
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1925223/depute-quebec-rouyn-noranda-glencore-fonderie-horne
Daniel Bernard, libéral, caquiste et surtout lobbyiste
Avant de tirer des conclusions hâtives, allons tout de suite dans le vif du sujet avec des cas probants récents afin de démontrer qui est le boss dans nos démocraties pas démocratiques du tout. Commençons par l’histoire abracadabrante du commis de service du patronat qu’est monsieur Daniel Bernard, qui vient d’être élu député caquiste dans le comté de Rouyn-Noranda-Témiscamingue. Bon, jusque-là, pas de problème, sauf que le petit monsieur était, même durant la campagne électorale, aussi lobbyiste pour l’Association minière du Québec, qui a comme membre la multinationale étrangère Glencore, propriétaire de la Fonderie Horne, qui pollue depuis toujours la ville de Rouyn et la région de l’Abitibi en dépassant allégrement les normes acceptables avec la bénédiction des gouvernements libéraux et caquistes qu’ils subventionnent avec notre argent en plus de ça. Verser des fonds publics à des transnationales minières qui tuent des gens en toute connaissance de cause et en exigeant de ridicules redevances dépasse l’entendement. Mais vous le savez, François Legault va vous répondre que dans la vie, il faut être réaliste et pragmatique et faire preuve dignement d’asservissement politique à nos maîtres économiques occidentaux. Il faut faire preuve de gratitude. Ah oui, le lobby minier avait un mandat récent visant directement le premier ministre caquiste François Legault. Ça adonne bien, maintenant que le lobbyiste de longue date Daniel Bernard a été élu député caquiste de Rouyn, il va avoir droit à une entrée directe et privilégiée avec monsieur Legault afin de faire valoir les doléances de l’industrie minière : «Daniel Bernard était inscrit lobbyiste pour les minières jusqu’après l’élection» (Radio-Canada, 17 octobre 2022).
Pas plus de transparence qu’en Russie ou en Chine
Aie, il faut arrête de rêver en couleur. Même si des activités impliquant l’État et les entreprises privées coûtent des milliards de dollars en fonds publics, impossible d’avoie des détails, et les médias n’insistent pas pour les obtenir, au nom de la concurrence, de la sécurité nationale et autres inepties, comme dans le cas des subventions et des tarifs d’électricité bonbons accordés aux alumineries; les montants payés par les gouvernements pour les vaccins de Pfizer er de Moderna; les études, s’il-y a-lieu, démontrant le bien fondé du 3e lien et d’autres comme celle-ci : «Santé. Un rapport sur des poussières nocives gardé secret. De nombreuses violations des normes de qualité de l’air ont été constatées à Sorel-Tracy, mais la population n’a pas été alertée» (Le Devoir, 27 août 2022).
Il ne faut pas faire peur au monde, même si ça tue
Pour revenir à la Fonderie Horne à Rouyn, et bien depuis année on a tenu ça mort afin de ne pas apeurer les gens. Mieux vaut les tenir dans l’ignorance ou contourner la vérité et les faits : Des seuils régulièrement franchis» (Le Devoir, 13 juillet 2022). Vous voulez une preuve du mépris qu’affichent certains politiciens et gens d’affaires envers le monde ordinaire, en voilà une. Durant le nombreuses années, les libéraux au pouvoir à Québec, la Fonderie Horne polluait allègrement sans qu’ils interviennent, car supposément ils ne savaient pas : «Fonderie Horne. Dominique Anglade dit qu’elle ignorait les risques pour la santé» (La Presse, 3 septembre 2022). Ii ne faut pas prononcer des choses méchantes à l’endroit de Dominique car on va vous accuser d’insulter le monde et de manquer de savoir-vivre. Mais ce qu’a dit Dominique Anglade c’est bien pire que des insultes. C’est un mélange de mensonges et de mépris envers les gens qu’elle prend pour des imbéciles comme Charest, Couillard, Barrette et d’autres ont toujours fait.
Attendez, je n’ai pas terminé avec Daniel Bernard
Ah que je suis parfois content de conserver précieusement mes vieilles découpures de journaux. Imaginez-vous donc qu’en fouillant dans mes dossiers d’articles de journaux, j’ai retrouvé celui-ci paru dans La Presse du 4 décembre 2012 et intitulé : «Daniel Bernard : de député libéral à lobbyiste pour les sociétés minières». En 2012, le monsieur Bernard, qui était député libéral au Québec depuis 2003, quitte alors son siège de député du comté de Rouyn-Noranda-Témiscamingue pour devenir lobbyiste pour l’Association minière du Québec. Et en 2922, lors des dernières élections provinciales tenus au début du mois d’octobre 2022, le vire-capot change de couleur et se présente maintenant comme caquiste. Un lobbyiste pur et dur pour le compte du privé qui redevient député au parlement du Québec avec le parti politique au pouvoir. Mais la girouette et François Legault vont vous mentir encore une fois en affirmant que monsieur Bernard a coupé tous ses liens avec l’industrie minière et que dorénavant il défendra énergiquement et objectivement l’intérêt collectif et le bien commun et non les intérêts mercantilistes de son ancien employeur qu’est l’industrie minière du Québec. Est-ce que j’ai une poignée dans le dos?
Une autre lobbyiste élue députée caquiste en octobre 2022
Vous le savez fort bien que le gouvernement du Québec a privatisé l’éolien sans débat et a empêché Hydro-Québec de se lancer dans ce lucratif domaine afin de le réserver à des entreprises privées comme Boralex et Innergex qui sont dorénavant assis sur une mine d’or comportant aucun risque car Hydro-Québec s’engage à acheter toute leur électricité produite au gros prix, même durant les périodes où elle en n’a pas besoin, étant en surplus d’énergie. Oh, oh, impossible d’avoir copie des contrats qui sont confidentiels. Comme vous vous en doutez bien, l’éolien a attiré et fait saliver les affairistes qui ont alors engagé plusieurs lobbyistes afin d’avoir l’oreille du gouvernement et de mettre la main sur le buffet à volonté.
Après Daniel Bernard, voilà que les caquistes ont fait une grosse prise avec Kateri Champagne Jourdain, une lobbyiste à l’emploi de Boralex qui, oh surprise, reçoit beaucoup de contrats payants d’Hydro-Québec dans l’éolien dont celui du très gros projet Apuiat. En plus d’être lobbyiste dans le secteur de l’éolien pour le compte de Boralex, Kateri a des origines autochtones. Le klondike politique quoi! Pas grave si elle aussi était encore inscrite comme lobbyiste durant la dernière campagne électorale : «Apparence de conflit d’intérêts (pas juste des apparences selon moi) : la candidate caquiste aux deux chapeaux (et peut-être davantage). Le premier ministre a rencontré Kateri Champagne Bourdain et son employeur Boralex durant la campagne» (Le Journal de Montréal, 18 octobre 2022). Ah qu’il fait bon de vivre dans un pays dans lequel on élit démocratiquement des députés au service du peuple et provenant du peuple.
Il devient lobbyiste pour le compte des garderies privées
Les lobbyistes sont des sangsues qui sucent l’argent public comme dans le cas de l’ex-député caquiste Christian Lévesque qui, en 2013, a quitté la politique pour devenir lobbyiste pour les garderies privées afin de convaincre le gouvernement de les subventionner avec des fonds publics, au même titre que les CPE : «Christian Lévesque devient lobbyiste. Garderies privées non subventionnées» (Le Journal de Montréal, 16 avril 2013). Un autre article que j’ai ressorti de mes vieux dossiers. Êtes-vous jaloux? Ah ben, quelle coïncidence : «Coalition avenir Québec. La ministre Geneviève Guilbault vante le modèle des garderies non subventionnées (mais financées par de généreuses subventions versées directement aux parents plutôt qu’aux garderie)» (Le Devoir, 17 octobre 2017).
Et ça continue pour le mieux-être collectif
«Le chef de cabinet (Pierre-Yves Boivin) d’un ministre de la CAQ est encore officiellement lobbyiste pro-hydrocarbures» (Le Devoir, 26 octobre 2018). Comme disait le poète : il est où le problème avec ça?
De nombreux politiciens qui redeviennent lobbyiste
En fait, même élus députés et ministres, ces derniers continuent d’être des lobbyistes au service de la classe dominante. Et quand ils quittent officiellement la politique, ils redeviennent des lobbyistes attitrés pour le privé comme le furent récemment les libéraux Charest, Couillard, Bachand, le péquistes Bouchard et Chevrette et plusieurs libéraux et conservateurs à Ottawa. C’est drôle, mais jamais ils s’en vont travailler pour des groupes communautaires, écologistes ou syndicaux. Pourquoi donc? Lobbyiste un jour, lobbyiste toujours.