Malgré les nombreux engagements certifiés, les paradis fiscaux fleurissent

https://www.journaldemontreal.com/2020/11/19/levasion-fiscale-dans-le-monde-coute-427-milliards-de-dollars-par-an

Vers un nouvel ordre mondial que vous gouvernements ont promis en 2009

Vous le savez, et j’en ai parlé dans mon dernier texte, la crise financière mondiale de 2008, dont sont responsables vos banques occidentales, a coûté des milliers de milliards de dollars en aide publique pour les sauver de la faillite et a causé des millions de faillites individuelles et de pertes d’emplois. Vos gouvernements démocratiques ont alors instauré une autre réglementation «vigoureuse» afin de les encadrer : «L’Union européenne veut plus de transparence et de morale (sic) sur les marchés financiers» et «Le FMI s’attaque aux banques trop importantes pour faire faillite» (Le Devoir, 24 octobre 2011 et le 1er avril 2014). Quelle farce grotesque que de demander aux banques plus grosses et plus riches que les États de faire preuve de morale et de transparence. Et puis, il y s les plus grands banquiers du monde qui sont venus faire leur petit numéro hypocrite : «Enquête sur la crise financière. Les banques disent avoir appris des leçons» (La Presse, 14 janvier 2010). Les leçons pour mieux arnaquer les individus et les États s’entend.

Chassez le naturel structurel et il revient vite au galop

Après avoir reçu des milliers de milliards de dollars en subventions en 2008 et 2009 et d’avoir subi le poids de nouvelles règles gouvernementales «soft», à la sortie de la crise : «Les primes aux employés de Wall Street ont été plus généreuses en 2009 (grâce aux fonds reçus)». JP Morgan Chase a versé plus de dix milliards de dollars canadiens en prime à ses employés en 2009 et Bank of America quatre milliards US toujours distribués en bonus : «Bank of America. Quatre milliards en bonus versés en 2009 aux employés» (Le Devoir, 24 février 2010 et La Presse, 4 février 2010). Quant aux profits engrangés en 2009 par ceux qui, je le rappelle, ont été responsables de la crise financière mondiale de 2008 et qui ont encaissé des milliards de dollars en fonds publics : «JP Morgan Chase dévoile d’insolents profits» et «La rentabilité de Citigroup emballe Wall Street» (La Presse, 15 octobre 2009 et Le Devoir, 11 mars 2009). Et en prime, la plus grosse banque d’investissement et de fonds spéculatifs au monde a mis son grain de sel afin d’aider la populasse : «Goldman Sachs a aidé la Grèce à dissimuler l’ampleur de sa dette publique» (La Presse, 15 février 2010).

Les guignols de service du G20 partent en guerre avec des fusils à eau

La meilleure «joke» funeste de vos gouvernements occidentaux, qui se battent supposément pour la démocratie, survenue suite à la crise financière mondiale de 2008 est la suivante : «G20 : pour un nouvel ordre mondial (sic). Les paradis fiscaux et les fonds spéculatifs dans le collimateur. Nouvelle autorité financière internationale. Frein aux salaires des patrons» (Le Devoir, 3 avril 2009). Le G20 recoupe les pays les plus riches du monde et pour vous prouver que c’est du sérieux : «L’Arabie saoudite à la tête du G20» (Radio Canada, 1er décembre 2019). Aie, suite à ces engagements formels, les paradis fiscaux ont explosé et ont camouflé encore plus d’argent provenant des possédants et les fonds spéculatifs se sont multipliés et spéculés sur le prix du blé, du pétrole, de l’eau, du soja, du cuivre, etc. Quant aux salaires des patrons… allô nouvel ordre mondial. Et nos médias occidentaux flétris ont publié et amplifié ces pseudo-engagements afin de vous faire croire que vous vivez en démocratie, que vous êtes libres et que vos gouvernements élus par une minorité sont au service de l’intérêt collectif et du bien commun avant tout, alors qu’ils sont sous le joug des transnationales et des riches qui, dans les faits, dirigent vos pays occidentaux.

Une liberté de façade

Bien sûr, vous pouvez chialer contre les politiciens dans les journaux, à la radio, à la télé, sur l’internet et contre les entreprises, mais pas trop, car ils sont de gros publicitaires et sont ceux qui détiennent vos médias d’information. Tout ça est de la frime. Depuis longtemps, les gens demandent de meilleurs services publics; une fiscalité plus équitable et progressive; un environnement plus sain et vivable pour nos enfants; la fin des paradis fiscaux; une vraie concurrence dans les domaines de l’essence, de l’alimentation, du sans-fil, de l’internet, des banques, des pharmaceutiques, etc. Il n’en fut absolument rien car le patronat et les nantis qui, pour satisfaire leurs intérêts égoïstes, ont exigé et obtenu moins d’État, moins d’impôt, plus d’évasion fiscale dans plus de paradis fiscaux, la privatisation des instruments collectifs, sociétés d’État et des services publics, la signature de traités de libre-échange qui leurs ont donné plus de liberté et plus de pouvoir, davantage de corruption institutionnalisé par le biais de leurs lobbyistes et de leurs médias affranchis qu’ils détiennent.

Le nouvel ordre mondial du G20 et les paradis fiscaux

Le nouvel ordre mondial du G20 proclamé en grande pompe en 2009 fut une fois de plus une comédie burlesque dont la population a fait les frais et qui fut joué par des pantins de politiciens et amplifié par des journalistes d’apparentant à des faire-valoir du pouvoir : «L’évasion fiscale dans les paradis fiscaux dans le monde coûte 427G$ par an» (Le Journal de Montréal, 19 novembre 2020). Le G20 avait pourtant promis en 2009 de mettre fin aux paradis fiscaux criminels. Ceux qui s’y adonnent encore devraient être emprisonnés. Selon Statistique Canada, les actifs canadiens transférés dans les paradis fiscaux furent de 11 milliards en 1990, ils ont atteint 88 milliards en 2003 et ils ont totalisé 381 milliards pour la seule année 2019 (Le Journal de Montréal, 15 mars 2005 et 22 juillet 2020).

Oui, les banques ont appris leurs leçons suite à la crise financière mondiale de 2008 et oui le nouvel ordre mondial proclamé en 2009 par le G20 a porté fruit comme le démontre la récent étude du très sérieux et indépendant Consortium international des journalistes d’investigation : «Une enquête internationale révèle le blanchiment de sommes énormes par de grandes banques» (Le Journal de Montréal, 20 septembre 2020).

Paradis fiscaux : encore une autre «nouvelle» révolution fiscale en 2021 instaurée de nouveau par le G20

Il faut bien le dire en toute franchise, même si les journalistes c’est du bien bon petit monde : ils sont intoxiqués sans le réaliser. Ils sont donc en partie non responsables de leur travail d’endoctrinement et de propagande. Ils sont censés nous informer tout en ignorant le fonds et l’essence des sujets des événements qu’ils sont appelés à couvrir. Voilà pourquoi ils reprennent souvent tel quel les communiqués de presse des gouvernements et des entreprises et rédigent des publireportages loufoques mais payants.

Alors les pays les plus riches du monde sont revenus à la charge en 2021 afin de s’attaquer de nouveau pour la forme et la galerie, et avec l’aide de nos haut-parleurs médiatiques, aux paradis fiscaux. Encore une fois, vos politiciens de pays démocratiques ont fait appel au mensonge car dans les faits rien n’a changé. Bien au contraire, le crime des paradis fiscaux s’est amplifié encore et toujours.

Gérald Fillion et Francis Vailles en selle

Ah mais quel beau titre touchant pour le lumineux texte de Gérald Fillion de Radio-Canada publié le 11 juin 2021 : «Analyse (sic). La justice fiscale au programme (sic) des pays les plus riches. Le temps est-il venu pour les multinationales de payer enfin (sic) leur juste part?». Pas encore Gérald. Calme-toi le pompon. Et le journaliste pro-patronal de La Presse, Francis Vailles, qui a titré ainsi sa chronique subliminale du 30 novembre 2016 : «Accord historique (sic) sur l’évitement fiscal». Accord dit historique qui a accouché même pas d’une souris mais d’un mulot. Un accord historique n’attend pas l’autre même pour l’environnement.

Hourra, le G20 revient à la charge

Oh, soyez dans l’allégresse que nous claironnent nos médias privés car en 2021 : «Le G20 (encore lui) donne son feu vert au big bang fiscal» et «Un accord historique sur la taxation des multinationales (et les paradis fiscaux)» (Le Journal de Montréal, 10 juillet 2021 et Le Devoir, 9 octobre 2021). En fait, le big bang fiscal s’est avéré un gros pétard mouillé, hélas, encore une fois.

Pour mettre fin aux paradis fiscaux sans se fatiguer

Mes amis, sachant que les paradis découlent et opèrent avec la bénédiction des pays occidentaux et qu’ils représentent de très petits centres, souvent de moins de 100 000 habitants (Caïmans, Turks et Caïcos, Îles Vierges britanniques, Bermudes, Andorre, etc.), il serait si facile pour les pays riches d’y mettre fin rapidement mais ils ne le feront jamais car ils sont voulus par la classe despotive dominante de l’Occident. Par exemple, on pourrait tout simplement interdire aux banques et aux professionnels de transiger avec ces paradis fiscaux comme l’Occident. Interdit à leur monde et entreprises de faire affaire avec la Russie, l’Iran, Cuba, la Corée du Nord, etc. On pourrait lever de petits embargos ou voter des sanctions contre eux qui les feraient disparaître rapidement. Ou bien leur interdire d’utiliser nos monnaies (dollars, euro et yen) comme ils le font à l’encontre de d’autres pays inamicaux.

Je mets au défi quiconque de prétendre que mes recommandations pragmatiques sont irréalistes et irréalisables.

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