Profits des pétrolières sur votre bras : un vrai vol

https://www.ledevoir.com/economie/714558/rapport-nouveau-record-des-dividendes-reverses-dans-le-monde-au-premier-trimestre

Il faut nationaliser cette ressource collective

Ça fait depuis que je suis tout jeune que l’on se fait arnaquer par des bandits à cravate. Ça fait donc longtemps, hein! Si des pays africains, comme le Soudan, le Congo, le Nigeria et d’autres avaient nationalisé leurs ressources pétrolières et minières, ils seraient aujourd’hui des pays riches. Mais, hélas, les pétrolières française, espagnole, italienne, néerlandaise (Total, Eni, Repsol, Royal Dutch Shell), des pays qui n’ont pas une goutte de pétrole mais qui en ont besoin, se sont accaparées toutes leurs richesses naturelles en y allant à fond la caisse avec la corruption des politiciens véreux et vendus. Il ne faut pas oublier aussi les américaines ExxonMobil, BP-Amoco, Chevron Texaco, Conoco Phillips, etc., dont leur gouvernement a envahi militairement l’Irak et dégommé Khadafi en Lybie pour faire main basse sur ces ressources et biens collectifs si importants pour la sécurité nationale et l’hégémonie des pays occidentaux. Au Canada, Pierre-Elliott Trudeau a eu la bonne idée au début des années 80 de créer Petro-Canada et de nationaliser quelques compagnies comme Pétrofina. Par pure idéologie et cédant aux pressions des affairistes, qui contribuent généreusement aux partis libéraux, conservateurs, démocrates et républicains, le 20 février 1990, le gouvernement libéral canadien de Jean Chrétien a privatisé, sans débat public et pour des grenailles, Petro-Canada, devenue Suncor, qui est maintenant massivement contrôlée par des Américains, tel le fonds Elliott Investment Management (Le Journal de Montréal, 20 juillet 2022). Le Canadien National, oh pardon, la direction ne veut plus utiliser le mot canadien. Il faut dorénavant dire CN. Et cette ex-société d’État appartient également aujourd’hui, comme bien d’autres (Canadair et les Arsenaux Canadiens par exemple), à des étrangers, dont l’actionnaire principal est nul autre que Bill Gates de Microsoft. Plus colonisés que les Canadiens et les Québécois, tu meurs draitte-là. Colonisés, libres et démocratie, des mots qui ne vont pas très ensemble.

Un autre chroniqueur asservi

Lors de l’annonce de la privatisation totale de Petro-Canada en 1995 (le gouvernement avait conservé 20% des actions. Par contre, en France et en Italie par exemple, les gouvernements sont les principaux actionnaires de Total et de Eni, mais pas ici), l’éminent chroniqueur assiégé de La Presse, Frédéric Wagnière, avait applaudi à ce délestage et avait intitulé son papier ainsi : «La fin du dirigisme» (La Presse, 8 septembre 1995).

Dans son papier, qui s’apparente à un communiqué de presse de l’entreprise, il a écrit ces énormités qui dénotent son ignorance idéologique : «Le gouvernement canadien n’a plus besoin d’une Petro-Canada puissante et choyée (sic) pour faire ses volontés (sic) dans un marché enrégimenté. La politique énergétique du Canada se limite maintenant surtout à veiller au bon fonctionnement du marché (sic) qui repose sur la concurrence entre des compagnies qui sont égales quant aux chances et aux contraintes». Un autre exemple de notre presse libre, professionnelle et indépendante. Nos médias sont des légionnaires de la classe dominante.

Les actionnaires de Petro-Canada jubilent

En 1991, dans son premier rapport annuel de société privatisée, les dirigeants avaient écrit ceci sans aucune gêne sachant que nous sommes intoxiqués et soumis :

«Que signifie la privatisation de Petro-Canada?

  • Petro-Canada ne sera plus obligée (sic) d’entreprendre des activités d’intérêt public;
  • Petro peut maintenant se concentrer sur l’accroissement de l’avoir des actionnaires (pas l’avoir de la population)».

Un vol institutionnalisé et ce n’est pas moi qui le dis

«Le chef de l’ONU (Antonio Guteres) dénonce les profits scandaleux des pétrolières. Ces richesses accumulées sur le dos des plus pauvres doivent être taxées (mieux, il faut les nationaliser), selon Guterres» (Le Devoir, 4 août 2022). Des profits «scandaleux», décodés ça veut dire quoi selon vous? Et pourtant, rien ne va changer et on continuera à se faire détrousser avec la complicité de nos pantins de politiciens.

Et puis, je le répète pour être bien entendu. Quand Philippe Couillard a dit : «La variation des prix de l’essence est apparemment concertée», déchiffré ça rime avec quoi selon vous? (Le Devoir, 31 mai 2018). En 2008, Stephen Harper avait été plus clair et plus direct quand il avait affirmé que : «Le prix de l’essence. Les Canadiens escroqués. Les pétrolières ne font pas payer le juste prix (elles ne l’ont jamais fait et ne le feront jamais)» (Le Journal de Montréal, 13 septembre 2008). Et pour nous résigner et nous asservir encore plus, il y a le journaliste Maxime Bergeron qui avait intitulé son publireportage, qu’il nous présentait comme un article impartial et sérieux, ainsi : «Le prix de l’essence augmente, malgré la baisse du brut. Et les automobilistes devront prendre leur mal en patience (sic) (La Presse, 12 mai 2011). Souveraineté du peuple vous dites!

Allez, payer sans rechigner comme nous l’avait suggéré notre ex-premier ministre de la grosse droite Lulu dit le tooupet : «Lucien Bouchard déplore le boycott des pétrolières» (Le Journal de Montréal, 18 avril 2000). On comprend sa démarche puisque par après il est devenu président de l’industrie pétrolière du Québec. Lulu, un politicien exécrable.

Voilà les preuves irréfutables

Pandémie, guerre en Ukraine, vagues de chaleur extrême, ouragans, etc., toutes les raisons sont bonnes pour fouiller dans nos poches. Aie, pour le seul deuxième trimestre de l’année 2022, Royal Dutch Shell a réalisé un bénéfice net de 11,5 milliards de dollars US et la française Total de 5,7GUS. Et pas en reste pour cette pétrolière canadienne : «La pétrolière Cenovus décuple ses profits (2,4G$ US)» (Radio-Canada, 28 juillet 2022). Et bonne nouvelle pour ses actionnaires : «Cenovus a racheté assez d’actions pour augmenter les revenus des actionnaires d’un milliard de dollars au cours du deuxième trimestre de 2022». Pis, êtes-vous contents? Et quant à l’Impériale Esso, filiale canadienne de l’américaine Exxon Mobil : «L’impériale engrange des profits inégalés depuis 2014» (Radio-Canada, 1er février 2022). Allez, applaudissez même si vous êtes les dindons de la farce grotesque et cynique.

Et toujours pour le seul et unique deuxième trimestre de 2022, les américaines Exxon Mobil et Chevron Texaco ont engrangé des bénéfices nets de 17,9G$ US et de 11,6G$ US respectivement. De quoi faire la fête, non? L’italienne Eni a quant à elle réalisé 3,8G$ US de profit et l’espagnole Repsol a vu ses bénéfices croître de 165% depuis janvier 2022 : «Des profits pharaoniques pour les pétrolières» (Le Devoir, 30 juillet 2022). Bien évidemment, ces malfrats vont gâter leurs actionnaires et leurs dirigeants avec de gros dividendes et d’imposants rachats d’actions : «Des dividendes de 100 milliards$ US pour les pétrolières et les minières en 2022» (Le Journal de Montréal, 24 mai 2022). Mes amis, j’ai une question pour vous : la française Total, l’italienne Eni, l’espagnole Repsol et la néerlandaise Royal Dutch Shell ont empoché des milliards de dollars en profits au deuxième trimestre de 2022 mais ces pays n,ont pas une goutte de pétrole chez eux. Alors, elles prennent leur pétrole où et leur argent où? On appelle ça de l’impérialisme et du colonialisme. En passant, Suncor-Petro Canada a eu droit à un profit de 11G$ en 2021. Payant pour qui la privatisation?

Profits records mais il ne faut pas les taxer et il faut les subventionner

Profits records d’accord, mais le gouvernement libéral du Canada de Justin Trudeau se refuse à relever les impôts de nos mécréantes pétrolières : «Malgré les critiques (malveillantes), Ottawa ne compte pas taxer davantage les pétrolières ou les gazières» (Radio-Canada, 6 août 2022). Bien plus, pour laisser toute la liberté aux pétrolières de nous filouter, certaines provinces ont diminué leurs taxes sur l’essence plutôt que d’exiger des pétrolières qu’elles baissent leurs prix. Et pour l’étincelant chroniqueur Michel Girard du Journal de Montréal, ce sont nos scélérats gouvernements qui sont responsables du prix élevé de l’essence et non les philanthropiques pétrolières : «L’automobiliste plumé en taxes et tarifs (et pas du tout par les pétrolières)» (Le Journal de Montréal, 15 juin 2019). En terminant, voici un judicieux conseil de la Royal Bank of Canada. Il ne faut pas hausser l’impôt des pétrolières (leurs clientes) mais il faut les subventionner encore plus : «Le gouvernement doit soutenir le secteur de l’énergie (à nous dévaliser), dit la RBC» (Le Devoir 27 octobre 2018). Je vous le redis : il faut arrêter de niaiser et il faut nationaliser le pétrole et le gaz afin de mettre fin au vol.  

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