Les épiciers convoqués par le Parlement : un énième vaudeville

https://www.journaldemontreal.com/2021/06/16/lenquete-sur-les-frais-monstrueux-imposes-par-walmart-tombe-a-leau

Tout est prétexte pour les maîtres économiques d’augmenter leurs prix

Pandémie, conflits politiques et militaires, ouragans, crises financières, feux, etc., tout est prétexte pour les conglomérats d’augmenter injustement leurs prix comme bon leur semble. Ces hausses de prix sont hors de leur contrôle et relèvent seulement et uniquement de l’application des implacables et rigoureuses lois naturelles du marché qu’ils disent et que répètent nos médias assujettis. On n’y peut rien. Surtout, le gouvernement ne doit pas intervenir avec des règlements ou des lois car il va venir polluer la nature économique, va empirer les choses et brimer la liberté des agents économiques. Mes amis, vous le savez bien, tout ce beau dada n’est que mensonge afin de mieux exploiter les consommateurs et les travailleurs car il n’y a, dans les faits, ni loi, ni nature et ni marché. On est en présence de cartels économiques privés gigantesques qui sont plus gros que les États, plus puissants et plus riches qu’eux qui financent abondamment les politiciens, les universitaires, afin de donner un vernis scientifique à les inepties et de faire appel supposément à des experts indépendants et qui détiennent la majorité des médias. Lors de la pandémie, vous l’avez constaté, les marchés d’alimentation, les banques, les pétrolières, les pharmaceutiques, les GAFAM et autres ont toutes augmenté de façon époustouflante leurs prix et tarifs et ont de ce fait empoché des profits records. Oui, nos élus de pays dits démocratiques sont intervenus en subventionnant davantage ces profiteurs, afin d’amortir le choc de la hausse des prix (Air Canada, Rogers, Vidéotron, etc.), ont réduit leurs propres revenus fiscaux en abolissant les taxes sur l’essence et en achetant au gros prix des vaccins de Pfizer ou de Moderna. Jamais on n’a daigné vous fournir les renseignements sur les milliards de dollars versés à ces deux pharmaceutiques américaines, jamais on ne les a mis en concurrence avec d’autres compagnies de d’autres pays et naturellement nos journalistes bien éduqués n’ont jamais osé demander ces informations même si cela implique des fonds publics. C’était Pfizer et Moderna et rien d’autre, peu importe le prix. En 2002, Jacques Parizeau parlait des effets pervers de la mondialisation sur la démocratie et le pouvoir véritable des États (La Presse, 15 octobre 2002).

Ah ben, la bonne nouvelle qui ne changera toutefois rien

Au mois d’octobre 2022, le gouvernement canadien a mis sur pied un comité parlementaire qui va recevoir en audition les dirigeants du cartel canadien de l’alimentation au détail (Loblaw-Provigo, IGA-Sobeys, Métro et Walmart) afin d’enquêter sur la supposée justification de leurs récentes hausses de prix qui leurs ont permis d’engendrer des profits records sur le dos des. Consommateurs captifs pris en otage et laissés à eux-mêmes par nos pantins élus «démocratiquement». Pourquoi pas aussi, tant qu’à y être, un comité ou une commission parlementaire sur le bien-fondé des profits records encaissés durant la pandémie par les banques, les pétrolières, les pharmaceutiques, les firmes du sans-fil et de l’internet, etc.? Cet autre comité gouvernemental n’est qu’une mise en scène, un tape-à-l’œil afin de projeter l’image d’élus qui veillent au grain et qui défendent l’intérêt collectif alors qu’ils savent qu’ils ne feront rien et que les affairistes pourront continuer, sans être dérangés, à arnaquer les gens : «Les profits des épiceries seront scrutés par Ottawa» (Le Journa de Montréal, 5 octobre 2022).

Un autre comité canadien créé en 2020 qui n’a rien donné

En 2020, le gouvernement caquiste a présidé un comité pancanadien (un autre) afin de réduire substantiellement les frais exorbitants chargés par l’oligopole des marchés d’alimentation aux petits producteurs et manufacturiers afin d’avoir le privilège d’entrer dans leurs nombreux magasins : «Québec veut dompter les géants de l’alimentation» (Le Journal de Montréal, 27 novembre 2020). Legault, ses caquistes et les autres gouvernements provinciaux n’ont rien dompté et se sont fait mettre à leur place par les Loblaw, IGA, Provigo, Métro et Walmart. Évidemment, rien n’a encore changé et les petits producteurs captifs et dépendants se sont résignés à accepter par la force les conditions fixées unilatéralement par cette mafia de l’alimentation au détail : «L’enquête gouvernementale sur les frais monstrueux imposés par Walmart (et les autres) tombe à l’eau. Les agriculteurs préfèrent se taire plutôt que nuire à leur relation avec le géant (c’est-à-dire de les perde comme clients)» (Le Journal de Montréal, 16 juin 2021). Et la mascotte Dominique Anglade, cheffe du PLQ, est venue faire son petit numéro, un autre, qui a beaucoup amusé les patrons de nos grosses chaînes d’alimentation au détail : «Dominique Anglade demande (sic) à Walmart de reculer sur les frais inacceptables» (Le Journal de Montréal, 28 juillet 2020). Malheureusement l’adjoint de l’assistant du commis junior a malencontreusement égaré la demande de Dominique. En passant, les patrons américains de Walmart se sont demandés à propos de madame Anglade : «Who’s that girl?».

Elle est où la liberté?

C’est le démagogue Éric Duhaime qui va être content de cette nouvelle, lui qui veut encore plus de privé en santé au Québec, même si Québec est la province qui a déjà depuis longtemps le plus de privé en santé au Canada : «Walmart veut ouvrir plus de cliniques médicales au Québec» (Le Journal de Montréal, 20 février 2021). Et autre bonne nouvelle : «Amazon se lance dans la pharmacie» (Le Journal de Montréal, 17 novembre 2020). Maîtres chez nous qu’ils disaient. Et pour Éric Duhaime, les conservateurs à Ottawa et les libéraux au Québec, l’État est toujours trop gros et le privé trop petit. Walmart, Amazon peuvent tout faire dans tous les domaines mais pas nous collectivement par le biais de l’État. Et c’est ainsi que l’on continue à se faire voler par les mastodontes économiques privés qui ira en s’amplifiant en ratatinant toujours plus l’État au profit du privé. Ben oui Éric, Walmart dans la santé privée et Amazon dans le domaine pharmaceutique va noud rendre plus libres comme individus et comme peuple en nous enfonçant davantage sous la domination des firmes américaines.

C’est comme les commissions sur la fiscalité et les paradis fiscaux : nada et zéro comme dans Ouellette

La parade des commissions stériles continue. En 2017, le gouvernement fédéral met sur pied un autre comité inutile pour contrer la filouterie des banques : «Chambre des communes. Un comité entend les témoignages sur les pratiques des banques» et Québec qui y va aussi de son numéro : «Une commission parlementaire va se pencher sur les paradis fiscaux» (Le Devoir, 8 juin 2017 et 11 juin 2015). Niet, loin de ralentir les paradis fiscaux ont fleuri. Et pour se moquer davantage des élus : «Paradis fiscaux. C’est pas de notre faute, disent les comptables» et «Les banques affirment (sans rire) freiner l’évasion et l’évitement fiscaux même si des avoirs canadiens de 300 milliards dorment à l’étranger à l’abri de l’impôt» (Le Journal de Montréal, 18 novembre 2015 et Le Devoir, 13 mai 2010). Et suite à la découverte des Panama Papers : «Banque Royale : tout est légal, parole de banquiers» (Le Devoir, 7 avril 2016). Si les comptables et les banquiers n’y sont pour rien, qui est donc responsable?: «109 entreprises du Québec liées au Panama Papers» et «118 nouvelles compagnies des Panama Papers liées au Québec. Ces entreprises s’ajoutent aux 109 autres» (Le Journal de Montréal, 11 avril et 10 mai 2016).

La dictature des conglomérats et l’illusion démocratique

Mes amis, l’ex-premier ministre et économiste de formation l’avait bien dit en 2002 et 20 ans plus tard c’est pire : «Le pouvoir économique de l’État n’existe plus, croit Jacques Parizeau» (La Presse, 15 octobre 2002). Dixit monsieur Parizeau : «ALENA : Le Québec s’est fait prendre, dit Parizeau» (La Presse, 1er février 2002). Bravo monsieur Parizeau pour votre lucidité et votre courage de dire la vérité. Et en 2021 : «Le FMI met en garde contre la domination des grandes entreprises» (Le Devoir, 17 mars 2021). Alors qui mène vraiment et qui établi l’ordre économique et politique à suivre? Et dire que des ti-clins comme Éric Duhaime et les conservateurs à Ottawa veulent toujours moins d’État au profit de qui? Moins d’État et plus de privé va nous rendre plus libre qu’ils disent. De vrais fumistes.

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