
Le peudo-marché supposément concurrentiel est une dictature
Ben non, Air Canada ne veut pas desservir les régions au Québec, comme d’ailleurs le Canadien national (CN) et les géants de l’internet que sont Vidéotron, Bell , Rogers, Telus et Cogéco qui détiennent en plus plusieurs gros médias d’information. Ça les aide dans la propagation de leur propagande corporative et ça fait, dit-on, plus démocratique. Ben oui, quand les médias en Occident sont détenus par le privé, mais financés par l’État, c’est le summum de la liberté. Dans le monde capitaliste, le privé c’est toujours mieux et plus démocratique : «Air Canada abandonne les régions du Québec» (Le Journal de Montréal, 2 juillet 2020).
Avant Air Canada allait en région
C’est drôle, mais quand Air Canada et le CN étaient de propriété collective, ils allaient en région à des tarifs raisonnables, comme le fait d’ailleurs Hydro-Québec. Au moins, lorsqu’ils ont privatisé sans débat public et pour des pinottes Air Canada et le CN, les élus inféodés et assuejettis aux riches détenteurs de capitaux auraient dû mettre par écrit leur obligation à desservir les régions à des prix abordables. Mais non, ils n’ont rien fait pour protéger la population des excès des cartels aériens privés comme il en existe aussi dans les domaines du transport ferroviaire, de l’internet, de l’essence, de l’alimentation au détail, pharmaceutique, bancaire, etc. Ça fait que, et ça nos élus, qui sont effectivement des lobbyistes, le savaient en privatisant ces joyaux publics qu’étaient Air Canada et le CN : «Manque de concurrence pour le prix des billets d’avion au Québec. Un vol vers Gaspé (avec Air Canada) plus cher que vers Pékin» (Le Journal de Montréal, 3 février 2018). Pendant ce temps, des universitaires se font payer des Chaires et des Instituts par Air Canada, Bell et d’autres. Ça fait bon chic bon genre.
La population prise en otage par des oligopoles privés
Si on vivait dans une véritable démocratie dans laquelle le pouvoir appartient au peuple, le gouvernement obligerait les transporteurs aériens (Air Canada), ferroviaire (CN) et les firmes de l’internet et du sans-fil (Vidéotron, Bell et cie) à aller en région à des coûts corrects sous peine de se voir retirer leurs permis d’exploitation. Aie, pouvoir opérer dans ces domaines d’activités est un privilège et non un droit acquis. Ces fumistes ne peuvent pas couvrir que les secteurs et les régions payants, par exemple les vols Montréal-Québec-Toronto-Vancouver, etc., et ne pas aller en région sous prétexte que ce n’est pas payant. Je le répète : Hydro-Québec va dans toutes les régions éloignées et aux mêmes tarifs que dans les grands centres urbains. Pensez-vous qu’Hydro-Québec privatisé irait dans les régions lointaines et surtout aux mêmes tarifs qu’à Montréal? En passant, c’est au Québec, comme c’est le cas pour les médicaments, que : «Les billets d’avion plus chers au Québec pour les vols régionaux» (Le Journal de Montréal, 27 mai 2017).
Le boss a parlé et il faut se soumettre
Comme pour l’internet et les trains, il n’est pas question pour Air Canada d’aller en région au Québec à moins d’être subventionnée grassement à coups de millions de dollars chaque année, un point c’est tout et le débat est clos : «500$ pour voler vers les régions (grâce aux grosses subventions de l’État). Québec (CAQ) mise sur de nouveaux rabais (subventionnés) pour relancer l’aviation mise à mal par la décision d’Air Canada (ancienne société d’État) de revoir (de couper) ses liaisons régionales» (Le Devoir, 19 avril 2022). En passant, la privatisation à gogo d’Air Canada a profité à qui? Et celles du Canadien National, de Pétro-Canada, de Téléglobe et de Télésat? Voilà une preuve factuelle de plus que nous vivons sous la dictature des corporations capitalistes et des oligarques occidentaux qui sont en fait beaucoup plus riches que les oligarques russes.
Et pourtant, nos élus avaient promis de mettre Air Canada au pas
En 2018, en pleine campagne électorale, les braves chefs de nos partis politiques québécois avaient promis : «d’intervenir afin qu’Air Canada ait davantage de concurrence sur le marché des vols régionaux». Bien évidemment, il n’en fut rien. Aie, les dirigeants d’Air Canada en ont rien à cirer des ministres et des premiers ministres provinciaux et même fédéral. C’est qui ça François Legault? Plus fringuant, Legault avait promis : «qu’il négocierait lui-même avec Air Canada des prix raisonnables sur les billets d’avion en région» (Air Canada dans la ligne de mire des chefs politiques. Le Devoir, 15 septembre 2018). François Legault avait aussi promis de mettre les médecins au pas et de réduire leur astronomique rémunération d’un milliard de dollars par an. Hélas, il n’en fut rien.
Ah oui, il y a aussi d’autres élus qui se sont essayés en vain de s’en prendre au monopole régional d’Air Canada : «Transport aérien régional : les maires veulent casser le monopole d’Air Canada» (Le Journal de Montréal, 27 septembre 2017). Les maires n’ont rien cassé du tout. Même pas capable de casser un œuf.
Pour nos maires et députés, plus facile de jouer les gros bras avec les travailleurs ordinaires
Le gouvernement du Québec et les maires se sont frottés aux géants du transport aérien et ferroviaire, de l’internet, de l’essence, etc. et ils ont été sèchement et rapidement mis à leur place de subalternes qu’ils sont dans nos sociétés capitalistes supposément démocratiques. Ils ont aussi tenté de jouer au gros avec les docteurs qui les ont ridiculisés.
Ah ben, Jean Charest, Philippe Couillard et les petits maires ont eu beaucoup plus de succès en s’en prenant en 2016 aux conditions de travail de travailleurs municipaux ordinaires : «Québec (PLQ) envisage d’accorder des pouvoirs plus musclés aux villes face à leurs employés» (Le Devoir, 23 mai 2015). Le gouvernement provincial n’aurait pas pu donner plus de pouvoir aux municipalités régionales face à Air Canada, au CN, à Vidéotron, Bell, Rogers, Cogéco et cie? En fait, tant les gouvernements provincial et fédéral n’ont aucun pouvoir réel face aux conglomérats corporatifs sinon de les gaver de fonds publics. En tout cas, au niveau provincial ça balance : on coupe généreusement dans les conditions de travail des cols bleus et blancs afin d’en donner plus à Air Canada, au CN et au tandem philanthropique Vidéotron-Bell. Aie, il ne faut pas oublier que nos gouvernements ont versé plus de deux milliards de dollars aux géants de l’internet afin de les supplier à genoux d’aller en région : «Ottawa réserve 1,75 milliards$ pour l’accès à internet haute vitesse en région» et «Québec (CAQ) 826 millions$ pour l’internet à haute vitesse en région» (Le Journal de Montréal, 19 novembre 2020 et 22 mars 2021). Et vogue, les inégalités économiques entre le monde ordinaire et le monde extraordinaire.
Une drôle en passant comme ça : «Union des municipalités du Québec : Couillard promet de «rééquilibrer le rapport de force»» (Le Devoir, 13 mai 2016). Rééquilibrer le rapport de force pas entre les villes et Air Canada, le CN, Bell ou Vidéotron, mais entre les municipalités et leurs employés ordinaires. Plus facile d’agir ainsi.
Et la face grotesques continue
«Ottawa veut plus de concurrence (plus juste de dire… veut de la concurrence) dans le secteur aérien au Canada» (Le Devoir, 17 mai 2017). Les affairistes responsables socialement ont entendu l’appel : «Westjet achète Sunwing» (Le Devoir, 3 mars 2022). Et pour qu’il y ait plus de compétition dans l’internet et le sans-fil afin de mettre fin à l’arnaque : «Rogers achète Shaw pour 26G$» et «Bell acquiert EBOX, le plus important fournisseur d’internet au Québec» (Le Journal de Montréal, 15 mars 2021 et La Presse, 23 février 2022).