
https://lautjournal.info/20140205/qu%C3%A9bec-dans-le-rouge
Et ça se prétend indépendant, objectif et professionnel
Je le répète : nos médias privés occidentaux détenus par des milliardaires et des grosses compagnies ne sont pas des instruments de conscientisation, de sensibilisation et d’information factuelle comme ils prétendent l’être, mais des organes d’aliénation, d’intoxication et de désinformation afin de défendre à tout prix, même en mentant, l’hégémonie capitaliste des transnationales et des ploutocrates occidentaux qu’ils présentent faussement comme des modèles de démocratie et de liberté.
Allons droit au but sans niaiser avec la «puck»
Dans mes précieuses archives, j’ai retrouvé ce cahier très spécial de 6 pleines pages publié dans le Journal de Montréal du samedi 12 novembre 2008 intitulé en caractères gros et gras : «Onze idées-chocs pour secouer le Québec». Je vous le dis tout de suite : dans ces idées-chocs pour secouer les Québécois ordinaires, aucune ne suggère de s’attaquer aux vaches sacrées de la caste dominante, comme instaurer un impôt minimum des compagnies; éliminer les paradis fiscaux et les règles d’évitement fiscal; démanteler les cartels et les oligopoles des banques, des pétrolières, des pharmaceutiques, des chaînes d’alimentation, etc. qui nous volent tout le temps; implanter des impôts successoraux et sur les transactions financières, créer Pharma-Québec, Pétro-Québec et la Banque du Québec; augmenter le salaire minimum, mettre fin aux cliniques, aux hôpitaux et aux écoles supposément privés, mais vivant au crochet de l’État, en coupant leurs subventions; taxer les salaires versés en actions aux dirigeants d’entreprises au même taux statutaire que le salaire des employés ordinaires; annuler les frais de scolarité des études universitaires; taxer davantage les pollueurs, augmenter les redevances des forestières, des minières et sur l’eau; etc.
Malhonnête et hypocrite
Tellement malhonnête du fait que les fumistes du Journal de Montréal aient demandé au groupe patronal d’extrême-droite de l’Institut économique de Montréal (IEDM) de venir nous livrer leurs idées-chocs afin de sortir le Québec de son immobilisme et d’éviter la faillite de la province. Ça pue! Toute cette démarche journalistique dégueulasse pour amener résignation et soumission du monde ordinaire à l’ordre néolibéral de la secte supérieure. Le menu à l’ordre du jour, comme toujours, est l’État minimal afin de tout livrer aux affairistes, même nos services publics et nos ressources naturelles comme l’eau. Parmi les idées-chocs éculées de l’Institut économique de Montréal, il y a celles de recourir davantage à la santé privée; la retraite à 67 ans; tarifier les services publics; augmenter les tarifs d’électricité et les frais de scolarité; soumettre le secteur public à la concurrence du privé (dans lequel il n’y a justement pas de véritable concurrence); abolir la taxe sur le capital des entreprises; payer les fonctionnaires au rendement; privatiser et vendre notre eau; hausser la TVQ; rendre le travail obligatoire pour les assistés sociaux et créer 25 écoles de performance. Tellement original. Ben non, on ne se doute pas à qui ça va profiter! Au monde et au travailleur ordinaires je suppose? Et le Journal de Montréal a reçu à ses bureaux les quatre éminents économistes séniors de l’IEDM. Et l’un deux qui dit : «Les taux élevés d’imposition des riches incitent à la fraude, découragent le travail et les font fuir».
Brandir les épouvantails du bonhomme sept-heures
C’est sans aucune gêne que le JDM nous a présenté ce torchon idéologique. Et le sublime chroniqueur Jean-Philippe Décarie qui, dans son texte du 14 janvier 2008, vante le courage, la vision et la lucidité de l’IEDM. Ah oui, dans le numéro du 12 janvier, il y a eu 6 grosses pages consacrées aux idées novatrices et humanistes de l’IEDM et la propagande s’est poursuivie toute la semaine suivante. Déjà, le 11 novembre 2008, le JDM faisait l’annonce de son numéro d’asservissement ainsi : «Onze remèdes de cheval que vous allez découvrir (allô découverte) demain dans votre journal». «Votre» journal, vraiment? Ou celui de son propriétaire PKP et de sa meute?
Le JDM récidive : vinrent les idées-chocs pour sauver… Montréal
Après le Québec, vinrent les idées-chocs pour sortir Montréal de sa torpeur et lui éviter la faillite. Ainsi, 10 mois plus tard, soit le 1er novembre 2008, c’est sans aucune retenue que les bonzes du Journal de Montréal ont récidivé et ont fait de nouveau appel aux sages conseils des experts de l’Institut économique de Montréal (IEDM). Une chance que le misérabilisme ne tue pas. Toujours la même cassette usée à la corde afin «d’aider» Montréal et ses contribuables : privatiser et vendre les HLM; éliminer le contrôle des prix des loyers; favoriser le tourisme médical en donnant préséance à ceux qui paient même dans notre réseau public; privatiser les transports en commun afin de favoriser la concurrence; confier la gestion du parc du Mont-Royal au secteur privé; instaurer des péages sur le réseau routier; privatiser le stade olympique et bien évidemment, augmenter la productivité des cols bleus. À faire vomir. C’est à dessein que les idéologues du Journal de Montréal ont eu recours deux fois en 2008 aux «services» des experts de l’IEDM. De la propagande pure et simple. Un tel comportement aurait dû faire perdre son permis de presse au JDM. Pathétique.
Ce n’est malheureusement pas fini
Toujours en 2008, soit au début du mois de septembre, le très minable JDM a publié un autre numéro «spécial» de 3 pleines pages intitulé : «Travail. Nécessaire les syndicats?», basé sur les réponses à un sondage bidon de la firme Nanos commandé par l’organisme très patronal LabourWatch du Canada. On prétend que les travailleurs ne veulent pas que les syndicats fassent de la politique et qu’ils soient membres de certains partis politiques : «Contre l’action politique». L’action politique et financer les politiciens, il faut laisser ça aux affairistes et à leurs lobbyistes, à leurs universitaires, à leurs organismes de recherche, au conseil du patronat, aux chambres de commerce, etc. Les syndicats ne doivent pas se mêler de ça : il faut laisser ça au monde important et exclusivement à nos créateurs de richesse.
Le JDM s’enfonce dans sa petitesse en 2014
Fin janvier et début février 2014, le Journal de Montréal «strikes again» dans son travail acharné afin de brainwasher ses lecteurs et ses auditeurs (TVA et LCN) en publiant un autre numéro spécial de plusieurs pages intitulé : «Le Québec dans le rouge. Les Québécois (les Québécois ordinaires, s’entend, pas du tout les Québécois extraordinaires) vivent au-dessus de leurs moyens». Moralistes et culpabilisateurs en plus en vue de vous rentrer de force dans la gorge les commandements du patronat. Et après on vient vous parler de liberté et vous vanter les mérites de notre presse libre. Pour faire changement, le JDM a fait appel cette fois aux profonds conseils du professeur des HEC, lui aussi d’extrême-droite, Robert Gagné qui, pour sortir le Québec du rouge, suggère de tarifier tous les services publics et, oh surprise, recommande de «Hausser la TVQ à 18%» (Le Journal de Montréal, 29 janvier 2014). Ça se passe de commentaire.
En prime, on a droit aux idées révolutionnaires de leurs chroniqueurs de la droite dure
Et pour en rajouter encore davantage, le 2 février 2014, le JDM a publié deux pleines pages intitulées : «Le Québec dans le rouge. Des opinions». Des opinions de qui que vous me demandez? De Youri Chassin, anciennement de l’IEDM maintenant député caquiste; du fabuleux Richard Martineau et du sensationnel Mathieu Bock-Côté et des ignares du genre Lise Ravary, Joanne Marcotte et Esther Bégin. Si vous n’êtes pas trop sensibles, lisez le texte de 2 pages du 29 janvier 2014, avec une belle grosse photo couleur du professeur émérite des HEC, Robert Gagné, intitulé : «Des choix déchirants (pour le monde ordinaire) pour les Québécois». Les mots me manquent pour qualifier le travail d’endoctrinement du JDM. Il ne manquait que l’opinion de Mario Dumont et de Joseph Facal le lucide.
Et ça continue en 2016
2016, autre cahier spécial de plusieurs pages du Journal de Montréal intitulé en gros et en page frontispice : «Le Québec dans le rouge. Le bar est toujours ouvert (et pas assez pour subventionner les écoles, les cliniques et les garderies privées)» (Le Journal de Montréal, 7 mars 2016). Si ça vous tente, vous lirez ce circulaire de petitesse idéologique et journalistique. Moi je n’en peux plus!