
Sophie Brochu, le boss d’Hydro-Québec au Journal de Montréal
Olivier Bourque est journaliste au Journal de Montréal, détenu par le conglomérat Québecor de la famille Péladeau. Je le répète : autant un média détenu par l’État que celui détenu par de riches individus ou compagnies n’est indépendant et impartial. Les organes de presse chinoises ou russes ne sont pas pires que les médias privés occidentaux également financés généreusement par l’État. Les journalistes et les chroniqueurs au JDM qui prétendent être libres de parler de tout et de critiquer n’importe qui vous mentent. Ainsi, le journaliste Olivier Bourque a rédigé et publié le 26 mars 2022, dans le Journal de Montréal, son article intitulé : «Hydro-Québec : où sont passés les surplus d’électricité. Sans nouveaux projets, la société pourrait manquer d’énergie d’ici cinq ans». Ce texte faisait suite à une entrevue avec la présidente d’Hydro, madame Sophie Brochu. Entrevue est un bien grand mot. Je dirais plutôt un monologue de la patronne d’Hydro dans lequel le journaliste a affiché aucun sens critique et n’a offert aucune réplique aux demi-vérités aux concepts creux, aux généralités abusives et aux propos évasifs et questionnables de la dirigeante.
Aie, il ne faut pas avoir un doctorat en économie ou être un génie pour questionner le manque de professionnalisme évident du journaliste à donner l’heure vraiment juste au lecteur. Un individu ordinaire, mais bien intentionné et réellement au service de la population aurait, vous allez voir, poser des questions plus sérieuses et aurait servi des arguments critiques aux propos de type propagande formulés par la cheffe. Hélas, le journaliste s’est assis sur son «steak» et a malheureusement manquer à son devoir. Il faut dire qu’il n’est pas le seul dans sa profession.
Premièrement, le titre de l’article est alarmiste et trompeur
Il est dit dans le titre que : «Sans nouveaux projets (comme de l’éolien privé) la société d’État pourrait manquer d’énergie d’ici cinq ans. Là monsieur Bourque, il aurait fallu «challenger» immédiatement la présidente d’Hydro. Il n’est pas vrai qu’Hydro-Québec va manquer d’électricité pour servir ses clients résidentiels et d’affaires du Québec à moins qu’elle décide de vendre à perte notre électricité à de nouvelles fins comme l’exportation au Massachussetts et à New-York et la vente de notre énergie aux centres de données et aux serres (même celles qui cultivent du cannabis) très énergivores. Le journaliste aurait dû lui demander et exiger de voir les études afin d’appuyer les prétentions «flyées» de la direction d’Hydro et du gouvernement du Québec sur la supposée rentabilité de l’exportation d’électricité aux États-Unis et des centres de données créatrices de peu d’emplois. Pourquoi subventionner les centres de donnés détenus par des transnationales, comme Vidéotron, afin de créer des jobs puisqu’il y a pénurie de travailleurs qu’ils disent? En fait, il n’y a pas d’étude sérieuse. Ces initiatives des boss d’Hydro-Québec et du gouvernement découlent de leur idéologie économique favorable au tout privé et font suite aux démarches des lobbyistes et des firmes de relations publiques qui comptent beaucoup d’ex-politiciens à leur emploi. Ainsi va la vie dans nos sociétés dites démocratiques et libres. Pour des projets si importants pour les Québécois, les a-t-on consultés et demandé leur avis? Non. Tout a été décidé à leur insu, de même que le développement d’éoliennes polluantes au niveau du paysage et de la nature. Et leurs a-t-on demandé s’ils étaient d’accord?
Une question facile pour aider le journaliste
Sophie Brocu se targue de vendre à profit notre électricité aux États américains du Massachussetts et de New-York. Elle a dit vendre au Massachussetts au prix de 5,15 cennes le kWhre alors que le coût de production «moyen» d’Hydro-Québec est de 1,93 cents le kWhre. Madame Brochu, si c’est si rentable de vendre à 5,25 cennes le kWhre notre électricité au Massachussetts, pourquoi alors ne serait-il pas aussi payant de le vendre aux Québécois à ce tarif-là plutôt que de nous le vendre à au moins 10 cennes le kWhre, incluant les frais de réseau et la TPS-TVQ, sans compter l’impôt sur le revenu, car pour les individus l’électricité n’est pas déductible fiscalement contrairement aux dons effectués aux médias écrits et parlés qui eux peuvent émettre des dons de charité. Voilà une autre question toute simple qu’Oliver Bourque aurait pu poser à la présidente. Mais il s’est abstenu, ne voulant pas probablement irriter cette personne très importante et très influente.
C’est quoi le prix de revient moyen? On veut savoir
Puis, Olivier Bourque aurait dû lui demander de détailler le prix «moyen» de production d’électricité d’Hydro-Québec qu’elle dit être de 1,93 cents le kHre, alors que pour les nombreux contrats accordés aux éoliennes privées et aux barrages privés détenus par des affairistes, Hydro a dû, dans plusieurs cas, payer plus de 11 cents le kHre. Ça mes amis, ça veut dire que les bas coûts de production d’électricité rattachés à notre bloc patrimonial (Baie James, Manic, etc.) vont être réservés aux États américains, aux centres de données, aux alumineries, aux mines, aux forestières et autres entreprises milliardaires alors que les citoyens du Québec, ceux qui ont eu le courage de nationaliser Hydro dans les années 60’s, et qui en sont les véritables propriétaires, devront payer pour les coûts de revient exorbitants chargés à Hydro par les éoliennes privées et les barrages privés. Encore une fois, nous serons les dindons de la grosse farce indigeste. Mais le journaliste n’a rien vu de ça ou a fait preuve d’aveuglement volontaire. Pourquoi donc?
Sophie aime l’éolien privé qui est source de pollution visuelle
Sophie Brochu est favorable à l’éolien privé, souvent propriété de firmes étrangères, même si Hydro paie 11 cents le kWre. La dirigeante a dit, sans fournir aucune preuve, que le coût de l’éolien privé a baissé ces dernières années mais sans dire à combien et le journaliste ne lui a pas demandé. Et ce dernier ne lui a pas demandé pourquoi ce n’est pas Hydro-Québec qui investit alors dans l’éolien et qui en serait alors propriétaire afin de réduire le prix de revient de l’électricité? Pourquoi augmenter les coûts en faisant appel à des intermédiaires privés superflus au niveau de l’éolien et qui s’en mettent plein les poches? Et si la dirigeante aurait osé répondre à cette question en prétendant que le privé c’est préférable, le représentant des médias aurait pu lui demander les études appuyant ses élucubrations. Elle n’aurait pas pu fournir les études au journaliste car il n’y en a pas. C’est l’idéologie capitaliste du moins d’État et de la préséance à l’intérêt privé plutôt que le bien commun qui prime dans nos sociétés dites «démocratiques».
Madame Brochu se fait évasive quant aux centres de données
Où est la logique de vendre notre électricité aux nombreux centres de données très énergivores établis au Québec à environ 4 cents le kWhre? Centres de données créateurs de peu d’emplois et détenus par des compagnies milliardaires comme Amazon, Google, Vidéotron, Bell, etc. Il faut accepter sans rechigner les énormités larguées par les dirigeants d’Hydro-Québe et du gouvernement du Québec qui nous disent que cela est bon pour le Québec mais sans nous fournir aucune étude. Aie, on as-tu une poignée dans le dos? Au moins si on vendait notre électricité aux centres de données au même prix que le tarif résidentiel. En plus, le tarif résidentiel de plus de 10 cents le kWhre est indexé, ce qui n’est pas du tout le cas pour les tarifs bonbons facturés par Hydro aux alumineries, aux centres de données, aux serres de cannabis, etc. On assiste, en nous mentant éhontément, au seul profit de la classe dominante, à notre propre dépossession tranquille de notre joyau public qu’est Hydro-Québec. Sur les centres de données, la présidente a dit au journaliste que «les nouveaux projets de centres de données devront avoir un impact positif pour l’économie». Ça veut dire quoi au juste un impact positif sur l’économie? Le journaliste n’a pas demandé des éclaircissements. La dirigeante dit n’importe quoi et Olivier Bourque se tient tranquille et se fait sage en ne soulevant pas de vagues qui pourraient contrarier et irriter la patronne.
Sophie qui provient de Gaz Métrolpoltain (Énergir)
Oh, surprise, Sophie Brochu provient de l’importateur de gaz naturel Gaz Métropolitain. Et comme cette compagnie brasse maintenant beaucoup d’affaires avec Hydro et qu’elle vient de se lancer dans l’éolien, elle a donc cru pertinent de changer de nom pour Énergir.
Aie, qu’a dit Sophie, sur un ton exagéré, je ne travaillais plus chez Énergir et je n’ai plus aucun lien avec cette entreprise. Alors ce n’est que spéculation provenant de mauvaise langues qui voient un quelconque lien malveillant dans ces affaires négociées entre deux sociétés différentes? Sophie a coupé tous les ponts avec ses vieux pottes de Gaz Métronopolitain-Énergir? Il ne faut pas se fier aux apparences : «Énergir. La facture attendraint 2,4 millards par Hydro-Québec» (La Presse, 17 mars 2021).