
Les transnationales et les fonds spéculatifs
La sécurité alimentaire du Québec de François Legault et de la CAQ est une tromperie et une balloune politique. Elle ne sert qu’à subventionner avec des fonds publics de grosses compagnies et même des multinationales américaines comme Heinz. À quoi sert de produire au Québec des fruits et des légumes si on paie le gros prix fixé par les propriétaires de nos terres agricoles qui sont de plus en plus des prédateurs économiques tels les banques, les fonds spéculatifs et les transnationales qui n’ont aucun scrupule à tenir les populations en otage et même à les faire crever de faim?
Comme pour le pétrole, les aliments sont l’affaire de quelques gros joueurs dans le monde qui, à intervalles régulières, s’arrangent pour faire exploser les prix de pair avec les spéculateurs qui achètent à la bourse du blé, du soya, du café, etc. C’est ça la mondialisation et la liberté de contracter des corporations et des individus. Tout est cédé au marché et à la spéculation, que ce soient les céréales, les fruits, les légumes, l’éducation, la santé, l’électricité, etc. Les profiteurs ont eu les coudés plus franches au cours des cinquante dernières années grâce à la complicité de leurs élus qui ont tout, ou presque, dérèglementé; conclu des traités de libre-échange qui ont réduit les pouvoirs de l’État et qui en ont donné plus aux entreprises; privatisé des milliers de sociétés d’État sans débat public et ont donné leur accord à des achats et regroupements de très grandes firmes. Tout ça au profit de qui, je vous le demande? Certainement pas au profit du consommateur et des gens ordinaires.
Hausse injustifiée des prix
Depuis un an, le prix des aliments et du pétrole a explosé sans qu’il y ait eu une augmentation significative des coûts de production et un dépassement de la demande globale sur l’offre. Si vous payez plus cher pour votre essence et vos aliments, l’argent elle s’en va où? Oui, dans les gros cochons des Exxon Mobil, Conoco Phillips, Pfizer, Del Monte, la Banque Royale, BP Amoco, Loblaws, Dole, Mosanto, Goldman Sachs, Rogers, Bell, Morgan Stanley et autres kleptomanes du genre pour qui tous les prétextes sont bons pour nous arnaquer.
Ces hausses de prix enrichissent les riches seigneurs et appauvrissement les individus et aussi les gouvernements qui doivent aider les consommateurs en les subventionnant ou en baissant leurs impôts et leurs taxes sans jamais augmenter l’imposition de ceux qui sont responsables de ce vol institutionnalisé. Et hop, les inégalités économiques qui sont déjà scandaleuses s’envolent davantage.
Les terres agricoles détenues par de gros joueurs cupides
Mes amis, des transnationales, des banques et des fonds spéculatifs détiennent déjà la majeure partie des fermes dans plusieurs pays d’Afrique et d’Amérique latine. Ça c’est un fait. Et cette concentration s’accentue à vitesse V. L’appât du gain a déjà attiré Walmart dans ce domaine et aussi Amazon et Toshiba : «Le rachat de Whole Foods par Amzon se fera bientôt sentir (dans le compte de banque)» et «Des géants japonais de l’électronique se recyclent dans l’agriculture» (Le Devoir, 25 août 2017 et La Presse, 11 août 2014).
Le Québec n’y échappe pas
À la fin du mois de juin 2022, un fonds d’investissement américain, Vision Ridge Partners, a acheté la plus grande entreprise de production maraîchère au Québec sans que cela ne soulève de vagues : «Le géant maraîcher québécois Veqpro passe sous contrôle américain» (La Presse, 23 juin 2022). Oui, les fonds spéculatifs étrangers qui s’approprient nos terres agricoles au profit de qui? Et notre argent sort du pays afin d’enrichir des étrangers.
Sentant la bonne affaire, l’achat de fermes et de terres au Québec a attiré nos petits opportunistes notoires comme. Nos banques locales; le petit faiseux caquiste Charles Sirois et sa compagnie Pangea; l’arriviste Guillaume Poulin et son entreprise Agnitera; l’affairiste Clément Gagnon et sa business Partenaires agricoles et même, tenez-vous bien, notre très chère Caisse de dépôt et placement qui, en plus d’investir notre argent dans le pétrole, le REM et les paradis fiscaux, vient de découvrir le klendike des terres agricoles afin de profiter de la manne et d’être partie prenante du vol du prix des aliments :
- «Pour aider la relève agricole. La commission sur l’accaparement des terres agricoles au Québec a entendu Charles Sirois, propriétaire de la firme d’investissement Pangea» (Le Devoir, 18 mars 2015). Rien à l’épreuve de Charles Sirois, ce mécréant qui essaie de nous faire croire qu’il veut acheter des terres pour aider à la relève agricole. Le monsieur, quêteux de fonds publics, essaie de passer pour un mécène et philanthrope :
- «Nouveau fonds d’investissement agricole : Agriterra. De la terre dans le portefeuille de titres et d’actions» (La Presse, 25 octobre 2010);
- «Partenaires agricoles sollicite 50 millions de plus pour acheter des terres» (La Presse, 21 mars 2014).
Même des Chinois qui ont investi dans les terres agricoles ailleurs dans le monde sentent la bonne affaire ici même au Québec : «Des Chinois lorgnent des terres pas chères. Après avoir investi dans l’immobilier de luxe à Montréal et le Plan Nord, ils se trouvent vers l’agriculture» (Le Journal de Montréal, 27 janvier 2016).
Oups, j’oubliais la Caisse de dépôt
- «La Caisse de dépôt lorgne les terres agricoles, au grand dam de l’UPA» (Le Devoir, 23 janvier 2013);
- «Agroalimentaire. La Caisse crée un nouveau fonds de 125 millions. L’enveloppe comprend les 10 millions de dollars investis dans Pangea (la patente corporative de Charles Sirois, co-fondateur de la CAQ avec son ami François Legault)» (Le Devoir, 23 janvier 2013);
- «La Caisse mise sur l’agroalimentaire durable (La Caisse qui joue encore sur les mots)» (Le Devoir, 24 septembre 2020)».
Agroalimentaire durable, que c’est donc beau comme principe et comme valeur. Décodé ça veut dire que la Caisse de dépôt va investir jusqu’à 175 millions de dollars canadiens afin de s’associer à S2G Ventures et CREO Family Office Syndicats, un organisme à but non lucratif (sic) de New York pour acheter des entreprises agricoles. Pour vous endormir au gaz, on dit que la Caisse va s’associer à un organisme à but non lucratif des États-Unis. Et Le Devoir se comporte comme une firme de relations publiques et reprend tel quel, sans aucune critique, ce communiqué de presse émis par le service des communications de la Caisse de dépôt. C’est ainsi que l’on aliène les gens.
Quoi faire pour arrêter de se faire dépouiller?
Pour arrêter de se faire voler dans le domaine des aliments de base, il faudrait interdire l’achat de terres agricoles par des banques, des fonds spéculatifs, des transnationales d’ici et de l’étranger et limiter le pourcentage de contrôle permis de terres agricoles afin de ne pas se retrouver comme dans de nombreux pays en Amérique latine et en Afrique où une infime minorité de riches détient la vaste majorité des terres, ce qui leur permet de fixer et d’imposer les prix, et afin de protéger les petits agriculteurs et les travailleurs agricoles de la mainmise et du diktat de ces mastodontes qui font la loi.
Comme pour le pétrole, tous les prétextes sont bons
Oui, comme pour l’essence, le prix des aliments augmente radicalement à intervalles réguliers depuis plusieurs années avec comme prétextes toujours les mêmes arguments niaiseux. En plus de se faire voler, les médias d’information et leurs journalistes asservis justifient tout le temps les agissements des profiteurs en disant que ce sont les lois naturelles du marché qui agissent.
En 2009, deux grosses pages de textes asservissants rédigés par la journaliste Stéphanie Bérubé, publiés dans La Presse du 4 avril 2009 et intitulés, tenez-vous bien : «Forte hausse du prix des aliments. Le temps est venu de passer à la caisse». Il faut donc se la fermer et payer pour enrichir nos exploiteurs. Tout un dossier très critique. Les journalistes des mercenaires économiques qui pensent comme les seigneurs féodaux comme dans cet autre exemple d’un article publié dans Le Devoir du 23 août 2004 : «Le pétrole est toujours plus cher, et il va falloir s’y habituer».
Une autre drôle publiée dans La Presse du 8 juin 2011 : «La fin de la nourriture bon marché». Comme si les prix étaient trop bas. Et autres hausses en 2011 : «Le prix des aliments explose» (Le Devoir, 16 avril 2011). Et aussi en 2014 : «Aliments. Les prix mondiaux poussés par la météo et par l’invasion de la Crimée par la Russie (Les Russes ont le dos large)» (La Presse, 4 avril 2014). Et de nouveau en 2016 : «Le prix des produits alimentaires en forte hausse dans le monde» (Le Devoir, 3 février 2017). Le capitalisme c’est ça!