Télésat privatisée : «full» subventionnée, gros salaires et dividendes

https://www.lapresse.ca/affaires/2022-05-15/la-remuneration-des-grands-pdg-americains-atteint-un-nouveau-record.php

Télésat comme Bombardier, Air Canada

Dans une démocratie capitaliste, la privatisation des biens et services publics, à l’encontre de la volonté du peuple passe comme une lettre à la poste car c’est ce que veut la classe dominante du 1% qui essaie de nous faire accroire que cela est bon pour tout le monde et nous faire avaler la théorie du ruissellement à l’effet que la richesse des riches va bientôt, comme ça, grâce à l’État minimal qui ne doit pas forcer les choses naturelles avec des lois et règlements, dégouliner sur les moins nantis. Il faut avoir la foi profonde dans les lois naturelles du marché. C’est tout ce que l’on vous demande. Allez, faites un effort patriotique.

Afin d’enrichir les opportunistes, ceux qui financent et corrompent les partis politiques, et bien leurs élus n’ont eu de cesse de privatiser des joyaux publics comme Canadair (devenue Bombardier), le Canadien National (CN), Les arsenaux canadiens, Énergie atomique et des Immeubles à SNC-Lavalin, Pétro-Canada, Téléglobe à Bell et à l’arriviste Charles Sirois, gros quémandeur de fonds publics, Télésat, etc. Sans oublier la santé, l’éducation et les garderies privatisées mais gavées de fonds publics, et la privatisation à petites doses hypocrites d’Hydro-Québec (éolien et barrages privés) et de la Société des alcools du Québec (SAQ) par le biais des agences privées et de la vente de produits alcoolisés dans les marchés d’alimentation, épiceries et dépanneurs.

Bombardier : une chance que le ridicule ne tue pas

Ça dépasse tout entendement et ce fut un affront pour la population. Imaginez, dans les années 1990’s, nos élus ont cédé pour pratiquement rien la société d’État Canadair, spécialisée avec succès dans la construction d’avions à la famille Beaudoin-Bombardier, qui ne connaissait absolument rien à ça. Fabriquer des motoneiges, ce n’est pas comme construire des avions, n’est-ce pas? Évidemment, ce qui devait arriver arriva et ce fut un flop monumental dans lequel nos gouvernements ont distribué des milliards de dollars de notre argent en subventions à la compagnie Bombardier pendant que leurs dirigeants se versaient chaque année des millions en salaires et qu’ils versaient des milliards en dividendes à leurs actionnaires dont beaucoup à la famille Beaudoin-Bombardier. En plus de leur céder la compagnie Canadair, vos élus leur a donné d’immenses terrains au pays, dont certains à Montréal, que Bombardier a vite transformé en gros domaines immobiliers. Et la cerise sur le sundae est venue lorsque le gouvernement du Québec a versé d’autres millions de dollars à la famille milliardaire et s’est associé avec elle dans l’horreur écologique et financière représentée par Ciment Mc Innis en Gaspésie. Il faudrait poursuivre ces politiciens, qui sont théoriquement au service du peuple, pour dilapidation de fonds publics.

Comme les écoles privées, Télésat n’a de privé que le nom

Privatiser dans les années 90’s la société fédérale à propriété collective et rentable Télésat (satellites) pour des pinottes s’assimile à du vol de bien public. Dans ces années, il ne fallait pas être une lumière pour savoir que le domaine des communications par satellite allait devenir important pour les villes et régions, pour les individus et les compagnies et pour notre sécurité nationale. Qu’à cela ne tienne, sous l’influence des lobbyistes, le gouvernement fédéral a privatisé Télésat. Résultat, c’est ici au Canada que l’on paie le plus cher en Occident pour l’internet et le sans-fil. Comme pour Air Canada et le CN, qui allaient en régions lorsqu’elles étaient détenues par la population et qui ne veulent plus s’y aventurer depuis qu’elles ont été privatisées, il en est de même pour Télésat, qui refuse d’aller en régions à moins, comme le CN et Air Canada, de lui verser des milliards de dollars en subventions : «Satellites. Ottawa investit 1,44 milliard (maintenant rendu à 2 milliards$ et le «running bill» continue à tourner) dans le réseau (privé) Télésat. L’entreprise devrait aider (en fait, il faut d’abord l’aider afin qu’elle daigne ensuite nous aider) à offrir une connectivité internet à large bande aux régions rurales» (Le Devoir, 13 août 2021). Ça, c’est après que le fédéral et Québec eurent versé environ deux autres milliards de dollars au cartel formé de Bell-Rogers-Telus-Videotron pour les «motiver» à aller dans les régions. Une vraie farce et personne ne dit rien. Nos médias de désinformation et de propagande annoncent ces nouvelles qui appauvrissent la majorité comme si c’était un fait naturel inéluctable et bénéfique. Aie, il ne faut pas être socialiste ou un génie pour affirmer que pour le bénéfice de la vaste majorité de la population, il n’aurait pas fallu privatiser Télésat, le CN, Air Canada, Téléglobe, Pétro-Canada (il aurait plutôt fallu nationaliser comme ailleurs le pétrole et le gaz), etc.

Gros salaires aux boss de Télésat

Télésat carbure aux subventions publiques, tout en versant des millions à ses dirigeants, exactement comme chez d’ex-sociétés d’État comme Air Canada, Bombardier et le CN : «Prime de 6 millions au patron Daniel Goldberg, soutenue (à coups de milliards de dollars) par Québec et Ottawa» (La Presse, 16 mai 2022). Attention, le titre de l’article faisait référence à la prime de 6 millions de dollars, car en 2021, si on ajoute les options d’achat d’actions, le salaire de base, le régime de retraite, etc., la paie totale du dirigeant de Télésat a totalisé 64 millions de dollars. Et nos médias, sauf La Presse, n’en parlent pas car pour eux il est tout à fait normal de bien rémunérer les patrons du privé, même outrageusement subventionné. En agissant de la sorte, ils anesthésient les gens et les amènent à se résigner. Dans nos sociétés capitalistes, c’est ça la norme. Et vogue la concentration de la richesse et les inégalités économiques. Ces fumistes à cravate que nos politiciens enrichissent à même l’argent pigé dans les poches du monde ordinaire, il faut le faire.

Léo, il faut relativiser les 64M$ versés au p.d.g. de Télésat en 2021

Ah Léo, parfois tu donnes l’impression d’être frustré et jaloux de ceux qui réussissent dans la vie et qui nous créent de la richesse. Léo, ces gens travaillent très fort pour le bien commun et le mieux-vivre ensemble. Au lieu de les critiquer négativement et gratuitement, tu devrais les glorifier, ce sont eux qui, en quelque sorte, ont payé pendant 48 ans ton salaire de professeur de comptabilité à l’Université du Québec à Montréal. Allez Léo, arrête de faire preuve d’ingratitude et dis merci au monsieur. N’oublie pas de t’excuser.

Aie Léo, 64 millions de beaux bidous versés en 2021 au patron de Télésat, Daniel Goldberg, c’est de la petite bière comparée à la rémunération annuelle de 296 millions US$ distribuée en 2021 au président d’Expédia, celui de 246 millions US$ au grand boss de Warner Bros Discovery et celui de 84 millions US$ au grand manitou de la banque JPMorgan Chase : «La rémunération des grands PDG américains atteint un nouveau record (en pleine pandémie)» (La Presse. 15 mai 2022). Léo, les 64M$ de Goldberg encaissé en 2021, c’est seulement en dollars canadiens. En dollars US, ça fait encore moins et pour tout dire, pas beaucoup, peut-être même pas assez.

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