
Le vrai pouvoir n’est pas du tout à l’Assemblée nationale
Les girouettes qui passent régulièrement d’un parti politique à l’autre, afin d’avoir leur petit moment de gloire, s’imaginent entrer au gouvernement et obtenir du pouvoir et être connu. Mes amis, vous le savez fort bien que nos politiciens sont des figurants et que le parlement est une grosse salle de spectacle où les élus font leur mise en scène. Nos gouvernements occidentaux sont sous le joug et sous la tutelle des vrais dominants que sont les transnationales plus riches et plus puissantes que l’État, même de celui des États-Unis, et sont présents partout dans le monde où, avec leurs immenses ressources financières, elles gouvernent et dirigent en se payant des milliers de lobbyistes, des universitaires, des journalistes et des médias, des ONG vertueuses, des armées privées, des politiciens, beaucoup de corruption et des traités de libre-échange. Ce sont eux qui établissent le menu et fixent l’ordre du jour.
Prenons le cas du Canada et du Québec où ce sont réellement les banques qui mènent et aussi les pétrolières, les firmes d’internet et du sans-fil, les pharmaceutiques, Air Canada et le CN en région, les GAFAM américaines, etc. En tant que consommateurs captifs de ces cartels, vous êtes tenus de leur payer des impôts privés par le biais de leurs prix et de leurs tarifs exorbitants. Nos élus n’ont absolument aucun contrôle sur eux et ne peuvent rien faire afin de faire baisser leurs prix.
Les arrivistes prêts à se vendre pour pas grand-chose : Shirley Dorismond
Récemment, on a encore assisté à des scènes désopilantes et désolantes de personnes qui veulent être élues aux prochaines élections provinciales du mois d’octobre 2022. Quitte à renier leurs valeurs et leurs principes, elles sont prêtes à tout pour avoir leur moment de prospérité éphémère, pour se faire voir et pour avoir un petit peu de pouvoir.
Une histoire incroyable mais vraie. Ça concerne Shirley Dorismond, celle qui qui vient d’être élue, hélas, dans Marie-Victorin, ex-vice-présidente du syndicat des infirmières du Québec (FIQ) qui, il y a pas si longtemps, accusait le gouvernement caquiste de François Legault de faire preuve de «racisme systémique», d’être «complice de violence organisationnelle» et d’avoir «contribué aux décès massifs en CHSLD» mais qui malgré tout s’est jointe à la Coalition avenir Québec (CAQ). Les mots me manquent pour qualifier ce genre de personne.
Et pour la CAQ, comme pour tout parti politique, Shirley Dorismond est une bonne prise qui embellie ses statistiques sociales : Shirley est noire, provient d’un syndicat de travailleurs, est infirmière et de sexe féminin. De quoi faire saliver tous les partis politiques en quête d’ouverture, d’inclusion, de parité, etc. La dame ayant des principes à géométrie variable refuse maintenant de condamner la AQ et de dénoncer le racisme systémique présent au Québec : «La candidate caquiste dans Marie-Victorin change de position concernant le racisme systémique» (TVA Nouvelles, 31 janvier 2022). Change de principe et de position comme elle change de chemise.
Les cas de Vicki-May Hamm et de Luce Daneau
Au mois de janvier 2022, l’ancienne mairesse de Magog, madame Vicki-May Hamm, avait approché la CAQ afin de se présenter sous leurs couleurs aux prochaines élections provinciales d’automne 2022. Elle a dit : «La CAQ me rejoint plus que le PLQ (Parti libéral) dans mes valeurs et convictions». Essuyant un refus de la SAQ, madame Hamm, avec ses valeurs et principes ajustables sur commande, s’est jointe au PLQ afin de se faire élire dans la circonscription d’Orford. On appelle ça se revirer sur un trente-sous : «Une candidate du PLQ courtisait la CAQ en janvier 2022» (La Presse, 31 mars 2022).
Trêve de choses sérieuses, passons à annonce comique. Il y a Luce Daneau, qui s’est présentée deux fois sous la bannière de Québec solidaire et qui vient d’annoncer qu’elle se joint au Parti conservateur du Québec : «Une ancienne candidate de Québec solidaire rejoint Éric Duhaime» (Radio-Canada, 3 mars 2022). Il faut avoir des principes vraiment élastiques pour passer ainsi d’un extrême à l’autre sur le plan politique. Je vous l’ai dit : les petits parvenus ne sont pas sincères. Ils sont prêts à faire n’importe quoi pour obtenir rapidement un peu d’aura et de reconnaissance publique.
Et aussi Vincent Marissal
Oui, vous allez me dire que l’actuel député solidaire, l’ex-journaliste de La Presse Vincent Marissal, niait avoir approché le parti libéral du Canada : «Québec solidaire. Vincent Marissal avoue avoir menti. Le candidat souhaite tourner la page sur ses premiers pas en politique» (Le Devoir, 12 avril 2018). Je ne veux pas excuser monsieur Marissal, mais le parti libéral du Canada n’est pas le parti conservateur du Québec et Justin Trudeau n’est pas Éric Duhaime. D’accord avec moi?
Le premier prix va à Gertrude Bourdon
La palme du caméléon politique revient à la libérale de façade Gertrude Bourdon qui, tout en se voyant ministre de la Santé au Québec, a hélas perdu deux fois en se présentant sous la bannière du PLQ dont la dernière fois dans Louis-Héberrt à Québec en 2018. La dame, dotée d’une étonnante polyvalence politique, avait d’abord approché le PQ, puis après la CAQ, pour enfin aboutir, par défaut, dans les rangs du PLQ. À la fois risible et pathétique. Dans la vie de tous les jours, elle est quoi au juste madame Bourdon : «Comment Legault de la CAQ s’est fait larguer par Gertrude Bourdon (au «profit» du PLQ)» et aussi «Gertrude Bourdon a aussi eu des discussions avec le PQ» (Le Journal de Montréal, 18 et 23 août 2018). Qui dit que Gertrude n’est pas actuellement en pourparlers avec Éric Duhaime?
Ah oui, une autre qui a fait le tour du jardin est Céline Lachapelle : «Du PQ à Québec solidaire en passant par la CAQ» (Le Journal de Montréal, 8 août 2018). Au hockey, on appelle ça un tour du chapeau. Et si éventuellement la dame se joint au parti conservateur du Québec, au baseball, on appelle ça un carrousel.
À peu de choses près, tous les partis se ressemblent
S’il y a tant de personnes qui passent d’un parti politique à l’autre, c’est peut-être que dans le fonds tous les partis politiques au Québec et en Occident se ressemblent. Nos élus sont dans les faits des pantins de la classe dominante. Voter aux quatre ans pour des partis pas mal pareils vous donne l’impression et l’illusion que vous vivez en démocratie. Démocratie dans laquelle le vrai pouvoir échappe au peuple et aux politiciens. Les partis politiques en Occident et au Canada se ressemblent tellement qu’ils forment dans les faits un seul et unique parti. C’est la dictature des transnationales et des actionnaires. En fait, depuis au moins 60 ans, il y a eu au Québec des gouvernements caquiste, péquiste, libéral et Union nationale qui ont fait en gros tous la même chose et ont appliqué à la lettre les diktats du 1% : Moins d’État et plus de privé, baisses d’impôts sur le revenu, privatisation de joyaux publics, PPP et sous-traitance, traités de libre-échange, tolérance et complicité face aux paradis fiscaux, multiplication des contournements fiscaux, explosion des subventions, symbiose avec les lobbyistes du patronat, etc. Mes amis, en Occident, malgré les prétentions et les pétages de bretelles, la démocratie est un leurre et une vue de l’esprit.
D’autres «trocs» politiques
Une vraie farce qui se renouvelle tout le temps : il y a eu en plus le fumiste Jean Charest qui est passé du Parti conservateur du Canada (PCC) au PLQ et qui est de retour au PCC. Lucien Bouchard qui venait du PCC et qui est allé ensuite au Bloc pour enfin atterrir au PQ. Jean Legault du PQ à la CAQ; Gaétan Barette, Sébastien Proulx et Dominique Anglade de la CAQ et PLQ et Marguerite Blais du PLQ à la CAQ. Un qui m’a surpris et déçu car je le respectais beaucoup, est l’ancien chef du Bloc québécois Michel Gauthier qui, en 2018, a fait le saut chez les conservateurs du Canada : «Un ex-chef du Bloc québécois rejoint les conservateurs» (Le Journal de Montréal, 12 mai 2018).
Rions un peu du Devoir pour qui tout le monde est à gauche
Encore récemment, Le Devoir a qualifié le parti libéral du Canada de parti à gauche. Comme l’a dit sur la croix Jésus à son père : «Pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font». Une drôle qui remonte à 2001 : «Le PLQ (de Jean Charest) glisse à gauche du PQ (alors que les deux partis sont à droite)» (Le Devoir, 28 mai 2001).
Puis en 2003 : «L’ADQ (de Mario Dumont ancêtre de la CAQ) à gauche du PLQ (de Jean Charest)» (Le Devoir, 16 juin 2003). Bientôt ils vont nous dire le plus sérieusement du monde que le parti conservateur d’Éric Duhaime est à gauche du parti communiste du Canada. Nos médias, c’est trop souvent du n’importe quoi.
La question qui tue
Alors mes amis, si l’ADQ, la CAQ, le PLQ, le PQ et le PLQ sont à gauche, selon les dérives et les délires politiques de nos médias, alors si je critique dans mes textes ces partis politiques de «gauche», est-ce à dire que je suis de ce fait à droite de l’échiquier politique? J’aimerais tant savoir ce que je suis vraiment. Suis-je un homme de la grosse droite qui se méconnait?