
Uber, la corruption, la violence et illégalités
La firme de taxi Uber a pris naissance en Californie aux États-Unis en 2009. Afin de s’implanter rapidement, elle a soudoyé de nombreux politiciens; s’est payée des universitaires et des chercheurs afin de farcir la cervelle du monde; a reçu l’appui indéfectible des associations patronales et de leurs organismes de recherche; a fraudé le fisc; a trompé la police et les régulateurs; a été aidée par les médias et a même encouragé la violence. Ça mériterait la prison. C’est son ex-président qui a affirmé sans aucun scrupule vouloir encourager les manifestions de leurs esclaves de travailleurs à manifester bruyamment dans les rues et même encourager la violence afin d’avoir gain de cause contre les chauffeurs de taxis ordinaires qui, déjà, peinaient à joindre les deux bouts, même en travaillant de longues heures : «Je pense que ça vaut le coup, a dit Travis Kalanick, le cofondateur de Uber. La violence garantit le succès». Et violence il y a eu dans plusieurs grandes villes du monde et aussi à Montréal : «Manifestation des chauffeurs de taxi : le ministre caquiste Bonnardel reste ferme (sic) devant la grogne» (Le Journal de Montréal, 5 avril 2019). Nos élus sont plus sensibles aux velléités des entreprises et des nantis. Alors qu’il terminait une entrevue à la télé, un chauffeur de taxi qui pratiquait son métier depuis plusieurs années, découragé et déprimé s’est infligé des blessures, mais cela n’a nullement ébranlé le penchant naturel de nos élus envers le patronat en général et Uber en particulier qui les financent et les corrompent. Feignant démontrer hypocritement de la compassion, le ministre Bonnardel s’est dit «bouleversé» par ce drame qui n’était pour lui qu’un fait divers (Le Journal de Montréal, 29 mars 2019). Aie, on a toujours eu un excellent service de taxis au Québec et ailleurs. Qui a voulu changer le système à son profit et embaucher des employés à temps partiel, payés au salaire minimum, afin d’arrondir leur fin de mois? Oui, Uber et ses milices politiciennes. Encore une fois, l’argent sortira du pays pour prendre la direction de la Californie et enrichir des Américains comme c’est déjà le cas dans les industries pétrolières, pharmaceutiques, alimentaires et autres. Colonisés un jour, colonisés toujours.
Mercenaires universitaires et appui des médias
Voici un exemple d’études universitaires financées par Uber et reproduites dans le journal 24 heures de Québecor le 17 octobre 2016. C’est la recherche commanditée de la professeure Ziru Li de l’Université de l’Arizona : «Uber, une solution au trafic». Une pleine page fut consacrée à ce pamphlet. Comment cette étude s’est-elle rendue à la journaliste Camille Gaïor de Québecor et pourquoi la publier?
Nos gouvernements sous tutelle et sous influence
Même si la majorité des gens était satisfaite de son industrie du taxi, vos élus occidentaux voulaient à tout prix imposer le service Uber à la population grâce au travail méticuleux et intensif de leurs nombreux lobbyistes, de leurs firmes de relations publiques, de leurs chercheurs universitaires et de leurs médias d’information détenus par des oligarques occidentaux qui prétendent être libres, indépendants et professionnels.
Idem pour la maternelle à 4 ans
En 2019, la CAQ sort de son chapeau, sans que la population ne l’ait demandé, la maternelle obligatoire à 4 ans, alors que les gens préféraient l’expansion et le financement adéquat des Centres de la petite enfance (CPE) et que déjà sévissait la pénurie d’enseignants et la présence d’écoles vétustes. Un projet lancé à l’aveuglette par la CAQ sans aucune étude sérieuse, comme le 3e lien ridicule à Québec, mais il fallait s’y plier sans rechigner. Plusieurs groupes de la société civile se sont opposés à ce projet farfelu. Mal leur en pris car le ministre caquiste de l’éducation a fait son matamore : «Maternelle 4 ans : Jean-François Roberge entend tenir tête aux groupes de pression (formés de gens ordinaires)» (Radio-Canada, 27 mai 2019). N’est-on pas supposé vivre en démocratie?
Revenons à Uber et aux chimères du gouvernement
Ils sont tellement inféodés et corrompus. Aie, le gouvernement libéral de Philippe Couillard, le maître de l’austérité, avait qualifié le système Uber d’économie de partage, rien de moins : «Les militants libéraux ouvrent grand les bras à l’économie de partage et à Uber» (Le Devoir, 14 mai 2016). Pour les libéraux du Québec, la canaille Uber est censée représenter une mesure progressiste qui va aider à mieux partager non pas la richesse mais la pauvreté et les petits salaires des chauffeurs de taxis à plein temps avec les conducteurs à temps partiel. Des gouvernements dits démocratiques qui ont toujours accentué les inégalités économiques et la concentration de la richesse (baisses d’impôts, paradis fiscaux, déréglementation, traités de libre-échange, privatisations, etc.) qui qualifient le plus hypocritement du monde le système du mécréant Uber d’économie de partage. Partage des petits salaires et des jobines, s’entend.
Il faut moderniser l’État et les taxis
Ce n’est pas fini. Il y a aussi la CAQ qui s’est payée de nombreuses et coûteuses réclames publicitaires dans vos médias de désinformation et de propagande qu’elle a niaiseusement intitulées : «Moderniser l’industrie du taxi tout en assurance son avenir (aux entrepreneurs et à Uber mais pas aux chauffeurs)» (Le Devoir, 17 avril 2019). Vraiment insultant de se faire dire qu’avec l’arrivée d’Uber, on va enfin «moderniser» l’industrie du taxi. Moderniser l’industrie du taxi au profit de qui et aux dépens de qui? Qui a demandé la «modernisation» de cette industrie? Revenir en arrière et défavoriser les travailleurs ordinaires et la population, c’est pour nos élus asservis faire preuve de modernité. Les libéraux de Charest et de Couillard nous disaient toujours qu’il fallait «moderniser» le Québec grâce à l’implantation de leurs mesures d’austérité qui retranchent des milliards de dollars dans nos services publics et qui privatisaient à des fumistes nos instruments collectifs. Allô modernité. Modernité pour eux n’a jamais rimé avec mettre au pas les kleptomanes qui nous arnaquent régulièrement, comme les pétrolières, les banques, les pharmaceutiques, le sans-fil et l’internet, etc. La lutte à l’immobilisme ne s’applique pas pour ces seigneurs féodaux qui peuvent continuer à nous déplumer paisiblement avec la complicité de leurs élus. Ils appellent ça le marché avec ses lois supposément naturelles.
Est-ce ça la modernisation de l’industrie du taxi
Eb 2015, afin de moderniser l’industrie du taxi, de lutter contre l’immobilisme et de remettre en question la révolution tranquille, vos courageux et intrépides élus avaient déjà jeté les premiers jalons de leur révolution du secteur du taxi : «Les chauffeurs de taxi se voient imposer un code vestimentaire, mais aussi l’obligation d’ouvrir la portière à leurs clients» (Le Devoir, 28 octobre 2015). Comptez-vous chanceux que le ridicule ne tue pas. Allô modernisation.
Et dans un langoureux plaidoyer humaniste publié sous forme d’opinion dans le très critique Devoir, il y a eu John Pecman, qui se prétend commissaire de la concurrence, qui a intitulé ainsi sa touchante homélie : «On n’arrête pas le progrès et c’est tant mieux. Il ne faut pas couper les ailes aux services de de covoiturage comme Uber». Mieux vaut couper dans le gras des chauffeurs de taxi ordinaires, n’est-ce pas? Et Le Devoir qui publie cette quétainerie. Merci au Devoir de nous tenir informés et de stimuler chez ses lecteurs un esprit critique.
La première étoile à Legault
J’ai gardé ma dernière drôle du n’importe quoi afin de nous affliger du service Uber. À tout honneur, tout seigneur, le mérite et la première étoile revient à nul autre que notre premier ministre caquiste qui a largué cette perle d’insignifiance : «Uber : bon pour l’environnement, plaide François Legault» (Le Journal de Montréal, 9 octobre 2019). Larguer de telles inepties, c’est nous prendre pour des morons de luxe.
Le «pattern» coutumier des profiteurs
Adin de se montrer bon citoyen responsable, on se montre toujours favorable au début à payer des impôts et des taxes : «Exclusif. Uber prête à payer une taxe spéciale» (La Presse, 18 août 2015). Puis après avoir eu gain de cause et obtenu son implantation : «Uber demande à Québec une baisse de la redevance pour ses taxis» (Le Devoir, 10 mai 2019). Comme Uber fait partie des bons groupes de pression, le ministre caquiste des Transports, François Bonnardel, s’est rendu à cette demande légitime afin de ne point surtaxer nos créateurs de pauvreté, pardon, de richesse.
C’est le patronat qui a voulu le service Uber
Le Devoir qui a récidivé afin de mieux nous anesthésier et qui a publié l’opinion de madame Bertrand, alors présidente des Chambres de commerce du Québec, qui a intitulé son évangile en forme d’opinion ainsi : «Uber. L’industrie du taxi a un cadre réglementaire inadapté à notre époque (il faut donc le moderniser)» (Le Devoir, 22 février 2016). Il y a aussi l’autre chef patronal, Stéphane Forget, MBA, qui, oh surprise, a encore une fois publié son éclairante opinion dans Le Devoir du 22 septembre 2016 : «Uber. Laissons le projet-pilote se réaliser (pour le bien de tous)». Puis, il y a le gestionnaire de portefeuille Jean-Luc Landry qui a imploré le gouvernement : «Il faut déréglementer le taxi à Montréal (pourquoi ne pas tout déréglementer et s’en remettre à l’éthique entrepreneuriale)» (La Presse, 10 juillet 2015). Même Maxime Bernier a mis son grain de sel : «Ottawa doit larguer le cartel du taxi (mais pas les autres vrais cartels) pour favoriser Uber, dit Bernier» (La Presse, 11 octobre 2016). Félicitation encore une fois au consortium international des journalistes d’enquête d’avoir épluché et sorti ces nouvelles : «Une vaste enquête révèle les pratiques douteuses (et même criminelles) d’Uber à ses débuts» (Le Devoir, 11 juillet 2022).