
En Occident, l’intérêt privé et démocratie vont de pair : l’éolien privé
Sans aucune consultation, en l’absence d’études sérieuses et surtout sans référendum, sachant que la majorité est contre et que seuls les sangsues affairistes profiteuses y sont favorables, François Legault et Pierre Fitzgibbon viennent de l’annoncer : «Fitzgibbon veut laisser l’éolien au privé (même si ça va coûter plus cher aux contribuables et que cela représente une privatisation hypocrite d’Hydro-Québec) (Le Devoir, 27 janvier 2023). Voilà, le grand bonze, avec sa grosse enflée, vient de décider. Et le chef, François Legault, a renchéri : «Pas question qu’Hydro-Québec exploite ses propres parcs éoliens» (Le Devoir, 28 janvier 2023). Et Legault d’ajouter dans son outrecuidance proverbiale : «Je trouve que l’État québécois est déjà impliqué dans beaucoup de choses». Oui, Amazon, Power et des fonds spéculatifs américains comme Blackstone peuvent pratiquement tout faire mais pas nous collectivement par le biais de l’État. Les copains d’abord! Bravo à la CAQ. Allez, dites merci : «La filière éolienne privée a maintenant (elle l’avait déjà du temps des libéraux) l’écoute attentive (sic) de Québec (c’est-à-dire la CAQ)» (Radio-Canada, 29 janvier 2022).
Privatiser la santé pour faire fructifier la démocratie
Et puis, encore sans étude, sans consultation et sans référendum, le ministre caquiste de la Santé, Christian Dubé, un homme d’affaires prospère (comme Legault et Fitzgibbon) et le responsable du dossier, le député Youri Chassin, ex-chercheur de l’Institut économique de Montréal (IEDM), un organisme patronal de la droite radicale qui milite pour la privatisation de tous les services publics, viennent d’annoncer ceci en grande pompe : «Le gouvernement Legault enclenche la réalisation de deux mini-hôpitaux privés» (Le Journal de Montréal, 7 mars 2023). On dit «mini» pour ne pas vous faire peur, même si, dans les faits, il s’agit de gros hôpitaux qui pourront être détenus par des étrangers, comme l’éolien privé de l’est. En fait, ces hôpitaux n’auront de privé que le nom, étant entièrement financés par le gouvernement et ils permettront aux médecins de gagner encore plus d’argent et de s’incorporer afin d’avoir droit à un taux d’impôt effectif inférieur à vous et moi.
Embaucher à plus de 500$ l’heure McKinsey, un gros consultant américain, c’est bon pour la démocratie
Afin de guider l’État dans la bonne voie, soit celle voulue et souhaitée par le privé capitaliste à but très lucratif, quoi de mieux, comme l’ont fait Justin Trudeau et François Legault, que d’engager à coups de millions de dollars en fonds publics le plus gros consultant privé au monde, soit la firme McKinsey, qui a de gros clients dans le privé comme les pharmaceutiques, les pétrolières et les banques : «McKinsey : nos élus séduits malgré un lourd passé. Legault et Trudeau ont versé des dizaines de millions de dollars à une entreprise qui a multiplié les scandales» (Le Journal de Montréal, 14 janvier 2023). Scandale comme dans : «McKinsey versera 573 millions de dollars US d’amendes pour le rôle qu’elle a joué dans la crise des opioïdes (et ses conseils aux pharmaceutiques)» (Radio-Canada, 4 février 2021). Encore là, nos élus engagent McKinsey sans demander l’avis de la population, même si cette firme américaine est à la solde du patronat, qu’elle est obstinément et vigoureusement une adepte du moins d’État et pour la privatisation des services publics et des biens collectifs. Bah, McKinsey, ça doit être bon puisque l’ex-cheffe du PLQ, Dominique Anglade, y a travaillé. Ben plus, Fitz vient d’embaucher comme commis d’État au gouvernement, Jeanne Olivier (fille de multimillionnaires du groupe Transcontinental) : «Elle passe de McKinsey au cabinet du ministre Fitzgibbon» (Le Journal de Montréal, 23 février 2023). Afin de privilégier l’intérêt collectif et le bien commun, quoi de mieux que d’embaucher des consultants privés qui vont faire d’excellents commis d’État au service de la population, qui n’a jamais été informé ou consulté lors du recrutement. Ainsi va notre démocratie. Le privé rime avec liberté et le bien collectif avec autocratie. Le privé avec ses GAFAMS, ses pétrolières, ses banques, ses pharmaceutiques, se conjugue, dit-on, avec liberté. Mais liberté pour qui? Elles ont toutes récemment augmenté leurs prix et leurs tarifs, qu’elles ont imposé aux consommateurs captifs sous l’œil complaisant et bienveillant de leurs politiciens. Ils appellent ça : «inflation». Vous n’avez pas le choix de payer car en présence d’oligopoles structurés, tous les agents économiques affichent les mêmes prix, les augmentent en même temps, ce qui leur a permis d’afficher en 2021 et 2022 des profits records. Pas question pour l’État de plafonner les prix de ces voleurs. Afin de les aider, ils ont baissé les taxes et les impôts des particuliers sans jamais, car nos élus sont loyaux et ont des principes, avoir pensé de hausser les taux d’impôts corporatifs. Et oui, l’inestimable réaliste et pragmatique Legault avec son ministre caquiste des Finances, l’ex-banquier et l’ex-conservateur, Éric Girard, viennent d’annoncer des baisses d’impôts sur le revenu des particuliers qui vont coûter quelques milliards de dollars chaque année au Trésor québécois. Baisses d’impôts qui, comme d’habitude, vont profiter aux nantis et très peu au monde ordinaire. Qui dit baisses d’impôts dit moins d’argent pour l’État et donc moins de financement pour les services publics, ce qui conduit à plus de privatisation de nos services publics, but non avoué de nos gouvernements démocratiques. En démocratie, le gouvernement est à l’écoute du peuple et gouverne en fonction de ses besoins, ça c’est la légende que l’on raconte aux innocents. Même Philippe avait admis en 2013 que tout ce baratin démocratique occidental n’est qu’illusion utopie : «Non, la majorité n’a pas toujours raison, dit Couillard» (La Presse, 12 janvier 2013). Les mesures d’austérité appliquées par le PLQ de Charest et de Couillard disent tout de notre démocratie larvée.
La santé privée attire la canaille : le cas de la clinique Dialogue
Dialogue est une clinique de télémédecine privée qu’affectionnent les supers ministres Dubé, Fitzgibbon et Legault. Pour ces derniers, le privé, même financé entièrement par des fonds publics, c’est le top du top. La clinique médicale Dialogue a de gros actionnaires, comme Sun Life, White Star Capital, dont Fitz était jusqu’à récemment actionnaire, et la transnationale Power de la famille Desmarais qui opère dans une multitude de domaines comme dans l’importation et la distribution de fruits et légumes (Le Journal de Montréal, 20 décembre 2022), l’éclairage («100M$ de fonds publics dans une filiale de Power». Le Journal de Montréal, 17 février 2023), le pétrole, les fonds de pension, l’eau, l’assurance etc. Legault l’a dit : la famille Desmarais de Power peut tout faire mais pas nous collectivement,
Et qui était lobbyiste de Dialogue afin de militer pour la bonne cause? Oui, Alexandra Charest, la fille de Jean Charest. Et, polyvalente comme son père : «La fille de Jean Charest lobbyiste pour du pot» (Le Journal de Montréal, 13 juillet 2017). Le bien commun est l’obsession de père en fille… D’importants actionnaires de Dialogue sont incorporés dans des paradis fiscaux soit WSC IV à Guernessey et HV Holtbrinck au Luxembourg (Le Journal de Montréal, 9 avril 2020). Et pour vous montrer que vos gouvernements hypocrites favorisent le privé, la Caisse de dépôt et Investissement Québec, sous la gouverne de Fitz, ont investi des millions de dollars dans Dialogue. On appelle ça de la magouille et de la corruption institutionnalisées. La belle affaire démocratique. Et voilà que : «Walmart veut ouvrir plus de cliniques médicales privées au Québec» (Le Journal de Montréal, 20 février 2021). Et Telus aussi.