RBC : La banque verte et inclusive qui a à cœur le bien-être des enfants

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1901139/rbc-evasion-fiscale-bahamas-leaks-arc

Nos médias aiment les banques : cherchez pourquoi?

Nos médias aiment beaucoup les banques car elles sont de très gros publicitaires. Voilà pourquoi ils leurs consacrent des publireportages présentés sous forme d’articles sérieux et impartiaux et présentent leurs dirigeants comme des mécènes, des philanthropes et des bienfaiteurs. Ils vantent aussi le génie du cartel bancaire canadien, qu’ils prétendent le résultat d’une vive concurrence dans un marché dynamique, même s’ils ont tous les mêmes tarifs, des taux d’intérêt identiques, des frais abondants similaires, qu’elles augmentent toutes et souvent en même temps, comme dans le domaine de l’essence.

Les banques sont très présentes en politique occidentale où sont élus de nombreux banquiers comme ministres et premiers ministres tout en soutenant financièrement et généreusement plusieurs partis politiques sauf, bien évidemment, les socialistes et les communistes. Enfin, nos bonnes et belles banques canadiennes financent plein de bonnes causes comme le cancer, l’éducation, le sport, etc. Du bien beau et bon monde que je vous dis.

La Royal Bank qui graisse une journaliste adepte du travail mondialisé

J’aime la Royal Bank, même si elle s’achète des vedettes journalistiques comme Amanda Lang de la CBC a qui elle a versé plus de 100 000$ à titre de conférencière et de panéliste, elle qui à la télé nationale a tout fait pour empêcher la diffusion d’un reportage portant ombrage à nos banques, qui ont fait venir ici des travailleurs étrangers afin de mieux congédier leurs employés. J’oubliais : Amanda était alors en couple avec un haut dirigeant de la banque Royale : «Télévision. La journaliste Amanda Lang quitte CBC» (Le Devoir, 14 octobre 2015). Que c’est dont triste de faire tout un plat pour des travailleurs bancaires canadiens remerciés pour une bonne cause humanitaire, soit celle de faire venir ici des réfugiés de l’Inde et du Pakistan pour les remplacer. Des migrants plus compréhensifs et moins demandants : «La Royale s’excuse, mais persiste. Tout au plus la banque s’engage-t-elle à trouver un autre poste aux 45 employés licenciés au profit de travailleurs étrangers» (Le Devoir, 12 avril 2013). Moi j’ai trouvé ça beau et rempli d’humanisme que la banque Royale «s’excuse», ce qui ne l’empêchera pas de persister dans son mode de gestion du personnel novateur.

La vertueuse Royal Bank veut notre bien

Il est malheureux, et je dirais même inadmissible que l’Église catholique ne canonise que des individus et jamais des compagnies. Oui, je la canoniserais de ce pas et on pourrait alors dire Sainte Banque Royale… priez et veillez sur nous. Ah, ah, je sens que certaines personnes athées et bouchées s’offusquent et grimpent dans les draperies devant mon idée qu’elles jugent subversive. Attendez que je m’explique avant de vouloir me lapider. Vous allez voir que vous allez être parfaitement d’accord avec moi. Même que pour certains, ils devraient être permis de faire des dons à la Royal Bank déductibles d’impôts et cette dernière devrait être autorisée à émettre des reçus fiscaux de charité.

Croire en nos enfants pour qu’ils puissent s’épanouir

Prenez par exemple cette publicité que la Banque Royale s’est payée dans plusieurs médias portés sur la saine propagande du capitalisme avec son marché et ses lois naturelles. Si vous avez un cœur, ça va vous arracher bien des larmes : «Quand on croit en nos enfants, ils peuvent s’épanouir» (La Presse, 29 octobre 2013). Ainsi, avoir des filiales dans les paradis fiscaux afin de se dérober à l’impôt, c’est pour nos enfants que nos banques font ça. C’est aussi, je crois, pour aider à mieux financer nos services publics, oups, pardon, à mieux les privatiser afin d’améliorer les services et donner plus de liberté à nos adorables enfants pour qu’ils puissent choisir l’école, l’hôpital et la garderie de leur choix. Agir ainsi c’est respecter les principes de base d’une saine démocratie. Je savais que je vous ferais pleurer. J’ai même en tête un film : «La royauté évangélique de la Royal Bank». Aie, que j’en vois pas un ou une me voler mon idée. En passant, les paradis fiscaux sont-ils abordés dans le nouveau cours d’économie financière que la CAQ veut instaurer au secondaire?

Une banque verte et inclusive

C’est assurément une infopublicité présentée comme article objectif qu’a rédigé la préposée journalistique Tara Deschamps de La Presse canadienne et qui fut publiée par de nombreux quotidiens, dont Le Devoir le 9 avril 2021, sous le titre racoleur et vendeur de : «Le patron de la Banque Royale plaide pour un Canada plus vert et plus inclusif». Demandez-vous pas quel est le bien-fondé de publier ce ramassis de vœux pieux émis par un banquier : il n’y en a aucun. Je vous l’ai dit, les banques canadiennes sont riches et sont de gros publicitaires. Elles ont leurs entrées partout dans tous les recoins de la sphère publique avec leurs nombreux lobbyistes et pseudo-bénévoles.

Membre du Conseil des normes d’information «durables»

Une autre belle initiative de la Banque Royale, soit celle de faire partie du Conseil (sous l’autorité des comptables agréés) des normes internationales (rien de moins) d’information sur la durabilité qui apporteront transparence et cohérence sur les pratiques environnementales, sociales et de gouvernance des entreprises : «CPA Canada. Des partenaires engagés pour des normes internationales d’information sur la durabilité» (Le Devoir, 6 juillet 2022). La durabilité durable… s’entend. Comme les comptables et les banques sont les principaux instigateurs et parrains de l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux du monde entier, alors grâce à ce nouveau Conseil des normes internationales d’information sur la durabilité, ils vont enfin cracher le morceau et tout dévoiler. La Royal Bank est entièrement favorable à la transparence, mais à une transparence qui respecte la liberté de ses bons et gros clients : «La Banque Royale forcée de révéler qui se cache derrière 97 comptes aux Bahamas» et aussi «La Royale cache encore des documents. Elle est accusée de transactions illégales dans ses filiales aux Îles Caïmans et aux Bahamas» (Radio-Canada, 27 juillet 2022 et le Journal de Montréal, 29 avril 2014).

La finance verte et propre

Pourquoi pas une autre «pause» publicitaire offerte aux banques canadiennes, gracieuseté de nos médias de désinformation. Il faut dire que les deux (médias et banques) font la paire : «Des banques promettent des efforts pour verdir la finance» (Le Devoir, 24 septembre 2019). Un autre article bidon. Et je termine en beauté par cet autre homélie journalistique encore rédigée par la Presse Canadienne, des servants de messe patronale : «Vers la carboneutralité pour la Banque Royale» (Le Devoir, 8 avril 2022). Mes amis, à voir le titre de tous ces papiers exaltants sur la vocation humanitaire de la Royal Bank, entre autres, car les autres sont aussi magnifiques, on est porté à se demander si elle n’est pas trop bonne, trop portée sur le «social» et sur le «human relation» et pas assez sur l’économique. Comme disait le poète : trop c’est comme pas assez.

Le vrai visage de la Banque Royale (RBC)

La Banque Royale se veut verte, pour la carboneutralité, pour le développement durable et pour verdir la finance tout en continuant à financer généreusement l’extraction du pétrole des sables bitumineux et du gaz de schiste et demande même à l’État de subventionner cette forme grave de pollution parce qu’elle croit en nos enfants, qu’elle vise leur épanouissement dans un monde futur vivable et viable. Oui, le pétrole des sables bitumineux et le gaz de schiste, c’est bon pour l’environnement et ça fait partie de leur concept de développement et de finance durables : «Le gouvernement doit soutenir le secteur de l’énergie, dit la RBC» (Le Devoir, 27 octobre 2018). Ah oui, la Royal Bank et ses consœurs canadiennes financent aussi la construction de pipelines et de gazoducs «verts» : «Une manifestation de Wet’suwet’en à Montréal» (Le Devoir, 13 mai 2022).

Les belles paroles mensongères ne résistent pas aux faits

La vie en rose telle que décrite par nos médias et la vie en vert telle que dépeinte malhonnêtement par nos institutions financières sont une grosse farce pathétique, une insulte à l’intelligence des lecteurs et des auditeurs et de l’irrespect lorsque l’on confronte leurs vœux pieux avec les faits :

  • «L’aide des grandes banques canadiennes aux énergies fossiles bondit. Elles ont augmenté leur soutien financier de 70% en 2021» (Le Devoir, 31 mars 2021);
  • «Combustibles fossiles : cinq banques canadiennes (dont la Banques Royale) parmi les plus grands bailleurs de fonds au monde» (Le Journal de Montréal, 31 août 2022);
  • «Les mesures climatiques de la Banque Royale jugées assez faibles pour le Texas (gros producteur comme l’Alberta). L’institution canadienne a été soumise à un test de l’État américain visant à déterminer si les banques boycottent les sociétés pétrolières et gazières» (Le Devoir, 30 août 2022). La Royal Bank a réussi l’examen du Texas avec un A+.

Et dire que le Canadien de Montréal est fier de s’associer ça.  

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