
Un aller simple Sept-Îles-Montréal à 950$ : un «bargain»
Un vrai larcin légalisé que de devoir payer à Air Canada 948,69$ pour un billet aller simple Sept-Îles-Montréal comme ont dû se résigner à le faire au mois de septembre 2022 quatre comédiennes en tournée sur la Côte-Nord : «Une comédie (pas si drôle que ça) d’erreurs d’Air Canada» (Le Journal de Montréal, 23 septembre 2022). La comédienne et courriériste au Journal de Montréal, madame Louise Deschâtelets, a eu bien raison d’être scandalisée. Elle a dit : «Ça n’a pas de bon sens un tel prix pour un service de merde. Air Canada profite du monde». Madame Deschâtelets, Air Canada n’est pas la seule à exploiter et à appauvrir le monde en imposant des prix faramineux aux gens en raison de leur position quasi-monopolistique et de leur envergure telles que les pétrolières, les banques, les pharmaceutiques, les tandem CN-CP et Mastercard-Visa, les firmes du sans fil et de l’internet, avec à sa tête le cartel Vidéotron-Bell-Telus-Rogers, l’oligopole dans le domaine de l’alimentation (détaillants, fabricants et propriétaires de grosses terres agricoles), etc.
On se fait voler tout rond et c’est devenu normal
Conflit en Ukraine et pandémie, tous les prétextes ont été bons pour que les transnationales privées augmentent leurs prix, dopant ainsi les taux d’inflation. Pour rire de vous et pour vous soumettre aux volontésdes mercenaires économiques, les patrons, leurs universitaires, leurs organismes de recherche, leurs politiciens et bien évidemment leurs médias et leurs journalistes ont affirmé sereinement que les dirigeants de ces compagnies n’y étaient pour rien et n’étaient aucunement responsables de ces hausses de prix stratosphériques. Ils n’ont fait qu’appliquer les lois naturelles du marché qui se sont défoulées comme un ouragan. N’empêche que ces grosses entreprises ont bien su s’adapter aux soubresauts du déchainement des lois naturelles du marché en empochant des profits records ces deux dernières années, comme ce fut le cas pour les pétrolières, les pharmaceutiques, les banques, les détaillants en alimentation sans oublier les GAFAM américaines. En fait, les lois naturelles du marché sont toujours de leur bord et jamais du côté de la population. En vérité, il n’y a ni loi naturelle ni marché dans le monde occidental où l’on vit sous la dictature des mastodontes économiques.
Oh, oh, pas touche aux vaches sacrées des dominants
Durant toutes les campagnes électorales, on parle encore et toujours de réduire la taille de l’État, même s’il est un nain par rapport aux gigantesques corporations, de baisser les impôts et de privatiser davantage nos programmes sociaux, nos ressources naturelles (comme l’eau et l’électricité) et le peu d’instruments collectifs qu’ils nous restent, comme la SAQ, Hydro-Québec, les aéroports, les ports, etc. Drôle de démocratie à sens unique car jamais on va parler de nationaliser Air Canada, les rails, les banques, l’internet, etc., et jamais on va suggérer d’augmenter les impôts des riches compagnies afin de financer adéquatement nos services publics. On parle d’un impôt sur le «revenu» qui justement ne taxe pas les revenus là où ils sont, c’est-à-dire les entreprises et les milliardaires. Vrai que les milliardaires sont peu nombreux, mais ils contrôlent le gros de la richesse mondiale et ici même au pays : «Le «1%» possède 82% de la richesse mondiale» et «Les 26 plus riches détiennent autant d’argent que la moitié de l’humanité» et enfin «Les deux Canadiens les plus riches ont autant que les 30% les plus pauvres» (Le Journal de Montréal, 22 janvier 2018 et 20 janvier 2019 et Le Devoir, 17 janvier 2017). La machine idéologique est tellement bien huilée que dans nos démocraties, on s’est fait à ces écarts scandaleux de richesse. On en vient même à admirer la richesse des multimilliardaires américains de Bezos, de Musk, de Buffett, des Walton, de Gates et j’en passe. À côté de ces derniers, les oligarques russes font pic-pic.
La sommité régionale et son évangile
Et la «sommité» en fiscalité au Québec, tant prisé par nos médias, l’universitaire Luc Godbout, qui est toujours sur la même longueur d’onde que le patronat et qui suggère d’instaurer la TVQ sur les aliments, vient nous dire qu’il ne faut pas penser à taxer davantage les monarques pour la simple et bonne raison qu’au Québec il n’Assez de riches à taxer» (Les Affaires, 12 février 2011). Luc, oh Luc, pas vrai qu’il n’y a pas beaucoup de riches au Québec, au Canada, aux States et partout en Occident, mais ils contrôlent le gros de la richesse nationale et mondiale. Luc, on appelle ça la concentration de la richesse, qui découle en partie des politiques fiscales et économiques que des légionnaires comme toi et le patronat ont réussi à implanter dans nos démocraties larvées et qui ont provoqué d’odieuses inégalités économiques. Jamais on a entendu Luc plaidoyer pour mettre fin aux paradis fiscaux. Mieux vaut pour lui taxer (TVQ et TPS) les aliments et tarifier les services publics.
Air Canada au sommet mondial : hourra!
Au moins, Air Canada nous met sur la «map» et bat continuellement des record qu’il faudrait inscrire au «Guiness Book», comme au niveau des continuels vols retardés et annulés : «Air Canada et l’aéroport Pearson à Toronto encore au 1er rang mondial» (Le Devoir, 7 juillet, 2022). Mes amis, sur le strict plan économique, ces retards répétés provoquent un coût énorme pour tous les voyageurs, incluant les gens d’affaires qu’il faudrait calculer. Par exemple, madame Mirka Boudreau, présidente d’Int-elle Corporation, une société de gestion de projets à Sept-Îles, estime que : «Ces retards ou annulations de vols à répétition d’Air Canada lui ont occasionné plus de 100 000$ de frais en tout genre au cours des seuls trois derniers mois» (Le Journal de Montréal, 23 septembre 2022).
La même journée du 23 septembre 2022, on apprenait dans le Journal de Montréal que : «De la Colombie jusqu’à nos rues. La coke livrée chez nous sur Air Canada. La cocaïne entre en première classe (sic) sur Air Canada». Plus facile pour la coke de voyager sur Air Canada de la Colombie que pour de bons québécois qui ont le malheur d’habiter en région, même si le prix est époustouflant : «Air Canada. Un vol vers Gaspé (et Sept-Îles) plus cher que vers Pékin» (Le Journal de Montréal, 23 janvier 2018).
Air Canada encore numéro 1 : hommage au mérite
Aur Canada, c’est l’histoire de la société d’État privatisée sans débat et pour des pinottes par des politiciens inféodés afin d’enrichir les faiseux et les fumistes au détriment de la population, des régions, du pays et même des gens d’affaires. Aujourd’hui, Air Canada, comme le CN, Pétro-Canada (devenue Suncor) et d’autres sont plus puissantes que nos gouvernements et ce sont elles qui dirigent, avec d’autres pontifes, le pays, comme c’est le cas partout en Occident.
Que votre joie soit profonde : «Air Canada, délinquant numéro 1 des services en français selon le Commissariat aux langues officielles du Canada» (Le Journal de Montréal, 16 mai 2019). Et cela ne date pas de hier puisqu’en 2002 elle était déjà championne : «Air Canada affiche toujours le pire bilan en matière de langues officielles» (Le Journal de Montréal, 4 octobre 2002). Et pour ramener Air Canada, quelle a été la réaction du gouvernement libéral du Canada et de sa fougueuse vice-première ministre : «Chrystia Freeland insiste (sans rien faire de plus) pour une présence plus importante du français chez Air Canada» (Le Devoir, 9 novembre 2021). Évidemment, rien n’a changé.
Aie, même pour certains vols d’Air Canada au Québec, il est impossible de se faire servir en français. Il faut le faire : «Une députée du PQ (Lorraine Richard) dénonce qu’Air Canada n’ait pas été en mesure de la servir en français» (Le Journal de Montréal, 17 avril 2018). Le patron d’Air Canada (Micheal Rousseau) prononce un discours devant la Chambre de commerce (les gens d’affaires québécois présents ont trouvé ça tout à fait normal) uniquement en anglais et affirme que l’on peut très bien vivre en parlant seulement l’anglais À Montréal. Et boum : «Legault fustige le patron d’Air Canada» (Le Journal de Montréal, 4 novembre 2021). Legault fustige, pour la galerie, le patron d’Air Canada, mais il ne fera rien d’autre.
Une autre preuve sur qui mène
Conscient des prix shylockiens imposés par Air Canada en régions au Québec : «Monsieur Legault a promis qu’il négocierait lui-même avec l’entreprise des prix plafonds : «Air Canada dans la ligne de mire des chefs politiciens» (Le Devoir, 15 septembre 2018). Naturellement, les boss d’Air Canada ont gentiment envoyé promener François Legault. Le premier ministre libéral du temps en 2018, Philippe Couillard, encore plus soumis et assujetti, avait promis de subventionner le transport aérien en région, donc de financer Air Canada : «Transport aérien : Couillard promet des millions aux régions (et à Air Canada)» (Le Devoir, 3 février 2018). Plus asservir que ça, tu meurs. Et les maires régionaux qui n’énervent : «Transport aérien régional : les maires veulent casser le monopole d’Air Canada» (Le Journal de Montréal, 27 septembre 2017).
Les maires n’ont évidemment rien cassé et François Legault n’a pas été en mesure de négocier un prix plafond en région avec Air Canada. Ça fait que le gouvernement du Québec a plié et va subventionner Aur Canada pour qu’elle daigne continuer d’aller en région : «500$ pour voler vers les régions. Québec mise sur de nouveaux rabais gouvernementaux pour réclamer l’aviation mise à mal par Air Canada» (Le Devoir, 19 avril 2022). Si on vivait vraiment en démocratie, les gouvernements obligeraient Air Canada d’aller en région à des prix raisonnables comme elle le faisait quand elle était détenue par le gouvernement canadien. Et nos gouvernements devraient faire de même avec le CN et les Vidéotron-Bell-Rogers-Télus (internet et sans-fil) qui ne veulent pas y aller non plus. Ça fait que la CAQ et le PLC vont verser des milliards en fonds publics à ces filouteurs afin de desservir les régions éloignées. Si on avait pas privatisé Télésat et Téléglobe, il n’y aurait pas eu de problème pour les régions ou si on avait mandaté Hydro-Québec pour le faire, elle qui a la fibre optique et les poteaux pour faire ça. Tout de même curieux qu’Hydro-Québec va dans toutes les régions au même prix que la SAQ. Mais, on Occident et au pays, c’est la dictature capitaliste qui prime et on laisse faire.