
Le Devoir comme service de relations publiques : il n’est pas seul
Le 20 avril 2022, Le Devoir publiait cet article, qui s’apparente à un vrai communiqué de presse, sous le titre de : «Hydro-Québec ajoute des cordes à son arc (des cordes qui vont coûter cher aux Québécois). La Société d’État (mais de plus en plus privée) s’est entendue avec Énergir (ex-Gaz Métropolitain) et Boralex (de la famille Lemaire de la papetière Cascades) pour devenir copropriétaire de ses premiers parcs éoliens».
Aie, il faudrait être fous comme des balais suite à cette bonne nouvelle qui, dans les faits, sont mauvaises pour la population québécoise et bonnes pour les actionnaires d’Énergir, de Boralex et pour la p.d.g. d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, ex-présidente d’Énergir. Les journalistes Frédéric Lacroix-Couture et Stéphane Rolland de la Presse Canadienne (pas fort. Il a fallu se mettre à deux pour rédiger cette infopublicité présentée comme un article de fond) ont dit : «Hydro s’est entendue avec Énergir et Boralex». N’Importe quel affairiste se serait entendu avec Hydro-Québec pour créer un tel partenariat sans aucun risque et tellement rentable pour très très longtemps. Il aurait été nettement favorable qu’Hydro-Québec se passe de ces deux intermédiaires et même qu’elle rejette ce gros projet de parcs éoliens laids et polluants dans Charlevoix et arrête de vendre notre électricité à perte aux centres de données, aux serres, aux alumineries et autres industries et celle exportée aux États-Unis. Dans l’article, les analystes financiers, interviewés par lesdits journalistes, ont interviewé Sean Stewart, un analyste financier de la Banque Toronto-Dominion (TD), qui a dit que c’était une bonne nouvelle pour le marché des capitaux, pour Boralex et pour Énergir. Voilà mes amis comment on enrichi collectivement des faiseux avec notre argent et sur notre bras.
Le parc éolien, c’est bon même si on ne connait pas le prix payé
Hydro-Québec va acheter toute l’énergie produite par ce parc éolien mais n’a pas voulu dire le prix payé et nos deux journalistes «d’enquête» n’ont pas daigné le demander. C’est fort : c’est notre argent, c’est notre société d’État et on refuse de nous communiquer cette information cruciale. Mes amis, si le prix payé avait été intéressant et nettement inférieur aux tarifs imposés par Hydro aux centres de données et à l’exportation, vous pouvez être assurés que la boss d’Hydro-Québec l’aurait dévoilé en grandes pompes. Ah oui, nos deux préposés journalistiques ont toutefois dit que : «Le prix d’achat sera concurrentiel (concurrentiel avec quoi et avec qui?) et sera plus avantageux que le prix pays au parc éolien Apuiat, qui est d’environ 6 cents le kilowattheure qu’a dit la porte-parole d’Hydro, Caroline Des Rosiers». Et ils ont pris ça pour du «cash». Six cents le kWh, c’est seulement une «prévision», pas un chiffre définitif : «Le parc éolien Apuiat, sur la Côte-Nord «prévoit» que son prix d’achat sera «d’environ» 6 cents le kwhre». Une vraie farce et une vraie honte journalistique.
Ah oui, Hydro, pour obtenir l’acceptabilité sociale, va comme toujours acheter les petites municipalités, les autochtones et d’autres en leur versant des ristournes ou des «kick backs» afin de pouvoir installer en toute quiétude ces horreurs éoliens, inutiles dans leurs villages, territoires, réserves, etc. Ces redevances versées aux collaborateurs, c’est en fait tous les Québécois qui les paient et qui doivent être ajoutées aux coûts. Pour terminer, vous allez être heureux d’apprendre que cet article de «fond» a été financé par l’américaine Facebook (Meta). Des médias financés par des transnationales américaines privées, je suppose que ça rehausse le niveau d’indépendance de nos médias et que les patrons du privé n’interviennent pas, même dans le cas où La Presse canadienne voudrait rédiger un texte sur la nationalisation, la taxation, l’encadrement réglementaire de ces mastodontes numériques qui sont en position de monopole. Le Devoir aussi est financé par Google, Facebook et cie et ils en sont fiers.
SNC-Lavalin en profite itou
«SNC-Lavalin, chargée du projet d’Hydro-Québec (qui l’engage et la paie) d’exportation d’électricité (à rabais et à perte) vers New-York» (Le Devoir, 29 avril 2022). Un autre publireportage rédigé par le journaliste Ulysse Bergeron.
À propos du contrat, le journaliste écrit comme si de rien n’était : «La valeur du contrat accordé à SNC-Lavalin n’a pas été dévoilé». Bien évidemment, afin de ne pas irriter les boss de notre appauvrissement collectif, Ulysse n’a pas insisté et n’a pas demandé le montant du lucratif contrat.
Ah oui, pour vous remplir comme des valises et vous faire croire que l’exportation d’électricité à perte aux États-Unis c’est bon, le journaliste Ulysse mentionne fièrement que : «L’entente avec New-York pourrait (pourrait qu’il a dit, pas va) générer des revenus de 30 milliards de dollars américains pour la société d’État». Le petit vlimeux à Ulysse a dit que ça va générer des revenus de 30 milliards de dollars, «bruts s’entend, et pas «nets». Le journaliste n’a pas osé nous dire combien ça va rapporter en revenus, en profits «nets» car dans les faits il s’agit d’un contrat qui va générer des pertes nettes pour Hydro et pour la collectivité québécoise. Et cela justifie la nécessité de construire des gros parcs éoliens au Québec (que les États du Nord-Est américain ne veulent absolument pas chez eux) qui vont faire vivre des affairistes québécois. À quoi bon signer des contrats d’exportation d’électricité qui vont rapporter 40 milliards$ US «bruts» mais qui vont nous coûter disons 50 milliards$ US. Si on vend notre électricité aux States à 4 ou 5 cents le kWh et que l’on paie aux éoliennes privées du Québec plus de 8 cents et même 11 cents le kWh, comment cela peut-il être rentable?
D’autres comiques du Devoir sur Hydro : des éoliennes en ville
Le 2 mai 2022, il y a eu cet article vraiment «intéressant» publié dans Le Devoir et rédigé par Lise Denis : «L’intelligence artificielle pour l’installation d’éoliennes urbaines». Afin de vous farcir la cervelle à l’effet d’accepter le développement d’éoliennes privées (que d’autres pays, comme la France, ont stoppé sauf celles en mer), rien n’arrête la ferveur idéologique des évangélistes du Devoir. Afin de rédiger cet article, la journaliste du Devoir a déniché les trouvailles de deux «chercheurs» de l’Université Concordia qui ont rédigé (pas une thèse de doctorat) un mémoire de maîtrise en génie du bâtiment.
Et nos deux prétendus chercheurs veulent installer, dans «une démarche écologique et environnementale» des éoliennes dans nos grandes villes comme Montréal et Québec. Formi…formidable. Ils ont dit que l’on pourrait les installer sur le toit des maisons et des édifices et la journaliste a trouvé ça visionnaire et génial. Si vous avez du temps à perdre, je vous invite à lire ce pamphlet journalistique.
Un projet de société que s’est exclamée la cheffe d’Hydro
Et ça continue. Le 3 mai 2022, un texte de deux pages, avec belles grosses photos aguichantes, publié encore une fois dans Le Devoir, et rédigé par la journaliste Jessica Nadeau, sous le titre de : «Questions autochtones. Le village de Kitcisakik aura finalement accès à Hydro-Québec».
C’est du sérieux car la journaliste Jessica Nadeau du Devoir s’est déplacée elle-même en personne en Abitibi, à 70 kilomètres au sud de Val-d’Or, dans le parc de la Vérendrye. Elle n’a toutefois pas mentionné le nombre d’habitants de cette communauté autochtone. Hydro-Québec va débourser plus de 20 millions de dollars afin de construire une ligne de transport d’électricité afin de brancher cette communauté. Je vous le demande : Qu’est-ce qui justifie un texte de 2 pages sur cette dite nouvelle et l’envoi de la journaliste en Abitibi afin de couvrir cet événement? Trop c’est trop quand Sophie Brochu, la présidente d’Hydro, qualifie ça de «projet de société et projet humaniste». Sophie a été impressionné par le vice-chef de la communauté âgé d’à peine 19 ans, Alex Emmet Papatie. Il faut gâter les autochtones si Hydro-Québec veut obtenir leur «acceptabilité sociale» afin d’installer d’autres éoliennes dans leurs territoires et réserves. Aie, il y en a beaucoup qui ont la notion de projet de société trop facile. On a aussi dit que le 3e lien à Québec et le REM de la Caisse de dépôt étaient des projets de société.
L’indépendance de nos médias est un mythe
Cela est un fait : nos médias d’information financés beaucoup par l’État; par les grosses firmes privées (Facebook, Google); détenus par des transnationales et des milliardaires occidentaux et très dépendants de la publicité ne sont pas impartiaux et indépendants et véhiculent l’idéologie capitaliste occidentale. Ils ne sont pas là pour développer un esprit critique chez le lecteur ou l’auditeur mais pour les endoctriner et les intoxiquer. Une autre preuve est apportée par la couverture du conflit en Ukraine effectuée par Le Devoir qui est une copie conforme de la position du gouvernement du Canada, qui lui à son tour reprend celle des States et des autres pays occidentaux. Oui, je suis d’accord, ce n’est pas mieux entre autres en Russie et en chine. Mais de grâce, nos médias occidentaux manquent de décence lorsqu’ils se prennent comme étalon-mesure et modèles de la presse libre et de leur indépendance dans nos pseudo-démocraties mises sous tutelle et sous-embargo par les ploutocrates et leurs transnationales hégémoniques. Se regardent-ils dans le miroir des fois?