
God bless America
Aux States, les dirigeants politiques et économiques aiment bien affirmer à tout vent que leur pays est le summum de la démocratie, de la liberté individuelle et que Dieu est toujours de leur côté. Pour preuve, le candidat républicain à la présidence, Mitt Romney, l’avait bel et bien répété en 2011 : «Dieu a créé les États-Unis pour qu’ils dominent le monde» (La Presse, 8 octobre 2011). Afin qu’ils dominent paisiblement et fraternellement le monde, pourquoi Dieu a-t-il alors créé des empêcheurs de tourner joyeusement et tranquillement en rond comme la Russie, la Chine, l’Iran et même Cuba qui s’obstinent hystériquement à ne pas se laisser guider par l’Oncle Sam? Qu’ils prennent donc l’exemple du Canada qui lui se soumet et obéit sagement à son parrain. Soyez dans la joie car Dieu est toujours fidèle aux States comme l’a dit récemment Donald : «Droit à l’avortement annulé par la Cour suprême : c’est la volonté de Dieu, dit Trump» (Le Journal de Montréal, 24 juin 2022). C’est aussi Dieu qui, au nom du respect des libertés et du droit de la personne, est favorable aux armes à feu; à tant de pauvres et tant d’inégalités économiques au sud de chez nous; à l’absence de services publics gratuits et universels comme les garderies, la maternelle, l’université, la santé, etc. Dieu préfère le privé dans tout, même pour l’eau. Il a un faible pour l’économie de marché et le capitalisme. Ben oui, il y a de nombreux meurtres chaque jour aux États-Unis et des milliards de dollars qui sont détournés régulièrement dans les paradis fiscaux par les pachas afin que leur fortune ne soit pas confisquée et volée par l’État. Et les nombreux crimes quotidiens commis par les fusils d’assaut, c’est juste un effet secondaire à l’application du droit constitutionnel d’avoir son «gun». Il ne faut pas en fait tout un plat, n’est-ce pas les amis? Bravo au gouverneur républicain du Missouri, un bon évangéliste, d’avoir eu ce courage religieux : «États-Unis : le couple d’avocats qui avait pointé ses armes sur des manifestants antiracistes gracié» (Le Journal de Montréal, 3 août 2021). Ça n’a aucun bon sens : ces manifestants, probablement socialistes et athées, risquaient de passer sur la belle et tendre pelouse engraissée et fraichement tondue de leur somptueuse demeure. Ils ont bien fait de répliquer de façon préventive et de protéger leur bien privé, non? Dieu l’a dit dans un de ses 10 commandements : «Aime ton gazon comme toi-même» et l’automne, par respect pour lui, n’oublie pas le souffleur à feuilles.
L’étoile de l’Amérique perd de son brillant
Au mois de décembre 2021, Joe Biden, fraichement élu, tient un sommet mondial virtuel pour la «démocratie» qui s’est malheureusement terminé en queue de poisson : «Biden conclut son sommet pour la démocratie sous les critiques» (Le Journal de Montréal, 10 décembre 2021). Démocratie par çi, démocratie par là, tout en maintenant de très bonnes relations avec l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Koweït et d’autres du genre, des pays qui ont beaucoup de pétrole. Par principe, le pétrole c’est par essence démocratique car les Occidentaux en ont besoin et en veulent. L’Europe, les States et le Canada se battent vraiment davantage pour le maintien du système capitaliste que de la véritable démocratie et contre le socialisme.
Biden et Trump brandissent toujours leur lutte pour le maintien de leur démocratie, même si dans dans le monde : «Les États-Unis parmi les démocratie en recul» (Le Devoir, 23 novembre 2021). Démocratie aux États-Unis même si : «Le droit de vote n’est pas garanti à tous, surtout si vous faites partie des minorités» (Le Devoir, 13 octobre 2020). Se battent aussi pour la paix en «investissant» des milliards de dollars chaque année dans l’arsenal militaire et en maintenant actives leurs bases militaires dans le monde.
Pourriez-vous m’expliquer svp?
C’est bien beau se gargariser de beaux principes vertueux mais il y a tout de même des limites, enfin c’est ce que je crois. En 2022, Joe revient avec son dada préféré, comme tous les politiciens de pays occidentaux d’ailleurs : «Biden se porte à la défense de la démocratie» (Le Devoir, 7 janvier 2022). Démocratie où les démocrates et les républicains sont financés à coups de milliards de dollars par les transnationales, les industries et les monarques, ce qui s’apparente à de la corruption légalisée.
En même temps qu’il défend bec et ongles la démocratie dans le monde, Joe a affirmé ce qui suit en 2020 : «Biden et son équipe de sécurité nationale entendent mener le monde» (Radio-Canada, 24 novembre 2020). Plaider un tel statut pour les States, ça fait pas tellement démocratique, vous ne trouvez pas? Ça fait, selon moi, impérialiste. Qu’en pensez-vous? J’ai besoin de votre avis.
Un Sommet des Amériques avec peu de lustre
Puis, au mois de juin 2022, les États-Unis tiennent chez eux un important Sommet des Amériques auquel étaient conviés les premiers ministres et présidents de tous les pays d’Amérique latine, considérée depuis toujours comme la chasse gardée de l’ami américain. Crime de lèse-majesté, les présidents de plusieurs pays d’Amérique du sud ont refusé d’y participer comme ceux du Mexique, du Honduras et de la Bolivie en signe de solidarité avec Cuba, le Nicaragua et le Venezuela qui avaient été exclus par les States à ce Sommet pour des raisons qui leurs sont propres. Un Sommet oz il ne s’est rien conclu d’important et qui démontre le déclin américain. Jamais une chose comme ça se serait passée il y a 25 ans. Fini les folies. Il faut le faire et il faut avoir un front de bœuf : les États-Unis organisent un Sommet des «Amériques» et décident qui sera invité : «Relations internationales. À peine lancé, le Sommet des Amériques déjà boudé» (Le Devoir, 7 juin 2022).
Cuba versus l’Arabie saoudite
À tous les ans, 193 pays membres des Nations unies se prononcent : «Pour la 29e fois, l’ONU condamne l’embargo américain contre Cuba» (La Presse, 23 juin 2021). Un embargo tout à fait criminel imposé sans aucun motif valable. Et voilà que la démocratie humaniste l’a maintenu une fois au pouvoir. La démocratie des States est intéressée et à géométrie variable : «Non à Cuba, oui à l’Arabie saoudite? Les ambivalences de Biden en matière de démocratie» (Radio-Canada, 7 juin 2022). Je vous le dis, Biden aussi pire que Trump mais en plus hypocrite : «Biden : nouvelles sanctions américaines contre des responsables cubains» et «Sous pression (pression politique afin de gagner l’État de la Floride), Biden sanctionne Cuba et menace d’aller plus loin» (Le Journal de Montréal, 30 juillet 2021). Les sanctions, le sport national des impérialistes occidentaux.
La politique du deux poids deux mesures
En 2021 : «Washington accuse le prince héritier saoudien (un vrai dictateur cruel et abominable) d’avoir validé l’assassinat de Khashoggi (un journaliste saoudien critique, assassiné à l’ambassade de l’Arabie saoudite en Turquie)» (Le Journal de Montréal, 26 février 2021). Le poète l’a dit : seuls les cinglés ne changent pas d’idée : «Revirement de Biden qui va rencontrer le prince héritier saoudien lors d’une visite à Ryad» (Le Journal de Montréal, 2 juin 2022). Attendez, la joke cynique n’est pas finie : «Le prince héritier saoudien reçu en France par Emmanuel Macron» (La Presse, 28 juillet 2022). Après on se demande pourquoi la majorité des pays du monde se détache tranquillement pas vite de l’emprise des États-Unis et des autres pays occidentaux et se rapprochent de la Chine et de la Russie au nom de leur souveraineté et de leur sécurité nationale, malgré la propagande haineuse entretenue à l’égard de la Russie et de la Chine par leurs gros médias privés et malgré les nombreux appels éculés largués par leurs politiciens pour la défense de leur démocratie larvée : «Arabie saoudite : la diffusion de rumeurs passible de lourdes peines de prison» et «L’Arabie saoudite exécute 81 personnes en un jour, un record» (Le journal de Montréal, 19 janvier 2022 et 12 mars 2022). Un record inscrit au «Guiness book».
Même à ça, l’Arabie saoudite fait un pied de nez aux États-Unis
Au mois de juin 2022, lors de sa visite en Arabie saoudite, Joe Biden était surtout venu supplier ce pays de produire plus de pétrole afin de museler la Russie : «Arabie saoudite : Joe Biden parle pétrole (surtout) et répression (pour la forme)» (Le Devoir 16 juillet 2022). Autre camouflet pour les États-Unis venant d’un pays ami comme l’Arabie saoudite démontrant concrètement le déclin de l’emprise des States et des pays occidentaux sur les autres pays et de la montée en puissance de la Russie et de la Chine : «L’OPEP+ peu convaincue par la visite de Biden. La Coalition ménage la Russie (et la Chine) et ouvre à peine les vannes du pétrole» (Le Devoir, 4 août 2022). Comme dit le poète : «Ça va mal à shop».