Taxer les nantis est un sacrilège selon le directeur du média

https://www.lejdd.fr/International/Obama-a-presente-ses-reformes-fiscales-lors-de-son-discours-sur-l-etat-de-l-Union-472274-3224834

Vaut mieux s’en remettre au ruissellement naturel

Avis important : le nom de l’idéophile fiscal médiatique sera dévoilé à la fin après ma longue entrée en matière. À chaque fois que l’on parle de taxer un peu plus les riches, afin d’atténuer un brin les abominables inégalités économiques, les commis de service s’affolent et viennent courageusement à la défense de leurs maîtres en vous inondant d’arguments volages et en vous servant des chiffres mensongers à dessein. Pour ces faire-valoir, la répartition de la richesse ne doit pas se faire par la fiscalité, qui vole de l’argent gagné durement par les monarques, mais en appliquant sereinement une des lois naturelles de l’économie capitaliste qui porte sur le ruissellement de la richesse. D’ailleurs, pour certains évangélistes autoproclamés, c’est : «Dieu qui veut que vous soyez riches» (Le Journal de Montréal, 30 mai 2005). Par déduction, on doit donc conclure que c’est le Très Haut qui veut que vous soyez pauvres. Pour les exploiteurs, Jésus Christ a le dos large. Pathétique de les voir se servir du nom de Dieu afin de défendre leurs privilèges, leur égoïsme et leur exploitation.

Les mercenaires de service

Le parti Québécois a, en 2012, lorsqu’il était au pouvoir, soulevé l’idée de taxer un peu plus les Crésus et hop, comme à son habitude, le PLQ a grimpé dans les rideaux : «Les libéraux se battront contre l’angoisse (sic) fiscale» (La Presse, 26 septembre 2012). Ben oui, payer pour le maintien de services publics adéquats par le biais de l’impôt est angoissant et même révoltant pour les libéraux du Québec. Une chance que les pontes ont leurs paradis fiscaux et leurs échappatoires fiscales pour atténuer leur douleur. Imaginez, ils créent de la richesse  et en plus, ingrats que nous sommes, on leur demande de payer des impôts. Toujours en 2012, l’ex de La Presse, rendu au JDM, a pondu cette chronique qui m’a fait beaucoup pleurer : «L’oppression fiscale des entrepreneurs» (La Presse, 2 octobre 2012). Juste écrire le titre du texte du chroniqueur critique et voilà que ça me fait pleurer à nouveau. Matadite sensibilité!

Il y a aussi le populaire chroniqueur et journaliste qui était partout à la télé, à la radio, dans les journaux et revues, René Vézina, qui a écrit ces deux perles : «La chasse aux riches est maintenant ouverte» et «Devenir riche n’est pas un crime» (Les Affaires, 17 novembre 2012 et 19 janvier 2008). Ce sont des énergumènes inféodés comme ça que l’on a comme experts dans nos médias et dans nos universités. Ça fait dur.

Si René Vézina parlait de la chasse aux riches, pour ceux qui osent vouloir relever minimalement la fiscalité des mandarins, la sublime Denise Bombardier parle quant à elle tout simplement de : «La haine des riches (Le Journal de Montréal, 23 avril 2019). En se portant à la défense des pleins, Denise prêche beaucoup pour sa propre paroisse. Ah, voilà que Denise récidive en 2016, toujours dans le JDM : «Les riches». Et en 2015 Denise a réprimandé ainsi les emmerdeurs dans sa chronique intitulée «Fragilités québécoises» : «Ce dédain de l’argent et de la prospérité, on le retrouve chez nombre de Québécois aujourd’hui». Et aussi l’ex-ministr4e libéral et banquier libéral avait fait la morale à la populace en 2011 : «Selon Clément Gignac : les Québécois doivent surmonter leur malaise face aux riches» (La Presse, 16 avril 2011). Je vous le répète : il faut plutôt aimer nos pachas, les remercier pour la richesse créée et surtout ne pas les opprimer et les angoisser fiscalement. Il faut les envier car : «Quand le fric devient stress» (La Presse, 15 janvier 2006). Alors, il ne faut surtout pas ajouter à leur gros stress par la voie accablante de la fiscalité.

Si les dodus sont sur le gros nerf, ça doit malheureusement se répercuter sur leurs enfants. Pauvres petits, je les plains. C’est pourquoi je suis d’accord à ce que l’État leur paie, dans leurs écoles et collèges privés déjà subventionnés à plus de 75% par le gouvernement, ceci si nous avons encore collectivement le cœur à la bonne place : «Des cours pour aider (sic) les enfants de riches à gérer leur fortune» (Le Journal de Montréal, 4 juin 2005). Vraiment attendrissant comme article, qui aide à développer chez le lecteur un esprit critique.

Il faut les taxer, mais pas vraiment beaucoup

L’éminent chroniqueur embrigadé Philippe Descarie nous a bien averti en matière de fiscalité appliquée aux seigneurs : «La frontière à ne pas franchir» (La Presse, 27 septembre 2012). Et pour l’autre étincelant chroniqueur, devenu naturellement professeur aux HEC de Montréal, l’indépassable Alain Dubuc : «L’art de taxer les riches (c’est de ne pas les taxer)» (La Presse, 9 décembre 2015). Et selon l’autre sbire de La Presse, Francis Vailles, en se référant à une étude du C.D. Howe Institute, un organisme patronal, si vous voulez les taxer un peu plus, cela va provoquer : «La fuite fiscale des riches» (La Presse, 5 décembre 2015). Un autre mensonge médiatique pour faire peur au monde. Début des années 2010, la France lève un impôt de 75% sur les revenus de plus d’un million d’euros. Le patronat et ses croisés parlent alors d’un exode massif des grandes fortunes. Mais, hélas, ce n’était qu’un autre épouvantail car, dans les faits : «France. Pas de signe évident d’exode fiscal» (Le Devoir, 28 juillet 2012). En 2011, la France et d’autres pays européens ont alors instauré un «impôt de départ», ce qui en a fait réfléchir certains.

Pourquoi en faire tout un plat au Québec?

Vous le voyez, au Québec, les médias, les partis politiques (sauf le PQ, QS et le NPD) et bien évidemment le patronat s’opposent toujours véhément à taxer davantage les très riches et les grosses compagnies afin de mieux financer nos services publics et de diminuer les odieux écarts de richesse. Pourtant, des milliardaires comme Bill Gates et Warren buffet aux États-Unis l’ont demandé (Le Devoir, 6 octobre 2010 et Le Journal de Montréal, 26 septembre 2015). Et puis, peut-on taxer les États-Unis de pays socialiste? Même Joe Biden et Barack Obama ont augmenté l’impôt des riches : «Faisons payer les riches, insiste Barack Obama» et Joe Biden prévoit de taxer davantage les plus riches» (Le Devoir, 20 septembre 2011 et 29 mars 2022). Et même le FMI, l’OCDE et l’ONU, qui sont loin d’être d’obédience communiste, ont demandé à hausser l’impôt des Crésus : «L’ONU veut taxer les super-riches» et «Taxer les riches, dit le FMI» ( La Presse, 6 juillet 2012 et Le Devoir, 10 octobre 2013). Alors pourquoi en faire tout un plat au Québec lorsque l’on suggère, comme l’a fait avec raison Québec solidaire durant la dernière campagne électorale d’augmenter un soit peu l’impôt des notables?

Brian Myles récidive et saute encore sa coche

Mes amis, j’ai écrit cet article suite au texte pathétique et idéologique rédigé en première page par le directeur du Devoir, Brian Myles, le 4 octobre 2022 et intitulé : «Éditorial. Sale temps pour quatre partis». Dans son pamphlet éditorial Brian explique ainsi le peu de gains électoraux qu’a fait Québec solidaire : «Quant à QS, son surplace avec 11 sièges représente la taxe à payer pour avoir fait campagne sur le dos des riches. Aux yeux des électeurs, ce parti est encore loin d’offrir une solution de rechange au gouvernement». Aie, Brian, ton parti-pri idéologique est «transparent». Voilà que Québec solidaire veut augmenter un peu l’impôt des riches comme de nombreux autres l’ont suggéré, et hop, on l’accuse de faire campagne sur le «dos» des riches. Vraiment pitoyable comme argument formulé par le directeur du Devoir. Et puis Brian poursuit sur sa lancée idéologique en disant que QS est encore loin d’offrir une solution de rechange. Eh, oh, Brian, mais qu’est-ce qu’il y a de révolutionnaire dans ce que QS propose? Ce qu’il veut implanter c’est ce qui qui se fait dans plusieurs pays européens, en Chine et en Amérique latine. Si suggérer plus et de meilleurs services publics et plus d’égalité des chances c’est devenu trop et même abusif c’est en raison de journalistes, d’universitaires et de politiciens comme toi qui, étant au service de la classe dominante, «brainwashent» et culpabilisent les gens et amènent leur soumission et leur résignation au désordre établi.

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