Ben pire que les gros mots de Gilles Proulx : le mépris des têtes enflées

Les insulteurs et les insultés font du millage

Aie, il faut arrêter de charrier. Se crier des noms fait partie de notre quotidien depuis notre tendre enfance. Je ne parle pas de se moquer, pour faire le comique et se plaindre à une bande d’abrutis, d’une infirmité, d’un drame familial, d’un état de pauvreté et de famine, etc. Je parle de sobriquets comme se faire traiter de gringalets, de niaiseux, d’abrutis, de merdique, de dinosaure, de sangsue, etc. Croyez-moi, je m’y connais en termes de gros mots méchants qui m’ont été adressés par des journalistes, des affairistes et des politiciens. S’il avait fallu que je grimpe dans les rideaux à chaque fois que j’ai été dénigré, j’aurais fait plusieurs dépressions. Bien au contraire, sachant de qui ça venait, je prenais ces insultes comme un compliment et je disais merci : il faut être poli en tout temps.

Les gros mots, les médias et les mémères adorent ça. Ainsi ils peuvent faire diversion en s’épanchant sur ces commérages et ragots, les médias peuvent ainsi vendre de la copie

Et de la publicité, les insultés qui en jouant la carte du martyr. Ainsi, ils sont en mesure de vendre des shows, des disques ou gagner des votes et les insulteurs sont contents d’avoir les kodaks et les micros branchés sur leur petite personne. Dans l’empire Québecor, que ce soit le Journal de Montréal, TVA, LVN et Qub Radio, on carbure à ça et on vit de ça. C’est bon pour la business. Des animateurs et chroniqueurs versent souvent dans ce genre de «journalisme» et leurs patrons aiment ça. Je pense entre autres à Mario Dumont, Richard Martineau, Luc Lavoie et d’autres.

L’horreur est ailleurs

Moi, ceux et celles qui nous jouent la carte de l’opprimé dépressif suite à quelques insultes m’énarvent beaucoup. Eh, oh, je vais venir vous jouer la comédie du gars anéanti et dévasté atteint dans sa dignité et dans son être simplement parce que l’on m’a crié des noms alors qu’au même moment il y a des milliers d’enfants qui meurent de faim chaque jour dans le monde; qu’il y a depuis quatre ans environ 800 000 Rohingyas musulmans chassés de leur pays, le Mynamar (Birmanie), et parqués dans des camps de fortune au Bengladesh sans que nos médias et nos élus démocratiques en fassent de cas, concentrés qu’ils sont à sauvegarder la démocratie capitaliste et à s’attarder à la Russie et à la Chine. Puis il y a les milliers de morts au Yémen, principalement les Houtis, subis chaque année suite à l’invasion militaire de ce pays menée par l’Arabie saoudite et les États-Unis qui fournissent gratuitement les armes et que l’on passe sous silence. Oui, nos gouvernements et nos médias préfèrent regrouper leurs forces propagandistes sur l’Ukraine et sur Taïwan. Que ces gens et ces petits bourgeois dévastés par les gros mots sortent de leur petite personne et, par respect pour autrui, pensent à ceux qui vivent de vraies souffrances au summum de l’horreur.

Le mépris affiche par les condescendants envers le monde dit ordinaire est pire

Mille fois pire et mille fois plus pernicieux sont les propos tenus régulièrement par des membres de notre classe dominante et qui passent comme du beurre dans la poêle chez nos médias et nos élus. Leurs grossiers mensonges sont même interprétés comme des propos visionnaires, courageux, lucides et modernes par certains, même que si on se donne la peine de gratter un peu, il en ressort de leurs chimères et clichés plus d’injustices, plus d’inégalités, plus d’appauvrissement de la majorité au profit d’une minorité et aussi moins de bien commun et de services publics afin de favoriser l’intérêt particulier et les services privés. C’est exactement à ça que l’on abouti avec leurs propositions dites audacieuses pour quiconque s’attarde à décortiquer et à décoder leurs discours opportunistes et intéressés qui sont bien pires que plus dangereux pour la majorité que le déballage de noms irrévérencieux lancés sur la place publique.

Premier exemple : François Legault

Il y a de ces énormités outrageantes qui sont répétées tellement souvent dans les médias, dans les publicités et par les experts des élites que ça devient une quasi-vérité et un fait évident même si ces énormités relèvent du mensonge et de l’authentique mépris. En 2018, afin de se faire élire, François Legault a promis comme le font tous nos partis politiques des baisses d’impôts, qu’il a promises de nouveau en 2023, en bon démagogue affranchi qu’il est. Il en a rajouté en disant : «Le cadre financier caquiste prouvera (sic)      qu’il est possible d’alléger ainsi le fardeau fiscal des contribuables tout en améliorant les services à la population» (Le Journal de Montréal, 7 août 2018). Aie, se faire dire ça en pleine face, admettez que c’est ben pire que de se faire crier de gros noms laids. C’est nous prendre pour des imbéciles. C’est ça le mépris de la classe dirigeante. Ben oui, avec moins de recettes fiscales, on va avoir plus de services publics. Faire plus avec moins que disent ces manipulateurs. Moi me faire dire ça le plus hypocritement du monde, ça m’insulte plus que de me faire traiter de niaiseux, de parasite, de minable et même de «communiste». Et vous?

Deuxième exemple : Lucien «le toupet» Bouchard

Une autre insulte à l’intelligence larguée par Lucien Bouchard en 2012, recyclée alors en président des pétrolières et des gazières du Québec. Puis après, il est devenu négociateur syndical des médecins spécialistes face au gouvernement caquiste. Un vrai commis d’État qui a à cœur l’intérêt collectif même s’il travaille pour des intérêts privés, n’est-ce pas? Alors en 202, Juju déclara dans toute sa superbe coutumière qu’il était pour larguer en héritage (sic) aux générations futures, le gaz de schiste. Rien de moins (Le Devoir, 24 février 2012). Et si le gouvernement refuse à ses pétrolières et à ses gazières de s’adonner à de l’exploration partout au Québec, Lulu a brandi les menaces : «Gaz de schiste. Bouchard adopte un ton menaçant» (Le Devoir, 1er juin 2011). Et Lulu est ses faiseux ont tenu parole : ils nous piursuivent en justice.

Toujours avec ses front de bœuf, qui plait tant au ptronat et aux médias, Lucien a pondu cette touchante opinion dans La presse du 25 octobre 2005 : «Non aux insultrs. La solution ne se trouve pas du côté de la hargne du cynisme, de l’injure et de la vulgarité mais dans le respect des interlocuteurs et de la réalité». Oh, oh Lucien commence donc à respecter les autres toi-même en arrêtant de nous cracher au visage tes propos cyniques, vulgaires et tellement hypocrites.

Troisième exemple : le président du syndicat des médecins

L’ex-président du Syndicat des médecins, le docteur Yaves Lamontagne, a largé ces deux perles en 2003 et 2008 que l’on a mis simplement sur le compte de son franc-parler et de son humour particulier. Le gars qui dit tout haut ce que tout le monde pense plus bas quoi! Premièrement il a dit en 2003 que les gars d’entretien, qu’il qualifie de moppeux, mopperaient plus vite si les hôpitaux étaient privatisés et qu’ils appartenaient aux médecins. Bah qu’il a répliqué : «Le docteur Lamontagne n’a pas voulu offenser les mopeux (une chance!)» (Le Journal de Montréal, 14 novembre 2003). Et, en 2008, s’opposant à la venue de médecins étrangers afin d’attaquer à la pénurie, a attaqué la formation des médecins reçue en France et dans ses départements outre-frontière : «Plusieurs médecins en France viennent des anciennes colonies. On peut plus en montrer aux médecins français qu’ils peuvent nous en apprendre» (Le Journal de Montréal, 29 janvier 2008). Le cher docteur Lamontagne a continué à œuvrer comme président du Collège des médecins et à siéger sur des commissions et comités gouvernementaux. Rien de grave, il a juste attaquer les travailleurs manuels et les docteurs français venant des «colonies».

Quatrième exemple : l’érudit Philippe Couillard

Une autre qui est nettement pire que de me faire traiter de fossile et de retardé émane de l’ex-premier ministre libéral du Québec, Philippe Couillard, qui a dit tout bonnement du haut de sa suffisance : «Non, la majorité n’a pas toujours raison. Le courage politique consiste à affirmer et à maintenir des positions différentes (soit celles dictées par le oligarques) si elles s’appuient sur des principes profonds (soit ceux du patronat)» (La Presse, 12 janvier 2013). Pis, qu’en dites-vous?

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