
https://www.ledevoir.com/economie/544060/l-association-miniere-du-quebec-presente-son-bilan-2018
Il faut être pragmatique et pas dogmatique selon François Legault
Le ministre caquiste de l’environnement Benoit Charrette vient de le répéter : «Oui, protéger la nature mais pas à tout coup» (Le Devoir, 12 décembre 2022). Et vooilà le résultat probant des fantaisistes et folkloriques conférences internationales du COP27 et du COP15. Encore et toujours du blabla et de creux vœux pieux émis par les politiciens et les boss des transnationales. En gros, ça veut dire : «business as usual» et les affaires des affairistes avant la nature, les prolos et les ploucs. Il faut être pragatique comme l’a si bien dit notre premier ministre caquiste : «Legault veut une CAQ verte mais pragmatique» (Le Journal de Montréal, 25 mai 2019). François nous l’a redit : il faut être pragmatique dans la vie et non dogmatique comme le secrétaire général de l’ONU (et les scientifiques du GIEC) : «Nous traitons la nature comme une toilette, s’emporte Guteres en ouverture de la COP15 à Montréal» (Le Journal de Montréal, 6 décembre 2022).
Comme nous vivons en «démocratie» et que nous sommes «libres», la populace et les récalcitrants ont le droit de protester mais pacifiquement afin de respecter l’ordre, la loi et les institutions et même de manifester mais toujours sous étroite surveillance policière au cas où… : «Manifestation large contre la COP15 (une parure pour faire croire aux mensonges largués» (Le Devoir, 10 décembre 2022). Le 27 septembre 2019, plus de 500 000 personnes ont participé, encore pour rien, à Montréal à la marche pour le climat qui s’est déroulé paisiblement. Il ne faut surtout pas perturber le trafic et se défouler sur des œuvres d’art sinon les Mario Dumont, Joseph Facal, Richard Martineau et le penseur Mathieu Bock-Côté vont vous traiter de radicaux et de révolutionnaires. Il vaut mieux pour ces sages de se limiter à protester en ordre établi et en respectant les trajets routiers fixés par nos gouvernements sans mettre en danger la sécurité nationale, le respect de l’ordre établi et la propriété privée.
L’éthicien et chasseur Pierre Fitzgibbon
Puis il y a Pierre Fitzgibbon, adepte invétéré de la chasse au faisan sur une île privée au Québec avec ses riches amis subventionnés par l’État, qui nous a enjoint d’économiser l’électricité afin de la réserver et de la vendre à bas prix aux centres de données, aux serres de cannabis, à la cryptomonnaie, aux mines, aux alumineries, aux riches États américains de New York et du Massachussetts, aux forestières, etc. Ça c’est faire preuve de pragmatisme et c’est bon pour le Québec qu’ils nous disent sans aucune étude valable, car dans les faits, cela appauvrit les Québécois et l’économie de la province. Les caquistes ne sont pas forts sur les études mais plus sur les chimères et les poncifs comme dans le cas du troisième lien à Québec : «Fitzgibbon appelle à la sobriété énergétique» (Le Devoir, 3 décembre 2022).
La facture de Christian Dubé
Enfin, il y a le ministre caquiste de la Santé, Christian Dubé, qui veut envoyer une facture «symbolique» à tous les Québécois qui ont recours à notre système public de santé, comme si on ne savait pas que la santé publique n’est pas gratuite mais qu’on la défraie par le biais de nos impôts. Comme l’a écrit le chroniqueur du Devoir, Michel David, dans son excellent texte publié au mois de décembre 2022 et intitulé «Et il faudrait dir merci» : «Il est franchement indécent de présenter les services de santé qu’ils reçoivent comme un cadeau». Bon, Legault, Fitzgibbon et Dubé sont les trois riches hommes d’affaires qui mènent le gouvernement selon la volonté fraternelle du bienfaiteur patronat.
Quant à envoyer des factures symboliques
Monsieur Dubé, quant à faire parvenir des factures symboliques aux Québécois qui utilisent leur service de santé publique pour lequel ils paient par le biais de leurs impôts, pourquoi ne pas en envoyer une vraie aux minières et aux pétrolières qui polluent allègrement et qui nous refilent la facture de la décontamination? Et pourquoi pas en envoyer une vraie aussi aux industriels qui utilisent en masse notre eau traitée sans rien payer ou si peu comparé à ce qui est imposé ailleurs? «Embouteillage de l’eau. L’Ontario exige des droit sept fois plus élevés que le Québec» (Le Devoir, 2 août 2017).
Décontamination sur le bras de la population
Les Québécois doivent payer pour l’électricité à rabais vendue à des transnationales comme les GAFAM et leurs centres de données et à des minières, des forestières et des alumineries qui paient moins de 4 cents le kWh en plus de recevoir des millions en subventions. Pourquoi ne pas calculer et déterminer le coût réel du cadeau électrique qui leur est consenti par le gouvernement du Québec et par Hydro-Québec et leur acheminer une facture symbolique, symbolique pour eux mais réelle pour la population qui doit payer la note?
Et pourquoi ne pas plutôt poster une vraie facture aux minières pour le tas de merde qu’elles nous ont laissé au frais de la population et qui s’élève à au moins 10 milliards de dollars?
- «Ottawa. Des milliards pour décontaminer les sites miniers fédéraux abandonnés. Par exemple la décontamination de l’ancien emplacement de la mine Giant coûtera à lui seul 4,38 milliards de dollars» (Le Devoir, 28 novembre 2011);
- «Québec. Une facture de 2 milliards$. Les sites miniers contaminés continuent de s’accumuler au Québec» (Le Journal de Montréal, 21 novembre 2018);
- «Un siècle pour restaurer 700 sites miniers (beau cadeau à larguer aux générations futures et ce n’est pas fini)» (Le Devoir, 26 janvier 2015);
- «Le gouvernement du Québec reconnaît que les contribuables (oh surprise) assumeront la facture pour la restauration des sites miniers» (Le Devoir, 9 et 24 août 2018). Allez, dites merci!
Idem pour les sites pétroliers et gaziers
«Québec (lire les contribuables) financera la restauration des puits pétroliers et gaziers» (Le Devoir, 3 février 2022). Pourquoi ne pas envoyer également une vraie facture aux responsables de cette pollution qui met en péril la santé des gens, des lacs et de l’atmosphère et qui hypothéquera le bien-être des générations futures pour des siècles à venir? «Silence de roc sur les puits à la charge de Québec. Le gouvernement caquiste se fait avare de détails sur 62 puits qui seront fermés aux frais des contribuables» (Le Devoir, 25 mai 2022). Mes amis, vouloir faire payer les grosses compagnies responsables des sites miniers et pétroliers abandonnés c’est selon François Legault, faire preuve de dogmatisme, ce qui est très laid, vous en conviendrez avec moi. Mais faire payer la population en lieu et place des pollueurs, c’est être pragmatique et réaliste, toujours selon notre premier ministre caquiste. Mon Dieu que vous êtes durs de comprenure : pas question de leur envoyer une facture, même symbolique, car cela va les irriter et les contrarier. Vous ne voulez tout de même pas les faire fâcher?
Même si l’argent leur sort par les oreilles
Oui elles ont les moyens de payer, mais par principe, il ne faut pas les importuner afin qu’elles paient pour leurs sites contaminés laissés à l’abandon : «Des dividendes de 100 milliards$ US pour les pétrolières et les minières en 2022. Les dividendes des minières ont bondi de 29,7% en 2022. Le géant minier anglo-australien BHP est en passe de devenir le plus gros payeur de dividendes au monde en 2022 pour la deuxième année consécutive» (Le Journal de Montréal, 24 mai 2022). Si le prix de l’essence, des métaux et des aliments augmente, ce n’est pas au profit des pétrolières, des minières et des épiciers qu’ils jurent la main sur le cœur. C’est plutôt la faute à la pandémie, aux chaînes d’approvisionnement, au conflit militaire au Yémen et surtout en Ukraine (donc c’est la faute des méchants russes), au réchauffement climatique, aux ouragans et autres âneries à faire bailler aux corneilles.
Opacité et démocratie vont très bien ensemble
Dans vos belles démocraties, les élus décident sans consulter la population et imposent leurs choix qui ont reçu évidemment la bénédiction et la faveur de la caste supérieure. Pas question de savoir les redevances versées par les minières au gouvernement du Québec : «Les redevances minières, un secret bien gardé» même si, comme dans le cas de la tarification de l’eau : «Redevances minières. Le Québec, cancre canadien (et encore plus aujourd’hui en 2023)» (Le Devoir, 26 octobre 2015).
Le patronat et ses principes moraux à géométrie variable
Tout de même curieux ces gens d’affaires : «Le principe de l’utilisateur-payeur privilégié par le patronat» (Le Devoir, 20 octobre 2014). Pour le monde ordinaire, il faut tarifier les services publics mais il ne faut surtout pas tarifier l’eau et la dépollution des sites pétroliers et miniers des riches entreprises, sinon vous allez passer pour un cinglé. Les libéraux l’avaient déjà affirmé en 2008 : «Routes, déchets, eau, éducation, santé, garderies : des tarifs partout» (La Presse, 18 janvier 2008). Des tarifs partout pour la population s’entend, mais pas de tarifs pour certains autres. Et l’ex-ministre libéral des Finances, Raymond Bachand, redevenu lobbyiste et banquier à la Banque Nationale, l’avait sereinement affirmé en 2012 : «Bachand défend le principe de l’utilisateur-payeur» (La Presse, 12 mars 2012). Allez, payez sans rechigner pour les tarifs d’électricité bonbons accordés aux transnationales en acceptant de voir votr facture d’Hydro-Québec augmenter et, dans la bonne humeur, soyez heureux de payer pour la décontamination de l’air, des sols et de l’eau en lieu et place des multinationales. C’est ça être pragmatique, libre et vivre en démocratie. Les Russes, les Chinois et les Cubains n’ont pas de «privilège». Ce que vous pouvez être chanceux!