
Toujours la même recette hypocrite voulue par les dominants
À chaque élection, c’est toujours la même chose : les partis politiques subjugués à l’ordre du jour établi par le patronat, profitant du manque d’information impartial et critique de nos médias, promettent des baisses d’impôts sur le revenu en mentant sur les bénéfices escomptés pour la population en général. Premier mensonge : les baisses d’impôts vont profiter à tous. Faux. Ce sont surtout les nantis, ceux qui gagnent plus de 100 000$ l’an, qui vont en bénéficier. Très peu la classe moyenne et pas du tout la classe monétaire inférieure qui patauge au salaire minimum. Ça c’est un fait.
Nous ne sommes pas le plus taxés en Amérique du Nord
Deuxième mensonge : pour justifier leurs baisses d’impôts, et vous les imposer, les politiciens, le patronat, leurs légionnaires universitaires, pseudo-experts et journalistes vous répètent toujours faussement que les Québécois sont les plus taxés en Amérique du Nord. Il faut donc réduire leurs impôts démoniaques.
Ça ne prend pas la tête à Papineau (même moi je suis capable) pour savoir que lorsque l’on fait une analyse honnête et sérieuse de tous les impôts payés annuellement par les Québécois, tant au privé qu’au gouvernement, comparés à ceux défrayés par les Ontariens et les Américains, nous sommes loin d’être les plus imposés.
Il faut comparer les impôts payés au panier de services reçus
Pour réaliser une étude objective, il faut prendre les impôts payés au privé et ceux au public pour le même panier de services publics à tous les endroits et calculer ce qui reste dans les poches des contribuables. Mes amis, si je vous promettais de réduire vos impôts à presque rien en privatisant totalement la santé, l’éducation, le transport en commun, l’eau, les garderies, etc., seriez-vous plus riches? Bien évidemment que non, car il vous faudrait alors verser aux affairistes des impôts privés pour ces mêmes services publics privatisés, comme c’est le cas pour plusieurs États aux States.
Vrai que dans plusieurs États américains les contribuables paient moins d’impôts sur le revenu au gouvernement pour la simple et bonne raison qu’ils ont moins de services publics assumés par l’État et davantage par le privé comme la santé, l’éducation universitaire, l’eau, les garderies, l’électricité, le transport en commun, etc. Alors pour obtenir ces services publics dispensés ici au Québec par le gouvernement et que vous payez par le biais de vos impôts, aux States et en Ontario, comme ils sont gérés par le privé, vous devez alors payer vos impôts à ces prétendus entrepreneurs.
Les fausses vérités de nos charlatans émérites
Aux États-Unis, la santé, l’éducation universitaire, l’eau, les garderies, l’électricité privés coûtent une fortune chaque année aux Américains, tellement que les dettes encourues pour la santé et l’éducation sont les principales causes de faillite de nos amis du sud. Tout ça pour dire qu’en matière fiscale, il faut comparer des pommes avec des pommes et des oranges avec des oranges avant de prétendre faussement que les Québécois sont les plus taxés en Amérique du Nord. Il faut arrêter de mentir aux gens afin de parvenir aux fins souhaitées et imposées par le patronat et les pontifes. Et dans les impôts payés à l’État, il faut aussi inclure les taxes municipales et les impôts successoraux qui sont nettement plus élevés dans le reste du Canada et aux États-Unis. Ça, ils ne le font pas non plus afin de mieux vous résigner.
Droits et devoirs quand on vit en société
Certains vont peut-être me dire qu’au nom du respect de la liberté individuelle, l’individu n’a pas à payer d’impôts au gouvernement s’il n’utilise pas les garderies, ne fréquente pas ou plus l’université, est en bonne santé, etc. À ceux-là, je répondrai que vivre en société amène des responsabilités. Et même si vous n’utilisez pas les garderies ou les écoles, vous allez en profiter car ce sont ces jeunes qui vont faire marcher l’économie et vous permettre de jouir du mieux-être de vivre en société.
Les gens ne sont pas fous
Les gens savent bien que moins d’impôts versés à l’État rime avec évidemment moins d’État et donc moins de services publics universels. C’est drôle, mais aux States, la santé est privée et livrée aux pseudos lois naturelles du marché qui sont censées fixer le vrai et juste prix de toute chose grâce à la concurrence postulée. Ça c’est ce que dit la théorie avancée par certains fumistes et mystificateurs car dans la réalité, aux États-Unis, le système de santé privé coûte au moins deux fois plus cher qu’ailleurs en Occident où prévalent des systèmes de santé publics. Confrontés aux vrais faits, les postulats boiteux des marchands d’illusion ne résistent pas à l’preuve de la réalité. Prenez juste le cas de l’électricité au Québec et chez l’Oncle Sam où elle est privée.
Pourquoi ne pas demander l’opinion de la population?
S’ils sont honnêtes et vraiment au service de l’intérêt supérieur de la collectivité, les dirigeants des partis caquistes libéraux et conservateurs vont tenir un référendum dans lequel on va demander aux gens s’ils préfèrent des baisses d’impôts sur le revenu ou bien consacrer ces milliards de dollars en renoncement d’impôts perçus par l’État afin de plutôt investir dans nos services publics comme la santé, les écoles, les garderies, le transport en commun, les CHSLD, les soins à domicile, les urgences, etc. Mais ils ne le feront pas car ils veulent continuer à vous mentir afin d’obéir aux ordres d’en haut qui viennent du patronat et qui militent pour toujours moins d’État et plus de privé. C’est ce que fait hypocritement la CAQ en privilégiant toujours les garderies, les écoles et la santé privées : «La CAQ veut que le privé puisse augmenter l’offre en santé» (Le Devoir, 26 février 2022). Et aussi : «CAQ. Plus de profits pour les cliniques privées» (Le Devoir, 13 avril 2021). Comme les garderies et les écoles privées n’ont de privé que le nom, étant intensément subventionnées par l’État, alors la CAQ a jugé bon de rembourser toutes les dépenses des cliniques supposément privées plus un profit de 15% : «Les nouveaux contrats négociés par la CAQ pour les chirurgies d’un jour offrent des marges bonifiées». Où ça le privé? On fait plus que rire de la population, on la méprise. Un autre appel de la CAQ au privé : «Québec (CAQ) veut l’aide du privé en santé» (Le Devoir, 18 février 2021). Le privé n’est pas la solution mais le problème.
Les gens préfèrent l’amélioration des services publics
Il faut tout de même le faire. Pendant que des milliers de Québécois n’ont pas de médecins de famille, qu’ils attendent des heures à l’urgence et des années avant de se faire opérer, qu’il manque de façon criante des places dans les CPE, que les écoles tombent en ruine, qu’il y a un manque d’infirmières et de professeurs, etc., voilà que certains partis politiques, tous de droit, continuent à butiner et à gazouiller en promettant des baisses d’impôts plutôt qu’un réinvestissement majeur et nécessaire dans nos programmes sociaux. On a les gouvernements que l’on mérite!
En 2018, lors d’un sondage publié dans Le Devoir du 27 janvier 2018 : «Les électeurs sont plus favorables (68%) à un réinvestissement en santé et en éducation pour les familles ou les aînés qu’à une baisse d’impôts pour les particuliers (34%)». Et il y avait encore moins de gens qui étaient pour une baisse d’impôts accordées aux entreprises. Mais on les a baissés quand même. Démocratie vous dites!
Idem en 2012 : «Les Canadiens prêts à payer plus d’impôt pour les services publics» (La Presse, 11 avril 2012). Et en 2011 : «Les Québécois rejettent les baisses d’impôts aux entreprises» (Le Devoir, 30 novembre 2005). Et pour finir avec une autre demande de la population rejetée par vos gouvernements sous tutelle : «Seulement 11% des répondants au sondage estiment qu’on en demande trop aux entreprises et aux mieux nantis» (La Presse, 20 février 2015).
Dans le monde, les plus taxés sont plus heureux!
Les gens les plus heureux au monde sont les plus taxés car ils ont plus de meilleurs services publics, ce qui rehausse l’égalité des chances dans la vie et réduit les inégalités économiques. Ces pays sont la Finlande, le Danemark, la Suède, la Norvège, la Suisse et Israël. À cet effet, je vous invite à lire l’excellent article d’Hélène Baril publié dans La Presse du 28 mars 2022. Pour soulager les contribuables, il faut s’attaquer aux transnationales qui arnaquent les gens avec des prix démentiels. Mais ils sont trop lâches pour s’attaquer vraiment aux coupables de l’inflation qui empochent de gros profits à vos dépens.