
Pauvreté extrême au Nigeria : ce n’est pas vrai, tu mens Léo
Dans un très court texte paru dans Le Devoir le 27 février 2023 intitulé : «Le Nigeria retient son souffle», on disait que ce pays d’Afrique, très riche en pétrole et en gaz, entre autres, «était plombé par une économie en berne, les violences récurrentes de groupes armés et de bandits (tannés de se faire arracher la leine sur le dos par certaines belles et grosses démocraties qui plaident pourtant pour la liberté de tous) ainsi qu’un appauvrissement généralisé de la population». En passant, le Nigeria est le pays le plus peuplé d’Afrique avec ses 216 millions d’habitants où l’espérance de vie est de seulement 54 ans pour les hommes et de 56 ans pour les femmes contre 78 ans et 81 ans respectivement à Cuba. Pouvez-vous, s’il-vous-plait, m’expliquer? (Larousse. Atlas socio-économique des pays du monde. Un livre pas cher à se procurer). On aurait aimé en savoir plus sur ce pays de 206 millions de personnes, mais hélas, Le Devoir, comme le Journal de Montréal et Radio-Canada sont occupés à couvrir d’autres événements ailleurs depuis un an et ce plusieurs fois par jour. Bah, après tout, c’est juste un pays d’Afrique : il ne faut pas en faire un plat, n’est-ce pas?
Gros producteur de pétrole et de gaz : mais où va le fric?
Comme vous le savez probablement, le Nigeria est parmi les 10 plus grands producteurs de pétrole et de gaz au monde avec aussi des produits miniers en masse. Comment alors expliquer cette pauvreté généralisée dans un pays si riche en ressources naturelles? Et cette misère ne date pas d’hier, comme le démontre clairement cet article de 2010 que j’ai trouvé dans mes dossiers : «La faim menace la moitié des Nigériens» (Le Devoir, 28 janvier 2010). Où va l’argent du pétrole et du gaz dont les prix ont explosé récemment? Qui détient le pétrole et le gaz de ce pays? Quand l’argent sort du pays, cela peut-il enrichir les Nigériens? Et pour mieux rire de vous, des pays occidentaux parlent du bienfait de l’investissement étranger et qui fait dans la corruption à grande échelle. Dans Le Devoir, on parle aussi de violences récurrentes de groupes armés et de bandits. C’est toujours ainsi que nos médias parlent de ceux qui veulent mettre fin à cette exploitation criminelle par la révolution. On dit d’eux que ce sont des bandits, des terroristes, des rebelles, des fanatiques, etc. Par contre, ceux qui sont du bon côté de leur pseudo pays démocratiques et qui ont toujours leur soutien indéfectible et pour la liberté lors de leurs coups d’État pratiqués ces dernières années en Ukraine, en Égypte, en Bolivie, au Pérou, etc. Les dominants n’aiment pas les révolutions du prolétariat. Ils préfèrent plutôt les manifestations pacifiques avec escorte policière en cas de débordement.
Idem pour la République démocratique du Congo
Ce grand pays d’Afrique comptant 90 millions d’habitants et dont l’espérance de vie à la naissance est de seulement 61 ans est bourré de ressources naturelles mais lè encore les gens vivent dans la pauvreté, comme le démontre le titre de mes vieux articles de journaux datés de 2001, 2006 et 2007. Malheureusement, la situation ne s’est guère améliorée depuis :
- «Le pillage du Congo continue. Un rapport de l’ONU propose un Plan d’action international» (La Presse, 20 novembre 2001). Plan d’action international de l’ONU, de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international, de l’OCDE, etc., qui sont tous de la foutaise intégrale, dont les recommandations, qui singent celles du patronat, de consultants comme l’américain McKinsey et de riches pays occidentaux, vont empirer les choses au profit de la caste locale corrompue et des vautours étrangers en suggérant toujours plus de privatisations pour les spéculateurs d’ailleurs et moins de services publics. La solution est simple : il faut que les gens de ces pays reprennent la propriété de leurs biens et ressources qu’on leur a volé par voie de la nationalisation à grande échelle et aussi, s’il le faut, pour la révolution du peuple;
- «Le Congo spolié de ses ressources naturelles (par qui?)» (Les Affaires, 15 avril 2006;
- «République démocratique du Congo : une population pauvre dans un pays riche» (La Presse, 24 février 2007). Allô démocratie!
Bravo au pape François que nous aimons vous et moi
Lors de son dernier voyage en Afrique au mois de février 2023, le pape François, accueuilli par des millions de personnes a, au Congo, dit crûment la vérité sur les raisons qui expliquent la pauvreté de plusieurs pays d’Afrique, propos sur lesquels nos organes de presse, nos chroniqueurs et éditorialistes émérites n’ont rien eu à commenter. Je vous l’ait dit, nos journalistes , intellectuels et penseurs sont préoccupés par d’autres conflits ailleurs afin de défendre la démocratie, la liberté et les intérêts de leurs boss, publicitaires et gouvernements. Ah oui, le pape François que j’adore pour sa sincérité, son honnêteté et son audace a dit : «Cessez d’étouffer l’Afrique (en pensant à qui selon vous?) : elle n’est pas une mince à exploiter ni une terre à dévaliser. Il a aussi dénoncé le colonialisme économique (pratiqué par qui?» (Le Devoir, 1er février 2023. «Accueuil monstre pour le pape François à Kinshasa». Texte de seulement 5 lignes). Accueuil monstre pour le pape en Afrique mais pas dans nos médias qui préfèrent la vérité maquillée à la vraie vérité.
Ce fut la même chose en Irak
La rhétorique américaine et le récit du Royaume-Uni fabulent en disant que les States et la Grande-Bretagne ont bien fait d’envahir militairement l’Irak et en tuant beaucoup de monde innocent car cela a ramené la démocratie et la liberté dans ce pays, comme le prouve clairement le titre de ces articles :
- «Un proche de Bush sera chargé des privatisations (au profit de qui?)» (Le Devoir, 9 août 2003);
- «Irak. Les pétrolières occidentales salivent à la perspective de l’ouverture (je dirais plutôt le vol) du secteur de l’or noir» (Le Journal de Montréal, 24 août 2006);
- «Irak. Retour des principales compagnies pétrolières mondiales» (La Presse, 20 juin 2008);
- «Washington entend bien que la reconstruction (sic) de l’Irak soit exlusivement gérée par les Américains» (La Presse, 23 février 2003).
Mentir pour mieux régner et voler
Vous comprendrez alors que même très riche en pétrole, ce sont d’autres que les Irakiens qui vont profiter de la manne et qui vont passer à la caisse. Aie, que je n’en pogne pas un à dire du mal de notre maître bienfaiteur que sont les Etats-Unis. Bush l’a dit en 2004 : «Nous ne sommes pas une puissance impériale», même si «Les Etats-Unis possèdent au moins 576 bases militaires dans 40 pays» (Le Journal de Montréal, 14 avril 2004 et La presse, 15 avril 2015). Les Russes et les Chinois en ont combien? Les occidentaux et nos médias avaient le devoir de mentir pour défendre une bonne cause comme celle-ci : «Selon une étude britannique. L’Irak en voie de fabriquer une arme atomique» et «Mise au point d’armes chimiques. Washington affirme que l’Irak a collaboré avec Al-Quaïda» (Le Journal de Montréal, 25 et 26 septembre 2002). Aie, ça ne date pas d’hier que nos médias corrompus et subordonnés sont là pour répéter inlassablement les récits et les légendes des gouvernements américain et canadien et de leurs agences de renseignement.
Et maintenant, place à l’achat des terres agricoles en Afrique
Achat des terres en Afrique et même, oh surprise, en Ukraine par des Américains et des Français : «La conquête modniale des terres agricoles» et «Acheter des terres agricoles : un pari peu risqué» (Le Devoir, 8 septembre 2009 et La Presse, 5 avril 2010). Ça aide à comprendre l’empressement des Occidentaux à défendre leurs intérêts économiques en Ukraine. Et pour aiderles pays d’Afrique, le Canada, le Québec et cie vident les pays africains de leurs médecins, infirmières et autres professionnels et cela ne date pas d’hier, comme le démontre l’article suivant datant de 2003 : «Afrique : des médicaments mais aussi l’exode des médecins (et les infirmières)» (La Presse, 7 septembre 2003). Et pour mieux ridiculiser l’Afrique et ses habitants, quoi de mieux que l’initiative d’Emmanuel Macron : «(Un sommet (sic) pour sortir l’Afrique de la crise (plutôt sa dépossession)» (Le Devoir, 17 mai 2021). Un «sommet», il fallait y penser! Pourquoi faire compliqué quand la solution est si simple. Macron, à l’image du pape François.