
Les médias d’information occidentaux qui prétendent être objectifs
Les amis, entendons-nous tout de suite en partant afin d’éviter la chicane. Peu importe votre opinion personnelle sur le conflit militaire actuel en Ukraine avec les Russes et leurs alliés ukrainiens russophones du Donbass, vous êtes d’accord avec moi qu’un média d’information est censé être indépendant, libre, professionnel et objectif et doit se limiter à rendre compte des vrais faits importants, et non des faits maquillés qui font son affaire, afin que le lecteur et l’auditeur se fasse une opinion juste basée sur la réalité. En tout cas, c’est la prétention qu’ont nos médias privés occidentaux, même s’ils appartiennent à des milliardaires (Musk, Bloomberg, Bezos, Péladeau et cie) et qui sont grassement subventionnés par l’État et par le privé, souvent étranger, comme Google et Facebook, qui achètent aussi des publireportages. Ah, les médias sérieux ne doivent pas commettre le péché par omission, c’est-à-dire taire des nouvelles importantes, doivent interviewer des gens neutres, faire des vérifications de base des affirmations formulées. Ils ne doivent pas nous présenter les observations et les dires comme indépendants et objectifs simplement parce qu’ils émanent d’une ONG occidentale au financement questionnable.
Objectivité et professionnalisme mon œil
Même si on ne partage pas le même point de vue de vue sur le conflit militaire en Ukraine, vous allez voir, je vais vous faire rire avec mon histoire préférée drôle mais pas comique pantoute. Ça s’est passé le 15 novembre 2022 lorsqu’un missile a frappé deux bâtiments résidentiels en Pologne, pays qui fait partie de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et qui accueille en permanence 10 000 soldats américains. L’heure est grave et on n’est loin de la troisième guerre mondiale car l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord stipule que si un État membre (comme le sont la quasi-totalité des pays de l’ex-URSS) est victime d’une attaque, les autres membres considéreront cet acte de violence comme une attaque contre l’ensemble des membres et devront obligatoirement intervenir et entrer en guerre : «Guerre en Ukraine. La Pologne touchée, la tension monte d’un cran» (Le Devoir, 16 novembre 2022).
Alors, au détriment de la vérité, de la neutralité et des faits, plusieurs de nos médias d’information et de leurs fameux experts universitaires ont bassement spéculé en affirmant que le coupable était nécessairement la Russie, même s’il n’existait aucune preuve à cet effet la journée même de l’incident. Alors, soyons prévoyants et solidaires de nos alliés ukrainiens et de son attachant président Volodymyr Zelensky : vite, accusons a priori la Russie de ce geste répréhensible et même ignoble : un de plus. Bah, les preuves vont venir après et confirmeront alors la responsabilité totale et entière. Il ne faut pas se gêner, la Russie a le dos large.
On a déjà un semblant de preuve
Dans l’article jovialiste du journaliste Zacharie Goudreault du Devoir, publié le 16 novembre 2022, le jour même du «bombardement», on avait déjà une ébauche de preuve afin de condamner ipso facto les méchants russes, car au premier paragraphe de son texte, le vaillant journaliste Zacharie mentionne ceci de très épeurant : «La guerre en Ukraine a franchi un point inquiétant (sic) lorsque des missiles, qui auraient été (ils ne sont pas certains, mais ils l’écrivent pareil. Il ne faut surtout pas s’embarrasser de principes objectifs vertueux et doucereux) fabriqués en Russie (pas en Russie mais dans l’ex-URSS en fait) ont frappé deux bâtiments résidentiels (résidentiels ça fait plus ignoble que de frapper des édifices à bureaux)». On parle bien de plusieurs missiles et non pas d’un seul. Le journaliste annonce déjà ses couleurs idéologiques dans son introduction. Attendez de voir la suite, vous allez vous bidonner.
Le journaliste interview pas un mais trois experts universitaires
Vous êtes d’accord aussi avec moi que la journée même de l’incident, en l’absence de preuves objectives et vérifiées par des gens neutres, il aurait fallu que ledit journaliste coloré politiquement et ses trois sbires interviewés fassent preuve d’un minimum de retenue. Mais non, a priori ils ont tenu les Russes responsables de cette agression abominable d’un innocent allié de l’Occident (la Pologne) et ont presque prédit une autre guerre mondiale. Comme disait le poète, là où il y a trop de retenue, il n’y a pas de plaisir.
Le premier expert choisi méticuleusement par le journaliste du Devoir, sachant à l’avance qu’il opinerait dans la bonne direction, fut Pierre Jolicoeur (souvent consulté par les gens du Devoir) du Collège militaire royal du Canada. Monsieur Jolicoeur n’est pas seulement professeur universitaire mais, comme l’a signalé le journaliste, il est aussi vice-recteur associé à la recherche et spécialiste de la Russie. Avis aux intéressés : il faut obligatoirement tenir les élucubrations de Pierre Jolicoeur comme étant scientifiques et fondées. Aie, comment voulez-vous contrarier un tel expert? Alors, le spécialiste universitaire Jolicoeur a dit à son journaliste que «c’est peut-être un message envoyé aux pays membres de l’OTAN, comme quoi la Russie est prête à élargir le front et à aller jusqu’au bout dans ce conflit». C’est effrayant de garocher de telles accusations contre la Russie sans aucune preuve mais seulement guidées par le pif du vice-recteur. Heille, le monsieur Jolicoeur enseigne au Collège militaire royal du Canada, financé par le gouvernement canadien et qui forme nos futurs soldats, et vous allez me faire accroire que ce quidam est objectif? Considériez-vous comme expert indépendant et neutre un professeur russe qui enseignerait au Collège militaire royal de la Russie? Je vous l’avais dit que vous alliez rire même si c’est pathétique.
Quant au deuxième expert interviewé par le croisé journaliste…
Comme deuxième expert, l’intrépide journaliste d’enquête du Devoir, Zacharie Goudreault, a interviewé cette fois Éric Ouellet qui lui, est rien de moins, que «spécialiste de la sociologie (sic) militaire et professeur au Collège des Forces canadiennes de Toronto» qui, pour nous donner l’heure très juste, a largué ceci : «Il y a matière à s’inquiéter. J’y vois un risque de glissement du conflit ukrainien en dehors des frontières du pays». Comme nos experts n’avaient aucune preuve à ce moment-là pour étayer leurs prétentions et leurs spéculations, ils se sont comportés comme des voyants, au même titre que Jojo Savard. Moi, de mon côté, je ferai plus confiance à Jojo.
Et le 3e expert fut un expert de l’UQAM
Eh, oh, trois fumistes suffisants qui spéculent n’a aucune valeur scientifique. Le journaliste Goudreault du Devoir, afin de finir par convaincre tout le monde à l’usure, a interviewé Charles-Philippe David, fondateur de la Chaire Raoul-Dandurand de l’UQAM, financée aussi par le gouvernement du Canada, qui fait que pensez-vous que le charmant universitaire David est totalement libre et peut aller à l’encontre des politiques internationales mises de l’avant par le gouvernement du Canada? Selon Charles-Philippe David : «Le scénario le plus probable est celui d’une bévue commise par la Russie. Elle aurait accidentellement bombardé la Pologne, quoique le scénario d’un acte intentionnel de Moscou demeure possible. Et si ce deuxième scénario se confirmait (sic), ce serait à ce moment très grave, très sérieux. Et si la Russie ne s’excusait pas, il y aurait des conséquences, relève monsieur David». Vraiment dégueulasse et pathétique cette propagande idéologique véhiculée par nos médias, par nos universitaires et par nos politiciens afin de cultiver une haine viscérale des Russes et de la Russie. Bah, ça fait depuis toujours que c’est comme ça. Les Occidentaux avec en tête les États-Unis sont les bons et sont nos amis protecteurs et nos bienfaiteurs, et les méchants sont les Russes, les Chinois, les Iraniens, les Coréens du Nord, les Afghans et les Talibans, etc. Ah, j’oubliais Cuba et le Venezuela.
Ah ben chose, les experts se sont gourés… une fois de plus
Dommage pour le journaliste du Devoir et les trois héroïques experts car le lendemain de l’incident, les États-Unis, l’OTAN et la Pologne ont reconnu que le missile avait été tiré par l’armée ukrainienne et pas du tout par les Russes : «Washington accrédite la thèse d’un missile ukrainien tombé en Pologne» et «OTAN : le missile aurait été tiré par l’Ukraine pour abattre un projectile russe» (La Presse et Radio-Canada, le 16 novembre 2022).
Le lendemain de la cochonnerie journalistique publiée dans Le Devoir, le journaliste et ses experts n’ont formulé aucune excuse et on plutôt choisi de publier cet article, avec comme titre : «Zelensky maintient que le missile qui a frappé la Pologne était russe. Il contredit ainsi l’OTAN (et les États-Unis et la Pologne)» (Le Devoir, 17 novembre 2022). Le Devoir aime bien l’irremplaçable Volodymyr Zelensky, humoriste et comédien de métier.