’est-ce pas?

Equinor est une société d’État norvégienne

Tout de même curieux et franchement bizarre, mais la transnationale Equinor est une société d’État contrôlée à 70% par le gouvernement de la Norvège qui lui ne se content pas d’encaisser uniquement de ridicules redevances sur le pétrole vendu, comme on le fait au Canada, mais empoche tous les profits. Ça fait que ce petit pays de 5 millions d’habitants est propriétaire d’un des plus grands fonds d’investissement au monde qui vaut aujourd’hui plus de 1500 milliards de dollars américains. Qui dit mieux?

Dites-moi que ce n’est pas vrai, s’il-vous-plait merci

C’est fort. C’est une société pétrolière d’État étrangère (Norvège) qui va venir extraire notre pétrole au large des côtes de Terre-Neuve. Ben non, le gouvernement canadien ne veut pas, par principe, créer une société d’État pour extraire et raffiner son propre pétrole comme le font avec succès la Norvège, la Russie, le Koweit, etc. On appelle ça de l’asservissement volontaire. On aime se faire arnaquer et s’appauvrir afin d’enrichir la classe dominante étrangère.

Idem pour l’éolien cédé à EDF au Québec

Au Québec, on fait la même chose avec l’éolien. Au lieu de mandater à cet effet Hydro-Québec, notre bien public spécialisé dans le domaine de la production d’électricité, nos vendus de politiciens (PLC et CAQ) ont préféré céder notre éolien, une mine d’or rentable sans encourir aucun risque, à des arrivistes du privé et même beaucoup à la société d’État énergétique française EDF. On interdit à Hydro-Québec d’opérer dans notre propre éolien au Québec mais on autorise la société d’État Électricité de France à y investir beaucoup, chez nous. Cherchez la logique? Est-ce ça le modèle québécois?

Leader mondial du «offshore»

Mes amis, c’est en 2006 que les pétrolières norvégiennes Statoil et Norsk Hydro ont fusionné pour former le géant Equinor, le troisième exportateur mondial de pétrole et le plus grand producteur offshore du monde : «Deux géants allient leurs destinés en Norvège. La future entité (étatique) sera le principal producteur d’hydrocarbures offshore au monde» (Le Devoir, 19 décembre 2006). Pas mal pour une société d’État (70%) d’un pays de seulement 5 millions d’habitants. «Maitre chez nous»… pas au Québec mais en Norvège : «Equinor a trouvé (en 2013) du pétrole au large de Terre-Neuve» (La Prresse, 27 septembre 2013). Cet article remonte à 2013, ça veut dire qu’Equinor opère au pays depuis plusieurs années. Nous on a préféré privatiser lkle peu que l’on avait dans le pétrole avec Pétro-Canada.

Les profiteurs québécois récidivent

Mes amis, afin de vous convaincre d’exploiter le pétrole présent à Anticosti et dans le golge du Saint-Laurent les faiseux et les fumistes citaient tout le temps le succès social et économique de la Norvège en omettant toujours de dire, afin de vous tromper, qu’en Norvège, le pétrole appartient aux Norvégiens par le biais de leur société d’État Equinor alors qu’ici au Québec, et aussi au Canada, ce sont des compagnies privées qui en sont et en seraient propriétaires. Dans ce cas, le gouvernement n’encaisse que de petites redevances alors que le gros du profit revient aux pétrolières privées. C’est tout le contraire en Norvège.

Nous prenant pour des valises, Jean-Yves Lavoie et Jean-Sébastien Marcil, deux dirigeants de Junex, avaient rédigé ces opinions dans La Presse du 4 octobre 2013 et du 14 mai 2014 :

  • «S’inspirer du modèle norvégien»;
  • «L’exemple scandinave».

De la vraie et authentique propagande. Des faiseux qui nous prennent pour des imbéciles.

Madame Bertrand de la Chambre de commerce en rajoute

Et il y a l’ex-présidente des Chambres de commerce du Québec, Françoise Bertrand, nommée par Justin Trudeau au poste de présidente du conseil d’administration de Via Rail, une société d’État (un autre exemple du loup dans la bergerie. Ça fait que madame a commencé à privatiser cet instrument collectif) qui unissant sa voix «éclairante» aux chantres du privé a publié sa marotte dans le Journal de Montréal du 18 août 2013 qu’elle a intitulé : «Pétrole : penser comme les Norvégiens (même si, contrairement à eux, le pétrole ne nous appartient pas et qu’il est la propriété d’opportunistes du privé)»

Ah ben, il ne manquait que le professeur «émérites» Pineau

Enfin, il a l’universitaire des HEC, Pierre-Olivier Pineau, titulaire d’une chaire financée par des pétrolières privées, qui, pour ajouter son grain de sel d’expert affranchi, a dit : «Pétrole, pourquoi se priver? Spécialiste du secteur de l’énergie, Pierre-Olivier Pineau estime que le Québec peut bien exporter ses hydrocarbures tout en respectant ses objectifs en matière de réduction des GES» (Le Devoir, 10 décembre 2015). La pensée magique et mystificatrice c’est ça.

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